APPOLLONIA
Dull Parade [ 2014 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 41.3
Style : Post-hardcore
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : http://www.appollonia.fr http://appollonia.bandcamp.com
  pavillon 666
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 27 novembre 2015 , réalisée par guiyomm
   
Chouette ! Appollonia, un groupe français dont je n'ai jamais entendu parler, me dis-je en mon for intérieur, quelle va être la teneur de ce « Dull parade » à la pochette intrigante dont l'artwork original attire immédiatement mon attention ?

Un coup d'oeil rapide sur la bio pour me rendre compte qu'Appollonia n'en est pas à son coup d'essai et que le skeud qui est entre mes mains s'avère être déjà le 4ème composé par le trio bordelais depuis sa formation en 2005. Je mets « Dull parade » dans ma platine et une quarantaine de minutes plus tard, les dernières notes de « Welsh Rarebit » s'achevant, je m'extirpe de mon canapé, les jambes flageollantes et l'oeil hagard : je viens de prendre une sacrée branlée. Une paire d'allers-retours d'autant plus appréciable que je ne m'y attendais pas une seconde. Comment diable n'avais-je jamais entendu parler d'un groupe de cette qualité, capable de composer un album quasi parfait aussi bien dans le fond que dans la forme ? En effet, Appollonia réussit le tour de force de se forger une identité musicale forte et novatrice en empruntant ses principaux éléments créatifs à des courants pourtant eux largement usités : post-hardcore et stoner principalement, sludge/hard-rock/rock alternatif dans une moindre mesure.

Ce qui donne neuf titres à la fois lourds et légers, noirs et lumineux, calmes mais nerveux, mélancoliques mais enjoués. Tous empreints d'une dynamique mélodique et rythmique hallucinante, soutenue par une voix brillante, profonde, éthérée, à l'aise dans tous les registres même si elle évolue le plus souvent dans un chant clair. Les Bordelais composent des morceaux simples dans la forme touchant à coup sûr et à chaque fois l'auditeur quel qu'il soit. Car quasiment tout le monde peut y trouver son compte, quelle que soit sa préférence musicale. Le titre «On a bed of sulfur  » qui ouvre l'album est peut-être à lui seul le plus révélateur de l'orientation musicale du trio : un mélange explosif des genres parfait oscillant entre riffs hard-rock/stoner rentre-dedans pour l'intro et les couplets et post hardcore inventif pour le pré-refrain/refrain et les breaks. « Strange blooms », en deuxième position, single en puissance qui se targue d'un clip officiel, est d'une efficacité démoniaque en incorporant pop, stoner, hard-rock pour constituer un tout délicieusement mélodieux, rentre-dedans, un tantinet brut et sombre, un tantinet mélancolique. D'autres titres comme « Lights out/knives out », « Ammunitions please » sont plus dans une veine post-hardcore mélodique pur jus tandis que des titres comme « Elizaberri », « Everest » donnent plus dans le côté instrumental, tendance Pelican pour la comparaison, toutes proportions gardées bien sûr. Enfin, une composition apaisée, légère et majestueuse, « Anelace » jouée sur un fond acoustique et « Welsh Rarebit », qui clôture l'album dans une tonalité joyeuse, sur une base également acoustique qui monte en puissance pour s'achever dans une déferlante électrique. Cela démontre l'excellence et la créativité des trois musiciens quelle que soit l'orientation donnée au morceau.

Mais peut-être faut-il sortir des carcans et des étiquettes pour décrire la musique d'Appollonia. Si les genres donnent des points de repère, ils ont aussi trop restrictifs. Le groupe a su simplement composer une musique instinctive, où une harmonie quasi parfaite plane dans cet enchevêtrement de mélodies aussi bien délicates qu'abrasives et de riffs énervés, plombés, tour à tour porteurs d'espoir ou de dépressions latentes, projetant l'auditeur dans un univers qui le lessivera émotionnellement .
Appollonia joue dans la cour des grands, des très grands même et mérite, à coup sûr, bien mieux qu'un succès d'estime. Alors auditeur, qui que tu sois, tu te dois de jeter au moins oreille sur « Dull parade ». Impérativement.







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