« Kelem », quatrième opus du groupe parisien ARKAN est arrivé entre mes mains un peu plus tôt dans l’année. Une petite dose d’appréhension s’est révélée à moi sans que je sache réellement pourquoi elle est apparue de la sorte. Peut-être par peur de tomber dans les clichés du Moyen-Orient ou tout simplement de ne pas savoir quoi dire, de tomber dans une comparaison maladroite, bête et méchante de l’album. Allez savoir…
Toujours est-il que j’écris tout ceci dès la première écoute. Les doutes se sont, comme qui dirait, dissipés au fur et à mesure de l’avancée de l’album, et je fus bientôt en capacité d’écrire quelque chose. Il faut dire que l’efficacité de leur Death Mélo à la sauce moderne y est pour beaucoup. Il est d’ailleurs impossible de tomber dans les clichés comme je l’ai évoqué plus haut, les influences orientales sont présentes mais dans une quantité assez moindre si bien que l’on se demande même parfois si il est bien judicieux de qualifier le groupe comme appartenant au genre de l’« oriental Metal ». Seul l’interlude « Eib » nous donne vraiment l’impression d’être parti dans des contrées sablonneuses.
Si ces choses nous invitant au voyage, à l’exploration manquent un peu à l’appel, on ne peut pas nier que les cinq parisiens regorgent de talent. Les douze titres parsemant l’album sont l’exemple même de la polyvalence des musiciens d’ARKAN avec un panel de techniques impressionnant. Rajoutons à cela une production au poil, puissante et mettant chaque musicien en valeur, chaque son sortant d’un ampli ou d’un fût en bois.
Un petit côté Pop se fait ressentir sur quelques titres où la voix claire côtoie des riffs taillés pour les charts comme sur « Beyond The Wall », un titre non moins sympathique à écouter pour autant ! Cette voix claire peut effectivement rebuter, les growls n’étant que peu présents dans l’ensemble de l’album, mais cette influence Pop (voulue ou non) qu’elle dégage n’est pas si désagréable que ça. Justement, elle apporte quelque chose au groupe, un signe distinctif. Et ça, c’est plutôt bon pour un groupe !
Au final, ce « Kelem » n’est pas forcément l’album de Metal Oriental auquel je m’attendais. Mais j’ai été touché par bien d’autres critères tel que cette puissance instrumentale qui ne nous quitte pas une seule seconde. ARKAN frappe un bon coup dans l’univers du Death Mélo, sans pour autant tout révolutionner : ils alimentent juste le tout, ajoutent leur pierre à l’édifice, une pierre aussi importante qu’une autre mais tout autant semblable qu’à ces dernières.
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