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PASCAL PACALY
CHRONIQUE
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Mise en ligne le : 14 juillet 2012  | Intervieweur : Doc.Douggy | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Salut Pascal ! 1 - Alors pour commencer, si tu te présentais?

Stéphanois de 35 piges qui écrit des livres sur le rock, et des recueils de poésie. Des livres « Rock Stories » sur les groupes et artistes de la scène rock française, de Mass Hysteria à Dionysos en passant par Eths, Sidilarsen ou Mlle K. Des poèmes « Cadavres Exquis » qui ont été illustrés par des peintres, graphistes, photographes etc… Bref, du rock, du métal, des nouvelles, de la poésie, et des tas d’arts.


2- Quel a été le déclic qui t'as fait te mettre à l'écriture?

L'adolescence. Comme pour beaucoup. Qui ne répond pas forcément aux attentes. L'adolescence, parfois si destructrice, souvent si compliquée. Donc tu prends la plume, tu écris tes douleurs, tes rêves. Tu cherches un autre monde, un monde meilleur, forcément. Et puis tu vois que quelque chose se passe. Ca fait du bien et ça ne change rien, ou presque. Le plus dur c'est de se confronter à l'autre, s'exposer. Mais tu te dis aussi que ces autres, justement, ils pourraient bien ressentir la même chose que toi. Tu te sens alors moins seul et tu te dis que tes écrits pourraient bien servir à quelque chose....

3- Quels sont les auteurs qui t'ont le plus influencé?

Les auteurs américains me touchent beaucoup. J'ai commencé avec Salinger, Mac Cullers... puis j'ai dérivé vers des choses plus rock... je me souviens avoir trouvé dans une petite librairie de Lyon un livre, " Les contes de la folie ordinaires". Ca m'a beaucoup troublé ce titre, et j'ai acheté.... La folie, c'est toujours intéressant, non ? Surtout dans une société si figée et superficielle.... donc avec Bukowski je suis tombé sur le cul, son style, son aura, son côté j'm'en foutisme de tout... ça m'a amené vers la beat génération ainsi qu’ Hunter S Thompson, Hubert Selby Jr. Ces gens avaient du charisme, c'est ça qui me plait autant que leur écriture. Ils étaient fragiles à leur façon, ils étaient les gens, pas des peoples formatés... non, là on est dans le vrai.... Côté Français, pour les mêmes raisons, Sade, Rimbaud et Vian m'attirent beaucoup. Surtout Sade, pas uniquement pour le côté sexuel, mais surtout le religieux. A son époque, oser écrire tout ça, défier la toute puissante église, c'était quelque chose d'immense....

4- Parlons de ton nouveau livre "Trash Palace", tu t'es inspiré des textes du groupe de rock français EX-S. Comment cette collaboration s'est mise en place?

En fait je les ai découvert sur Myspace (ouais je sais, ça commence à dater hein) et j'ai bien accroché leur univers, leur musique, et rapidement l'idée d'une collaboration s'est mise en place. Encore fallait-il trouver le bon angle. Et, de fil en aiguille, s'est dégagée l'idée que je pourrais écrire des nouvelles à partir de leurs textes, qu'ils me servent d'inspiration...

5- Dans quel état d'esprit étais-tu lors de l'écriture de ces nouvelles?

Bonne question. C'est la première fois qu'on me la pose. Vraiment. Je suis, c'est dur à dire tu sais... je suis ailleurs, hors de moi... il faut imaginer que c'est le personnage de la nouvelle qui prends ma place. De même que j'écris au fur et à mesure... je veux dire le plus souvent rien n'est planifié, écrit à l'avance. Il y a une idée de départ, puis l'histoire, le personnage, tout se développe au fur et à mesure. L'histoire s'écrit, s'invente au fur et à mesure. Je ne sais absolument pas ce qui va se passer à la page suivante. C'est vraiment la personne qui me raconte sa vie, et je l'écris " selon sa demande" si on peut dire...

6- Beaucoup d'entre elles se passent aux Etats Unis, pourquoi ce choix?

Parce que New-York, c'est le mythe, la légende... et puis déjà comme je te disais, tous les auteurs que j'aime sont américains.... sans parler des grattes ciels, ce défi de l'Homme aux Dieux...Il y a tant de choses, tant de monde, de cultures différentes qui cohabitent...cette ville c'est la planète, c'est la misère qui côtoie la richesse. New-York c'est Salinger, c'est Dos Passos, les junkies, les traders, Wall Street, le rap, le hip hop, bref c'est une histoire à chaque coin de rue...

7- Quelle est celle (ceux) que tu préfères/ que tu as eu le plus de mal à rédiger?

Aucune, je veux dire chaque nouvelle est comme un enfant... non et puis même sans ça, tout est venu dans un flot... une immense vague de solitude dans laquelle je me suis laissé porter, presque noyer. J'aime tant ces personnages. Ils ont forcément tous une part de moi... ce sont des losers magnifiques, des paumés. Ils sont la soit disante lie de la vie mais c'est tout le contraire, car c'est lorsqu'on touche vraiment le fond qu'on comprend le sens de la vie, des choses. Le prisme est différent, et donc la vision aussi, forcément...

8- Tu te qualifierais de quel courant littéraire?

D'aucun, les étiquettes, j aime pas...c'est de la connerie tout ça...on écrit, et si ça plait tant mieux, sinon tant pis.

9- Où peut-on se le procurer?

Librairies, rayons et sur commande, internet : site de l'auteur, amazon, fnac...

10- Parlons musique... Quelle(s) scène(s)/courant(s) t'influence(nt) le plus?

Je vais aller un peu ( beaucoup ?) à contresens de tes lecteurs mais le courant qui m'influence le plus est ( était?) le glam. J'aime cette période 70's, déjà parce que justement c'est les 70's une époque où on était un peu moins coincés et où on pouvait encore rêver... et le glam justement, c'était ce sentiment de plus de liberté...c'était un maquillage, un costume, c'était un jeu de rôle dans lequel, oui, on pouvait parfois s'y perdre. Aujourd'hui, tout est si lisse, oui quand c'est extravagant, c'est juste de la com'. Pathétique. On est en train de tuer à petit feu ce qui faisait le sel de la musique : l'âme. Bien sûr, il y a toujours eu des histoires de com', d'ego et de pognon, mais là, pfff, je sais pas, je trouve que c'est de plus en plus gerbant...

11- Que penses-tu de la scène rock/métal actuelle?

C'est étrange, avec l'arrivée d'Internet et des « moyens électroniques », on peut pratiquement avoir son propre studio chez soi... On est de plus en plus nombreux à pouvoir créer et le mettre en ligne, et, du coup, paradoxalement, eh bien plus y'a de monde, plus c'est dur de percer. Sans parler des maisons de disques qui ne t'accompagnent plus dans ta démarche. Avant si tu sortais un album qui ne marchait pas, c'était pas grave, on te soutenait pour le deuxième... là, c'est à peine si tu as le droit à un single...et puis le prix des places etc... ouais tu vas me dire que je suis pas super optimiste... mais le rock a toujours survécu, même dans ses périodes pas fastes, il y a toujours eu une scène, certes plus underground, mais bien vivante. Le métal est de ce bois-là. Quoiqu'il se passe il vivra toujours... bien sûr le métal n'est pas mainstream et ne le sera jamais - et c'est tant mieux- toutefois il tend à grossir doucement mais sûrement, enfin il me semble. Mais le métal à toujours été si spolié et donc si underground que quoiqu'il arrive il reprendra ses bons vieux réflexes...

12- Des dernières claques musicales?

Euh...là toute de suite comme ça ?

13- Merci beaucoup pour cette interview. Je te laisse le dernier mot aux internautes...

Merci à toi.

 

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock

 




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