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ULTRA VOMIT |
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Mise en ligne le : 24 février 2010 | Intervieweur :
Walkyrie
| Traducteur : |
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Interview de Fetus et Manard d’Ultra Vomit réalisée le 30 janvier 2010 à Goéland TV. 1. Vous faites du métal humoristique, pourquoi donc ? Fetus : On peut dire ça. En ce qui me concerne oui mais pour toi non c’est pas pareil, toi t’as un groupe sérieux mais moi je peux pas. (s’adressant à Manard). En ce qui me concerne, j’arrive pas à être sérieux, je suis obligé à un moment donné de déconner. Parfois on me dit que je devrais faire un truc sérieux et je leur réponds : « Ca y est, je le fais. ». Manard : D’ailleurs, tu devrais trop faire un truc sérieux. F : Ca y est je le fais ! J’ai du mal à faire comprendre que c’est déjà sérieux, c’est sérieux dans la connerie. M : Voila, exactement, c’est ça, on est très sérieux dans la connerie alors qu’on peut ne pas être sérieux dans le … sérieux bien sûr. F : Bien sûr. M : En fait, tu as deux sortes de sérieux. Tu as le sérieux que tu fais au début et le sérieux dans le fond. Tu peux ne pas être sérieux dans le fond du premier truc. Enfin, vous voyez quoi... Il y a deux trucs et nous on est plutôt sérieux du deuxième truc. F : C’est même pas un choix délibéré, c’est vraiment … automatique pour moi. M : Moi aussi j’aime bien. F : De quoi ? M : Me marrer. F : Ben ouais, sinon on se serait pas retrouvés… M : On aime bien quand c’est marrant parce que c’est rigolo. F : Ouais voilà, c’est ça qui nous fait le plus marrer. M : Ouais ouais. Ce qui me fait marrer c’est l’humour. Du coup, on essaie de rigoler en étant marrant. Du coup, le deuxième sérieux arrive. Puis, c’est ce qui nous plaît parce quelque part « Objectif Thunes » c’est un album qu’on avait envie d’entendre avant d’avoir envie de le faire et c’est pour ça qu’on l’a fait parce qu’il n’y pas un *** qui a été capable de la faire. En fait, c’est original dans la démarche, ça n’avait jamais été fait et c’est ce qui nous intéressait. Faire du métal pour faire du métal sérieux, il y a déjà pleins de groupes qui le font et qui le font mieux que nous parce qu’on est pas non plus des zikos extraordinaires alors que t’as des mecs qui font du métal et qui sont super forts. Tu as tellement de groupes qui font ça que ça devient chaud de se démarquer et la déconne ça a été notre signe de distinction. Et contrairement à ce que certains pensent ce n’est pas aussi facile d’être marrant. La preuve c’est qu’on a bien échoué tout à l’heure (durant le quizz). 2. D’où viennent vos idées ? L’alcool, la drogue, la folie ? Rires. M : En fait, il y a une espèce de connexion qui rentrent dans les cellules du cerveau, une espèce de signal électrique. Au début, ça passe à peu près à la vitesse de la lumière. Par contre, l’influx nerveux ralenti aux niveaux des synapses et ça devient un message chimique plutôt qu’un message électrique et ça devient beaucoup moins speed. En fait, plus tes synapses sont lentes plus t’es lent dans l’action donc il faut faire bosser ses synapses. Sinon nos idées peuvent venir de n’importe quoi. F : … de ce qu’on entend… M : Ca peut venir d’un riff. Parfois, Fetus joue un riff et on se dit que ça rend bien et qu’on pourrait jouer du Carlos dessus. Alors que des fois on a des concepts où par exemple on se dit que ça pourrait être bien de faire une chanson où c’est Lemmy qui chante. On ne savait pas quoi faire de cette imitation de Lemmy et un jour on s’est dit que ça pouvait être cool de lui faire chanter truc pour enfant. Tu as des trucs très conceptualisés cérébralement qui prennent corps en répét’ après et tu as l’inverse. Puis t’as des chansons où c’est un peu les deux, « L’Outro par exemple ». Il n’y a pas de règles. Par exemple, après cette interview on va peut être trouvé une idée de chanson. F : C’est fort possible. M : Mais je ne pense pas. 3. « Objectif : Thunes » est différent musicalement de « M. Patate », pouvez-vous nous dire pourquoi ? M : Oui carrément. Musicalement ça suivait plus une ligne, la connerie est sous-jacente. On s’est dit que la connerie devait prendre le dessus mais on s’est pas dit la musique on la met de côté, au contraire. On a toujours été exigeants au niveau musical mais s’est plutôt dit qu’il fallait que les gens comprennent d’abord la connerie. Sur « M. Patate », les gens entendent peut-être d’abord la musique qui est très violente et s’ils sont pas rebutés ils entendent qu’il y a des vannes et que c’est bon esprit mais il y a plein de gens qui n’ont pas pu voir cet aspect parce qu’ils ont été rebutés par l’aspect violent. C’est ce qu’on voulait faire à l’époque et on été très contents. A cette époque on écoutait beaucoup de brutal et on a depuis élargi notre cercle musical. Finalement, on aurait pas pu faire un « M. Patate 2 ». Les gens c’est ce à quoi ils s’attendaient et ils disent qu’on est des vendus. Alors qu’on aurait été « vendus » de refaire un « M. Patate » parce que c’est pas ce qui nous correspondait. On a suivi notre instinct. 4. Avez-vous conscience que vous êtes à l’origine d’une nouvelle « expression » depuis la « Outro » d’ « Objectif : Thunes » avec le « C’était pas mal là » et « Ouais, c’était mieux là » ? M : Oui, c’est lourd à porter. Maintenant, quand on croise des gens dans la rue… Il faut savoir que cette chanson ça fait longtemps qu’on la faite et ça nous a pourri notre propre vie. Maintenant ça pourri la vie des gens. F : C’est tellement venu de manière naturelle pour nous. Quand t’es un groupe et que tu joues un truc t’es obligé de dire : « C’était pas mal là. ». Tous les groupes savent ce que ça veut dire. M : Là, c’est sûr on se tape le retour de bâton. Maintenant, dès qu’on nous voit c’est : « C’était pas mal là. ». Quelque part, c’est pervers. Mais bon, c’était le but escompté que ça marche, c’est comme « Je Possède un Cousin ». Faire chanter des paroles ignobles à toute une foule sans qu’ils s’en rendent compte, c’est... F : C’est réussi. M : Les gens se rendront compte de ce qu’ils disent peut être un jour. 5. Question pour Fetus : Tu as récemment tourné un clip avec les mecs des « 3 Fromages », peux-tu nous en dire plus ? C’est eux, c’est leur chanson. Ils m’ont demandé si je voulais chanter et moi j’ai eu une réponse qui peut paraître folle. Je suis allé en studio l’enregistrer et je me suis marré à la chanter. Ils auraient pu faire un clip sur autre chose mais cette chanson était vraiment bien donc on a fait un clip. Logiquement, j’étais obligé d’y aller. En tout cas, il est bien ce clip. 6. Quels sont vos projets ? F : La tournée s’arrête en Août et puis moi je vais tourner avec Andréas et Nicolas à fond parce que nous sortons un album très prochainement. A partir de là, on va moins se voir avec Ultra Vomit. M : Pendant qu’Andréas et Nicolas seront en tourné, moi, avec mon groupe de Heavy (Era Nova) et Flockos avec son autre groupe Justin(e) on sera aussi en tournée, donc avec Ultra Vomit, on se verra moins souvent, on se verra peinard pour regarder des matches de foot ou jouer à PES et éventuellement faire de la musique. F : Sans la pression de se dire que tous les week-ends on a trois dates parce que c’est crevant. M : On va voir où ça va nous mener. Soit on va être super inspiré et ça va aller vite soit on va avoir la flemme et ça n’ira pas vite. Sachant que les chances sont de 5% et de 95%. F : C’est pas évident parce qu’il y a des groupes qui se contentent entre guillemets de se renouveler musicalement et qui ont une ligne bien établie et nous on veut pas refaire la même chose. Il faut qu’on se renouvelle et qu’on ait un nouveau truc à dire. Si on fait un « Objectif : Thunes 2 », c’est non. M : Il faut qu’il y ait de la recherche. Il y a des morceaux qui ont muri pendant 5 ans. F : Concernant le côté parodique, il y a des groupes qu’on a envie de parodier alors on le fait mais on se dit pas qu’il faut en parodier un précisément. C’est pas comme ça que ça marche. On se dit pas tiens celui là on a pas fait, celui là non plus. M : Oh non, ça doit venir naturellement. Si on le fait pas c’est qu’on a pas envie. C’est en répét’ qu’on voit si on part sur un groupe ou pas. F : On a quelques pistes… M : C’est à creuser. Mais on se dit pas en 2011, il va y avoir un album. Peut-être mais je ne pense pas. On verra. Je voudrais que pour le prochain album tous les fonds seront reversés aux « Enfants du désert ». 7. Un dernier mot ? F : Qu’est-ce que je peux dire ? Bulot j’aime beaucoup. M : Ouais, ouais. C’est bon pour la santé. F : Bien sûr. Métro, bulot, ah non... M : C’est Franck Dubosc. F : Ah ouais, merde ? (Manard refait le sketche de Franck Dubosc pour Fetus qui ne connait pas sans trop s’en souvenir.) Je remercie Fetus et Manard pour le temps qu’ils nous ont accordé et qui n’a pas été simple à retranscrire mais qui est à peu de choses près mots pour mots ce qui a été dit. |
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