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Mise en ligne le : 10 février 2010  | Intervieweur : Aris3agaiN | Traducteur : Aris3agaiN

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Interview de Dave McClain (batteur) réalisée au Zénith de Paris le 6 février 2010.

P666 => Bonjour Dave ! Alors prêt pour ce soir ?

Oui, à fond ! Un peu fatigué, car c’est le quatrième concert en quatre jours, mais prêt.

P666 => Sur cette tournée, vous êtes enfin en headline. N’est-ce pas trop dur de passer à des concerts de quasiment deux heures tous les soirs ?

En fait, non, il faut attraper le rythme. Quand on a tourné avec Metallica, c’était parfois aussi dur. Des fois, tu joues 40 ou 45 minutes, et c’est aussi dur. Mais pour moi, c’est peut-être plus facile, parce que j’ai droit à des petites pauses pendant le show. Par exemple, quand Robb communique avec le public entre deux morceaux. J’ai un peu de temps pour reprendre mon souffle, donc ça va. Il faut apprendre à gérer, c’est tout.

P666 => A propos du « Warm Up Show » à Strasbourg le mois dernier, comment est venue l’idée de ce concert, à la veille du départ en tournée ?

On le fait pour la voix de Robb. En général, on fait une journée de répétition, et ensuite un jour de repos. Et ensuite un concert pour se chauffer, pour que Robb puisse rester bien en forme avec sa voix. Ensuite, on essaie d’avoir le rythme concert / jour de repos / concert / jour de repos, éventuellement deux concerts, puis repos. Il doit se reposer la voix après tous les cris. Pour les chanteurs, leur instrument est très fragile, il faut parfois y aller doucement.

P666 => Et aujourd’hui, malgré les quatre concerts d’un coup ?

Oui, Copenhague, Amsterdam, Bruxelles, Paris. C’est le plus long que l’on fait comme ça sur toute la tournée. On y va doucement. Sur la tournée de « The More Things Change », je me rappelle, on faisait des fois quelque chose comme treize ou quatorze concerts d’affilée ! Beaucoup de groupes font ça de nos jours, ils viennent ici pendant un mois entier et ne font que tourner non stop, ils ne peuvent pas se permettre financièrement d’avoir des jours de repos. Trente shows d’affilée. Quand je vois ça, je me dis que mon dieu, c’est brutal !

P666 => Quand vous êtes venus avec Slipknot ici (en novembre 2008), c’était assez serré aussi…

Oui c’est clair. On était trois concerts / jour de repos. Il faut essayer d’en faire le maximum. En jour de repos, on dépense nos sous, c’est mieux d’en gagner que d’en dépenser, pas vrai ?

P666 => C’est sûr… The Blackening est sorti il y a déjà un bout de temps, pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour faire une vraie tournée en tête d’affiche ?

Eh bien, les gens n’arrêtaient pas de nous demander d’assurer leur première partie ! Avant, on ne nous demandait pas ça, et avec cet album, d’un coup, on s’est retrouvés avec beaucoup de demandes. On a fait le Black Crusade en 2007, on jouait en dernier, mais on n’était pas vraiment la tête d’affiche, puisque l’on ne jouait qu’une heure par soir. Ensuite, Slipknot nous a demandé. Et après Metallica. Et on ne dit pas non à ces deux groupes… Durant la tournée avec Slipknot, on a joué devant beaucoup de nouvelles personnes. Même ici en Europe, même si on est assez connus ici, quand on vient avec Slipknot, on joue dans des grandes salles partout. Et leurs fans sont supers. Enfin, c’était très bien pour nous, ça nous a permis de nous faire découvrir et de gagner des fans en plus. Au final, c’est le but à atteindre. Et ensuite, Metallica nous a demandé, et là, c’était comme un rêve qui devient réalité. S’ils te demandent de jouer avec eux, tu n’y réfléchis même pas, et tu vas tourner avec eux. C’était génial qu’ils nous proposent !

P666 => Et cette tournée, comment s’est-elle passée ?

C’était incroyable. En gros, tout ce que tu peux imaginer. Tu joues dans des salles géniales, blindées de monde. Ils nous ont très bien traités, c’est probablement le groupe qui a le plus les pieds sur terre de tous ceux avec qui on a partagé l’affiche. En tant que groupe, ils se sentent très bien, ils sont très heureux, heureux de jouer. Après « Some Kind of Monster », je suis sûr que tu as regardé le film, ils s’entendent très bien. C’était cool, c’est une grande expérience de vie d’être avec eux. Et sur comment bien traiter les premières parties. Non pas qu’on les traitait mal avant ! Enfin, c’est génial de voir qu’un groupe aussi énorme, probablement le plus grand groupe de métal sur la planète, est aussi gentil avec les gens. C’était vraiment super, on a passé d’excellents moments.

P666 => Donc ce sont les meilleurs partenaires de tournée ?

Il y a toujours des groupes avec qui on s’entend plus ou moins bien, avec qui on devient bons amis par la suite. Je pense qu’avec Metallica, c’était aussi très surprenant de découvrir à quel point ils étaient cools. On tournait pendant deux semaines à chaque fois, et à la fin de ces deux semaines, ils venaient avec nous et l’autre groupe qui ouvrait, The Sword, pour aller boire un coup. Juste glander, les trois groupes. Ce sont des petites choses qu’ils ne sont pas obligés de faire, tu vois. Mais ils le font. C’était génial. Oui, c’est probablement l’un des groupes les plus cools avec qui on a eu l’opportunité de tourner.

P666 => A quel point est-ce différent de jouer dans des petites salles, et ensuite devant des arènes remplies de monde ?

Hmm… C’était différent d’ouvrir pour Slipknot et Metallica. Avec Slipknot, on partage certainement un bon nombre de fans. Mais avec les fans de Slipknot qui viennent au concert et qui ne connaissent pas forcément très bien Machine Head, il y a toujours une très bonne réponse du public. Ils sont plus faciles à gagner. Avec Metallica, c’était plutôt un combat chaque soir. Les gens qui vont à un concert de Metallica, ils s’en foutent pas mal des premières parties, ils veulent juste voir leur groupe. C’est beaucoup plus dur. Mais quand tu y arrives, c’est génial. Quand tu gagnes le combat, c’est vraiment génial. C’est un peu la difficulté de jouer juste avant le plus grand du monde, non ? (rires) Leurs fans sont vraiment dévoués à eux. C’est super de voir ça.

P666 => Mais sur cette tournée, ce sont vos fans qui viennent à vos shows, à vous d’avoir les fans dévoués !

Oh oui ! C’est vraiment, vraiment génial. Nous n’avons jamais joué devant autant de monde en tête d’affiche qu’au cours de cette tournée. Après tout ce temps, c’est énorme. On attendait vraiment ça, après avoir enchaîné les premières parties. On était vraiment impatients et prêts pour cette tournée. C’est comme être libéré d’une cage d’un coup, on peut faire tout ce que l’on veut sur scène. On essaie de jouer beaucoup de nouvelles chansons et de changer la setlist chaque soir. Histoire de rendre le tout plus intéressant, comme pour les gens comme toi qui viennent nous voir sur plusieurs dates. Il y a des chansons qu’on fera tous les soirs, mais aussi d’autres qu’on change le plus possible. C’est putain d’énorme, d’avoir tout notre temps sur scène, d’avoir la grande loge ! (rires) Monter sur scène pour les balances, pouvoir prendre notre temps, c’est NOTRE show.

P666 => C’est clair que pour les fans, c’est génial de pouvoir entendre des chansons plus vieilles que l’on n’a pas forcément eu l’opportunité d’entendre sur les tournées d’avant.

Ce qui est super, c’est que nous avons tellement de chansons à jouer. Certains fans sont là depuis le début et d’autres nous suivent seulement depuis quelques mois. Il y a tellement de kids très jeunes à nos concerts. Tu regardes le public, tu vois des kids de treize ans dans les premiers rangs, chantant sur tous les nouveaux morceaux, c’est génial à voir. On essaie de faire un peu le tour de toute notre discographie, histoire de rendre le show intéressant pour tout le monde.

P666 => Et est-ce que l’on pourrait s’attendre à entendre des morceaux moins connus et vraiment anciens, comme Death Church par exemple ?

C’est vrai qu’on ne l’a pas vraiment jouée celle-ci… Pas encore. Mais c’est le truc, c’est tellement difficile. Même si on jouait trois heures, ce ne serait pas sûr que tout le monde soit totalement content de la setlist. Jouer Death Church, Blood of the Zodiac… Mais qui sait, nous les jouerons peut-être sur cette tournée.

P666 => En tout cas, c’est énorme de voir des chansons peu connues comme Spine, ou même Exhale the Vile, Bay of Pigs… Struck a Nerve aussi, qu’on a pu entendre au Wacken, avec le circle pit géant!

Oh mon dieu oui !! C’était ENORME, vraiment incroyable ! Enfin, pour les morceaux, on essaie vraiment de jouer un peu de tout, mais certaines chansons provoquent plus de réactions que d’autres. Ca nous fait aussi plaisir de rejouer quelques chansons plus anciennes.

P666 => Et en parlant de festivals, vous en avez fait beaucoup cet été. Quelques souvenirs marquants ?

Le Wacken ! Voir ce pit gigantesque. Jouer pour quasiment 100 000 personnes, c’est incroyable. Regarder de la scène et voir tous ces gens, c’est vraiment incroyable, un vrai rêve. C’est un peu les expériences où tu sors de ton corps, tu vois (rires). Euh, je suis là, et il y a 100 000 personnes en train de me regarder ! C’était complètement taré, toute cette énergie… C’est vraiment dur d’exprimer ce que l’on peut ressentir à ce moment, cette énergie. C’est génial. Oui, ça doit être le meilleur souvenir de festival. Le Hellfest était super aussi, c’est un festival très sympathique. Et j’ai pu jouer avec mon vieux groupe ce soir là, Sacred Reich. Je suis descendu de scène, ils étaient en train de jouer sous une autre tente, j’y suis allé et j’ai joué avec eux, c’était génial ! Le lendemain du Wacken aussi, au Sonisphere, on s’est retrouvés avec vingt circle pits. En fait, on est partis tout de suite après le show au Wacken, ils avaient laissé l’aéroport ouvert pour nous, on a pris nos affaires, partis à Londres, dormi deux heures. Notre équipe n’a même pas pu dormir, ils ont dû filer et aller s’occuper de tout. Oui, c’était taré, vraiment. Vingt circle pits… (rires)

P666 => On va essayer d’en faire quelques uns aussi ce soir !

Peut-être pas vingt, mais ce sera très bien ! (rires) Par moments, pendant que je joue, je regarde en bas ce qui se passe dans la fosse. C’est très bien pour moi d’être derrière la batterie au fond, je n’ai pas à regarder tout le monde. Pour moi, c’est bien d’être batteur. Robb, Phil et Adam sont très bons à être très proches des fans. Si c’était moi tout devant, je les regarderais à peine ou serais beaucoup moins proche. C’est mieux d’être derrière, c’est parfait comme ça.

P666 => On va revenir un peu à la tournée, comment avez-vous fini par jouer avec Hatebreed et Bleeding Through ?

Eh bien, quand on a décidé de faire une tournée finale, une dernière en tête d’affiche, on a commencé à se demander qui on voulait, qui était disponible à ce moment là. Et le nom de Hatebreed s’est vite imposé. Et pour Bleeding Through, Robb est ami avec Brandan depuis quelques années, il parlait depuis un petit bout de temps de tourner avec eux. Donc tout s’est finalement organisé comme ça. Avoir un groupe comme Hatebreed avec nous, c’est génial. Ils sont ultra énergiques, leurs chansons sont très simples, mais font énormément réagir le public. C’est cool. Sinon, il devait y avoir All Shall Perish avec nous, mais ils ont perdu leur guitariste. C’était un peu au dernier moment, c’est dommage. Mais ce genre de choses arrivent, il faut gérer malgré tout. J’espère qu’ils retrouveront vite la motivation de jouer et un guitariste.

P666 => La question que tous les fans attendent, pour le prochain album… Avez-vous une idée de direction à prendre, des nouvelles compos ?

Non, pas du tout ! (rires) Nous avons quelques trucs individuellement, mais nous n’avons rien mis en commun pour le moment. On a beaucoup de riffs, d’idées, mais ça ne veut pas dire grand-chose, car il y a toujours des choses qu’on n’utilise pas. Tu peux avoir quatre-vingts riffs et seulement un ou deux qui vont vraiment servir. Quand on aura fini avec toute cette tournée, après les dates au Japon et en Australie, on ira composer, commencer à travailler sur les nouvelles chansons et voir ce qui se passe. On n’a pas vraiment d’idées générales. On y va et on voit ce qui se passe. C’est ce qu’on a fait pour The Blackening, on se laisse aller et ça se fait. Le faire avec un plan et tout… La musique, c’est la liberté, tu peux faire tout ce que tu as envie de faire. Alors avoir tout un plan, mettre des règles, ce n’est vraiment pas faire de la musique dans le bon sens. On sait que ça va être heavy. Dans un monde idéal, ça serait comme si le « Vulgar Display of Power » de Pantera et « Master of Puppets » de Metallica couchaient ensemble et avoir un beau bébé, ça serait parfait (rires). Mais nous verrons. Ce sera heavy, ce sera du Machine Head. Je pense que ça va être super, on est très contents. Ca nous a pris un an pour écrire The Blackening. Donc ça nous prendra le temps que ça prendra. Pas forcément deux ans, mais si ça met six mois et que c’est bon, tant mieux. Si encore un an, c’est comme ça que ça sera.

P666 => Une dernière question, à propos du DVD que vous préparez, pouvez-vous nous en parler ? Doit-on s’attendre à un Elegies, numéro 2 ?

Nous sommes filmés depuis le début, chaque jour. Il y aura beaucoup d’images à mettre, on va essayer d’en faire quelque chose de regardable et d’intéressant. La plupart du temps, on attend, il n’y a rien qui se passe vraiment. Ce ne sera pas un concert en DVD. Plutôt une journée dans la vie de Machine Head, pas un deuxième Elegies. Beaucoup plus personnel, tout ce qui se passe en gros. Nous avons aussi des concerts filmés. Peut-être que nous mettrons des choses, comme des images de festivals. Nous avons tous les droits sur les vidéos du Wacken par exemple. Nous verrons.

P666 => Il faut que vous mettiez le circle pit !

Oh mon dieu ! (rires) Il faut le mettre en couverture de la pochette du DVD ! (rires) C’était tellement énorme...

P666 => Merci beaucoup de nous avoir accordé du temps pour cette interview !

Avec plaisir, amusez-vous bien ce soir !

 

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