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PATRICK RONDAT
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Mise en ligne le : 15 novembre 2009  | Intervieweur : YoG | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Interview réalisée lors du concert au Trabendo paris le 15 novembre 2009.



- Bonjour Patrick ! Alors, comment ça va en cette belle soirée ?
Ben écoute, ça va bien ; y’a pire comme situation (rires) !

- Héhé, je t’ai vu particulièrement détendu pendant les répétitions !

Oh ben ça, oui (rires)

- Patrick, dis-moi : vingt ans de carrière cette année ; comment cela se fait-il que tu ne nous aies pas encore sorti un dvd live ?

Ben si tu veux, à mon avis, il se trouve que l’on a pas fait suffisamment de dates.. Ou alors quand on en fait, on n’a pas forcément filmé.. Après, si tu veux prendre un DVD live, il faut vraiment prendre à la fois le temps de le prévoir avant la tournée, de le budgéter, car mine de rien, si tu veux faire un truc de qualité, c’est un gros budget, et donc pour l’instant je ne m’en suis pas assez préoccupé. J’envisage, bon en premier lieu d’avancer dans mon nouvel album car c’est ma priorité, mais de filmer toute une tournée, puis de piocher.. Si tu veux, il faut être rôdé ; moi c’est beaucoup de concerts isolés, à part une tournée qui a eu lieu avec Freak Kitchen [2004]. Et on a essayé, sur des concerts isolés, mais si ce n’est pas là où tu donnes le mieux ; ça peut être bien mais c’est vrai que c’est carrément mieux quand t’as rôdé ton show plusieurs soirs de suite.. Donc ça ne s’est pas fait pour ces raisons là quoi !

- Ah, ça me permet de rebondir sur ton nouvel album ; peux-tu nous en parler ?

J’ai commencé à composer des titres. J’avance tranquillement, et je peux te dire que c’est un album plus traditionnel dans la veine de ce que j’ai fait précédemment, donc qui reste « prog-atmosphérique-instrumental » avec des pointes néoclassiques, mais pas énormément ; il y a de moins en moins de néo mais quand mêmes des touches évidemment..

- Ah ? Un peu plus ciblé « prog » peut-être ?

Ouais, mais en même temps je l’ai fait sur « An Ephemeral World », mais je pense que je vais revenir à quelque chose de plus droit musicalement ; peut-être moins de mesures composées y’en aura mais je veux essayer de trouver un compromis entre Amphibia et An Ephemeral World..

- Justement, concernant les différents styles abordés dans ta discographie : on retrouve des albums néoclassique, des collaborations qui vont des reprises de musique classique à quelque chose de plus atmosphérique.. Pourrais-tu nous expliquer ta « démarche » par rapport à tout cela ?

Ben tu sais, la démarche, elle est qu’en musique si tu veux avancer il faut avoir des expériences nouvelles et en même temps, il faut savoir rester cohérent dans ton apprentissage musical.. Et en fait, c’est des rencontres qu’il faut aussi, à un moment donné.. Et moi, à un certain moment, quand je fais de la musique instrumentale, j’ai l’impression que je commence à tourner en rond et j’ai besoin d’aller voir un peu ailleurs ce qui se passe, pour me nourrir d’autres trucs en même temps. Ca a été vrai avec Jarre d’une certaine manière, ça a été vrai avec Elegy à une certaine période, et ça a été vrai dans le dernier album avec le pianiste Hervé N’Koua.. Donc voilà, je suis assez curieux, et j’essaie aussi de rester cohérent dans la démarche ; je ne pars pas dans un album bossa nova, je reste dans mon style et bon, tu vois, je sais que l’album avec le pianiste a dérouté plein de gens ; il y a plein de gens qui n’ont pas aimé ! Bon moi je respecte entièrement hein, il n’y a pas de soucis !

- Ah ! J’allais te parler de cette collaboration avec Hervé N’Koua : ça a été pour le moins inattendu ; c’est un album assez marginal au sein de ta discographie !

Ah oui, en effet, c’est un album totalement à part ; j’ai aucun album comparable à ça ! J’ai eu quelques duos, mais c’est vrai que ce genre de pièce, interprétée dans cet esprit là, en duo classique, ça n’a pas été fait. Donc si tu veux, c’est vrai que c’est un challenge qui m’intéressait, puis le fait d’avoir fait un album très différent du reste… je suis très content de l’avoir fait ! Ca m’a apporté musicalement, et puis je ne vais pas enchaîner des albums proches ; j’ai envie d’explorer ! Moi si tu veux, un artiste, c’est quelqu’un qui fait des choses qui restent, et des choses qui se complètent. Ce n’est pas uniquement d’enchaîner les albums, il faut que chaque album amène un petit peu une différente facette de ton univers, et puis ça te permet d’avancer, de te remettre en question ! Moi quand je bossais avec Hervé, c’était carrément nouveau de jouer sans batteur, sans métronome.. C’était un challenge terrible de jouer ce genre de pièce ! Même si cela ne paraît pas technique au sens « vélocité » ; en placement, en articulation, en mémorisation, c’est.. énorme le boulot ! Les nuances sonores de volume, aussi, sont un des points sensibles ; il y a tout un tas d’interprétations sur le rythme, et sur le tempo ; des trucs qui sont complètement différents.. En plus lui il est pianiste classique donc.. (rires) Et puis aussi de respecter la partition, donc ça a été pour moi un vrai challenge !

- Oui, c’est vrai que l’important reste de ne pas dénaturer le morceau !

Oui, il faut être capable de faire ça ! En plus, étant guitariste de rock autodidacte à la base.. de jouer avec un mec qui a commencé le piano à 7 ans.. Donc voilà ; pour moi ça a été à la fois un défi, à la fois une expérience que je suis super content d’avoir fait ! Et là j’ai envie de refaire un album de manière plus.. traditionnelle !

- As-tu une méthode bien précise pour composer ? Est-ce quelque chose de plutôt méthodique et organisé, ou de plutôt « naturel » ?

C’est un mélange des deux.. Si tu veux, je me suis aperçu qu’il y a une part de spontanéité qu’il faut avoir : il y a de bonnes choses qui sortent tout naturellement ! Mais en même temps, il y a une part de travail et de travail à fournir sur la structure des morceaux, ainsi bien sûr qu’une part de savoir faire. Je pense que c’est un peu comme le travail de l’instrument.. Il faut savoir structurer un morceau, savoir quand ça devient trop chiant, quand ça devient trop ci, trop ça, amener d’autres passages etc.. Même si ça reste subjectif, je pense qu’il y a aussi une bonne dose de travail. C’est un bon mélange des deux en fait. Mais je n’ai pas de méthode, à priori, systématique. Si tu veux, je bosse sur ordinateur : j’ai un riff, j’enregistre, puis après je réécoute et je me dis « tiens ça c’est pas mal » ! Après je commence à le structurer, à bosser sur la partie de base, batterie, je commence à arranger les synthés, puis après je me dis « ben le riff tout compte fait il n’est pas terrible » alors je le remplace, etc.. Ce qui m’a permis des fois de démarrer sur quelque chose, et d’obtenir au final quelque chose de totalement différent.. Des fois, la suite vient d’une partie de batterie que j’ai trouvée, ou alors je trouve un riff qui me donne une partie de batterie et je mets un autre riff après, tu vois ? Ca avance comme ça.. Petit à petit, je regarde la longueur du morceau ; je m’aperçois qu’il y a trop de trucs techniques à un passage, pas assez à d’autres..

- Le mot d’ordre, harmonisation ?

Voilà, équilibrer l’ensemble sur la durée ! « Tiens il y a de bons passages techniques, mais ça manque d’un joli thème », « tiens le solo la grille elle est pas terrible » donc je travaille à la fois sur le solo, mais surtout sur la grille du solo, etc etc.. Donc c’est beaucoup de temps, beaucoup de travail.. Je programme beaucoup de choses ; batterie, basse, claviers, .. Après, c’est retravaillé avec les mecs avec qui je joue.. Mais c’est vrai que sur la base, c’est écrit.. comment dire ? Assez « structuré » en fait..

- Bien ! Merci de toutes ces précisions ! Une question concernant l’association avec le guitariste Jean Fontanille maintenant ! [Ils avaient fait connaissance à une démo Fnac lors de l’Amphibia Tour] J’ai vu qu’il y avait des dates programmées pour un « G3 à la française » : le « G2 : Instrumental Project Tour » (Rires de Patrick) ; pourrais-tu nous en dire un peu plus à ce sujet ?

Eh bien en fait, c’est une rencontre partie de plein de trucs. Ca a été assez compliqué en fait, il y a eu plein de gens qui devaient le faire et en fait, au départ, je ne devais pas en faire partie (rires) ; ça devait être Kiko je crois [Patrick parle de Kiko Loureiro] qui devait le faire avec Cyril Achard, ainsi qu’avec Jean.. Il se trouve que Kiko n’a finalement pas pu le faire, alors on m’a proposé de participer à ça ! Mike Terrana devait faire les batteries, après il a eu quelque chose d’autre à faire, alors il pouvait pas.. Mais Jean voulait vraiment faire ce truc là, défendre ce type de projet, et en même temps il voulait qu’il y ait des musiciens différents de ce que j’ai habituellement, ou lui aussi, et là y’a Keuj à la batterie [Watcha], y’a Frank à la basse [Adagio] et Manu mon clavier qui va venir nous accompagner. Donc voilà, l’idée c’est de faire un set chacun, et de faire un bœuf à la fin ! Et puis Jean, c’est vraiment un mec que j’estime beaucoup musicalement, humainement, c’est vraiment un mec bien. Il essaie de tout faire pour que les choses se développent, pour qu’il y ait des choses qui se fassent. Il a un bon état d’esprit, c’est un très bon musicien.. Moi c’est vraiment un mec super. Tu vois, on parlait de l’album avec Hervé, avec Rock & Chansons, RMA, ils ont aidé à produire le truc, ils ont mis les moyens, ils m’ont laissé enregistrer le temps que je voulais, ils ont été cool vraiment.. Pas de pression, tout pour qu’on soit bien ! C’est vraiment des mecs supers, tous là bas, et Jean c’est vraiment un mec impeccable, génial !

- Nouvelle pédale de distorsion signature Patrick Rondat, issue des laboratoires LNA ; peut-on en savoir plus concernant la conception de cette pédale ?

Ce soir, ce que tu as entendu aux répets, c’est le dernier prototype. C’était uniquement le son de la disto ; je suis sur le son clair de l’ampli en fait.

- Ah d’accord, ça sonne assez chaud, et précis !

En effet, j’ai un son chaud, précis, et ce que t’as entendu c’est vraiment issu du grain de la pédale.
En fait, c’est Stef, d’LNA, qui m’a contacté un jour.. On s’est rencontrés au salon de la musique ! « Bonjour, je fais des pédales, je voudrais bien bosser avec toi » ! Alors moi je lui dis que je cherche toujours une disto ; j’en ai pas mal mais je n’ai pas trouvé celle qui me plaît..
En fait, en ayant tourné avec Satriani dans le G3, j’ai vu que sur plein de solos, il est en son clair sur les amplis et il met des Boss, des s1 modifiées, soit sa pédale maintenant, etc.. Et je trouve que, pour le solo notamment, t’as à la fois une clarté.. et t’as moins de saturation ! Et en même temps t’as du sustain.. Parceque les lampes, quand t’as plus de gain, t’as plus de sustain ; t’as une espèce de son vachement sec.. Donc là t’as un son qui sonne presque « crunch » mais en même temps qui est sustain, donc pour moi c’est vachement agréable quoi. Je lui ai donné 2 ou 3 pédales que j’aimais bien, qu’il regarde comment elles sont faites, je lui ai donné 2 ou 3 références de préamplis aussi, que j’appréciais, et il a commencé à bosser sur des schémas et m’a envoyé un premier proto.. on a « rééqualisé », on a fait une seconde version, et petit à petit, ça a avancé.. Là c’est la 5ème version. On a figé les fréquences dessus, et donc c’est une pédale qui est vachement chaude, vachement claire, qui a du sustain, y’a un vrai bypass quand tu la coupes, et elle a un remote c'est-à-dire que tu peux la mettre en fonction (ou pas)par le midi, comme pour un canal d’ampli, chose que je le fais là avec le G-System. Donc en fait, t’as même pas à appuyer dessus ! C’est une idée à Manu, mon clavier.. L’idée, c’est que y’a des boucles sur le G-System qui sont pas totalement transparentes. Donc là comme t’as un true bypass et qu’elle est commutée par le midi, bah t’es tranquille. Ca ne dénature pas ton son, et t’as pas à appuyer dessus.. J’en suis équipé depuis quelques dates ; en fait d’autres prototypes […]. La différence réside en des nuances au niveau du son..

- Question d’actualité : que penses-tu des dernières mesures prises à l’encontre du téléchargement ?

Qu’est ce que tu veux que je dise à ça (rires) ? On est tous dans un truc où on est pris dans la tourmente ; les disques ne se vendent plus, le téléchargement payant pour l’instant ne remplace pas du tout le téléchargement illégal, les concerts contrairement à ce qu’on nous vend ne font pas plus de monde..

- C’est une bonne chose comme outil de promotion, en fait..
Oui, quand t’as 20 ans et que tu veux faire ta promo, c’est un bon outil. Quand t’en as 50, et que tu veux vivre de ta musique, c’est pas évident.. […] Moi ce qui m’emmerde, c’est que je ne vois pas pourquoi la musique serait gratuite. Je ne vois pas la raison que l’on pourrait me donner à ça. Ta feuille de papier tu l’as achetée, ta montre tu l’as achetée, ton portable, tes pompes, le siège sur lequel t’es assis, ma tasse de café, le gobelet, la cuillère, le sucre, le papier à chiottes, et on me dit « la musique doit être gratuite ».. Ben moi, je veux savoir pourquoi ! Si on me dit « le papier à chiottes est gratuit », « la bouffe est gratuite », ah ben d’accord. Tu dois te garer à Paris : tu laisses ta bagnole 4 heures dans un parking souterrain t’en as pour 15 €. Et moi on va venir me dire « 1 morceau à 0,99 €, c’est cher ».. Je ne vois pas pourquoi la musique seulement serait gratuite. Au-delà de ça, les mecs, ils téléchargent, ils téléchargent ; c’est une boulimie de consommation. Ils n’écoutent plus la musique, ils la survolent ! Et la musique, il faut l’écouter pendant des heures, pour en tirer quelque chose ; c’est pas en écoutant l’album 3 fois que t’en as fait le tour hein !

- Fini le temps où on rentre en courant de chez le disquaire pour écouter le dernier vinyle des Floyd hein Patrick ?

Exactement ! Puis là les gens écoutent d’une oreille !! Au-delà de ça, maintenant c’est un faux débat. Il n’est plus question d’être pour ou contre, maintenant, c’est « comme ça ». On ne peut plus rien faire.. Dès que t’y touches, c’est une atteinte aux libertés. Le mec, il te pique ton morceau, et il trouve que c’est une atteinte aux libertés de le lui interdire ?? Je ne vois pas trop où il veut en venir le gars. Moi je te dis un morceau en téléchargement, ça vaut un euro ! Alors si en passant 30 ans sur ta gratte, 8 heures par jour, ça ne vaut même pas 1 euro… Un café, tu le paies deux euros cinquante dans un bar.. Y’a plein d’endroits où on peut gueuler de manière justifiée sur le prix, et où on ne le fait pas !

- Petite question nostalgie ! Vingt ans de carrière Patrick.. Un rapide bilan ? Qu’en retiens-tu ?

Eh oui, déjà (rires) ! Peu de mauvais moments, beaucoup de bonheur, la chance de faire d’une passion un métier donc je vis depuis 20 ans, je fais ce que j’ai envie avec les gens avec qui j’ai envie de jouer.. J’ai de la chance ! J’ai bossé pour, mais j’ai de la chance !

- Moi ce qui me surprend toujours chez toi, c’est ton humilité !

Les gens se prennent la tête avec des choses.. Mais bon. Ca, c’est un état d’esprit ; j’ai jamais été comme ça ! Puis bon, j’ai commencé tard, j’ai réussi un peu tard.. J’ai bossé à Carrefour, j’ai mis des prospectus dans les boîtes aux lettres (rires) ! Et puis je ne considère pas que faire de la musique, ça donne de la supériorité par rapport à un plombier, ou un mec qui bosse dans un bar, ou autre. Chacun son domaine, moi c’est une passion, j’ai bossé, j’ai eu de la chance, voilà c’est cool ; y’a pas de quoi faire chier le monde quoi !

- Et comment te vois-tu dans 10 ans ?

J’en sais rien ! Je peux pas te dire..

- Au jour le jour ? Carpe Diem ?

Oui, oui.. Je ne sais pas, j’espère encore avoir la force et l’énergie de faire ce que je fais ! Je viens d’avoir 49 ans, je ne suis pas un gamin, je fais attention à ma santé, et puis bon ; on verra bien ! Mais bon, je me vois bien faire de la musique jusqu’au bout quand même, de toute façon ! C’est toute ma vie, c’est sûr…

- Si tu avais trois guitaristes à citer, lesquels choisirais-tu ?

Le premier, par rapport à mes influences, je mettrai Al Di Meola ! L’impact sur mon jeu.. Il y aurait ensuite Eddie Van Halen, évidemment ; c’est un monument ! Et.. Ritchie Blackmore ! Je suis un mélange de ces trois là.. Mais bon, j’adore Malmsteen, j’adore Vai, j’adore Jeff Beck.. Il y a tellement de gens qui jouent bien ! J’adore Gary Moore, surtout dans la période où il mélangeait Celte/Irlandais et Metal, j’adore Petrucci, j’adore Gilbert, c’est dur de dire.. Mais je choisis les gens qui m’ont marqué dans une partie de ma vie, et qui ont eu un impact !

- Peut-être un prochain G3, qui sait ?

(rires) Ouais, bien sûr, ouais (rires)

- Quelle est ta manière de percevoir la scène ?

Alors tu vois, quand j’étais plus jeune, il y avait toujours la pression sur le look, le machin, le jeu de scène.. Et moi c’était pas mon truc, tu vois ce que je veux dire ? Moi je voulais juste jouer le mieux possible, et j’étais vachement introverti sur mon instrument ! Et les gens me foutaient toujours la pression comme ça, et en fait maintenant je vais pas dire que je m’en fous, mais je suis content d’être là et.. je suis ce que je suis ! Je ne veux pas me forcer à faire le moindre truc parce que c’est sur scène et qu’il faut faire un truc. Donc maintenant, je profite du moment, je joue, je me fais plaisir, j’essaie de donner du plaisir aux autres, et puis avec les années j’accepte les imperfections, ce que j’avais du mal à faire plus jeune. Je me disais « merde, comment je peux avoir bossé autant d’années, autant d’heures, et de faire un truc aussi pourri » et ça me bouffait la santé ! Et maintenant, ça m’emmerde, je ne vais pas dire que je suis content, mais bon, on passe au dessus. C’est la vie quoi ! Je ne veux pas me laisser pourrir la santé par le stress, je suis tranquille, je prends mon truc comme il vient. T’as des gens qui retiendront les bourdes, t’en as d’autres qui s’en foutent. T’en as qui vont aux concerts pour entendre les pains des gens, et t’en as d’autres qui y vont pour s’éclater ! Tu ne m’entendras jamais parler du raté de quelqu’un ! J’irai voir n’importe qui, il se raterait sur une note, qu’est ce que j’en ai à cirer si la musique est là ! C’est plus un état d’esprit de certaines personnes.. Aller à un concert pour critiquer systématiquement ! Restez chez vous, ça ne sert à rien !! On est humains, ça nous arrive à tous de faire un concert à chier (rires). Tu mets le maximum pour que ce soit bien ! Moi je ne me prends plus la tête avec ça maintenant..

- Pour finir : une petite anecdote à nous raconter ?

Les roadies, qui en fin de tournée, te scotchent des trucs, qui te changent tes sons, qui te mettent du bordel pendant que tu joues ! Pendant le G3, le mec du merchandising qui passe avec des chariots à roulettes sur scène pendant que je jouais, etc !

- Jamais de défis ??

Non, défis, jamais.. T’as des blagues qui peuvent être marrantes, mais bon c’est souvent marrant pour les concernés, mais pas pour les autres ! […] T’avais un truc en tête ou quoi ???? (rires)

- Oui oui, c’est dans mes habitudes, de proposer des trucs comme ça !

Ah d’accord !!! (rires)
[…]

- Une dernière chose à dire aux lecteurs ?

Ben tout d’abord, merci à toi.. et à vous tous pour le soutien ! On a besoin aussi de médias qui nous soutiennent comme ça ; on a de plus en plus de mal à exister avec des cultures alternatives ; on a besoin de passionnés pour pouvoir continuer à exister… C’est valable pour nous sur scène, mais aussi pour vous, pour le public, sur les magazines, webzines, radios..

- C’est une information libre d’accès, c’est ce qui fait notre force !

C’est bien pour ça que je fais les interviews : tu ne peux pas te plaindre que les choses ne se fassent pas, et dire non quand on te propose de faire un truc ! On va tous dans le même sens, on a tous le même but, donc autant s’aider hein !

- Merci beaucoup Patrick de nous avoir accordé tout ce temps !

Mais je t’en prie, merci à toi !

 

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock

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