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HACRIDE
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Mise en ligne le : 28 avril 2009  | Intervieweur : GOHR | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
interview réalisée lors du concert au Nouveau Casino (25.04.2009)


1) Salut, pour commencer comment s’est déroulée l’écriture de « Lazarus » ?

Adrien Grousset : En fait ça s’est passé à peu près de la même manière que pour les albums précédents, c'est-à-dire que j’ai composé l’ensemble des morceaux seul chez moi dans mon home studio. J’ai essayé de produire une sorte de maquette ultra finie, de manière à ce que les autres puissent l’écouter dans de bonnes conditions et pouvoir réfléchir aux détails, aux arrangements, à la finition.

2) L’enregistrement de l’album, en lui-même, a-t-il été fait chez toi ?

Adrien Grousset : Non, c’est juste la maquette qui est faite chez moi, l’aspect créatif. Chez moi, j’ai un petit home studio sans prétention mais ça te permet d’avoir une galette, tu peux la mettre dans une platine et tu peux bosser.

3) Dans quels studios avez-vous donc enregistré, et avec quel producteur ?

Adrien Grousset : On a travaillé dans plusieurs studios, mais toujours avec le même mec : Franck Hueso, il a fait tous nos albums et nous suit en live. On a été en studio en Normandie, un gros studio super sympa, et on a fait aussi une partie dans un studio à Poitiers, ne serait-ce que pour les voix et les arrangements.

4) Quelle est la principale différence, selon-toi, entre « Amoeba » et « Lazarus » ?

Adrien Grousset : On peut dire qu’il y a une atmosphère du début à la fin. Je pense qu’il y a une atmosphère générale, tandis que « Amoeba » était plus un patchwork. Je pense que c’est là que réside la principale différence. Aussi, je pense qu’il y a eu plus de prises de risques, au niveau de la prise de son, de la longueur des chansons, en ce qui concerne la direction artistique.

5) Finalement est-il plus ou moins accessible que son prédécesseur ?

Adrien Grousset : Plus accessible et moins accessible. Il est moins accessible parce que les morceaux sont beaucoup plus longs, beaucoup plus riches. Il est hypnotique, ça demande donc un effort pour y entrer, c’est plus complexe. En même temps c’est beaucoup plus accessible. Les tempos sont moins élevés donc il y a beaucoup moins d’informations à la seconde, c’est beaucoup moins déstructuré.

6) Généralement les groupes de Métal optent pour deux guitares, pourquoi une seule dans votre cas ? D’autant plus que votre musique est riche et qu’une seconde guitare s’y prêterait sans problème.

Adrien Grousset : Une guitare parce que on trouve que la cohésion humaine dans le groupe est extrêmement bonne. Là-dessus on ne se pose pas de questions. Ensuite quand je compose des parties de guitares je fais en sorte que tout soit gérable par une gratte. Après, c’est à nous sur scène d’essayer d’avoir cette sorte de masse sonore guitaristique, mais du point de vue du jeu c’est complètement gérable. J’écris comme ça car on a pas besoin de deux guitares.

7) Je suppose que tu doubles quand même les pistes en studio ?

Adrien Grousset : Oui, car évidement tu accumules pour avoir plus de masse sonore. C’est pas pareil de jouer un accord sur scène et en studio. Comme tout le monde fait.

8) As-tu participé à l’écriture des textes ?

Adrien Grousset : Les textes sont de Sam, le chanteur.

9) Que signifie « Lazarus » ?

Adrien Grousset : « Lazarus » ça vient du syndrome de lazare. C’est une pathologie. C’est lorsqu’un individu est en cas de mort clinique mais qu’il ressuscite et qu’il voit le monde d’une façon différente que celle dont nous pouvons la voir. On ne parle pas vraiment de religion, quoique dans le mythe de Saint-lazare il y a un rapport avec la résurrection. C’est principalement la pathologie, la mort clinique et la résurrection.

10) Avez-vous déjà abordé cette thématique auparavant ?

Adrien Grousset : On n’a jamais utilisé ce genre de thématique. Là on parle d’un personnage qui chapitre par chapitre, titre par titre se sent agressé par le monde extérieur, l’actualité. On suit son évolution psychologique alors qu’il est tout simplement en train de péter un câble. C’est du chapitre par chapitre et on le suit jusqu’au final « My Enemy ».

11) Un personnage qui devient fou, ainsi qu’une grosse influence progressive. Finalement « Lazarus » est-il ce que « The Wall » a été à PINK FLOYD ?

Adrien Grousset : Ouais, ta description est bien. L’album est plus progressif. Il y a des passages ou on s’est un peu inspiré de Pink Floyd. Carrément !

12) Quel rapport avez-vous maintenant à « Deviant Current Signal » votre premier album ?

Adrien Grousset : Notre premier album, pour nous, n’est pas notre premier album. « Deviant current signal » était une sorte de Ep, de mini cd pour se faire connaître. Pour nous le premier album est « Amoeba ». Non pas qu’on dénigre « Deviant curriant signal », mais ça n’a pas été la démarche de construction d’un album. « Amoeba » on en est extrêmement fier.

13) Qu’est-ce qui distingue, donc l’écriture d’un album de celle d’un ep ?

Adrien Grousset : Un Ep, c’est plus des morceaux que tu additionnes et un cd c’est un tout. C’est pas la même chose dans l’esprit de composition, tu envisages les deux trucs vraiment différemment.

14) Qui s’est chargé de réaliser la pochette ?

Adrien Grousset : C’est un américain Alex Eckman-Lawn, qui est complètement bourré de talent. C’est un mec qui fait des trucs magnifiques, il a complètement déliré sur notre musique. En fait ça représente un peu ce que t’as envie, tu lui donnes le sens que tu veux. Quand on est parti de la pathologie, du syndrome de Lazare et le fait de décrire l’aspect psychologique, lui est parti de l’anatomie du personnage, avec des mélanges un peu bizarres. Comme si on rentrait un peu en lui, qu’on décortiquait ses pensées. On a bossé avec lui car on a vu ce qu’il faisait, on a trouvé ça mortel.

15) Je vais te faire part d’un sentiment personnel. Je trouve que HACRIDE pourrait être qualifié d’un « groupe visuel ». Que penses-tu de cette affirmation ?

Adrien Grousset : En tout cas qui génère des images, là je suis absolument d’accord. J’ai essayé d’écrire « Lazarus » comme une bande originale de film, il y a l’aspect visuel donc. Ensuite, oui, je trouve qu’on arrive à dégager des émotions qui donnent des images.

16) Peux-tu nous dire quelques mots sur votre travail avec Listenable Records ?

Adrien Grousset : Pour nous c’est sûrement le meilleurs choix de label qui existe en France. C’est un Label qui travaille extrêmement bien, qui a une image extrêmement bonne. Ils font tout pour leurs artistes et ont une conscience artistique qui n’est pas partagée par tout le monde. Il n’y a pas que le business, il y a investissement sur artiste et leur devenir. Ca pour l’instant on s’en est jamais plaint et on a toujours trouvé leur démarche très bonne.

17) N’est-ce pas trop dur de travailler sur un label ou GOJIRA semble avoir une certaine hégémonie ?

Adrien Grousset : Oui et non. Non car ils nous ouvrent des portes. On jette un œil sur HACRIDE en ce moment. En même temps, GOJIRA est tellement gros, que ça jette un peu d’ombre. Il y a un peu des deux, ils ont entrouvert une porte mais il y a gravé GOJIRA dessus. Il faut faire un truc personnel pour éviter qu’il y ait des comparaisons.

18) Qu’en est-il du futur du groupe ?

Adrien Grousset : Des concerts, des concerts et des concerts. Des tournées, le plus de festoches possible. On a sorti « Lazarus » maintenant va falloir le défendre sur scène.

19) Sur scène retranscrivez-vous les samples et autres claviers ou êtes-vous obligés de vous en passer ?

Adrien Grousset : C’est pareil sur scène. On travaille depuis longtemps sur bande. Le batteur a un métronome et déclenche tous les samples. Ca nous permet de créer une atmosphère particulière. Des gens critiquent la bande, c’est leur avis. Nous, on part du principe que c’est une musique sur une musique. Nous on apporte, le côté Rock, joué et ultra organique et derrière on a besoin de cette atmosphère qui nous pousse.

20) Question vicelarde. Tu m’as dis que tu avais écris « Lazarus » comme une bande originale de film. Si la musique avait été des images, quel genre de film cela aurait-il été ?

Adrien Grousset : Super vicelarde. Film psychologique de toute manière. Pas forcement glauque et macabre, mais noir c’est sur. Tout à l’heure on parlait de ça et on se disait que ça a de grandes corrélations avec « Into the wild » de Sean Penn. Ca suit le même genre de trame narrative. Un personnage se sent agressé par le monde extérieur, il ne se sent pas à sa place donc il fuit jusqu’à provoquer un pétage de plomb, une connerie. Je ne dis pas la fin pour ceux qui n’ont pas vu le film. Ce sera entre un film psychologique noir et « Into the wild ».

21) Qui aurait tenu le rôle principal et vous êtes vous identifié au personnage ?

Adrien Grousset : Je réponds à ta deuxième question pour commencer. « Oui », c’est-à-dire qu’on a énormément tourné pour « Amoeba », énormément voyagé et rencontré énormément de personnes. Du coup, on s’est posé pas mal de questions sur des trucs tout bêtes. Le super cliché, « où va le monde » ? Faut se la poser. On commençait à avoir des bases, que ce soit politique ou même sociologique, comment perçoit-t-on le monde. On se désolidarise, comment pouvons-nous devenir individualistes et égocentriques. Le thème de « Lazarus » est assez individualiste et psychologique. Il s’agit de la dégradation psychologique d’un personnage qui se sent seulement agressé par le monde. L’opposition d’une personne et d’autres. Ensuite pour l’acteur… j’en sais rien. Peut-être un femme.

22) Votre personnage n’a pas un sexe précis dans « Lazarus » ?

Adrien Grousset : On dit rien.

23) Le système d’énonciation est-il à la première personne ?

Adrien Grousset : Oui. C’est souvent « Je ». Il y a aussi de la narration omnisciente, « vous » ou « tu », mais on ne sait pas vraiment qu’elle est le sexe du personnage. C’est assez universel et intemporel comme texte.

24) Avez-vous prévu un clip pour une prochaine chanson ?

Adrien Grousset : C’est en cours de réflexion. Il y a plusieurs problèmes, la longueur, aucune chanson ne fait moins de huit minutes. Nous on jubilerais de voir un cours métrage de quinze minutes. C’est machin qui s’en chargerait. Dès qu’il a entendu la première chanson il a dit « faudrait que je fasse ça. Ca je le vois comme ça ». C’est loin d’être en place, car ça coûte cher, c’est ambitieux. Si on fait un court métrage il y aura une histoire une vraie.

25) Finalement c’est l’album « anti-SLIPKNOT ».

Adrien Grousset : C’est anti format radio, anti convention. Je ne sais pas d’ailleurs si c’est anti quelque chose. En tout cas c’est très personnel, on a tout mis dedans et on en est super fier.

26) Seriez-vous prêt à expérimenter à un point tel que vous sortiriez du Métal ?

Adrien Grousset : Oui c’est possible. Je ne sais pas si c’est ce dont on a envie. Notre cœur est au Rock. Je dis Rock au sens général car on est très éclectique. Mais on peut très bien avoir une évolution. On peut très bien avoir un album de Pop, mais ça sera de la Pop bizarre, car on se prend la tête. La chanson « Awakening », on m’a par exemple dit que ça pouvait faire penser à du Muse ou du Radiohead. Oui, on peut toucher à d’autres possibilités du Rock.

27) Si tu as quelque chose à dire à tes fans ou aux lecteurs de notre webzine la parole est à toi !

Adrien Grousset : On commence à entendre des retours sur « Lazarus » et il semble que quelques personnes aient du mal à rentrer dedans. Ce que je veux dire à ceux qui sont dubitatifs, écoutez l’album, ne l’entendez pas. Cet album ne peut pas se mettre en soirée avec du monde. Soit tu rentres dedans, soit tu le détestes. C’est pas possible autrement car c’est un album sans demi mesure. Il faut avoir une sorte d’écoute active.

 

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock

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