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ROSA CRUX
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Mise en ligne le : 30 avril 2009  | Intervieweur : S.Y.L. | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Interview lors du Concert du 18-04-2009 , salle : Fort de la Bastille [ 38 ]

1/ Salut Rosa Crux! commençons par une petite présentation d'usage : d'où venez vous? pouvez vous nous décrire votre line up actuel et votre parcours musical?

R†C est un groupe de Rouen en haute Normandie. les départs pourraient etre datés de 1984, date du premier concert du groupe... mais nous étions encore adolescents et ces premiers essais ont mis plusieures années a murir vraiment.
a cette époque je travaillais seul avec l'aide de Claude qui est toujours présente.
le line up actuel contient un bassiste, Hugo, de la BAM, batterie automate de mon invention, de Rosa Chordis, un petit ensemble choral que je dirige et aussi parfois l'intervention d'un sonneur de cornemuse, Benjamin.


2/ Votre groupe est officiellement en activité depuis 1984; pourtant vous vous faites pour le moins discrets avec 3 albums et peu de performances live. Pourquoi? est ce un choix délibéré?

s'il fallait chercher l'erreur, je dirais que en fait R†C ne peut pas être considéré comme un groupe normal. plutôt comme un gros projet audiovisuel. 3 albums ça veux dire autant de constructions du visuel qui pourrait constituer un film, instruments de musique inventés et fabriqués de façon suffisamment précise pour être fiables sur scène, la BAM pour les batteries, mais aussi le carillon d'église, et toutes les machines des Jeux de Fers qui ont demandé dix ans de travail. elle contient à elles seules 2 albums de musique plus industrielle qui n'ont pas été enregistrés simplement parce que écouter sans voir ces machines d'acier aurait peu de sens.
le support dvd va sans doute nous permettre de combler ce manque.


3/ Le visuel tient une place importante lors de vos concerts, avec l'installation d'instruments multiples, de la projection de films, de danses. Pensez vous ouvrir encore dans cette voie? en développant justement davantage le concept de la danse ou du cinéma?

c'est la clef de R†C, ce qui fait que nous sommes différents des autres groupes. image + son indissociables. et là même le cinema est hors sujet, en general les musiques sont la pour
mettre en valeur ou pour embellir. la danse est un peu l'inverse, on part d'une musique et on cherche à l'illustrer par un mouvement corporel.. dans les deux cas on a un art qui utilise l'autre.
nous sommes dans une démarche où image+son ont le même poids. il faut parler de Performances..

4/ Comment êtes vous arrivé jusqu'à "La nuit des ombres"? est ce vous qui avez tenu à jouer dans ce lieu tout particulier? êtes vous satisfaits de cette expérience aussi bien en terme d'esthétisme que de musicalité par rapport à une salle plus "traditionnelle"?

c'est Etienne, batteur du groupe Nocturnal Depression de Grenoble qui nous a conseillé à l'organisatrice. elle voulait un groupe qui ne dénote pas avec ces murs chargés d'histoire et R†C étant profondément obscur dans ses sonorités comme dans ses thèmes, l'adéquation était parfaite.
et c'est un plaisir pour nous de jouer dans de la vieille pierre, nous ne manquons jamais ce genre d'occasions rares.
nous avons construit dernièrement un décor entier de crypte sous des voutes de style gothique flamboyant, quatre ans de travail acharné. là il y avait un lieu historique réel et ca a été un grande motivation. nous sommes venus 2 jours avant pour installer cette scène et le son dans cet endroit sauvage et perdu sur cette falaise de roches. une vrai expédition.


5/ Depuis vos début, la musique a tout de même bien évoluée; comment vous positionnez vous aujourd'hui au sein de la scène "gothique"? que pensez vous de celle ci aujourd'hui?

on ne fait les choses que pour soi meme, mais vu de l'extérieur on passe un peu pour les garde fou d'une tradition gothique pure, dans le sens non polluée par la disco/techno.
je pourrais faire le moraliste pendant des heures en demandant comment les goths en sont arrivés à danser aujourd'hui avec les mêmes gestes que les bidochons qui se dandinent en nightclub.
La musique goth n'a pas évolué, elle a régressé vers la demande populaire massive du pochtron pilier de comptoir des boites de nuit. Il lui faut du boom-booming, du 120bpm pour se défouler dans une sorte de streching destiné à lui faire oublier le vendredi soir sans semaine a l'usine.
voila comment je vois l'electro et l'EBM.
la musique goth se démarquait justement de ce boomboom propre à la disco. tous les groupes clés avaient justement cette particularité d'être inventifs et originaux musicalement.
les choses sont donc perverties par les besoins primaires des djs orang-outang qui donne de l'eau à ces moulins la.
on a tous vu Das ich avec un début des plus intéressant finir 10 ans plus tard à faire de la sous m**** à se dandiner.
Ce mouvement est peut être mort musicalement, peut être pas, tout dépend si le public arrive encore à reconnaitre les lièvres des lapins au milieu de cette giga récupération.
Combichrist c'est de la Techno, VNV de la disco, et quand les musiques sont trop difficiles d'approche, on les classe dans de l'indus ou du darkfolk à tendance fascisante...il y a vraiment un grave problème.
la sensibilité goth est perdue, elle n'est plus qu'un look clef en main, une panoplie qu'on achète pour se faire remarquer.
R†C continue son chemin, d'autres groupes aussi, tant pis pour le reste.

6/ Les développements technologiques ont favorisé le développement des musiques électroniques au sein des scènes underground. Ceux ci ont ils influé sur vos travaux de recherche sonore?
Comment reagi un groupe aimant fabriquer ses propres instruments et machines face à des sonorités à 100% synthétiques?

le sampler et la boite à rythme existent depuis nos débuts et nous les avons toujours employés. idem pour l'informatique et le midi, ca nous a donné la BAM avec ses tambours de cuivre. c'est un cubase sur ordiportable qui la pilote.

6 bis/ Verra t on un jour des beat electro à la place des percussions de Rosa Crux?

un artiste est il maitre de son outil ou l'outil fait il de l'artiste ce qu'il veux?
avec un violon on joue du mozart ou du stravinsky, le rôle d'un outil est de faire ce qu'on lui demande et non l'inverse.

ceci dit nous avons de l'EBM dans notre travail, de l'electro body music, mais pas au sens disco-dancing, au sens où nous utilisons un corps humain pour lui faire sortir des sons avec des capteurs sur le crane, sur les hanches, dans la bouche, sur la nuque... chacun son truc :)


7/ Vos trois albums sont autoproduits. est ce un souhait délibéré de rester à l'écart du coté "business" de la musique?

oui c'était une démarche anti-commerciale volontaire, mais nous avons finalement trouvé un label qui nous plait, et sorti le DVD Lvx In Tenebris Lvcet l'année dernière. il est trés anticommercial aussi dans son genre!

7 bis/ Quel est votre point de vue sur l'évolution des supports musicaux? Le passage au Mp3 est il une "évolution" inéluctable?

non, au secours! le passage au mp3 est la pire des régressions. c'est une compression pour téléphones portables pas autre chose! n'oubliez pas que le debit internet a imposé les limites de ce qui peut circuler.. c'est comme youtube par apport au VHS, le tiers misérable d'un support déjà très limite...
non, ce sera plutôt le passage au 96khz qui fera une vrai révolution dans la dynamique aussi bien sur scène qu'en disques, vivement que ce soit adopté car la technique existe.


8/ Quels sont vos projets? où pourra t on vous revoir sur scène?

Paris et Rouen prochainement, à Koln pour le Amphi fest du Orkus, au Summer of Darkness en Hollande cet été, a Barcelone ensuite... on joue peu mais on se déplace très loin.
et maintenant que nous ne sommes plus en autoprod mais signés chez Trisol, on termine le prochain album pour la rentrée... bref, beaucoup de travail à faire.

9/ Merci pour cette interview et de nous avoir fait partager l'univers unique de Rosa Crux.

mais ce fut un plaisir!

 

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock

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