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STILLE VOLK |
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Mise en ligne le : 06 mai 2014 | Intervieweur :
blacklakenidstang
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1) Bonjour Stille Volk ! Votre nouvel album, La Pèira Negra, traite d’une légende relative à une pierre noire qui aurait le pouvoir de pétrifier le monde minéral. Pourriez-vous détailler ? C’est l’histoire d’une pierre qui vit une transfiguration mystique en devenant vivante et qui essaie de retrouver sa place dans un univers hostile de lichens, de calcaire et de mousses. Le concept évoque donc un système de pensée minéral en rapport aux éléments qui l’entourent, du peuple de l’humus à la sève malsaine. Il s’agit ici de faire parler la pierre dans un univers croupi d’êtres infinitésimaux tapis dans la noirceur des grottes. On peut parler d’une mythologie universelle des profondeurs revisitée par nos propres soins. Chaque chanson évoque donc les étapes de cette transfiguration : de la prise de conscience à la colère en passant par la description de son milieu de vie, de ses batailles, de ses états d’âme jusqu’à la libération finale. 2) D’où tirez-vous cette légende ? Provient-elle du fruit de votre imagination ou d’écrits ancestraux ? Il ne s’agit pas d’une légende mais d’une histoire que j’ai inventée et dont j’ai eu les premières fulgurances il y a une quinzaine d’années pour trouver sa forme définitive en 2010. Seul le texte « La Pèira Negra » est un texte traditionnel issu de notre région. 3) D’une façon générale, je ne peux que remarquer en vous écoutant que vous avez un rapport particulier avec la Nature. Agalloch, par exemple, puise clairement ses inspirations dans la forêt et la brume, la Nature vous inspire-t-elle directement pour composer ou l’idée est-elle surtout de se concentrer sur des contes et légendes ? La nature nous inspire évidemment mais dans une approche plus intuitionniste. Il s'agit davantage d'une nature fantasmatique. Nous travaillons principalement sur la transfiguration des éléments de cette nature essentiellement par la métaphore. Au début du groupe nous étions sur des mythes et des légendes précis (Milharis, Les Parques de la Lune) alors qu’aujourd’hui nous sommes davantage sur cette approche métaphorique. . 4) J’ai cité Agalloch… Il y a une grande scène de black metal atmosphérique fortement liée au néofolk, écoutez-vous des groupes comme Winterfylleth voire Negură Bunget ? Pensez-vous que d’une manière ou d’une autre vous êtes proches de ce style ? Évidemment nous apprécions des groupes comme Agalloch ou Negură Bunget. Je pense que notre démarche est relativement similaire même si je pense nous sommes davantage dans une re-création d'archétypes mythiques. 5) Si vous vous inspirez en général de mythologies et légendes, vous vous êtes au départ beaucoup concentrés sur les histoires pyrénéennes et occitanes, êtes-vous des grands amoureux de vos terres ou était-ce plus la curiosité qui vous a mené à vous y intéresser ? Je ne sais pas trop ce que veut dire l'expression" amoureux de nos terres"!! Nous nous sommes inspirés au départ de mythes et légendes pyrénéennes car nous pouvions mettre un cadre sur un certain nombre d'histoire racontées. Il s'agissait d'une sorte de voisinage intellectuel. Nous avons effectivement travaillé sur nos mythes puis nous avons élargi notre approche en quittant plus ou moins les domaines de l’Occitanie pour aller vers quelque chose de plus universel. 6) Ressentez-vous les paroles en occitan comme une nécessité pour véhiculer de l’authenticité à certains de vos morceaux ou est-ce plutôt une simple valeur ajoutée que vous voulez apporter ? On ne se pose pas franchement la question de savoir si l'utilisation d'une chanson en occitan va servir de véhicule à quoique ce soit. Diverses choses vont entrer en jeu mais c'est avant tout l'aspect esthétique, la signification de la chanson. Il ne s'agit donc pas d'une nécessité mais d’un choix purement esthétique voire thématique. 8) Une chose m’interpelle : pourquoi avoir choisi un nom de groupe en allemand alors que vous semblez relativement loin de traiter de légendes purement germaniques ? Il s'agissait pour nous au départ de ne pas s'enfermer dans une démarche régionaliste ou autre. Nous avons choisi ce nom car pour nous il sonnait original et il évoquait la grande mythologie des profondeurs qui faisait déjà partie de nos thèmes de prédilection en 1993.94. 9) La thématique païenne présente dans votre discographie m’amène à une autre question, peut-être trop personnelle pardonnez-moi. Avez-vous des croyances particulières ou prenez-vous plutôt le rôle d’historiens musicaux, de bardes contemporains ? Nous n'avons aucune croyance particulière car cela implique pour nous une forme de soumission que nous refusons. Nous sommes intéressés, passionnés mais cela n'implique rien d'autre. Le rapport au sacré m’a toujours intéressé donc il trouve sa concrétisation dans Stille Volk. 10) Je me souviens avoir lu que la grande majorité de votre public est composée de metalleux. Je n’ai pas encore eu la chance de vous découvrir en live… à quoi ressemble l’accueil de ce public dans un grand festival de metal comme le Hellfest ? Pour avoir déjà vu Corvus Corax au SummerBreeze, je sais que l’accueil peut être grandiose. Constatez-vous une récurrente fermeture d’esprit à votre musique parce qu’il n’y a pas de lourdeur et de saturation ou ces moments sont-ils des instants de fête pour tout le monde ? Nous avons toujours été très bien accueillis dans les festivals metal car une grande majorité de ceux qui apprécient le groupe provient du metal. Ceux qui n'aiment pas le groupe vont voir autre chose ce qui est parfaitement compréhensible. 11) Dans le même thème, quel est votre rapport en backstage avec les autres groupes de metal ? Le même qu'avec d'autres groupes. Je ne pense que le style soit nécessaire pour discuter avec d'autres groupes. 12) Votre label, Holy Records, est bien connu dans le metal français. Parvenez-vous quand même à vous faire une place dans le milieu plus traditionnel ou êtes-vous de ces groupes hybrides quelque peu refoulés de tout côté ? Je ne vais pas dire que nous sommes refoulés de tous les côtés car nous pouvons dire que nous sommes bien traités dans le milieu metal alors que nous ne jouons pas de metal. C'est vrai que c'est beaucoup plus difficile dans le milieu traditionnel même si cela semble un peu bouger. Mais durant longtemps, nous n'avons eu aucune porte d'entrée dans ce milieu. Merci pour ces réponses, en espérant que nombreux soient vos projets qui se réaliseront. Merci à toi pour l’interview !! |
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