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OSIRION
CHRONIQUE OSIRION - review
Contact groupe http://osirion.free.fr
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Mise en ligne le : 10 septembre 2005  | Intervieweur : SEED OF PERVERSION | Traducteur : -

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
* Salut à vous Osirion! Pouvez vous nous présenter le groupe, et nous dire comment il a vu le jour?

Turannos : Hail à toi, scribe de la cause métallique et des Arts noirs ! Après un court passage dans d’obscurs combos puis chez ANIMUS HERILIS, j’ai fondé OSIRION dans les superbes terres boisées de Haute-Savoie en 2001 a.s., pour y défendre l’esprit BM « old school ». D’un projet solo, OSIRION s’est rapidement muté en machine scénique au line-up complet. Même si ce n’était pas mon but premier, j’ai saisi cette occasion de répandre la peste noire en public. Et D.U.K.E nous a contacté pour sortir notre deuxième démo et notre album…

* Ces derniers temps, bon nombres de sorties black metal de qualité (dont la votre) ont vu le jour. Pensez vous qu’on puisse parler d’une scène black metal française au même titre que celle qui a vu le jour au début des 90’s en Norvège ?

Turannos : Oui et non ! La France n’est pas la Norvège : cette dernière reste fondamentalement un pays germanique, donc « metal », qui plus est le berceau du BM, même s’il elle est en pleine recomposition de nos jours. Mais je crois que l’on peut parler d’une scène BM à la française : elle a eu ses pionniers dans les ‘90s, ses continuateurs, et malheureusement aussi, ses imposteurs. Et sa qualité augmente, sa reconnaissance par l’étranger également. Ceux qui nient cet état de fait ne sont que des aigris jaloux incapables de faire mieux ! Chier sur le métal français n’est plus un lieu commun…

* J’ai pu remarquer que vos paroles étaient particulièrement soignées, pensez vous que les lyrics ont autant d’importance que la base musicale dans une musique telle que le black metal ?

Valharik : Cela dépend si le compositeur veut donner un sens concret à ce qu’il exprime car l’avantage de ce type de chant est que les paroles ne sont pas indispensables. Pour ma part, je m’efforce d’en écrire même si parfois les paroles peuvent dénaturer la musique d’où l’intérêt de bien les choisir.
Turannos : force est d’avouer que les adeptes de BM (et de DM également) n’accrochent en majorité qu’à la puissance de la musique, à ses ambiances, le chant étant incompréhensible. Tant pis pour ceux qui n’ont pas le courage d’ouvrir le livret et de suivre les textes, car j’aime écrire des textes assez longs, développant des histoires avec une signification polysémique : il y a toujours une conclusion, un message plus ou moins caché.

Le BM n’est pas qu’une simple musique, et ceux affirmant le contraire ne sont que des imbéciles qui en voient pas de différence avec la pop ! Le BM est une philosophie de vie : sa charge émotionnelle et mystique en est le principal intérêt : le refus du « prêt à penser », la négation violente de ce qui est se fait à travers cette musique brute et sale, qui n’est qu’un vecteur de haine...les thèmes qui traversent nos textes sont invariables : monothéisme putrides (« Ave Iesus ») et satanisme libérateur (« Har Sabbat »), mais aussi guerre (« Ultime assaut », « Dementia »), folie (« Chantre de la pourriture »), histoire de grands hommes (« Le vol de l’Aigle »),… Tous ces thèmes sont étroitement liés entre eux par le message sombre et libératoire qu’ils dégagent.
Maldoror : Dans un style comme le B.M, la qualité des textes joue en effet un rôle essentiel. C’est peut-être là que gît la singularité du Black par rapport aux autres musiques extrêmes. Si tu amputais le Black Metal de sa dimension dirais-je « spirituelle », tu n’aurais sans doute plus qu’une musique bourrine de plus, dont le seul intérêt serait de faire headbanger des mecs bourrés et peu enclins à la réflexion… Or, cette dimension spirituelle repose en grande partie sur les textes, les thèmes qu’ils abordent, les images qu’ils convoquent et la manière dont ils sont torchés.

* Y a-t-il une raison particulière à l’utilisation du français dans toutes vos compos ?

Valharik : Par pur patriotisme évidemment. A part pour la Marseillaise le français est une langue sans intérêt.
Turannos : lol ! Si l’on veut faire passer notre message, le français à l’avantage d’être compréhensible par nos auditeurs...Et de s’écrire avec aisance!
Maldoror : S’il peut parfois mal passer dans certains genres musicaux, l’usage du français s’adapte à merveille au Black Metal. Le hard rock et le heavy chantés en français peuvent parfois paraître ridicules, dans la mesure où ces genres se rattachent trop à la langue et à la culture anglo-saxone pour souffrir une telle transposition. Mais, depuis le début des 90’s, le B.M se démarque très fortement de ces genres, pour afficher un certain « nationalisme » (au sens très large du terme). Les groupes sont fiers de leur terre, de leurs origines, et ne ressentent plus le besoin de sonner ricain ou d’être compris sur toute la surface de la planète. Pourquoi se refuser à utiliser notre langue, si le genre s’y prête ? Le français peut par ailleurs sonner très agressif, et l’on ne peut que s’en réjouir. Il ne fait pas partie de ces langues maudites (je pense notamment à l’italien…) que l’on ne pourra jamais utiliser pour exprimer quelque chose de violent…

* En parlant de vos textes justement, une de vos chansons parle explicitement d’homosexualité. Pourquoi avoir abordé ce thème ? Vous sentez vous directement concerné par cette frange de la population ?

Maldoror :??? Tu fais sûrement référence à « Chantre de la Pourriture» où, en effet, le mot « pédéraste » est utilisé… Désolé de te décevoir, mais nous ne nous sentons pas du tout, mais alors pas du tout , concerné par ce thème ô combien sulfureux… La chanson ne parle pas d’homosexualité, elle dresse seulement le portrait du poète Lautréamont, dont les textes sont traversés par un feeling étrange et malsain, ce qui a pu inciter certaines personnes à soupçonner chez lui des tendances homosexuelles ou pédophiles. Cet aspect scabreux et dérangeant ne peut être occulté lorsque l’on parle de Lautréamont .


* Comment se passe votre travail de composition ?

Turannos : le plus efficacement possible : un des deux guitaristes compose le squelette d’un morceau (c’est important pour préserver l’unité de l’idée de base), puis propose un texte qui collerait bien à l’ambiance. On s’envoie alors les partitions qu’on bosse chacun de notre coté par Guitar Pro (saloperie de logiciel, c’est tellement pratique !). Puis on met tout en place avec la batterie en répétition. En effet, cette méthode est de plus en plus utilisée par les gros groupes, et elle à l’avantage d’économiser du temps et de l’argent quand on n’a pas de local perso pour bosser des heures un seul riff !
Valharik : On compose principalement à deux avec Turannos mais chacun de son coté. Ensuite on se passe les partitions à l’aide d’un logiciel puis pendant les répétitions les autres musiciens sont libres du moment qu’ils respectent l’esprit de la compo.

* Le son que vous avez pour cet album est de bonne qualité (surtout comparé à beaucoup de productions BM). Comment s’est passé l’enregistrement de cet album ?

Turannos : nous restons un groupe UG et la production en est de même : un ami fait artisanalement notre son quasiment depuis le début. Il a donc eu le temps de progresser dans l’utilisation de son matos, d’autant qu’il s’est équipé sérieusement pour cet album. Il a mené la production de « Har Sabbat » de A à Z, et nous en sommes très satisfait. Quelques esprits chagrins trouvent que notre album ne sonne pas si puissant que Dimmu Borgir, par exemple ! Ce n’est pas notre prétention ni même notre objectif !
Valharik : On à passé environ deux semaines pour l’enregistrer mais le plus long à été le mixage produit par Arnaud qui s’est sacrifié pour la cause.
Maldoror : Nous avons enregistré dans les conditions les plus parfaites que tu puisses imaginer : jour et nuit, juste entre potes, paumés dans l’une de nos montagnes, dans le studio d’un pote… Aucune contrainte particulière, et aucune tête de nœud inconnue pour orienter notre travail.

* Je vous laisse le mot de la fin, si vous avez un message particulier ou quoi ce soit d’autre à faire passer aux lecteurs de Pavillon666. Merci pour vos réponses.

Maldoror : Merci pour cette interview, et pour l’intérêt que tu as visiblement porté à cet album.
Turannos : c’est notre première tribune chez Pavillon666, merci de nous y ouvrir vos pages ! Débauchez-vous, vautrez-vous dans le blasphème tant qu’il en est encore temps… L’alcool et le saucissons seront peut-être bientôt interdits !

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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