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PRYAPISME
CHRONIQUE PRYAPISME - review
Contact groupe https://www.facebook.com/pryapisme
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Mise en ligne le : 10 avril 2013  | Intervieweur : KiLa | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Salut, PRYAPISME ! J\'espère que tout roule pour vous. Et si vous commenciez par une petite présentation pour nos lecteurs ? Comment a été crée le groupe ? Quand ? ? Pourquoi ?

Aymeric : Salut a toi! Alors le groupe a été créé en 2000, alors que Ban ( Claviers ) et moi étions au lycée. Nous avions 7 heures de philo par semaine, et vu qu'on virait bredin on s'est dit que ça serait chouette de faire de la musique après les cours, après avoir englouti un bon goûter. Ban plagiait lamentablement du Beethoven, et j'essayais tant bien que mal de faire poumtchak, pas carré pour un clou mais ravi d'emmerder le monde avec nos compos débiles. Ban a ensuite essuyié les plâtres d'une vie mouvementée; tantôt à travailler dans un sexshop dont il a retiré, outre une certaine fierté, une quantité astronomique de sexe en silicone outrageusement gros, tantot a fréquenter des gens de mauvaise vie dans le brouillard d'une errance qui semblait sans fin. Puis un barbu à l'oeil torve et à l'accent du sud-ouest ( Nico - Guitares ) est venu sonner chez nous; il sentait du bec mais ses solos de guitare valait leur pesant de marmottes. Il a quitté une vie de luxe et d'abondance dans le cocon douillet de la capitale pour la precarité et la grisaille de la ville au bibendum. Il écoutait des trucs fait par des gens probablement drogués des années 70's, du metal qui tâche et des comédies musicales à la noix, Ban écoutait du classique et des chansons paillardes et moi j'aimais les jazzeux qui se la racontent avec plein de notes et la musique faite avec des potards. Bref tout ça a donné Pryapisme. L'idée est de faire la musique qu'on aime, qu'on aimerait écouter, sans se dire qu'on colle à tel ou tel style. C'est le résultat d'une alchimie entre trois personnes avec rien de vraiment décidé à la base. On a récemment recruté deux talentueux musiciens pour le live; à la base ils sont venu juste pour qu'on leur paye une pizza de temps en temps et ils n'ont plus voulu partir, les cons. De vrai boulets, mais ils sont sympas, un peu snobes mais sympas.

A la première écoute de l\'album, j\'ai tout de suite songé à IGORRR, en lisant votre présentation, je me rends compte que Nicolas et Benjamin en sont des musiciens de session. Quel est votre lien avec IGORRR, est-ce une influence importante ?

Nicolas : Igorrr est un bon pote, un musicien hyper talentueux, mais je pense sincèrement que nos musiques sont très dissemblables, on partage néanmoins un certain humour et la volonté de faire exploser les crânes et liquéfier les neurones de nos auditeurs. Donc, non pas une influence pour nous, mais un sacré bon copain qui fait des sacrés bons disques! et quand il a besoin d'une guitare black/death pute ou d'un clavier magique et pailleté c'est qui qu'il appelle? c'est les copains! Travailler avec lui est un plaisir il me tarde de voir quels trucs il va peut être me réserver sur le prochain disque, c'est génial de bosser avec quelqu'un qui à une vision aussi nette de ce qu'il veut (et qui sait exactement ce que je peux lui offrir).

Et quelles sont vos autres influences ?

Nicolas : Ouf pas mal, c'est difficile de répondre à cette question sans name-dropping et expressions anglo-saxonnes prétentieuses (raté). On écoute un large panel de styles musicaux, je crois que les choses qu'on à en commun c'est la musique chiptune 8-bits, Mr Bungle et sa corollaire (estradasphere, etc..) et les trucs dansants comme du bon gros Disco qui tâche (avec un kick dictateur/M.Bison)

Aymeric : Nico dit vrai, pour une fois, parce que d'habitude il a tout faux, il se goure à plein tube, en plus d'être de mauvaise foi et d'avoir un caractère de cochon mais là je dois dire : "Chapeau l'artiste!!" Perso, et juste parce que le name-dropping est un truc trop cool chez les jeunes, j'ajouterai comme influences : la plupart des musiques qui viennent de Norvège ( au pif : Dodheimsgard, Single Unit, Jaga Jazzist...), l'electro-indus du label Ant-zen ( Synapscape, Imminent, ...), John Zorn, Albert Marcoeur, Kraftwerk...

Vous avez invité plein de gens sur l\'enregistrement ! Ca coule de source, pour vous ?

Nicolas : Oui car on a vraiment besoin de plein de textures différentes et il se trouve qu'on est entourés de gens talentueux qui jouent pléthore d'instruments différents…plutôt que d'utiliser encore un max de plugs-ins, autant faire appel aux copains. Dans l'idéal d'ailleurs tous les instruments seraient joués mais logistiquement ca serait extrêmement difficile à mettre en place, déjà que c'est suffisamment compliqué même aidés par la technologie…

Aymeric : Oui, ça permet d'enrichir le disque avec d'autres couleurs, même si avec un ordi on arrive a des choses formidables sans avoir a payer des zicos alcooliques. Il y a deux saxophonistes immensément talentueux qu'on a réussit a soudoyer pour venir souffler dans leurs tuyaux pour nous. Nous n'avons rien fait à leurs animaux de compagnie pour qu'ils acceptent. Ils l'ont fait parce qu'ils le voulaient, vraiment. Le GHB dans la bouteille de vin n'a rien a voir avec ça non plus, promis. Leurs enfants se portent bien au jour d'aujourd'hui. Ils sont nourris régulièrement et on les sort une heure par jour pour qu'ils voient la lumière, on n'est pas des monstres non plus. Alex, notre ancien bassiste/violoncelliste a aussi participé au disque, il avait composé un morceau pour le groupe à l'époque du premier album et on l'a rappelé pour qu'il enregistre ses parties. Il y est allé à reculons et n'a pas fait preuve de beaucoup de professionnalisme, je ne le félicite pas. On le rappellera sûrement pour le prochain disque parce qu'il sent quand même très bon. Il se met souvent de l'after-shave. Il y a ausi une notable participation de La Belette, la plus bavarde des gouttières de la maison, qui vient regulièrement rajouter un miaulement réprobateur sur le disque. On voudrait la faire venir sur scène avec nous, mais elle a déjà un contrat d'exclusivité avec un gros label de dubstep d'Azerbadjan. Et puis ça serait trop complexe dans le tour-bus niveau litière, plus un budget croquette trop conséquent pour nous.

« Un druide est giboyeux lorsqu\'il se prend pour un neutrino », « Je suis venu, j\'ai vu, j\'ai sangouinu »... Voilà des titres qui interpellent. D\'où vous viennent ces idées ?
Aymeric : Les titres sont choisi par celui qui compose le morceau à la base, il faudrait expliquer morceau par morceau pour le détail, sachant qu'il faut bien être honnête, la plupart sont juste des jeux de mots à la gomme et autres cadavres exquis évocateurs d'images qui nous plaisent. Vu qu'il n'y a pas de paroles, ou très peu, on exprime nos émotions profondes via les titres. Par exemple, "Boudin blanc" a sûrement été composé par Ban alors qu'il avait très faim et j'ai composé "J'ai envie de te claquer" parce que Ban avait fini toute la bouffe et mon courroux s'est exprimé à travers la musique plutôt que d'y tarter la gueule.
Et concrètement, « La notion de chiralite de spin et d\'oscillation de saveur des particules supersymétriques définissant un champ scalaire lors d\'une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modèle ekpyrotique », ça veut dire quoi ?:)
Aymeric : Dans un modèle ekpyrotique, il y a une forme cyclique de création de l'univers dut à la rencontre de deux branes, des sortes de membranes d'espace-temps, dans des dimensions supplémentaires; ces deux branes produisent un Big bang. La transition de conifold est en gros une déchirure de l'espace-temps dans un modèle géométrique dit de "Calabi-Yau" ou il y plus que nos 3 dimensions spatiales. Les saveurs en physique désignent des propriétés de charges électriques ou d'interaction élémentaires, force nucléaire, gravitation, électromagnétisme... Le spin est une propriété quantique d'une particule, comme sa charge ou sa masse, ça ressemblerait à la manière de quantifier la rotation d'une particule sur elle même, vaguement parce qu'il n'y a pas de correspondances à l'échelle macroscopique. En gros c'est des trucs qui n'intéressent que les physiciens qui ont fait 20 ans d'études et font style qu'ils comprennent et les couillons comme moi qui ont un Bac L et qui ne comprennent pas plus mais qui réussissent a perdre leur précieuse jeunesse sur des sujets à la con plutôt que d'aller zoner au parc, fumer des clopes avec les collègues, faire du surf avec Scarlett Johansson, manger de la viande de cheval, faire l'amour à des dauphins...

« Hyperblast Super Collider » fleure bon la culture geek, vous êtes vraiment des accros des pixels ?

Nicolas : Je sais pas si on est "accros" aux pixels, mais on a une certaine culture video-ludique (comme quasi-tous les gens de notre génération, on a rien d'ultra underground à ce niveau là) et on adore la musique Chiptune, d'ailleurs sur le disque il y a pas mal de sons qui sortent de Nes, Commodore 64 et autres chips sonores vinages. Ces textures sonores sont si belles à nos oreilles et sont gorgées d'une force évocatrice importante, elles appuyent l'esthétique qu'on veut développer. Disons qu'au delà de vouloir flatter la culture "nerd" de nos auditeurs, c'est surtout parce que ces sons et ce qu'ils évoquent sont profondément ancrés en nous.
Aymeric : Personnellement je me sens beaucoup plus influencé par le cinéma que par les jeux vidéos, à part pour le coté "nostalgisant" des sons des vieilles consoles. Il y a je crois un énorme aspect visuel dans notre musique, dut en partie au fait que nous n'avons pas de chanteur, donc pas de texte, ni de message particulier, juste des images donc. Je dirai qu'il y a autant voire plus de références au cinema dans notre musique que de référence a la culture dites geek; Et s'il y en a, ça n'était pas particulièrement intentionnel, en tout cas pas sur la totalité du disque. Peut-être le coté changeant des morceaux de l'album peut évoquer des niveaux dans un jeux vidéo imaginaire, avec des bosses, des levels cachés et des upgrades utiles pour monter son sabre au niveau 64, obligatoire pour buter le dragon dans le troisième château... Chacun peut se faire sa propre histoire!
En parlant de pixels, il fait tout de même gentiment peur votre p\'tit chat sataniste là, qui s\'est occupé de l\'artwork ? Comment ça s\'est passé ?
Nicolas : Oulà ca a été le méga bordel cette pochette: je voulais qu'elle fasse référence au jeu FEZ sorti en 2012 par Polytron (un jeu génial avec des musiques de disasterpeace incroyables), un bon copain nous a aidé à concevoir la base de la pochette, Jehan de Jean-Michel Apathia nous a fignolé un beau chat en pixel-art (référence à notre premier disque) et ensuite notre nouveau bassiste/percussioniste/saxophoniste Goulwen à finalisé tout ce bordel dans le sang et les larmes (et Photoshop). Le résultat est très chouette, même si j'aimerais la prochaine fois qu'on procède différemment car le processus à été vraiment anarchique et plutôt longuet...
Vous êtes signés chez Apathia Records, comment se passe cette collaboration ?
Nicolas : Hé bien c'est une première pour Pryapisme d'avoir des gens motivés pour s'occuper du groupe, et Dieu que ça fait du bien! Déjà c'était la première fois que j'avais l'impression de parler à quelqu'un de "normal", pas de formules de marketeux à la con, pas d'utilisation de l'affect pour me convaincre, juste des fans de musiques qui veulent sortir un disque. Pas de promesses à la con, juste des gens qui pètent pas plus haut que leur cul et qui font le boulot! Et même plus que ça vu que Jehan à réalisé un clip complètement gerbotron et psychédélique qui colle bien à notre univers. J'aimerais bien te dire du mal d'eux mais pour l'instant c'est difficile, on verra au prochain disque je te ferai le bilan ^^.

Aymeric : Déjà qu'ils aient voulu nous signer est de leur part une sacrée preuve de connerie, les pauvres ne savent pas à quel point il vont perdre leur argent, leur patience et leur santé mentale et je dois dire qu'on est pas peu fier d'avoir réussi à les embobiner. Cela dit, le clip épileptogene que Jehan a fait pour nous semble prouver que le loustic a des choses à cacher; Je n'ai jamais visité sa cave mais je suis quasi certain d'y trouver des choses décédées dedans, peut-être des rognures d'ongles en quantité dans des bocaux, des morceaux de grand-mère vitrifiés à l'hélium liquide; ou bien deux collections identiques, une alphabétique, l'autre chronologique de la vie et l'oeuvre de Michèle Torr, reliées et dédicacées, avec, encadrée au dessus de la commode en forniqua, la photo où il l'a rencontré en 1998 à la Fnac d'Arcachon, levant fièrement le pouce devant l'objectif, un spéculum caché dans l'autre main et un plan diabolique dans la tête. Bref, ce type est à la cool !

Et concrètement, pour les lives, ça se passe comment ?
Nicolas : Et bien, même si on a fait le disque à trois zozos, on a recruté deux excellentes recrues en sus, soit Nils Cheville à la Télécaster aux doigts (hé oui pas de médiator! ce gars défonce tout!) et Goulwen Brager, qui joue de tellement d'instruments que c'est embarassant pour le reste du monde. En live, je vais pas te mentir, c'est moins fourni, moins carré, mais contrairement aux disques c'est vraiment la grosse grosse énergie et la sueur sous les bras! On a assez peu joué pour l'instant mais on prépare une tournée pour le mois de juin, je te cache pas que je suis très satisfait de notre line-up live actuel et qu'il me tarde d'envoyer les kilos de notes (et de pains) un peu partout à la face des gens.

Je vous laisse le mot de la fin, et, au passage... Je ne pense pas que vous serez « Encore un groupe qui sombrera dans l\'oubli ! »
Aymeric : Merci a toi et au lecteur stoïque qui aura pris le temps de nous lire.. Pour le mot de la fin... qu'est ce que tu penses de...hum..."Palétuvier"?

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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