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DARKENHOLD
CHRONIQUE DARKENHOLD - review
Contact groupe http://www.facebook.com/Darkenhold
Audio / Video
Mise en ligne le : 09 mars 2013  | Intervieweur : g-rom | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1- Salut DARKENHÖLD, pouvez-vous nous présenter le groupe et nous en conter sa genèse?

Aldébaran : Cervantes et moi-même avons fondé DARKENHÖLD en 2008 suite à mon départ d'ARTEFACT car on voulait revenir à la source d'un Black Metal atmosphérique, mélodique qui avait cours dans les années 90. J'ai aussi quitté ETHERYÄL, un groupe de Doom/Death pour pouvoir me consacrer entièrement à ce nouveau projet.
Par la suite nous avons contacté Aboth à la batterie que l'on connaissait déjà depuis un moment aussi, il avait un jeu de batterie qui nous plaisait.
Nous avons sorti à l'heure actuelle deux albums ainsi que trois splits, nous avons participé à deux tribute albums (en hommage à EMPEROR et ENSLAVED) et nous nous sommes pas mal produits en live, nous avons désormais un line-up de six musiciens pour les concerts avec Aleevok à la basse, Anthony à la guitare et Franck aux claviers, et cela nous a permis de jouer en compagnie de TAAKE, BORGIA, AORLHAC, FHOI MYORE notamment.

2- Quel regard portez-vous sur la période qui a suivi le très bon \"A
Passage To The Towers\"?

Aldébaran : Cet album a été composé d'une manière très spontané et nous étions habités par ce feeling 90's (et nous le sommes toujours), je n'ai pas beaucoup de regrets car il est parti d'une démarche naturelle et intuitive, assez personnelle. Les morceaux tournaient depuis un moment et "Ghouls And The Tower" par exemple demeure un passage obligé quand nous nous produisons en concert.
Malgré tout je pense qu'avec "Echoes From The Stone Keeper" nous avons encore davantage approfondi notre sonorité, affiné un peu le propos en s'approchant au plus près de nos aspirations premières, en proposant à l'occasion une autre facette de DARKENHÖLD, mais en restant néanmoins dans la continuité du précédent album.
Cervantes : Si je me réfère à l’ensemble des chroniques que nous avons pu lire à la sortie de notre premier album, je pense que nous pouvons être globalement satisfaits : nombre de personnes semblent avoir bien compris et apprécié notre démarche authentique et désinscrite des courants et perspectives Black en vogue aujourd’hui. Il est toujours agréable de voir mentionnés certains groupes et références incontournables pour nous, des oeuvres séminales parfois oubliées ou négligées… si parallèlement nous avons pu modestement attiré l’attention sur de telles références, par l’entremise d’interviews comme celles-ci et d’autres, ou par nos reprises et influences, alors j’en suis ravi. Et nous avons accueilli avec beaucoup de satisfactions les écrits et retours de plusieurs personnes qui nous ont confié que ce type de son, ce style de Black très 90’s, leur manquait et qu’ils trouvaient de quoi soutenir leur intérêt avec Darkenhöld.

3- Quelles sont les raisons de votre changement de label?

Aldébaran : Nous étions vraiment satisfaits du travail qu'avait effectué Bertrand pour le groupe… malheureusement et comme vous le savez, il n'est pas évident de faire tourner un label aujourd'hui vu la crise du disque, et il ne pouvait donc pas sortir notre album au moment où nous étions prêts à le faire paraître.
Nous nous sommes alors tournés vers Noel de Those Opposed Records qui s'est montré intéressé pour sortir le disque dans un délai raisonnable.


4- Votre musique possède un côté très médiéval, qu'est ce qui vous
attire dans ce domaine?

Aldébaran : A la base ce n'est pas vraiment une démarche consciente mais c'est un thème et un univers qui reviennent souvent. Cela fait un moment personnellement que je traverse les forêts et les ruines de ma région, c'est donc une atmosphère naturelle qui imprègne notre musique. Le Moyen-Âge constitue une période qui fascine toujours pour ses mystères, sa barbarie et son raffinement à la fois, son austérité et ses contrastes. Par contre nous n'avons pas la prétention d'une reconstitution fidèle de cette période, c'est plutôt de l'ordre de l'évocation.

5- Il semblerait que les claviers aient gagné en importance au détriment
des guitares, est ce un choix délibéré de votre part?

Aldébaran : Alors je nuancerais un peu la formulation : disons que le clavier n'écrase jamais la guitare, me semble-t-il, et il n'est pas présent en continu mais il ouvre la voûte céleste derrière cette dernière lorsque cela est nécessaire, il apporte une profondeur et un côté onirique, lorsque la musique le demande. Malgré tout la guitare garde un rôle moteur dans notre musique, c'est elle qui donne le ton tout le long d'"Echoes From The Stone Keeper". Nous avons besoin de son agressivité et de son énergie, et c'est donc un équilibre à obtenir.
Oui, son apport accentué est un choix conscient mais encore une fois je ne crois pas qu'il mange le reste des instruments, il contribue à créer une atmosphère encore plus palpable et permet d'enrichir notre musique.

6- Quel est votre vision du \"black-métal\"?

Aldébaran : Le Black-Metal, sous couvert de musiques sombres et métalliques et de satanisme qui était un de ses fondements, est un terme qui revête aujourd'hui beaucoup d'esthétiques différentes, Trve, orthodoxe, indus, mélodique etc….
Pour nous le Black doit évoquer les ruines, les forêts, les atmosphères anciennes et poussiéreuses. On doit pouvoir avoir la sensation de frôler de vieilles pierres couvertes de lichen, sentir le crépitement de la flamme d'une vieille torche… C'est aussi une musique qui mêle la laideur et la majesté, allié à une certaine austérité, et finalement elle doit conserver sa pureté originelle. Il n'y a pas de place pour la triche, c'est un art profond, altier et noble dissimulé dans une apparence sale et répugnante. Pour nous le Black doit sonner organique et authentique, son agressivité et sa rébellion sont constitutifs du genre et il ne doit jamais se trouver trop loin de la cave non plus, son aura de mystère s'en retrouverait altéré.
Il est vrai que nous ne nous retrouvons pas dans certains courants actuels qui ont tendance à uniformiser le son, à le rendre trop synthétique, propre et réglé. Heureusement que pas mal de gens résistent à ça, mais ce n'est pas majoritaire encore, c'est bien que le Black Metal lutte contre ça avec ces productions bricolées, imparfaites et spontanées.


7- Quel effet cela vous fait lorsqu\'on vous compare à des pointures
comme EMPEROR, ANCIENT ou DIMMU BORGIR?

Aldébaran : Ce sont des noms qui ne nous dérangent pas, au contraire, nous revendiquons une certaine filiation avec les débuts de ces groupes, on pourrait ajouter les vieilles époques de SATYRICON, GODKILLER, GEHENNA, ABIGOR, WALLACHIA, BURZUM, et en même temps nous sonnons à notre manière peut-être avec ce côté français. Nous tenons à garder notre identité, notre singularité, c'est très important, DARKENHÖLD est une expression très personnelle, profonde et pas un tribute band.
Cervantes : Nous n’allons pas nous plaindre, c’est un honneur immense que de voir notre nom frôler celui de ces groupes fondamentaux dans les écrits des chroniqueurs, lecteurs et des personnes qui viennent nous voir sur scène. J’ai découvert le Black Metal en 1996 avec tous ces groupes et n’ai jamais cessé d’en écouter les oeuvres millésimées 90’s depuis. Et pour rebondir sur ce que je disais plus tôt, voir émerger de tels noms nous prouve au moins que les auditeurs ont bien saisi où nous plongeons nos racines, d’où s’origine notre passion, et dans quelle généalogie nous nous situons.

8- Qu\’est ce que vous écoutez en ce moment ?

Aldébaran : Chacun a pas mal d'influences dans le groupe, je prête personnellement attention à toute sortes de musique, sans restriction de genre, Rock progressif, musique classique, anciennes, funk, jazz etc… Mais en Metal là j'ai découvert FORGOTTEN WOODS avec "As The Wolves Gather" et "Sjel Av Natten"par exemple, je m'intéresse aussi à la scène française qui a produit pas mal de choses intéressantes ces derniers temps et même avant aussi d'ailleurs, BLUT AUS NORD "Memoria Vetusta II", BORGIA "Ecclesia", YSENGRIN "To Endotaton" (album auquel j'ai participé), AORLHAC.
Cervantes : Récemment, j’ai pas mal écouté « Two hunters » de WOLVES IN THE THRONE ROOM, et j’ai adoré le nouvel album de WALLACHIA, « Shunya ». J’ai pas mal écouté « Phantom antichrist » de KREATOR également, à mon sens une sacrée gifle assénée aux monstres éreintés du Thrash, et j’ai été très agréablement surpris par le « Tragic Idol » de PARADISE LOST, un disque qui m’a renvoyé au magique « Icon » sur nombre de titres. Sinon, j’avoue être un fan de SABATON et j’ai vraiment beaucoup aimé « Carolus Rex ». Et parmi mes chers et nombreux disques de chevet en Black Metal, « Dol Guldur » de SUMMONING, « The art of dreaming » de GOLDEN DAWN, « Dark medival times » de SATYRICON, « Under the sign of the black mark » de BATHORY ou encore « Orkblut » d’ABIGOR.

9- Avez-vous une tournée ou des dates de prévues?
Aldébaran : Nous avons une tournée prévue du 4 au 11 Mai avec les groupes ANGMAR et FHOI MYORE, toutes les dates sont sur nos pages respectives.
On devons passer notamment par Bordeaux, Paris, Lille, Nantes, Aix entre autres.

10- Question subsidiaire, pourquoi ARTEFACT a-t-il splitté?

Aldébaran : Après 8 ans de bons et loyaux services nous étions arrivés à un stade où nous n'avions plus les mêmes aspirations, surtout, le fonctionnement du groupe ne convenait ni à moi ni aux autres, et une certaine usure se faisait sentir. Ils voulaient que je sois plus collaboratif et que je répartisse davantage les rôles, il est vrai que je composais presque entièrement la musique et qu'ils avaient l'impression que j'imposais systématiquement mes vues. Ce n'était pas totalement faux mais je savais aussi que mettre en commun le travail de création allait me mener vers des sonorités que je ne ressentais pas non plus. Et je dois avouer que je n'aurais pas pu enregistrer le EP qu'ils ont réalisé ensuite, même si j'appréciais ses qualités musicales et techniques, j'ai senti justement un fossé avec ma sensibilité plus à l'ancienne.
Ranko le batteur joue depuis dans SVART CROWN et ça avance bien pour lui, ça ne m'étonne pas car il est l'un des meilleurs batteurs de Metal extrême.
Malgré tout, il faut savoir que pas mal de mes compositions destinées à l'origine pour un quatrième album d'ARTEFACT se sont retrouvées dans DARKENHÖLD mais jouées à notre manière, par exemple "Wyvern Chant Solitude", "Mesnie Hellequin", "Darkenhöld" et "Citadel Of Obsidian Slumber" en sont issues. D'autre part, il peut nous arriver de jouer une chanson d'ARTEFACT de temps en temps lors des représentations de DARKENHÖLD.
Pour moi DARKENHÖLD est une sorte de version épurée, spontanée, et qui va plus à l'essentiel comparé à ce que je jouais avant, et j'apprécie de composer des morceaux moins longs et progressifs.

11- Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Aldébaran : Nous te remercions pour le temps accordé et cette exposition sur le webzine. Medieval hails.
Cervantes : Merci beaucoup pour cette interview très plaisante et salutations à tous les lecteurs de Pavillon 666 ! Nous passerons peut-être en mai près de chez vous, alors nous ne pouvons que vous dire : rendez-vous devant la scène pour faire rougeoyer avec nous la flamme d’une certaine vision du Black Metal !

Merci à vous de nous avoir accordé de votre temps pour répondre à ces
quelques questions.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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