Salut SCORCH ! Ca faisait longtemps qu'on ne vous avez pas vu ! Vous venez de sortir votre troisième album « One Big Loss For Man, One Giant Leap For Mankind », ça s'annonce bien ?

Sylvain : Oui on est de retour avec toujours la même envie de puer sous les bras après les concerts!
Pour l'instant, la majorité des retours sur l'album sont positifs. On s'est mis à la promo un peu tard peut-être par rapport à la date de sortie donc les chroniques etc...seront étalées plutôt que tout arrive au moment de la sortie mais c'est pas bien grave. Abel (Head Records) fait un super boulot tout comme Season of mist donc on est plutot confiant.On est déjà content d'avoir réussi à le sortir ce disque!

Il s'est écoulé à peu près 6 ans depuis la sortie de « A genoux », le changement de line-up y est pour quelque chose ou est-ce indépendant ?

Non et Oui. Non parce qu'on avait déjà eu un creux avant le changement de line-up, au moment du départ de Tancrède et Laurent avec qui on a enregistré cet album. Et Oui parce qu'une fois retrouvé l'énergie pour rechercher des nouveaux partenaires bruitistes, ça a pris du temps à se concrétiser. Et encore Oui parce qu'une fois trouvé (Bienvenue Marion! Bienvenue Lucas!), ça a encore pris du temps pour monter les morceaux. En gros, il s'est passé 3 ans entre l'enregistrement et la sortie mais notre faim reste intacte.

Après la sortie de votre maxi « Scorch » en 2005, vous avez foulé les planches avec LOFOFORA, ETHS, BLACK BOMB A. S'il faut citer un souvenir marquant de tournée, ce serait lequel ?

Difficile d'en citer qu'un! Le 1er qui me vient à l'esprit est la reprise des Bérus "Vive le feu" qu'on a faite avec Reuno de Lofo et Djag de Black Bomb A. C'était vraiment un honneur pour nous qu'ils acceptent notre invitation un moment fort de partager la scène avec eux. C'était chaotique et carrement jouissif!

"One Big Loss For Man, One Giant Leap For Mankind" surprend de par sa richesse stylistique : vous mélangez hardcore, indus, nu metal, des sonorités groovy?Est-ce votre marque de fabrique et un objectif ou le mix se fait « naturellement » ?

Le marketing c'est pas trop notre truc donc on essaie pas de coller à ce qui plait à la majorité ni à ressembler à machin ou à truc au moment où on compose. On cherche avant tout à se faire plaisir, à ressentir des choses. Si ça nous plait on garde, sinon on jette. Evidemment qu'on préfère toucher le plus grand nombre mais que ça plaise ou non reste secondaire au moment de la composition. Chacun amène sa personnalité, ses idées et après, il se passe ce qu'il se passe, sans que ce soit trop réfléchi.


Pour ce qui est du chant, le choix du français pour certains titres est finalement assez cocasse car ce n?est pas si courant d?en entendre en cette langue, métallement parlant (ou bien, elle est dissimulée derrière un bon growl et on ne comprend pas grand-chose !). Est-ce une difficulté en plus dans la compo ?

J'ai toujours été plus attiré par des morceaux avec des textes qui ont du sens. J'aime le hip hop, le slam et j'aime comprendre ce qui se raconte. La plupart de mes textes ont toujours été en français tout simplement parce que j'ai plus de facilité qu'en anglais et que je trouve aussi qu'il y a plus de nuances possibles dans l'écriture. En plus, tout le monde ne comprend pas parfaitement l'anglais! Ca peut rebuter certains "le metal avec des textes en français" mais perso, ça ne me gêne absolument pas.
Par contre, sur cet album, certains morceaux m'ont donné envie de m'aventurer vers l'anglais justement qui a des sonorités assez musicales et qui se prete bien à des parties hurlées venant des tripes. C'est une approche un peu plus instrumentale de la voix en fait. C'est la tournure que prennent les prochaines compos d'ailleurs. Mais ce n'est pas parce que des textes sont en anglais qu'ils doivent être bâclés, comme c'est souvent le cas je trouve.


Si vous deviez définir « One Big Loss For Man, One Giant Leap For Mankind? par un seul mot, lequel serait-il (pour chacun de vous) ?

Bordel de merde!!


Votre album est un appel à une prise de conscience urgente : on va droit dans le mur et on ne s?en rend pas compte. Ce désir de se faire entendre, cette hargne est le terreau de vos compo ?

Ce n'est pas qu'on ne s'en rend pas compte. Je pense que la plupart d'entre nous sent bien que l'on court vers des catastrophes économiques et écologiques. Mais à force de lobotomie, la minorité qui s'engraissent, bien aidée par des collabos genre Lagardère, Dassault, Boyugues etc... qui possèdent 90% des médias, à réussi à faire croire à la majorité qui subit que "c'est comme ça, on ne peut rien changer". Alors que le monde est comme on le fait. Il n'y a pas de fatalité et il est possible de changer les choses. Mais ça commence par prendre conscience du pouvoir que l'on a. Notre approche est d'appuyer là-dessus sans culpabiliser ou donner de leçon. Qui par exemple connait l'existence du Groupe Bilderberg qui regroupe toutes les pires raclures qui pourrissent notre monde et qui est totalement occulté des médias – pourquoi est-il occulté d'ailleurs-? Gueuler sur tout ça à travers notre musique et nos textes est un besoin pour nous car, comme tu le dis, il y a urgence. Et c'est d'autant plus déprimant de voir que l'élimination de n'importe quel connard de n'importe quelle émission de téléréalité de merde suscite plus d'intérêt que le chiffre d'affaire de Goldman Sachs dont les actions sont criminelles pour la planète et l'humanité. Mais bon, visiblement il est nécessaire pour l'espèce humaine de toucher le fond pour pouvoir reconstruire...d'où le titre de l'album d'ailleurs.



Avez-vous des projets de dates, de tournées ?

Lucas s'est mis les mains dans la merde pour chercher des dates. Tout ça devrait devenir concret après l'été. D'ici-là, on prend tous les plans qu'on peut nous proposer!

Merci d?avoir répondu aux questions ! Un dernier mot pour les lecteurs de Pavillon 666 ?

Que le Pavillon 666 flotte encore longtemps sur vos écrans! Vive la diversité et l'alternative!