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Mise en ligne le : 02 février 2013 | Intervieweur :
Barclau
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1. Tout d'abord, pouvez-vous nous expliquer le titre de l'album, "Pulvis et umbra", ainsi que la pochette? REGIS: Le contenu de l’album étant plutôt varié, nous ne voulions et ne pouvions pas lui donner le nom d’un morceau. Celui-ci n’aurait pas été représentatif. Nous avons donc décidé qu’un titre en latin serait le bien venu. Nous avons listé au fur et à mesure les différents titres qui pouvaient nous passer par la tête. Au final nous sommes tombé d’accord sur celui-ci. “Pulvis et Umbra” vient en fait d’une citation d’Horace qui peut être traduite par “Nous ne sommes qu’ombre et poussière”. Avec le recule, je pense d’ailleurs que ce titre pourrait être la devise même du doom metal. Pour moi c’est une musique qui doit respirer la poussière des années et représenter les ombres qui ont jalonnées notre passé. Pour la pochette, nous avons réfléchi à quel était le symbole le plus représentatif du doom. Tu as certainement aussi pu le constater, la croix revient systématiquement, ce n’est un secret pour personne. J’ai donc voulu représenter cette symbolique d’une manière un peu détournée, sinon nous aurions fini sans le vouloir avec une pochette très proche du dernier Down, true story haha. Au final, le choix s’est porté sur les clous du crucifix. SURTR est notre croix, et nous sommes les trois clous permettant de soutenir ce que nous voulons construire avec le groupe. L’intérieur du livret représente des œuvres de William Blake (Peintre et poète anglais, 1757-1828). Son style est totalement atypique et délirant pour l’époque avec un caractère biblique et prophétique que j’apprécie beaucoup. Si tu ne connais pas son œuvre, je t’invite vivement à la découvrir d’ailleurs. Pour moi les illustrations choisies enrichissent parfaitement le contenu et l’ambiance de l’album. Mais, que ce soit pour le titre, la cover ou l’artwork, chacun sera toujours libre d’interpréter comme bon lui semblera. 2. Même s'il y avait déjà beaucoup d'éléments dans le premier album, il y a eu entre les deux une évolution impressionnante. A quoi est-elle due? JUL: De l'eau a coulé sous les ponts depuis World of Doom. On a beaucoup travaillé les morceaux en répet pour leur donner une vrai cohésion et davantage de dynamique. Je pense qu'on a surtout progresser en tant que trio, que chacun a su trouver sa place et qu'on se sent plus libre d'aller musicalement là où bon nous semble tout en restant fidèle à l'identité du groupe. On voulait que cet album soit la somme de nos influences à la sauce Surtr. C'est pourquoi nous n'avons pas hésiter à expérimenter et à nous imposer des challenges, que ce soit au niveau des instruments, du chant, des arrangements ou encore de la production. 3. Comment s'est passé l'enregistrement du disque? JUL: Dès le départ, nous voulions enregistrer de la manière la plus live et naturelle possible. En trio, il faut vraiment jouer ensemble et pouvoir se regarder pour que l'alchimie opère et que l'énergie circule. On est arrivé en studio bien préparé avec la préprod des titres sous le bras ce qui nous a permis d'enregistrer la batterie, la basse et toute la guitare rythmique en seulement deux jours. Nous étions tous les trois dans le même pièce pour interpréter les morceaux et je pense que c'est grâce à cela que l'album sonne de façon naturelle et vivante, à la fois précis et homogène, tout en gardant un groove et une symbiose qui ne sont possibles qu'en jouant ensemble et pas chacun son tour devant un ordinateur. Mais le mieux est encore de regarder les vidéos de l'enregistrement pour se faire une idée. ===>>> LIEN de la playlist des vidéos : http://www.youtube.com/watch?v=NYUYd_gp_g8&list=PLppZ6vKY0ace6eB02jPpE5Dxn95SXgu_i 4. Les overdubs apportent une touche particulière à l'ensemble, soutenant parfaitement le trio, sans jamais le supplanter. Avez-vous pensé aux overdubs une fois les morceaux finis en trio, ou l'inverse vous est-il aussi arrivé? JUL: Je suppose que tu veux parler des parties de clavier? Nous avons travaillé là dessus avec Clément une fois les morceaux finalisés à 3. Mais pour certains titres comme the Call ou encore FKA, il nous paraissait évident dès le départ que l'utilisation des claviers allait apporter un réel bénéfice. Nous savions exactement ce que nous voulions à ce niveau et Clément a su le mettre en musique. C'est définitivement un élément de l'album qui nous plait beaucoup et que nous continueront à incorporer dans nos titres. 5. S'il y a une chose qui m'a particulièrement tapé à l'oreille, c'est la totale symbiose entre vous trois, les interactions qui rendent vos morceaux toujours riches et donnent du coup à la lourdeur et aux mid tempos une fonction particulière. Comment composez-vous, est-ce qu'un de vous vient avec une idée et ensuite vous voyez ensemble, est-ce que parfois ça vient des trois têtes? JUL: Jeff est un compositeur boulimique. Il apporte la plupart des riffs et les structures de bases. Cependant entre ses démos et nos versions finales des morceaux, beaucoup de choses se passent! Je peux amener un riff, une mélodie ou une idée d'arrangement, Régis va avoir une vue globale du morceaux et le structurer parfois différement et déterminer le bon tempo. On redéfinit les titres ensemble et chacun ayant un style de jeux très particulier qu'il apporte à l'édifice, les choses se font très naturellement. Pour ma part j'ai besoin de travailler mes parties seul chez moi à partir des versions démo pour voir là où je peux mettre mon grain de sel et là où je dois rester en soutien. Généralement au bout de quelques répets, nous sentons lorsque nous tenons la bonne formule pour un titre et on essaie alors juste de prendre un maximum de plaisir à l'interpréter. 6. La production est excellente, principalement parce qu'elle est à la fois nette, puissante et cohérente. Avez-vous laissé une liberté à l'ingénieur du son, ou avez-vous tenu à diriger le processus tout du long? JUL: Yann a fait du super boulot, il connait très bien son job et ça a été un plaisir de bosser avec lui. Cependant on avait une idée précise du son auquel on voulait aboutir et nous avons tenu le cap à ce sujet. Il nous a fait beaucoup de suggestions, expliqué ce qui était possible et ce qui ne l'était pas mais au final je crois que le résultat est assez proche de ce que nous avions en tête avant d'entrer en studio. 7. L'album sort en plusieurs formats, dont en vinyle. Vous le sortez avec Altsphere et ainsi vous multipliez les étapes de production sur lesquels vous intervenez. C'est difficile de combiner autant? Ou est-ce que ça apporte un confort différent? JeFF : Je comprends ta question mais je ne pense pas que l'on puisse dire que le fait de sortir l'album en plusieurs formats multiplient les étapes. Par rapport à la sortie CD, la sortie vinyle implique uniquement la réalisation d'un master différent, un visuel retravaillé aux dimensions et l'utilisation d'un autre prestataire que pour la version CD. Les étapes de production restent identiques à la version CD puisque la promo est commune aux deux supports et que le mastering avait été prévu en amont. Donc je trouve, en terme de production, que ce n'est pas plus difficile de combiner les différents supports et cela n'apporte pas non plus un confort supplémentaire. Les supports sont d'autant plus lié que la version vinyle limitée à 300 copies comprend le CD en pochette plastique à l'intérieur. Les deux parties sont fabriquées par deux prestataires différents et j'assemble le tout manuellement en insérant aussi quelques goodies (badge, stickers) d'un troisième prestataire. 8. Il y a une démarche quasi DIY, pour vous est-elle nécessaire pour garder un contrôle total sur ce que vous composez? JeFF : La démarche DIY d'Altsphere, revendiquée dans le passé, ne l'est plus depuis la "professionnalisation" du label. Mon éthique n'a pas changé mais l'utilisation de prestataires notamment de distributeurs internationaux ou de plateformes de téléchargement légale n'entre pas dans ma définition du DIY. C'est pour cela que je ne le revendique plus de la même manière que par le passé. Cela serait une faute de goût de toute manière. Mise à part la collaboration avec ces prestataires, la manière de faire cet album peut être considérée comme DIY en considérant l'entité Surtr. Tout est fait en interne. Régis s'occupe de tout les visuels via son activité de graphiste The Coven Witch, ainsi que du site Internet et du booking, et je m'occupe de toute la promo, de l'envoi aux distributeurs, de la prod des CDs...etc. Cependant, cet album n'est pas DIY dans le politique du terme puisque nous le faisons nous même par défaut. Je parle bien du cas de Surtr, et non d'Altsphere. En tant que groupe, si nous avions une possibilité autre qu'Altsphere, nous nous essayerions à cette nouvelle aventure. Nous ne le faisons donc aucunement pour garder le contrôle sur notre musique. Ce n'est en aucun cas contradictoire avec mon cas personnel au seins du label. On laisse des forces à discuter durement et sèchement entre nous à propos de la promo ou de certains points... et passer par un autre label nous permettraient de nous concentrer sur la musique; quitte à ce que certaines choses se passent différemment. De toute manière, Altsphere étant ma structure, cela ne changerait rien pour Régis et Julien et Surtr puisque mes choix en tant que label sont à 90% imposés aux groupes. Je ne suis pas tendre avec eux car lorsque j'ai la casquette de label manager, je suis obligé de considérer Surtr comme n'importe quel groupe et donc de gérer un budget qui n'est pas celui de mon propre groupe. C'est un peu schizophrène et c'est pour ça aussi qu'il serait plus facile pour Surtr, d'être sur un autre label pour qu'on ne fasse plus que de la zik lorsque l'on est ensemble. Maintenant, il est clair que le label intéressé devra se démerder au minimum aussi bien qu'Altsphere, sinon il n'y a aucun intérêt pour le groupe. 9. A travers votre musique, vous rendez aussi hommage à certains groupes majeurs. Le doom est d'ailleurs une musique très ancrée dans cette perspective. Pouvez-vous nous citer ou parler de quelques-uns de ces groupes? REGIS: C’est vrai que dans ce genre, chaque groupe y va de son propre hommage aux pères fondateurs. Ces influences sont toujours plus où moins perceptibles mais il semble en effet toujours important qu’elles y soient. Le doom est très ritualiste. On en revient un peu à la poussière des vieux vinyles et aux ombres des groupes précurseurs. Au départ, ce n’est pas un choix en soit. Nous n’avons jamais dit « on va faire un morceau à la Count Raven ou à la Vitus ». Nous jouons, nous construisons et développons le morceau comme nous le sentons et de façon à ce qu’il soit le plus naturel possible. Ensuite si tel morceau fait penser à tel ou tel groupe, ca reste du domaine de l’interprétation de chacun. Mais c’est clair que certaines influences comme Vitus, Count Raven, Trouble, Black Sabbath et même Bathory ou Darkthrone sont présentes puisque c’est ce que nous écoutons au quotidien. C’est aussi eux qui nous ont permis de nous réunir à un moment et de créer SURTR. Mais bon j’avoue qu’il m’est déjà arriver qu'un passage me fasse penser à autre morceau et que je demande à Jeff par exemple de dire tel mot ou de donner telle intonation pour appuyer la chose et faire le clin d’oeil que personne ne remarquera jamais hahaha. 10. Quels sont vos projets après cette sortie? JUL: Pas très original, nous voulons tourner pour promouvoir l'album et continuer l'aventure encore longtemps. Pour ma part je suis déjà impatient d'attaquer l'écriture du troisième mais il y a le temps pour ça. Je suis juste curieux et impatient de voir ce que l'avenir nous réserve. |
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