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VOIGHT KAMPFF |
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Mise en ligne le : 05 février 2013 | Intervieweur :
Barclau
| Traducteur : |
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1. On commence par les présentations? Les membres de Voight Kampff se sont connus pour ce projet ou avant la naissance du groupe? Zard : Salut, le groupe est actuellement composé de Ramon (chant), Oliv (batterie), Virus (guitare) et moi-même, Zard, à la guitare, rôle que j’occupe depuis le départ de Grino qui a décidé de nous quitter à la sortie du cd. « More Human Than Human » est notre premier album et il est disponible, en cd digipack, depuis l’été dernier sur le label de notre asso, Robot Bleu. Nous l’avons autofinancé et enregistré au Studio 13 à Quimper, sous la houlette d’Yvan Le Berre. Vous pouvez vous le procurer contre la modique somme de 6 euros à l’adresse suivante : Robot Bleu, 67 Descente du Cap Coz, Fouesnant, France .L’album, dans sa version numérique, est téléchargeable sur Bandcamp pour 4 euros (http://voightkampff.bandcamp.com/album/more-human-than-human). Auparavant, nous avons joué ensemble dans divers formations métal et hardcore rennaises telles que Darkseid, A.W.O.L. ou Stormcore. Grino, quant à lui, jouait dans Porto Pak. 2. Qu\'est-ce qui vous a réunis? Est-ce le projet musical, le style, ou est-ce un partage autour du thème (les robots rêvent-ils de moutons électriques?) que vous développez? Zard : Disons qu’avant de jouer dans Voight Kampff, nous avons déjà un « lourd » passif ensemble ! Nous sommes potes depuis des lustres et partageons, logiquement, beaucoup de références communes, tant au niveau musical, que cinématographique ou que sur de multiples sujets encore. Nous sommes des passionnés de musique en général et nous sommes habitués, après toutes ces années, à la pratiquer ensemble. Oliv et moi, avons même joué dans un groupe de rock rétro futuriste nommé Axis Mundi. Rien de plus normal, donc, pour nous, de se réunir une fois encore autour de ce nouveau projet. Pour résumer, V.K., c’est une bande de potes réunit par une passion commune pour le Thrash des années 90, l’atmosphère envoûtante de Blade Runner et la science Fiction en général. 3. Passionnés de thrash et de science-fiction, une alchimie rare car vous respectez les deux sans tomber dans aucun des pièges qui vous étaient tendus. Comment avez-vous délimité les facettes de votre identité musicale? Aviez-vous une idée précise et définie de ce que vous cherchiez à faire, ou est-ce venu naturellement? Zard : Nous nous sentons plus proches des thèmes abordés par la S.F. que par les messes noires ou autres maléfices et la question de mélanger Thrash et S.F., ne s’est pas posée à nous en terme de pièges mais plutôt d’aspiration et d’inspiration. L’inconnu qui réside en l’avenir, les questions d’éthique vis-à-vis de la science en matière de génétique ou de robotique, l’évolution de l’humanité sont d’autant de sujets propices aux fantasmes les plus délirants pour certains, ou fondés et inquiétants pour d’autres et fournissent une multitude de possibilités et de matière ! La S.F. et le Thrash ne sont pas incompatibles et des groupes tels que Voivod, Nocturnus ou Maiden avec la pochette de « Somewhere in Time » s’y sont essayés et ont passé le test avec brio ! Dès le départ et l’adoption de ce nom pour le groupe, l’orientation futuriste de V.K. était claire, même si le concept restait à définir précisément et c’est à l’arrivée de Ramon, de ces textes et de ces connaissances dans le domaine des sciences que tout cela s’est étoffé pour nous amener à ce que nous proposons aujourd’hui avec ce « M.H.T.H. ». Au niveau de notre orientation musicale, nos influences prennent leur source dans le Thrash/Death tel que Death, Coroner, Slayer, Carcass ou dans des trucs plus Heavy comme Maiden, Judas Priest, King Diamond, Black Sabbath et imprègnent naturellement notre musique. 4. On peut parler d\'album concept, sans la lourdeur que ça pourrait impliquer. Comment s\'est passé l\'écriture de la musique et des textes? Sur quelle période et dans quel état d\'esprit? Zard : Le processus qui a aboutit à la naissance de cet album a été long et il aura fallu faire preuve de pugnacité pour mener à terme ce projet. Nous jouons ces morceaux depuis quelques années déjà et ce n’est qu’il y a un peu plus de 2 ans, que nous nous sommes décidés finalement à les enregistrer en studio. L’enregistrement n’a pas été de tout repos et s’est étalé sur deux ans, mais, aujourd’hui que le cd est sortit et aux vues des retours qu’on a, nous sommes fiers d’avoir été au bout de notre démarche. En ce qui concerne l’écriture de la musique, nous travaillons chacun de notre côté et, avec l’aide de l’informatique, nous enregistrons des ébauches de morceaux déjà bien avancées que nous proposons au reste du groupe. Oliv reprogramme les parties de batterie et nous modifions certaines choses ou pas. Ce n’est qu’après que nous nous réunissons en répé pour les jouer ensemble et y apporter les dernières retouches. Ramon : Quelques textes existaient avant mon arrivée dans le groupe, je les ai modifiés et réadaptés pour faire ressortir les thèmes du livre et du film que je trouvais intéressants. Les textes sont le résultat d’idées que je capte au quotidien, de ressentis à l’écoute du morceau pour lequel j’écris et du travail de placement que l’on fait, si nécessaire, ensemble. Les thèmes abordés sont, par exemple, l’impression ambigüe que procure l’atmosphère nocturne d’une ville (Cityscape Horizon), constamment présente dans le film, l’ambiance post-apocalyptique d’une guerre nucléaire (World War Terminus), plus présente dans le livre, le fatalisme existentiel humain/robot (Fatalist, Dangerous Days), le créateur incarné (In The Name Of God)… 5. Le nom du groupe et celui de l\'album sont fortement liés. Est-ce que vous allez développer cette thématique liée à Philip K.Dick sur tous les disques, ou était-ce juste un point de départ? Ramon : Je pense qu’il faut le voir comme un point de départ. Nous avons tellement apprécié ce film, qu’il aurait été dommage de ne pas lui rendre hommage en concrétisant nos influences. Nous n’aurions pas de mal à nous cantonner à Philip K. Dick, vue l’étendue de son œuvre, mais personnellement, je n’aime pas me restreindre, surtout quand on parle de l’avenir…les possibilités sont infinies ! Les thèmes de manipulation, de conditionnement, de paranoïa, de sciences, de modernité, de réalité, de pouvoir et des moyens associés et mis en œuvre sont des thèmes intéressants à développer de mon point de vue et sont aussi très présents dans ses livres. 6. Vous avez de nombreuses références en metal, peut-on voir le titre \"More human than human\" comme un clin d\'oeil à Death? Une façon de rendre hommage à un auteur et aussi à un musicien qui vous inspire? Zard : Nous sommes tous de grands fans de Death et de Chuck Schuldiner. Nous avons eu la chance de le voir sur scène avant sa disparition et Grino avait assisté à un concert de Death, à l’époque de « Spiritual Healing », où le groupe avait tourné en Europe sans Schuldi ! Il a toujours sorti des albums de hautes volées et on ne peut être qu’admiratif devant son œuvre : c’est clairement une influence. Même si on s’est amusé du clin d’œil à leur album « Human », sans pour autant avoir la prétention de proposer un album plus « Human » que « Human » de Death, le choix du titre s’est vite imposé à nous et prend racine, évidemment, dans Blade Runner. « More Human Than Human » est la devise de La Tyrell Corporation qui commercialise les répliquants et résume parfaitement toutes les questions soulevées dans le film ou le livre. D’un point de vue physique, les répliquants sont indétectables d’où le test de Voight Kampff qui permet de les identifier, et d’un autre point de vue, émotionnel celui là, ne sont ils pas plus humains que le commun des mortels, de part leur durée de vie limitée ? Ne savourent-ils pas plus intensément chaque seconde du fait de ce vieillissement accéléré ? Ne font ils pas preuve de plus d’humanité que les humains ? 7. Le son, une des grandes réussites du disque, sonne assez déshumanisé. Est-ce un son que vous avez hérité de vos expériences passées, ou une recherche d\'identité particulière pour ce groupe, cet album? Zard : Avant d’entrer en studio, Yvan, notre ingé son, nous a demandé de bien réfléchir au son que nous voulions et de venir avec une sélection d’albums de notre choix afin de l’aiguiller dans son travail. Nous sommes arrivés à l’enregistrement avec quelques cds sous le bras dont « Symbolic » de Death et « Mental Vortex » de Coroner, entre autres…Il était clair que nous ne voulions pas sonner comme une grande partie des groupes actuels, qui s’accordent très bas et mettent la double pédale à donf en avant. Certes, ils ont un « gros » son, mais quasi identique pour tous. Le côté « rétro » de la production est un choix délibéré de notre part et avec l’aide d’Yvan, nous pensons, dans l’ensemble, avoir atteint notre but. Mathieu de Gorod, qui s’est chargé du mastering, a également largement contribué au son de « M.H.T.H. » .En fin connaisseur qu’il est, il a cerné nos influences et a gardé ce côté cristallin ou déshumanisé. Son mastering a quelques choses d’aérien et c’est le seul qui n’a pas fait de la bouillie avec notre mix, contrairement à d’autres… 8. Les ambiances font aussi beaucoup pour ce disque. Vous avez séparé les séquences avec programmation et les morceaux, comme des passages entre deux scènes d\'un film. Pouvez-vous nous expliquer ce choix? Zard : Les ambiances servent à plusieurs choses. Elles renforcent le concept de l’album en liant les pistes entre elles, mais permettent également de créer une respiration entre les morceaux. Elles nous ont permises d’inclure d’autres sonorités sur « M.H.T.H.», tel que le piano qui est un clin d’œil à deux scènes du film, dont une, où Deckard pianote quelques notes et se met à rêver à une licorne. Cette scène est une clé pour la compréhension de l’adaptation et de l’interprétation du bouquin par Ridley Scott. Les intermèdes contiennent des dialogues du film qui font office de narration, de questionnements, d’explications et elles donnent une unité à l’ensemble de l’album. C’est un travail de composition différent qui s’apparente plus à de la musique de film et montre une autre facette de notre identité musicale. En tout cas, elles nous ont offertes la possibilité d’avoir un chant d’expression plus large. Nous avons également rajouté des arrangements synthés sur « Emotional Response » et « In The Name Of God ». 9. Pouvez-vous nous citer quelques groupes qui passeraient sans crainte le test de Voight Kampff? Zard : Je ne sais pas si ils passeraient tous le test de V.K. sans embuches mais en plus des groupes que j’ai déjà cités dans l’interview, je rajouterais volontiers Sadist, Exodus, Anthrax, Celtic Frost et Triptykon, Bolt-Thrower, Morbid Angel, Pestilence, Sepultura, Bathory… Et puis il y a ce groupe que nous avons tant chérit mais qui s’est depuis trop longtemps égaré et qui se ferait griller par le détecteur en moins de deux, j’ai nommé Metallica (R.I.P.). Dans les trucs plus récents que nous apprécions, je citerais les deux derniers albums d’Enslaved et de Mastodon. 10. Que préparez-vous pour la suite? Zard : Pour commencer, nous partagerons l’affiche des prochains Hivernautes à Quimper le vendredi 8 mars avec Loudblast. Nous n’avons pas souvent l’occasion de jouer donc profiter de cette opportunité pour venir nous voir si vous êtes dans les parages. Le label nantais, Hardcoretrooper, de notre ami Mehdi, qui a réédité dernièrement les démos de Darkseid et d’A.W.O.L. en vinyle 10 pouces, voulait sortir une version double vinyle 10 pouces de « M.H.T.H. » à une cinquantaine d’exemplaires, mais, malheureusement la durée disponible ne nous permet pas d’y inclure tout l’album et mettre le maximum de morceaux se feraient au détriment de la qualité du son. Nous sommes en train de réfléchir à une version « light » de l’album, avec une sélection de 4 morceaux issus de « M.H.T.H ». Cela aurait l’avantage d’avoir un son correct mais avec le grain et le charme du vinyle en plus. Nous avons aussi l’intention de sortir sur notre label un split 10 pouces que nous partagerons avec nos amis de Sadastor, les maitres incontestés et incontestables du Scarlet Metal. Mais avant tout, nous devons faire en sorte de nous rembourser un peu, en vendant notre album afin de pouvoir réinvestir dans un nouvel enregistrement. Merci à toi, pour ton soutien, ta chronique et cette interview, la première du groupe ! Kenavo ! |
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