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BORDEL MILITAIRE |
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Mise en ligne le : 17 octobre 2012 | Intervieweur :
Bakounine
| Traducteur : Bakounine |
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1) Salut, Bordel Militaire et merci de répondre à cette interview. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter : Votre line-up actuel et votre histoire musicale ? Ben : Le groupe a été créé il y a environ trois ans, cependant c’est à peu de choses prés le point culminant d’idées que nous avons commencé à affuter bien avant cela. Etant tous dans le milieu de la trentaine, nous avons tous des chemins qui nous ont amenés les uns vers les autres comme les oiseaux d’une même plume (NdT : expression pour dire qu’ils avaient les mêmes intéréts), des bouteilles de bières sur le mur, etc, etc… J’avais précédemment expérimenté le mixage des genres dans un ancien projet, principalement en faisant des reprises de chansons de Silver Apples, l’ère « Warm jets » de Brian Eno, Burt Bacharach, Martin Denny en utilisant des méthodes purement « industrielles » et power électroniques… Surtout du fait que j’étais personnellement depuis longtemps lassé du genre, du manque d’une certaine structure aux seins des titres, manque d’émotions… Mais j’ai commencé à trouver qu’un bon nombre d’entre elles étaient très prétentieuses et peu originales au fur et à mesure que je vieillissais. Avec Dave, on se connait depuis des années par des échanges de cassettes et une correspondance depuis le début de notre vingtaine… Dave a le projet Isomer. J’ai toujours bien aimé Isomer, en particulier son album « Zero Lounge », surtout au niveau du look et des sensations. Fantastique artwork. Avec Dave, on s’est finalement rencontré il y a quelques années autour d’un verre et il m’a demandé si j’ai intéressé pour collaborer sur un projet Noise/PE et j’ai accepté tout en expliquant que j’étais plus intéressé par des groupes comme Goldfrapp, Air (pour lesquels nous partageons tous deux une admiration) ainsi que par des vieux artistes des années 50, 60 et 70 comme Marie Laforêt et des reprises françaises produites bizarrement que par toute cette noise violente et bien... Bordel Militaire était né. J’ai toujours aimé utilisé des musiciens de session pour enregistrer certaines parties. Après avoir rencontré Cameron dont le projet avait fait la première partie d’une de nos premières performances, nous avons commencé à enregistrer ensemble et on s’est vite rendu compte qu’il était très « Bordel Militaire »-compatible dans ses goûts , donc on lui a demandé de nous rejoindre dans notre petite maison close sur la ligne de front. Cameron : J’ai rejoint le groupe après le premier concert à Melbourne. J’avais rencontré David sur Internet et il m’avait demandé si je voulais jouer avec mon ancien projet Apænitentia et Bordel était la tête d’affiche. J’ai été attiré par le concept et j’ai trouvé qu’il y avait un vrai potentiel dans le son et qu’avec mon passé de composition Jazz, je pouvais amener une approche différente. J’ai commencé par travailler sur un titre avec Ben mais au fur et à mesure, j’ai de plus en plus été intéressé par un rôle permanent. 2) Pouvez-vous expliquer les raisons qui vous ont fait choisir un nom français pour votre groupe et le choix de celui-ci ? Ben : Je pourrais juste dire « Question suivante » et laisser là. Ceux qui le savent le sauront et ceux qui ne le savent pas ne le sauront pas. Ca n’a rien à voir avec le fait d’être un « nom Français » , ce n’est pas comme si on avait cherché un nom allemand sympa ou quelque chose comme tant de groupes d’industriel ont fait… Tout ce que je dirais, c’est « La suivante ! La suivante ! » 3) Votre premier album éponyme vient de sortir. Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus de composition ? Est-ce que chaque composition est l’œuvre d’une seule personne ou sont-elles composées collectivement ? Ben : Oui et non. Je ne pense pas pouvoir dire qu’aucun de nos morceaux n’a jamais été composé « collectivement ». Nous les travaillons « collectivement » pour pouvoir les jouer en concert, ce qui étonnamment n’a jamais été difficile du tout malgré les différences entre nos approches. En fait, je n’avais jamais réfléchi à ce sujet jusqu’à maintenant. Notre musique est majoritairement composée de matière entièrement indépendante par chacun de nous, dans nos propres moments, notre propre espace créatif, chacun de nous façonnant doucement les morceaux en ce qu’ils deviendront au final, nos chansons étant comme des prostituées sur lesquels nous passons les uns après les autres, mais jamais ensemble… Je pense que nous aimerions tous pouvoir louer une hacienda mexicaine, un yacht sur le triangle des bermudes ou tout simplement un bar vide pour pouvoir enregistrer ensemble mais peut-être que nous avons déjà trouvé notre bonne manière de faire d’une certaine façon ? Nous sommes presque plus comme des partenaires de beuverie que comme des vrais partenaires de groupe et Bordel Militaire est comme un bar dans lequel nous entrons pour devenir ivres ensemble et jouer/se présenter les morceaux tout en faisant la plupart de notre travail de composition séparément les uns des autres. Pour ma part, il y a des choses qui étaient en moi depuis des années et qui j’attendais de pouvoir faire prendre corps, à la fois des paroles et des idées musicales qui me démangeaient mais également demandaient du temps. Leur gestation. Toute ma musique est très personnelle, sentimentale et soit vient lorsqu’elle est prête ou force son chemin par dessus quelque chose d’autre. Je suis assez obsessionnel pour les chansons et leurs concepts. Je ne serais jamais capable de m’asseoir et de dire « OK, ce soir je vais écrire une chanson de Bordel Militaire d’un seul coup ». En ce moment, j’ai la plupart de mes chansons pour le prochain album déjà écrites dans ma tête et je les ai depuis pas mal de temps, certaines même avant la sortie de cet album-ci. Au début quand il n’y avait que David et moi, nous nous envoyons chacun l’un l’autre nos idées et essayons de les faire coller à ce dont nous avions besoin et ce que nous voulions pour Bordel Militaire. J’ai écrit, chanté, produit beaucoup de la musique pour ce premier album, cependant avec l’arrivée de Cameron, il y a déjà pas mal de temps…Il a amené sa propre musique et sa perception de « Bordel » sur la table et tout en m’aidant à réaliser et à produire mes idées, m’a donné de la musique sur laquelle je pouvais travailler, ce qui m’a presque donné des « vacances ». Nous avons certainement tous nos « Bébés », des chansons qui nous sont très personnelles même si nous pouvons tous être considérés comme les « pêres » de la musique, surtout pour les choses récentes. Donc composés collectivement ? Oui et non. Cameron : Je trouve qu’il est très difficile de composer avec d’autres personnes autour de soi, je trouve que c’est souvent plus une « interruption » de ma créativité plutôt qu’une adjonction à cette créativité. Comme l’a dit Ben, je pense qu’un temps et un espace dédié à cette création pourrait changer mon opinion, mais la réalité de la vie quotidienne empêchera probablement que cette possibilité. 4) Pouvez-vous décrire le processus d’enregistrement de cet album ? Etaient-ce de bons moments ? Ben : J’ai utilisé de nombreux studios et partenaires de production autour de Melbourne pour créer la musique et mettre les choses ensemble. Je crois que Cameron enregistre surtout chez lui avec une quantité d’instruments qu’il a mis en place depuis toute une vie. Pour ce qui est de Dave, je ne sais pas ? Il y a un certain mystère autour de notre partenaire d’Adélaide, vous n’êtes jamais vraiment sûr de ce qu’il va faire ni comment il va le faire. Vous pouvez vous attendre à une partie éléctronique « noise/power » et vous vous retrouvez avec une ligne de claviers « Bowie-esque » ou de l’orgue Hammond. Suggérez-lui une ligne d’orgue Hammond sur une partie d’un autre titre et il vous enverra des voix électroniques-power pour mettre sous la voix principale qui est une voix de crooner. Je pense que ça fait partie du charme de ce groupe pour moi… Au moins de l’intérieur. Des moments sympas bien surs, mais meilleurs encore sont les moments où nous nous réunissons pour jouer les morceaux en concerts. Cameron : A la base, une bonne partie des titres sur lequel j’ai travaillé étaient basé sur des samples envoyés soit par Ben soit par David que j’allais ensuite étudier et écouter en boucle durant des jours et des semaines… Au final, des mélodies ou des idées d’arrangement ou des paroles émergeaient que j’enregistrais et envoyais aux autres membres. Parfois, c’est une course pour que vos idées passent en premier au cas où quelqu'un vous dépasse sur la ligne mais nous avons tous nos propres goûts ce qui fait qu’un morceau correspondra souvent plus aux goûts d’un par rapport à ceux des autres. 5) Votre musique est industrielle. Cependant, utilisez-vous des instruments réels pour vos chansons ou tout est-il électronique et numérique ? Ben : Nous utilisons à la fois du réel et de l’électronique selon ce dont on a besoin. Je n’ai jamais été un grand fan de tous les débats : électronique versus acoustique, analogique versus digital, logiciels versus instruments réels que j’ai eu le malheur d’entendre en devant écouter les argumentations insipides, ennuyeuses et ressassés par des geek du matériel et des binoclards des synthés qui n’ont produit et à mon avis ne produiront jamais ni ne réussiront jamais quoi que ce soit de musical. A nous trois, nous avons un immense arsenal d’équipements que ce soit analogiques, acoustiques, électroniques, logiciels, antiques, de merde, cassés, ethniques, faits sur commande, etc. Au moment où je vous parle, je regarde un mur de matériel. Pour faire simple, j’habite un repaire de bouteilles vides et d’équipement musical et pour être honnête ça n’a aucune importance. Quoi que tu fasses, tu l’as fait, quel que soit la manière dont tu as réussi du moment que tu as réussi. Je n’ai jamais prêté attention à la manière dont tu obtiens un résultat du moment que tu l’obtiens. Cameron : Mon ancien projet solo était entièrement digital, avec Bordel, j’ai eu la chance d’enregistrer en temps réel, d’utiliser tous les outils que j’avais en main pour obtenir le résultat escompté. Ca peut être n’importe quoi, d’un synthétiseur digital à un shaker à cocktails, d’une guitare électrique à une boîte d’allumettes. Au-delà de ça, nous sommes perpétuellement en train d’acquérir de nouveaux instruments qui colleront avec le projet. Récemment, lors d’un voyage en Europe, j’ai acheté un synthétiseur à Paris et un baglama à Istanbul. 6) Quelles sont vos influences principales ? Quels styles de musique écoutez-vous d’ordinaire ? Ben : Nous avons toujours dit jouer de la « Lounge industrielle », « Neo Lounge » comme nom de style qui est une description simple de ce que nous faisons pour ceux qui ne nous connaissent pas et qui a certainement rempli son rôle en attirant des gens à nos concerts et en générant de l’intérêt pour notre musique, etc etc. Mais c’est plutôt une description banale et presque cliché publicitaire, nous sommes tous influencés par un large panel de musiques qui n’apparaissent pas nécessairement dans la notre. « Les principales influences » serait vraiment… d’être sous l’influence (NdT : sous-entendu de substances), assis dans le noir derrière les platines en contemplant des ex et des futures amantes et peut-être méditer en buvant du Vermouth dés que la seconde bouteille de gin sera vide... Musicalement, j’ai toujours été très éclectique, je pense que c’est le bon terme… avec mes goûts, quand des gens naviguent dans ma collection, c’est souvent du désappointement, des gens très différent trouvant des musiques très différentes à coté d’autres qu’ils ne peuvent pas blairer : une fille qui aime tous mes albums des Cocteau Twins et qui levant son nez va tomber sur du Black Sabbath des années 70. Des albums de Hawkind pour l’auditeur de metal type qui aimera les albums de doom et de punk mais qui tombera par hasard sur du Marianne Faithfull ou mes albums de Kate Bush. Je n’ai jamais cru ceux qui n’écoutent qu’un seul genre et en même temps tout dans ce style-là. Pour ce qui est des influences, j’ai lu une chronique de l’album que nous avons reçu récemment où nous étions considéré comme très influencé par Boyd Rice (NdT : de NON) et Douglas P. (NdT : De Death In June notamment)… ce qui est probablement un peu vrai même si c’est plus leur influence pour certains types de musique qu’ils nous ont amenés à écouter il y a déjà un bon moment. Dave et moi avons commencé par vendre et acheter des cassettes au début de notre vingtaine, bien avant de nous rencontrer vraiment et en plus de nos propres efforts musicaux, il y avait aussi de nombreuses cassettes de Doug ou Doug et Boyd jouant à la radio locale d’Adelaide leurs morceaux préférés. C’est une vraie influence sur notre musique et sur la manière dont nous menons notre vie en général. Cameron : Mes influences ne sont généralement pas celles qui peuvent être liées à la musique que je fais. Une fois que j’aime un album, je n’arrête jamais vraiment de l’écouter même si ça peut être moins régulier que lorsque je commençais à l’écouter, donc j’écoute encore la musique des années 50 et 60 de mes parents, la musique des 80 de mon enfance, tous les styles de musique que j’ai écouté dans mon adolescence et ma vingtaine, jusqu’au nouvel album de Mark Lanegan que je viens d’acheter. Mes influences premières restent Django Reinhardt et Tom Waits et le sont depuis que j’ai commencé à jouer de la musique. Bordel Militaire est pour moi un concept atmosphérique, donc je trouve la majorité de mon inspiration dans des livres et des films. 7) Y-a-t-il un concept derrière vos paroles ? Quels en sont les principaux themes ? Ben : Oui, absolument, beaucoup meme. Pour ma part, en ce qui concerne le premier album, une bonne partie des paroles traitent d’une période de ma vie antérieure et remontent au début de ce projet, cependant je ne décrirais pas plus que ce que j’ai pu faire dans les chansons elles-mêmes. Je ne voulais même pas avoir les paroles écrites dans la pochette de l’album et cacher la plupart de mes exorcismes derrière une ambigüité sentimentale et un mur d’échos. Ce n’est par contre pas tout ce qu’il y a dans cet album ni même dans ce « groupe ». Vous avez à faire à trois personnes et je ne peux pas parler de ce que Dave ou Cameron a amené comme matériel tout comme ils ne peuvent le faire pour moi, même si tout est sans doute plus ou moins dans la même veine, juste des chambres différentes dans cette maison close. Cameron : J’aborde les paroles de Bordel Militaire de manière quelque peu plus théâtral. J’essaye d’invoquer des sentiments relatifs à la guerre, plus ou moins, car je ne pense pas qu’une deuxième approche émotionnelle pourrait coller avec celle de Ben. Ceci dit, je pense que cette approche sera explorée plus largement puisque je n’ai contribué aux paroles que sur une chanson (« Death Comes Crashing In »). 8) Quelle est votre vision de la scène musicale en général ? Pensez-vous qu’Internet soit une bonne chose pour promouvoir la musique ? Ben : Je pense honnêtement que dans la mesure où nous pourrions appartenir à une quelconque scène, c’est presque une sensation de « désespoir satisfait ». Nous avons discuté et réfléchi à cela depuis longtemps et sommes arrivé depuis longtemps à la conclusion que nous ne pouvions nous attendre à beaucoup et nous ne le faisons pas. Ca ne nous gène pas du tout. Il n’y a aucune scène dont nous nous sentons réellement faire partie, cependant avec ce que nous avons fait, nous avons en tout cas créé ce que nous voulions. Quand nous avons commencé à jouer en concert, nous avons décidé que nous ne voulions jouer que dans certaines scènes devant certains publics et ne pas nous rabaisser vers le « mauvais chemin » devant les « mauvaises personnes ». Plutôt que de jouer dans des salles de concerts classiques et d’avoir à faire à un public désintéressé, indifférent et pénible dans des bars malpropres où nous n’irions pas boire un verre autrement, nous avons fait nos concerts dans des endroits où les groupes ne jouent jamais. Par exemple, nous avons joué dans des bars lounge chic et savoureux, devant des films dans des cinémas sur des scènes burlesques, dans des tiki bars, des galeries d’art… Bientôt ce sera sans doute des bars à strip-tease, des bunkers, des maisons closes et des . Où que ce soit, ce sera toujours fun… Il parait que quelqu'un que l’on connait va épouser une princesse polynésienne… Donc on espère vraiment pouvoir jouer bientôt aux réceptions leur mariage royal sur une île tropicale dans les mers du Sud ? Pour ce qui est du reste du monde, oui, Internet est sans doute TOUT ce qu’il y a en ce moment. Même si je suis certain que vous pourrez nous trouver dans un bar en Europe dans peu de temps, nous avons tous certainement passer du temps là bas à boire, la prochaine fois nous serons peut-être en train de jouer aussi. Résidants en Australie, nous sommes évidemment très loin de tout, mais cela a-t-il vraiment une importance ? J’ai toujours trouvé que les choses que je trouvais, que j’étais censé trouver, me trouvent en fait de toute manière…et sont souvent de différentes périodes de temps et de diverses origines géographiques… Je peux seulement espérer que le même genre de lien nous lie à nos auditeurs et eux à nous, maintenant et à jamais. 9) Avez-vous des projets dans le futur (tournée, vidéos, autres compositions, etc) ? Ben : Oui, les vidéo-clips et leurs concepts sont dans les projets et prendront bientôt forme sans doute, notamment avec la sortie de notre album. Une tournée en tant que groupe de première partie, dont je ne suis pas sûr d’avoir la liberté de parler pour le moment est probable et plus important bien sûr, la composition de notre prochain album est en cours ! Cameron : On espère que du travail de vidéo musicale verra le jour. Je connais quelque personne dans le domaine et peut-être que notre musique incitera quelqu'un de l’autre coté des mers à prendre contact… 10) C’est la fin de cette interview. Merci, les derniers mots sont pour vous. Ben : Derniers Verres !! Cameron : Jamais !!!! |
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1) Hi, Bordel Militaire and thank you to answer this interview. First of all, can you introduce yourselves : your actual line-up and your musical history ? Ben:The band was conceived about 3 years or so ago, though is almost a culmination of ideas that we all have been honing for a lot longer then that. All being in a mid thirties, we all have paths that has lead us together as birds of a feather, bottles of beer on the wall etc etc. I had previously been experimenting with mixing the genres in a previous project, mainly doing covers of songs by The Silver Apples, Brian Eno 'Warm jets' era, Burt Bacharach, Martin Denny and such using purely 'industrial'. power electronic methods...mainly due to the fact that I personally was long since bored of the genre and lack of certain song structure, emotions...I basically just started to find a lot of it really pretentious and derivative as I got older. Dave and I had know known each other for years via tape trading and correspondence since our early 20's...Dave has the project Isomer. I always quite liked Isomer, in particular his album 'Zero Lounge', especially the look and feel of it. Fantastic artwork. Dave and I finally met up a few years ago for a drink and he asked me if I was interested in collaborating on a Noise/PE project and I agreed though explained that at the time I was more interested in current bands Goldfrapp, Air (in which we both shared an appreciation of) as well as older 50's.60's and 70's producers and artists like Marie Laforet and strangely produced french cover songs then I was in anything all that violent noise and well....... Bordel Militaire was born. I've always been very much into using session musicians within some of our material, after we met Cameron who's project supported one of our first performances, we started recording together and it soon became apparent that he was very 'Bordel Militaire' in his tastes, so we asked him to join us in our little whorehouse on the front line. Cameron: I joined the band after the first performance in Melbourne, I had met David through the internet, and he asked if I wanted to perform as my old act Apænitentia, and Bordel were the first band on the bill. I was drawn to the concept, and I felt that there was true potential in the sounds, and with my background in Jazz composition I could offer a different approach. I started out working on a track with Ben, but as it progressed I became more and more interested in a permanent role. 2) Can you explain the reasons why you did the choice of a french name for your band and the choice of this one ? Ben: I could quite simply just say 'Next' and leave it at that, Those who know will know and those who don't, won't.. It had nothing to do with it being a 'french name', it wasn't like we were setting out to find a nice german name or something like so many industrial bands have done... all I'll say is 'Next, Next'. 3) Your eponym first album just came out. Can you tell us more about the composing process ? Is only one band member involved in each song or are they composed collectively? Ben: Yes and no. I don't think I'd say any of our material has ever been composed 'collectively' ever, more-so we 'collectively' work towards playing it live which surprisingly hasn't actually been all that hard at all considering the differences in our approaches. Actually I've never really thought about it until to now. Our material is almost composed completely separately from each other in our own time, our own creative spaces, with each of us slowly shaping the songs into what they become. Our songs being whores that we each take our turn with, but never together. I'm sure we'd all like to hire a mexican hacienda, a yacht in the bermuda triangle or even just an empty bar to record an album in together but maybe we already are in our own way anyway? We're almost more like drinking partners then typical band mates and Bordel Militaire is almost a bar we come together in to get drunk and play/present the material whilst doing most of our actual work on the songs separately from each other. Speaking for myself personally, I have material in me from literally years ago that I attempt to flesh out, both lyrical and song ideas that itch at me but also demand their time. Their gestation. All my material is very personal, sentimental and either comes to me when it's ready or forces it's way out over anything else. I'm pretty obsessive about songs and the concepts of the songs. I've never been able to sit down and go, ok tonight I'm going to write a Bordel song from scratch, right now I have most of my songs for the next album already written in my head and have had for quite some time, some even before this album. Originally in the beginning when it was only David and I, we would send each other material and I think both try and make it fit in with what we needed from it and wanted from Bordel Militaire. I wrote, sang, produced a lot of the material on this first album, though with the addition of Cameron, quite some time ago now... he has brought his own material and perception of Bordel to the bar and whilst helping me realise my ideas, has given me material that I can work on and almost 'holiday' from my own. We all certainly have our 'babies', songs that are very personal, though we all wind up being fathers of the material, especially with the new material. So composed collectively?, yes and no. Cameron: I actually find it quite difficult to compose with other people around, I generally find that it is an interruption to my creativity, rather than an adjunct to it. I think as Ben said, a dedicated space and time to record in could change my opinion, but the realities of everyday life will probably prevent this from occuring. 4) Can you describe the process to record this album ? Were they fine moments ? Ben: I use a number of studios, production partnerships around Melbourne to put material together, Cameron I believe records mostly at home on a variety of instruments he fixes for a living and as for Dave, I have no idea? There is a certain mystique to our man in Adelaide, your never quite sure what he's going to do nor how he does it, your expecting maybe a 'noise/power electronic' part and you get a bowie-esque synth melody or a hammond line. Suggest to him maybe a hammond line on another song and he sends shouting power electronics vocals timed in to go under the main vocal croon track, I think it's part of the charm for this band for me... at least from the inside of it. Fine moments indeed and even finer than recording is the process of coming together and playing our songs live. Cameron: Basically, a lot of the songs I worked on were based on samples that were emailed by either David or Ben, which I would then loop and listen to repeatedly over a period of days or weeks.... Eventually melodies would emerge, or arrangement ideas, or lyrics, which I would record and then send to the others. At times it's a race to get your ideas down first just in case someone beats you to the punch, but we all have our own taste, so generally one track will appeal more to ones creativity than the others. 5) Your music is a kind of industrial one. Nevertheless, do you use real instruments to create the basis of your sound or is everything electronic and numeric sounds ? Ben: We use both real, electronic, whatever is necessary. I've never been a big fan of the whole electronic verses acoustic, analogue verses digital,software verses real instrument arguments that I've unfortunately had the misfortune of having to listen to tedious, boring, rehashed arguments by gear-heads and synth-nerds who never have and I doubt ever will actually produce or achieve anything musical anyway. Between us we have an absolute arsenal of equipment both analogue, acoustic, electronic, software, antique, shitty, broken, ethnic, custom made, whatever, I'm staring at a wall of it right now and basically live inside a den of empty bottles and musical equipment and to be honest it doesn't mean a thing. Whatever it takes is all it takes, however you achieve it as long as you achieve it. I've never really paid much attention to how you get it, as long as you get it. Cameron: My previous solo project was always digital, so with Bordel I get the chance to record in real time, and use whatever tools are at hand to achieve the desired results. This can be anything from a digital synth, to a cocktail shaker, to an electric guitar, to a box of matches. Besides that, we are all constantly acquiring new instruments which would suit the project. On a recent trip through Europe I picked up a synth in Paris and a Baglama in Istanbul. 6) What are the main influences to your music ? What kind of music do you listen usually ? Ben:We've always played up the 'Lounge industrial', 'Neo Lounge' type tag which is an easy description of what we do for those who don't know us and has certainly served it's purpose in attracting people to performances, generating interest in our music. etc etc. But it's really a rather trite and almost gimmicky description, we're all influenced by a whole range of influences that are not always necessarily apparent. The 'main influences' on our music would really be...being under the influence, sitting in the dark by the turntable contemplating ex-lovers/lovers to be and possibly contemplating drinking the Vermouth straight once the second bottle of gin runs out. Musically I've always been very 'eclectic' I think the word is... with my tastes, the usual reaction when people flipping through my record collection is one of distaste, usually very different people finding very different records next to ones that they can't fucking stand. A girl who likes all my Cocteau Twins records but then turning her nose up at 70's Black Sabbath. Hawkwind albums to the metal type guy liking the Doom/early punk albums and then coming across say Marianne Faithful or all my Kate Bush. I've never trusted anyone who listens to only one genre and everything in it anyway. Speaking of influences, I read an album review we received recently where we were basically put down to be very influenced by the music of Boyd Rice and Douglas P...which of course is certainly true to an extent, though it's more their 'influence' to certain kinds of music that they inspired us to listen to quite a long time ago. Dave and I first started trading cassettes when we were like in a very early 20's long before we'd met each other and besides our own musical endeavors, it was actually a lot of cassettes of Doug or Doug and Boyd on Adelaide radio playing some of their favorite things. This is as big an influence on this project and in shaping our lives a bit in general. Cameron: My influences are generally not ones that would be related to the music I create. Once I like an album, I never really stop listening to it, though it may be less regular than when I first heard it, so I still listen to everything from the 50's and 60's music of my parents, to the 80's music of my childhood, right through every genre of music I liked in my teens and twenties, to the new Mark Lanegan album which I just bought. My primary musical influences are still Django Reinhardt, and Tom Waits, and have been since I started playing music. Bordel Militaire for me is an atmospheric concept, so I find most of my inspiration comes from books and movies. 7) Is there a concept behind your lyrics ? What are the main themes of it ? Ben:Yes absolutely, very much so. Speaking for myself and in regards to this first album, a lot of the songs deal with a period of my life prior to and leading up to the start of this project, though I won't elaborate anymore than I have already done within the songs themselves. I didn't even want the lyrics printed inside the album cover and hid most of my exorcisms in sentimental ambiguity and a wall of reverb. This though isn't all there is to this album, nor this 'band', your dealing with three people and I can't speak for Cameron or Dave and what they've brought to the material anymore then they can speak for what I have, though it certainly is all within a similar vein, just different rooms in this brothel. Cameron: I actually do approach lyrics for Bordel in a more theatrical way, I try to invoke a somewhat war related feeling, as I didn't think that a second emotional approach would blend with Ben's. Having said that, I think that this will be more widely explored on the next album, as I didn't contribute lyrics to more than one song (Death comes crashing in) the first time around. 8) What is your vision about the musical scene generally? Do you consider that Internet has been a good thing to promote music? Ben: I think honestly as far as our place in any scene, it's almost a feeling of a 'content hopelessness'. We've discussed our possibilities long ago and long ago came to the conclusion that we can't expect much and don't. It isn't actually going to impede us in anyway. There isn't any scene that we really feel all that apart of, though in what we've done, we've created what we want anyway. When we first started playing live we decided that we only wanted to play in certain venues, to certain people and not to put ourselves down the 'wrong path' amongst the 'wrong people'. Rather then playing typical gig venues and dealing with uninterested, indifferent, tedious audiences in dingy bars we wouldn't drink in otherwise, we'd put our performances on in places that bands never play. Such as the swank, tasteful lounge bars we've played, in front of films at movie theatres on burlesque stages, tiki bars, art galleries.....soon it'll probably be strip clubs, bunkers, brothels and peep shows. Either way, it's always been fun. Someone we know is apparently marrying a polynesian princess... so we're really hoping to play their royal wedding reception on a tropical island in the south seas soon? As for the rest of the world, yes the internet is maybe ALL there is at the moment. Though I'm certain you'll find us in a European bar soon enough, we've all each certainly spent our time drinking in them in the past, next time we may just be playing as well. Being in Australia we are obviously quite far away, though really does it matter? I've always found that things I've found that I've been meant to find actually find me regardless ...and are usually from a different period of time let alone geography....I can only hope this same current connects us to our audience and them to us, now and whenever. 9) Do you have any projects in the future (touring, videos, other compositions, etc) ? Ben:Yes, videoclips and their concepts have been in the pipeline, and no doubt will soon take form, especially with the release of our album. A support tour I'm not sure i'm at liberty to yet talk about is likely and most importantly of course is the ongoing composition of our next album! Cameron: Hopefully some film soundtrack work will come our way, I know a few people in the industry, and hopefully our sounds will inspire someone to get in touch from overseas.. 10) This is the end of the interview. Thank you. The last words are yours if you want to use it. Ben: Last drinks!! Cameron: Never!!!! | |||