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LE MINUS
CHRONIQUE LE MINUS - review
Contact groupe http://leminus1.free.fr
Audio / Video
Mise en ligne le : 19 octobre 2012  | Intervieweur : Bakounine | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1) Salutations, le Minus et merci de répondre à cette interview. Pour commencer, une petite présentation serait la bienvenue : votre line-up actuel et votre histoire musicale ?

Bonjour à toi et à tes lecteurs ; le plaisir est pour moi ! Moi c’est Murray le bassiste et chanteur de Le Minus. Nous sommes un trio basé près de Toulouse avec Lionel à la guitare et Mox à la batterie (également batteur dans Naïve). Lionel et moi nous sommes rencontrés sur Toulouse vers la fin des années 1990 en partageant des scènes avec nos groupes respectifs. Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte que nous avions la vision commune d’un groupe qui ferait une musique violente et spontanée, un peu métal, un peu fusion, un peu rock indé … une sorte de missing link entre nos influences de cette époque. Le projet a mis du temps à émerger et a failli être classé sans suite mais nous avons fini par nous lancer sérieusement vers 2007. Personnellement, c’était aussi une cure après quelques années de rock atmosphérique à galérer avec une basse 6 cordes qui avait un manche large comme une autoroute ! Je voulais un groupe où j’allais pouvoir exprimer le potentiel percussif et aggressif de ma basse. Nous voulions aussi un côté minimaliste et je ne voulais surtout pas d’un chanteur en plus qui viendrait compliquer l’équation, d’où le format trio. Nous avons enregistré un premier EP suivi d’un album/DVD intitulé « The Book of V. » en 2009. Après deux batteurs – Ugo (Manu Galure) et Franck (Nojia) – Mox nous a rejoint en 2010 pour la composition du second album.


2) Votre second album \"Make My Day\" vient de sortir. Pouvez-vous m\'en dire plus sur votre processus de composition ? Vous êtes plutôt du genre à faire beaucoup tourner en salle de répètitions pour voir ce qui émerge ensemble ou à ramener des compositions déja bien avancées lorsque vous commencez à les jouer ?

Le gros du travail se fait à trois, et on commence en répétition, souvent par la base rythmique d’un morceau avant d’y mettre des accords, une mélodie, ou les parties de voix. Parfois, il nous arrive de faire tourner en boucle un plan percussif totalement atonal pendant de longues minutes juste pour le plaisir. C’est notre côté autiste ! Ensuite on s’attaque à une ambiance sonore et on essaie de concilier ça avec notre base rythmique. Si ça ne marche pas au bout de quelques tentatives, on jette et on recommence.


3) Dans quelles conditions avez-vous enregistré cet album ? Etaient-ce de bons moments ?

Le studio reste toujours un exercice intéressant de remise en question qui t’oblige à évoluer, à t’adapter. Nous avons fait les prises batterie – basse en jouant ensemble, Mox et moi dans une même pièce. Pas de métronome, et très peu de recalages. C’était un de mes souhaits pour ce disque, pour essayer de capter l’energie et le groove du live. J’appréhendais un peu, mais c’est passé comme une lettre à la Poste. Du coup pour le suivant, nous jouerons peut-être tous les trois en conditions live et ferons des économies de journées en studio ! Mon meilleur souvenir de Make My Day reste les prises chant pour les refrains de « One Parachute » ; nous nous sommes mis tous les trois dans la cabine chant pour beugler les textes comme une bande de marins saouls, c’était assez poilant.


4) Votre musique est axée fusion et rappelle inévitablement Primus, Living Colours ou System of A Down mais également parfois RATM ou Marylin Manson. Quelles sont vos influences principales ? Quels styles de musique écoutez-vous d\'habitude ?

Primus a été une grosse claque pour moi quand ado j’ai découvert ce groupe. Ça doit forcément se ressentir dans mon jeu de basse, et vu notre format (trio avec bassiste-chanteur) le rapprochement est effectivement inévitable. Nous nous reconnaissons dans les albums plus bruts de ce groupe, mais nous assumons aussi nos grosses guitares et nos refrains plus mélodiques. Tous les groupes que tu as cités (à part Living Colour que je ne connais pas bien) font partie de notre culture musicale, mais individuellement nous écoutons des choses bien plus variées, de Gojira à Placebo en passant par Tool et Senser, et des choses parfois bien plus sombres et atmosphériques. Je pourrais citer une liste assez longue pour endormir tous tes lecteurs, mais pour résumer les groupes que j’admire le plus sont ceux qui ont su se créer une personnalité unique, ou qui ont enrichi un style existant. Ce que j’écoute au casque dans le noir ou très fort dans ma voiture ne ressemble pas du tout à Le Minus. Le Minus c’est juste ce qui sort spontanément quand nous nous retrouvons en répétition, et qu’il faut créer quelque chose tous les trois.


5) Vous êtes plutôt un groupe de scène ou de studio ? Comment décririez-vous un concert de Le Minus ? Il parait qu\'il faut vous insulter pour que vous montiez sur scène, c\'est vrai ?

Les deux expériences – scène et studio - sont complémentaires, mais je pense que nous avons un penchant pour le live et que la musique de Le Minus s’apprécie mieux sur scène. Les gens qui viennent et qui nous connaissent savent que nous sommes juste là pour passer un bon moment ensemble tous les trois, et avec le public. Si tu ne nous connais pas, tu ne sais pas à quoi t’attendre car nous avons tendance à nous habiller n’importe comment ; c’est pas écrit sur nos gueules quel style de musique nous allons jouer ! J’aime beaucoup regarder les têtes au premier rang quand nous lançons le premier morceau ! L’ambiance est très décontractée, et les insultes à l’origine sont les vannes que nous nous balançons entre nous sur scène. Ensuite, ce sont certains de nos fans qui ont repris l’adresse de notre Myspace à l’époque, à savoir « TaGueuleMinus ! », et on a commencé à entendre ça dans la foule lors des débuts de concert. Nous l’avons encouragé ; pour briser la glace lors d’une première partie à l’heure de l’apéro dans une grande salle, il n’y a rien de mieux…


6) Y-a-t-il un concept dominant dans vos paroles ? Quelles sont vos inspirations dans l\'écriture de celle-ci ? Pourquoi avoir choisi l\'anglais pour les écrire ?

Pour l’anglais, la réponse est simple ; c’est ma langue maternelle ! J’ai été importé en France jeune et j’ai appris le français ensuite. L’anglais me vient un peu plus facilement quand il s’agit d’écrire des textes et « Make My Day » est entièrement en anglais, mais à peu près la moitié des morceaux de notre premier album sont en français. Je n’ai pas vraiment d’explication à cette évolution, c’est vraiment au feeling, et il n’est pas exclu que je refasse des textes en français par la suite. Pour que notre musique soit découverte à l’étranger, et ça commence, l’anglais est une nécessité vu notre style. Mais d’un point de vue artistique, peu importe la langue, c’est l’intention et l’interprétation qui compte. J’ai vu trop de groupes - francophones ou autres – dont l’émotion ou l’interprétation souffrent d’un anglais approximatif. Je ne pense pas qu’il y ait de concept dominant à mes textes, mais j’aime bien prendre une situation pourrie ou un Grand Moment de Solitude et de le tourner en dérision, et trouver ce qu’il y a de drôle dans toute histoire – aussi noire soit elle… Dans cette veine, j’aime beaucoup la manière dont des auteurs comme Chuck Palaniuk et Nick Hornby traitent des sujets graves avec un ton noir, drôle et cynique. J’essaye d’écrire mes textes dans cet esprit.


7) Quelle est votre vision de la scène musicale en général ? Pensez-vous que la fusion soit sur le déclin ? Vous vous sentez plus proche du rock ou du metal ?

Si la fusion est sur le déclin ? Ça dépend de quoi on parle… Le premier album de Rage Against the Machine aurait pu être enregistré hier et restera pertinent longtemps. La colère contenue dans ce disque marquera encore quelques générations, je pense. Pour d’autres groupes de cette époque, la fusion consistait en un mélange plus ou moins habile de metal et de funk ou de rap, et ça a moins bien vieilli. Cela dit, j’ai vu Infectious Grooves deux fois sur scène assez récemment, et la magie était encore bien là. Je pense qu’il y aura toujours des groupes qui chercheront à se créer une personnalité unique, ou à marier des influences improbables, et qui seront admirés, détestés et incompris pour ça, et c’est ce que je trouve intéressant. Je pense que Le Minus est juste un groupe qui ne se préoccupe pas de savoir s’il est un peu plus rock ou un peu plus metal. On s’en fout, en fait, et la vie est trop courte pour se prendre la tête à se chercher une étiquette !


8) Avez-vous des projets dans le futur (tourner, faire des vidéos, composer, boire des coups...) ?

Nous en sommes maintenant à deux albums studio, dont le premier avec un DVD bonus avec un clip. Nous avons encore une ou deux vidéos plus des enregistrements de résidence sous le coude qui sortiront prochainement pour accompagner « Make My Day ». Le prochain projet que nous aimerions mettre en œuvre est un concert filmé en intégralité, bref un vrai live. Avec nos moyens tout à fait modestes, c’est un vrai défi artistique, technique et logistique, mais nous avons la chance d’être entouré de personnes compétentes, motivées et inspirées. Et comme disait Latécoère « J’ai refait tous les calculs… notre idée est irréalisable, il ne nous reste qu’une chose à faire : la réaliser » ! Et pour boire des coups avec nous, il suffit de passer au local.


9) Merci d\\\'avoir répondu à cet interview. Je vous laisse y poser les derniers mots...

Ta gueule, Minus !

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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