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WORMFOOD
CHRONIQUE WORMFOOD - review
Contact groupe https://www.facebook.com/wfood
Audio / Video
Mise en ligne le : 28 octobre 2012  | Intervieweur : Bakounine | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1) Salutations Emmanuel et merci de répondre à cette interview. Pourrais-tu commencer par quelques mots pour présenter brièvement Wormfood à ceux de nos lecteurs qui pourraient ne jamais avoir entendu parler de vous ?

Salutations! Wormfood a été fondé à Rouen en janvier 2001. Nous avons débuté dans un registre dark métal/indus, et le projet a peu à peu évolué en « vrai » groupe de death/black expérimental -à l'humour noir grinçant. L'album « France », sorti chez Code666 en 2005, constitue l'aboutissement de cette période la plus extravagante. A cette époque, une large portion du groupe a constitué en parallèle le « live band » des regrettés Carnival in Coal. Après une longue période de composition et différents obstacles, nous avons sorti « Posthume », un disque beaucoup plus dépressif et intégralement francophone, en janvier 2011. Le line-up rouennais s'est ensuite séparé. Le groupe est aujourd'hui totalement basé à Paris.

2) Vous avez trés récemment sorti "Decade(nt)" une réédition remasterisé du premier album "Eponym" sorti en 2003. D'où vous est venu cette idée ? Que te rappelles-tu de la genèse de cet album à dix ans de sa création ?

Apathia Records souhaitait travailler avec Wormfood depuis un moment, et comme il était encore trop tôt encore un nouvel album studio, nous avons convenu qu'il pouvait être intéressant de proposer aux auditeurs la réédition de notre premier album (introuvable) avec des bonus : ça représente 75mn de musique inédite en tout, avec un live et des reprises. C'était une façon de marquer les 10 ans du groupe.

Ce disque a été enregistré par Romain Yacono (basse), Alexis Damien (batterie / aujourd'hui Pin-up Went Down, Void Paradigm) et moi-même (chant, guitare), en une petite semaine... Nous avons acheté de la nourriture pour une semaine, et nous sommes enfermés dans le home studio du batteur. Ce marathon s'est achevé par un mixage épuisant, en 24h chrono. La production avait été alors confiée à Guillaume Pille, aujourd'hui président de Two Notes Audio Engineering.

3) Puis-je te demander quel regard ont eu les autres membres du groupe par rapport à cette ré-édition de titres auxquels ils n'avaient pas participé ? As-tu eu des contacts avec les membres qui avaient enregistré l'album à l'époque et si oui, comment ont-ils réagi ?

Je pense que les membres actuels de Wormfood n'ont aucun problème avec cela, et que, tout au plus, ils ont hâte d'avoir leur « propre » album studio -ce qui ne saurait tarder. Quant aux anciens membres, ils ont bien sûr donné leur accord, et étaient enthousiastes à l'idée de cette réédition.

4) Il y a eu une franche évolution stylistique depuis ce premier album et surtout avec le dernier opus "Posthume". Est-ce que rééditer cet album est lié à un désir de revenir un petit peu sur vos pas vers le metal plus extrème de vos débuts ou est-ce qu'on doit le considérer comme un simple contretemps sans lendemain dans l'évolution de votre musique ?

Nous n'avons jamais suivi une progression linéaire... Il est donc probable que le prochain album studio renoue avec certains éléments extrêmes ou atmosphériques de « France », tout en préservant certaines évolutions stylistiques propres à « Posthume ». Les nouveaux membres vont aussi apporter leur touche personnelle, leurs influences... Quoi qu'il arrive, on essaiera toujours d'être là où l'on ne nous attend pas.

5) Tu as encore travaillé avec Axel Wursthorn pour la production et le remastering de cette version. Comment s'est passé le processus ? Penses-tu le résultat meilleur que les versions originales ?

Oui, je pense sincèrement que le résultat est meilleur que les enregistrements originaux. Axel a amélioré la dynamique et la clarté des morceaux, avec des outils de traitement bien plus évolués et onéreux que ce dont nous disposions à l'époque. Maintenant, je suis parfaitement lucide sur le fait qu'il s'agit de vieux morceaux. Le but n'est pas de rivaliser avec des productions actuelles, ou de ré-écrire ce qui était déjà fait, mais de proposer une rétrospective authentique.

6) Dans les bonus, on trouve un extrait de concert enregistré au Blast Fest en 2005 et contenant uniquement des morceaux du deuxième opus "France". C'était voulu de ne pas mettre seulement les versions live de morceaux de l'album ou ça s'est juste présenté comme ça ? Est-ce que tu te rappelles de ce concert de manière précise ?

Non, ça s'est présenté juste comme ça, il n'y a pas eu de sélection particulière de morceaux... Ce concert au Blast Fest était notre premier « gros concert », puisque nous y avions ouvert pour Six Feet Under. Il y a eu ce soir-là un très bon accueil du public, vraiment très réactif ; je crois qu'on le ressent bien dans ces enregistrements. C'est assez vivant, et ça donne un aperçu de la folie qui pouvait parfois animer nos concerts...

7) Il y a sur cet album deux reprises, une première de Type O Negative et une seconde de Serge Gainsbourg et c'est marrant (mais en même temps c'est probablement voulu) mais ça représente sans doute deux des inspirations principales de votre musique. Pourquoi aviez-vous choisi ces titres ? Quels autres groupes vous inspirent particulièrement ?

Ces deux morceaux devaient initialement figurer en bonus sur « France », et ça ne s'est pas fait. En effet ce sont deux influences importantes de Wormfood, j'aime bien l'idée d'un croisement improbable entre de la chanson française un peu sulfureuse et la lourdeur du gothic/doom métal. A titre personnel, je reste très influencé par Stephan Eicher (que nous avons repris sur « Posthume »), Alain Bashung, mais aussi Notre Dame, Carnival in Coal, Fields of the Nephilim, Christian Death...

8) Dans les articles, on classe souvent Wormfood dans les groupes de style gothique. Est-ce que tu attache une importance à la culture gothique ? Est-ce que ça signifie quelque chose pour toi ?

Je ne me définis pas comme gothique -pas plus que comme « métalleux », d'ailleurs. Mais il est vrai que certains groupes issus de cette mouvance me touchent et m'influencent. J'aime donc m'adresser à ce public particulier, parce que je me retrouve parfois en phase avec ses angoisses, ses obsessions, ses émotions esthétiques... Certains disques de Wormfood me paraissent nettement plus « gothiques » que d'autres, tout particulièrement « Posthume ».

9) C'est curieux mais lorsque l'on pense à Wormfood et à des groupes français proches, on pense souvent à des groupes assez anciens (Carnival In Coal, Misanthrope,...) et il y a finalement assez peu de noms de groupes récents qui me viennent à l'esprit. Te sens-tu proche de certains groupes français récents ? Y-a-t-il des groupes de la scène française que tu apprécies particulièrement ?

C'est vrai, je n'écoute plus trop ce qui se fait en métal. Du coup, peut-être que Wormfood reste figé dans des influences de la fin des années 90. J'ai cependant beaucoup d'estime et d'amitié pour The CNK, Soror Dolorosa, Melted Space (l'opéra métal de notre claviériste Pierre le Pape), Sons of Secret, 6:33, Ainsophaur, ou encore Betraying the Martyrs... Il y a peu de temps, j'ai également découvert un groupe de doom/stoner tout à fait étonnant : « Häshcut ». Cela mérite qu'on y jette une oreille attentive.

10) Que penses-tu de l'utilisation majoritaire de la langue anglaise par les groupes français de metal à l'heure actuelle ? On sait que tu es passé par là (notamment sur "Eponym"), comment expliques-tu que nombre de groupes privilégient la langue de Shakespeare sur celle de Molière ?

A mon sens, on préfère l'anglais parce que le français hurlé ou grunté est difficile, voire impossible, à faire sonner. C'est pour cela que j'essaie aujourd'hui de privilégier un chant mélodique en français.

11) Petite anecdote, on se souvient que sur l'album "France", François Corbier venait poser sa voix sur la chanson "Comptine". Il a récemment fait quelques apparitions dans des festivals metal (Skylak metal Fest notamment). Qu'est-ce que ça t'inspire ? As-tu l'impression que vous ayez été précurseurs de quelque chose avec lui ?

Ça ne m'inspire pas grand chose. C'était une blague de mauvais goût, rien de plus. D'autres avaient déjà commencé à l'inviter ou poser avec lui, bien avant nous... Je pense en revanche que ce monsieur a un réel talent de chanteur/parolier. Et qu'il faut avoir beaucoup de courage pour monter seul sur scène avec une guitare, et tenir une salle pendant une heure. Je respecte sincèrement cela.

12) Le fait de ré-éditer des vieux morceaux vous a-t-il donné envie d'en rajouter certains dans votre besace pour vos setlists de concerts ?

Je n'en sais rien, franchement... Déjà que les morceaux de « Posthume » commencent à me fatiguer, alors tu imagines pour des titres qui ont plus de dix ans!

13) Avez-vous des projets à venir (tournées, vidéos, albums, etc) ?

Le projet prioritaire, c'est vraiment un nouvel album studio en 2013. Après cela, je n'en sais rien... J'ai aussi un projet parallèle qui va bientôt voir le jour : le premier album du groupe dark métal/électro ERDH (www.erdh.net), qui vous emmènera dans des univers plus froids et urbains, mais tout aussi désespérés...

14) C'est la fin de cette interview. Merci de t'être préter au jeu. Je te laisse y poser les ultimes sentences...

Tout d'abord, merci à Pavillon666 et ses lecteurs. Rejoignez-nous sur notre page facebook pour suivre l'actualité du groupe : https://www.facebook.com/wfood . Et enfin, vous pouvez vous procurer la réédition collector « Décade(nt) » sur le webshop d'Apathia Records : http://www.apathiarecords.com/shop/fr/16-wormfood-decadent.html .

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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