01. Salut et merci d’avoir accepté cette interview téléphonique, comment est-ce que tu décrirais cet album à ceux qui ne le connaissent pas encore ?

Grutle (Basse, Chant) : D’habitude, ce sont les autres qui font ce genre de descriptions (rires). Je le qualifierais de dynamique, d’extrême, influencé par 4 décennies de musique en particulier les années 80 pour le metal et les années 70 pour le rock progressif.


02. L’année dernière 2 EP sont sortis et votre dernier album remonte à 2010. Quand avez-vous donc commencé à écrire pour cet album ?

Le premier morceau de « RIITIIR » a été écrit l’année dernière en février, quelques mois après la sortie de « Axioma Ethica Odini ». A vrai dire, les deux EP ont été écrits et enregistrés en 2010. Nous n’avons pas vraiment eu à nous soucier de ça en 2011. Même s’ils sont sortis l’année dernière, ils étaient déjà prêts. Pour « The Sleeping Gods », tout a été bouclé en 3 semaines. Nous avons donc consacré près d’une année à ce nouvel album, l’écriture, les arrangements, les paroles, l’enregistrement…


03. Comment s’est passé l’enregistrement ?

Cela s’est passé un peu différemment cette fois car nous voulions essayer d’enregistrer en live, à la manière old school. Nous avons donc enregistré la batterie, la basse et les guitares en même temps. Nous avons essayé d’attraper cette dynamique un peu old school. Nous voulions cette dynamique live que l’on perd dans les enregistrements parfaits. Sur les productions actuelles tout est parfaitement calé sur le clic et tout cela ne respire pas du tout. C’est pour cela que nous avons voulu retrouver ce feeling et cette dynamique qu’ont les groupes live. C’est nettement plus organique et cela respire beaucoup mieux.


04. Avec ces 2 EPs sortis l’année dernière, est-ce qu’il y a quelque chose de différent que vous vouliez réaliser par rapport à vos albums ?

Pour « Thorn », il s’agit de deux morceaux assez vieux que nous avions mis de côté pour un label. Nous devions les sortir avec eux mais nous avions décidé de le faire quand nous aurions le temps mais il semblerait que nous n’ayons pas eu le temps de le faire pendant plusieurs années (rires). Nous avons donc décidé de le faire en 2010. Nous sommes rentrés en studio dans la ville d’où je suis et nous avons travaillé quelques jours. Pour l’EP « Sleeping Gods », il s’agissait d’un magazine américain qui voulait que l’on sorte un EP téléchargeable gratuitement. Ils nous ont donc payé le studio pour 5 morceaux. Ils avaient les droits sur les morceaux durant 6 mois et ensuite, nous les récupérions. Le deal était plutôt intéressant. Nous avions de vieux morceaux de côté depuis 2002 et 2003. Nous avons décidé de ré écrire des morceaux et de reconstruire des riffs à partir de ce que nous avions. Nous avons donc composé cet EP et il sonne différemment de ce que nous avions déjà sur album.


05. Quelles sont vos sources d’inspirations principales ?

Nous aimons développer, suivre le flot de nos idées, créer notre propre musique, la musique que nous aimerions écouter… Nous aimons fonctionner de cette manière et nous évitons naturellement de nous inspirer de ce que font les autres. Nous écoutons néanmoins tout ce qui nous semble être de qualité et ce dans tous les styles, rock, black metal, jazz… Cela n’a aucune importance tant qu’il s’agit de musique de qualité. Il n’y a pas de frontière à cela. Nous faisons donc ce que nous avons envie de faire sans nous préoccuper de ce que les autres voudraient que l’on fasse. L’inspiration vient donc du fait de créer de la musique pour soi. A partir de ce moment-là, tu peux être inspiré par tout et rien.


06. Est-ce que tu as déjà pensé à un projet solo ?

Nous avons déjà des projets parallèles mais ENSLAVED prend beaucoup de temps. C’est notre source principale de travail. La plupart des projets parallèles ont été mis entre parenthèses comme TRINACRIA par exemple. Nous avons réalisé un album il y a quelques années et il y en aura surement un autre dans quelques années. Le fait est qu’ENSLAVED a du succès et cela nous prend en conséquence plus de temps. Je suis satisfait par la manière dont les choses se sont passées pour ENSALVED. Nous devons patienter pour les autres projets. Nous avons quelque chose ici et là mais rien d’aussi important qu’ENSLAVED.


07. Comme vous êtes l’un des plus vieux groupes de Black Metal norvégien, quel est votre point de vue sur la scène metal norvégienne actuelle ?

Il reste toujours des formations de l’époque à l’heure actuelle, IMMORTAL, DARKTHRONE… Nous sommes bien entendu en contact avec ces groupes, ce sont des amis. Mais pour ce qui est de la nouvelle scène, je dois dire que je ne rencontre pas beaucoup de nouveaux groupes qui fassent preuve d’une grande originalité. Il y a beaucoup de copies. Je pense que la scène musicale était en meilleure santé en 1990/91. Enfin, je veux dire la musique parce qu’il y avait d’autres choses qui n’allaient pas si bien que ça (rires). Les groupes travaillaient différemment et cette scène-là était très créative. Je trouve que cela manque aujourd’hui. Il n’y a pas tant de nouveaux bons groupes. Il y en a bien sûr mais il y a comme une sorte de stagnation. Je dois tout de même admettre que je ne suis peut-être pas le mieux placé pour juger les nouveaux groupes. Mais tout de même, je n’ai pas vu grand-chose qui m’avait impressionné ces dernières années.


08. Quels sont vos projets à venir ?

Nous allons partir en tournée courant octobre en commençant par la Norvège. Avant la fin de l’année, nous partons pour les Etats-Unis et pour le début de l’année prochaine, il y aura une tournée européenne. Puis, nous serons l’été prochain dans les festivals. Il y aura donc beaucoup de choses à faire et nous allons être bien occupés l’année prochaine. C’est une très bonne chose, il s’agit de notre travail et de notre vie. J’espère bien que cela nous occupera encore longtemps (rires).


09. Cette interview touche à sa fin, je te remercie pour tes réponses et te laisse le mot de la fin :

Je remercie donc les fans français pour leur soutien depuis la première fois que nous avons joué chez vous en 1995. Le public a toujours été fantastique. C’est toujours un plaisir de jouer en France. Les fans sont supers, la nourriture est excellente, le vin aussi… (rires) Nous sommes donc très impatients de revenir et nous le ferons très bientôt.