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NIR'UM'TUK |
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Mise en ligne le : 15 août 2012 | Intervieweur :
Bakounine
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1) Salutations, N et merci de répondre à nos questions. Pour commencer, peux-tu nous brièvement présenter Nir\'um\'Tuk, son line-up et son histoire ? Qu\'est-ce qui t\'as donné envie de faire un projet solo ? Salut à toi, et merci de donner la parole à Nir’um’Tuk ! J’ai fondé le groupe, au départ seul, en 2008. Cela faisait quelques années que j’étais actif dans différents groupes de metal, ce depuis 2004, principalement en tant que batteur. Les derniers temps, c’est devenu de plus en plus frustrant, car je n’arrivais pas à trouver de groupe dans lequel j’étais en totale cohésion avec la musique que l’on jouait. Après avoir réfléchi quelques temps (et pendant que mon groupe de l’époque se décomposait à petit feu), j’ai décidé de me lancer, et commencé à composer dans un style résolument black old school, avec des touches thrash et mélodiques, et une ambiance la plus marquée possible. Asphodel m’a rejoint quelques mois après pour l’écriture des paroles. 2) Le premier EP \"Revering this New Chaos\" vient de sortir. Peux-tu nous décrire ton processus de composition ? Est-ce que tu suis une ligne directrice ? Sur quel instrument composes-tu au départ ? En bon batteur, le rythme m’obsède, donc j’imagine toujours un morceau d’abord par sa structure, avec en fond des riffs plus ou moins net (parfois très flous). Selon les cas je fais dans un 2eme temps des essais à la guitare pour donner plus de précision aux riffs, ou parfois je commence directement à écrire les morceaux. Je table tout sur Guitar pro, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble, un des seuls moyens lorsqu’on n’a pas de groupe pour les jouer. 3) Comment s\'est déroulé l\'enregistrement de cet opus ? Fût-ce des moments agréables ? La majorité a été enregistrée chez moi, en numérique. Ce n’était pas forcément voulu, mais investissant seul dans le groupe, je suis bien obligé de faire des choix et les studios coûtent cher. Il n’y a que les vocaux que j’ai enregistré aux studios DIH Prod, à qui j’ai également confié le mix et mastering. A l’époque des enregistrements (fin 2009), mon niveau de guitare était franchement bas. Ne voulant pas me limiter et avoir un résultat trop amateur, j’ai demandé à un ami (Lustmord, qui a notamment officié dans Impure Pain) d’enregistrer les guitares lead. Le travail a dû être assez frustrant pour lui (même si il ne s’est pas plaint) car je ne lui ai laissé aucune liberté, je voulais à la note près ce qui avait été écrit. Même s’il ne me restait que la guitare rythmique à enregistrer, ce fut une torture pour moi ahah ! J’ai beaucoup bossé l’instrument depuis, entre autre pour être plus à l’aise sur les prochaines prises. A l’inverse, c’était ma 1ere expérience de studio en chant, et j’ai adoré ces moments. Les gars de DIH m’ont mis à l’aise, avec des spots très sombres etc... (juste assez de lumière pour pouvoir lire les paroles). J’ai pu m’immerger à fond dans les morceaux, dans l’ambiance, et me lâcher complètement. J’ai hâte d’y retourner, et j’espère me lâcher encore plus ! 4) Tu as confié à quelqu’un d\'autre la tâche d\'écrire les paroles des chansons. Pour quelles raisons ? As-tu décidé de l\'atmosphère globale dans laquelle tu voulais qu\'elles se situent ? Quelles sont les thématiques principales ? Quand j’ai démarré, même si c’était difficile car je débutais, la composition se faisait naturellement. Une fois les 1ers titres écrits il a fallu penser aux paroles. J’ai très vite su que ce serait un frein trop important pour le groupe, j’ai donc proposé à Asphodel de rejoindre le line-up. Mais de mon point de vue cela ne casse en rien la volonté de projet entièrement personnel qui a motivé la création de Nir’um’Tuk, car il s’agit en fait de ma femme ! J’ai bien sûr décidé de l’atmosphère globale des paroles, c’est important qu’elles correspondent à la musique. Mais jusque là nous n’avons jamais eu de mal à nous entendre, tout se fait très naturellement. En général une fois un morceau fini je lui donne un thème et une version maquette pour qu’elle puisse l’écouter, elle écrit, et derrière je fais des essais pour les arrangements rythmiques. Tout tourne autour du Chaos dans un sens très large. En thème de fond revient le chaos primitif, mythologique. Sur certains titres la référence au chaos peut être plus subtile, comme sur Darker than Night où est évoqué un chaos vécu intérieurement. 5)Musicalement, c\'est un black metal assez traditionnel voir même daté (pas au sens péjoratif du terme) que Nir\'um\'Tuk nous propose. Quelles sont tes inspirations principales ? Pas mal de groupes des années 90 bien sûr, comme ABSU, GORGOROTH, EMPEROR, SATYRICON, DISSECTION, IMMORTAL… Des plus récents aussi, comme WATAIN, DARK FORTRESS, ORLOG… Pas mal de groupes qui flirtent avec le black/thrash ou le black mélodique en fait, ou les deux ! 6)De quel œil vois-tu les multiples courants et le panel sonore qu\'a engendré le black metal depuis ses origines ? Penses-tu qu\'il n\'a pas évolué dans le bon sens en expérimentant ? Pas forcément. Je préfère le black traditionnel, et je pense que je le préférerai toujours. Mais je ne m’interdis pas d’aimer des choses qui sortent du cadre old school. Par exemple j’aime énormément « Grotesque » de Pensée Nocturne, qui est franchement expérimental. De même j’aime beaucoup certains albums de black sympho. Ensuite je peux aimer mais ne pas considérer ce que j’écoute comme du black. Je pense notamment à l’album Volcano de Satyricon : je suis fan de cet album, mais certains titres sortent complètement du « cadre » du black, je ne les considère plus comme tel, ce qui ne m’empêche pas de les adorer ! Mais je dois reconnaître que les albums de ce type qui me plaisent ne sont pas légions. En fait ce qui me dérange le plus dans les « nouveaux courants » c’est le son souvent trop propre, trop moderne, insipide. Ca me parait stupide, lorsque l’on joue du metal, et en particulier extrême, d’avoir un son aussi lisse et convenu que de la pop. C’est complètement hors propos… 7)Quel est ta vision des thématiques couramment abordés dans le black metal,le satanisme et du paganisme ? T\'en revendiques-tu ? S’il doit y avoir une « musique de Satan », ça doit être le black, c’est évident ! Le fait que les deux soient liés me parait naturel. Pour autant, non je ne m’en revendique pas. Le seul aspect du satanisme sur lequel je me sens intimement lié est le rejet sans concession de tout ordre religieux, en particulier monothéiste (et la pensée unique qui va avec). L’écoute du black metal, depuis la 1ere fois, m’a toujours évoqué le chaos, ce choix de thème était une évidence pour moi. 8) Un des vrais avantages selon moi qu\'a Nir\'Um\'Tuk, c\'est ton background de batteur ce qui permet d\'avoir une vraie batterie bien audible et variée, qui tranche clairement avec les boites à rythme calibrées à l\'arrache qu\'on rencontre dans pas mal de one-man-band amateurs. Es-tu conscient que ça bénéficie énormément à tes morceaux ? Oui je l’avoue. En dehors du fait que cela tranche avec beaucoup de one-man-band, j’aime aussi à penser que ça donne un certain souffle, une certaine dynamique à mes morceaux, d’être d’abord imaginé rythmiquement, plutôt « qu’harmoniquement ». 9) Quelle est ta vision de la scène black metal en France à notre époque ? Plus forte que jamais ou en déclin ? En déclin non, c’est clair. Il y a beaucoup trop de bons groupes pour penser cela. « Plus forte que jamais », je ne sais pas. A-t-elle déjà été forte ? Et qu’est ce qu’on entend par forte ? Le nombre de disques vendus ? Son « exportation » ? Sa qualité (ce qui est franchement subjectif) ? 10) As-tu l\'intention de défendre cet album sur scène ? Si oui, comment comptes-tu t\'y prendre ? Oui. Nous sommes en train d’y réfléchir avec Lustmord et un autre ami guitariste. De mon côté j’assurerai le poste de bassiste/chanteur. Reste le problème du batteur, qui n’est pas une tache facile car je n’ai pas d’ami batteur sous la main, et ce n’est pas évident de demander à un inconnu d’apprendre un répertoire pour jouer une poignée de concerts, tout en ayant très peu de liberté sur les lignes rythmiques. Ce problème peut se résoudre via une batterie samplée (qui serait de la même « qualité » que sur l’EP), mais c’est quitte ou double pour la réaction du public. Pour ce qui est de tous les arrangements, samples, claviers etc… nous avons décidé de nous en passer. Nous adapterons les morceaux en conséquence, ce sera beaucoup plus adapté à la scène, plus « rock’n’roll » 11) Quels sont vos projets à venir (album, autres...) ? Nous venons de terminer l’écriture du prochain EP, qui contiendra 4 titres + une reprise en bonus. Il sera dans la même lignée mais plus « direct », plus haineux, et plus dissonant. J’espère pouvoir commencer les enregistrements très vite (dans l’idéal à la rentrée), et je ferai tout pour que sa sortie ne prenne pas autant de temps que « Revering this New Chaos » (2ans…). Dans l’idéal bien sûr j’aimerai signer un deal avec un petit label pour ce nouvel EP. Si pas pour le pressage, au moins pour sa distribution et/ou promotion, qui est une tache vraiment difficile à assurer seul. Evidemment je commence également à songer à un album « full length », que je rêverai de voir pressé sur Vinyle. 12) Merci d\'avoir répondu à cette interview. Je te laisse y poser les derniers mots. Merci à toi d’avoir donné la parole à Nir’um’Tuk. J’espère que l’on pourra bientôt nous découvrir sur scène, et que l’on t’y verra ! |
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