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HUATA
CHRONIQUE HUATA - review
Contact groupe http://www.myspace.com/huatastonerband
Audio / Video
Mise en ligne le : 11 août 2012  | Intervieweur : Mary.Scary | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
P666 : Bien le bonjour HUATA et bienvenue au sein du Pavillon 666 ! Et si on commençait par une petite présentation du groupe ainsi qu’un petit briefing quant à son histoire ?

Hails! Huata à été créé en 2006 à lannion en Bretagne sous l'impulsion de notre grand guru Ronan. Après une longue période de gestation et plusieurs changements de Line-up, ce n'est qu'en 2010 que le groupe acquiert une certaine stabilité et trouve sa voie, à savoir un doom/stoner à tendance occulte avec un fort penchant pour l'esthétisme musicale des années 60/70 et notre goût prononcé pour le matériel de cet époque.
Huata traduit notre volonté d'aborder des thèmes relevant de la cosmogonie luciférienne, des sociétés secrètes , des cultes dits païens que nos sociétés actuelles ont largement contribué à faire tomber dans l'oubli.
Notre première offrande date de 2009: un EP, "Open the gates of Shambhala", que le Guru de Throatruiner records à diffusé, suivi d"Atavist of mann" en 2012. Nous avons ainsi partagé des cérémonies auprès d'excellents groupes comme Ramesses, Electric Wizard, Monarch!... Nous avons également participé au Roadburn cette année.
P666 : Pouvez-vous cette fois nous présenter «Atavist of Mann» ? Sur quoi porte-t-il ? Quels thèmes aborde-t-il ?

"Atavist of Mann" a été sorti via un consortium de labels nommé De arte Magica, composé de Throatruiner records, Boue records, Mordgrimm, Psychedoomelics et Odio Sonoro.

Cet album approche de près ou de loin tout ce qui constitue en chacun de nous un atavisme, c'est à dire la résurgence profonde de croyances quasiment intuitives, étrangement même, et qui nous poussent à ce que l'on nomme aujourd'hui impunément l'"obscurantisme". Mais c'est derrière cette mise en scène que nous proférons une tradition qui a parcouru les âges jusqu'alors, au travers d'écrits gardés secrets, transmis au travers des générations par la gnose, en marge de la domination chrétienne.

P666 : Vous êtes certainement l’un des rares groupes à encore sortir des k7 ! Vouliez-vous faire original en faisant ancien ou la raison est-elle purement « sonore »?

Nous ne sommes pourtant pas seuls, beaucoup de groupes de thrash et black metal sortent leurs enregistrement sur ce support. Ce dernier permet d'avoir dans le son un "grain" qui colle parfaitement à notre esthétique, et la version tape est finalement le support le plus intéressant pour obtenir le son que nous recherchions dans Huata. L'objet en lui même est peu coûteux ce qui nous a permis de travailler un packaging fait main avec notre disciple de longue date Zugzwang Productions. En résumé, le choix de la tape s'est fait car l'objet est esthétiquement original, peu coûteux, et le son est intéressant.

P666 : L’occulte au sein de HUATA est-il juste un thème, un univers ou êtes-vous réellement des enfants du monde obscur en dehors de la scène ?

Nous sommes portés sur l'occultisme, l'ésotérisme, la tradition et son origine, et enfin la recherche des mythes et leur signification profonde autant sur terre que dans des civilisations d’outre-espace. C'est un réel intérêt. Huata nous permet ainsi de mettre en scène une esthétique en rapport avec ce thème et cet intérêt, afin de faire du culte un univers à part entière qui possède sa propre identité.

P666 : D’ailleurs, que signifie « HUATA » ?

Huata est une vieille expression bretonne signifiant la "chasse aux sorcières". Il fait aussi référence au terme "conspuer".

P666 : Le cliché veut qu’on trouve les adorateurs du Diable majoritairement en black metal… Pouvez-vous expliquer aux novices le lien qu’il peut y avoir entre l’occultisme et le stoner ?

Il n'y en a pas du tout. Le stoner ne parle généralement que de Cadillacs et autre motos sillonnant le désert dans une course de la mort, ainsi que de brouiller ses sens grâce à des subtiles substances, et il est évident que mis à part Charles Manson, rien n'a jamais véritablement fait de lien entre cet univers et le diable. Mais notre musique ne se prête pas à ce thème lyrique. Dans le Doom en revanche, le côté plus lent et
lancinant peut apporter une certaine noiceur que beaucoup associent alors à des accents “satanistes”.

P666 : Comment se passe la composition des morceaux en général, dans quelles conditions ?

Initialement on travaillait de la sorte : Benjamin (basse) et Ronan (chant) travaillent en amont sur une composition, puis nous travaillons en répétition avec les autres membres pour mettre en place le morceau . Mais désormais nous travaillons de manière plus instinctive et nous laissons une part plus importante à l'improvisation et à notre synergie de groupe en enregistrant systématiquement nos répétitions , nous permettant ainsi a chacun de s'exprimer librement et de conserver ainsi certaines idées qui ne nous seraient pas venues en tête initialement.

P666 : En quoi « Atavist of Mann » est différent de « Open the Gates of Shambhala » ? Est-il plus réfléchi, plus mature peut-être ou simplement sa continuité ? Qu’avez-vous appris avec « Open the Gates of Shambhala » qui aurait pu vous servir pour « Atavist of Mann » ?

"Open the gates of Shambhala" a été enregistré en deux jours, qui devait être à la base un support demo. Rien à voir avec le dernier album, qui a été enregistré dans des conditions professionnelles grâce à KKP aka Krystian keyboard productions. Musicalement, la première offrande était plus raw et plus sludge, brute, et nous avons souhaité étoffer musicalement notre propos sur “Atavist Of Mann” sans pour autant perdre cette énérgie qui bouillonnait du premier rituel.

P666 : Comment se déroulent les concerts ? Les gens sont-ils réceptifs malgré le fait que vous jouiez généralement au-delà de 150db? N’est-ce pas trop handicapant pour trouver des dates ?

Le fait que nous jouons à fort volume peut effectivement poser des problèmes pour le voisinage impie, c'est pourquoi nous mettons en garde les organisateurs de concerts. Mais malgré cela, il arrive que le message ne passe pas correctement et nous nous retrouvons dans une situation quelque peu délicate. La fausse solution serait de baisser notre volume, cela compromettrait l’impact sonore de notre musique sur l’auditoire, notre propre plaisir et le travail sur le son que nous avons effectué en amont. Nous ne souhaitons pas céder à cette frustrante alternative, puisque nous faisons de la musique pour notre plaisir, à la base.

P666 : A ce propos, quelle ambiance préférez-vous, celle du studio ou la communion avec le public ?

Nous nous sommes rassemblés pour communier en public donc évidemment nous aimons cela, c'est cette magie là que nous recherchons initialement. Cela dit, le travail en studio est aussi intéressant, car disposant de notre propre studio, chacune de nos répétitions est une maquette. On enregistre systématiquement tout ce que l'on fait, on porte un intérêt particulier à retranscrire notre univers aussi bien sur support qu'en live et cela de manière à ce que la frontière entre les deux soit la plus réduite... Tout n'est pas encore parfait mais c'est un challenge des plus excitant.

P666 : Qu’est-ce ou qui est-ce qui inspire votre musique ? Quelles sont vos influences à tous ?

Musicallement, nos références actuelles sont entre autres Cathedral, Electric Wizard, Ocean chief, Bongzilla et Church of misery. Mais c'est aussi la musique plus vintage de Black Widow, de Coven, Goblin, Magma et bien sûr Black Sabbath qui nous inspire le ton à donner et l'atmosphère. Les films d’Alejandro Jodorowsky par exemple sont également un moteur pour nous en terme de créativité et d’atmosphère.

P666 : Quels sont vos projets à venir (concerts, clips, nouvelles compos…) ?

Nous allons fouler les terres de Torquemada pour neuf dates, du 21 au 30 Septembre, nous avons aussi été invité à l'Arrosian Black Mass festival en Suède en Novembre. D'autres cérémonies seront à confirmer bientôt. Nous avons peut être une idée pour enregistrer un clip, mais c'est encore au stade embryonnaire. Nous sommes également en train d’invoquer deux pièces en vue de les éditer en split avec les géants bataves de Bitcho.

P666 : Venons-en à des sujets plus généraux… Quel est votre avis sur la scène stoner/sludge française ?

Elle grandit, tant bien que mal, et c'est tant mieux. Certains groupes mériteraient d'être mieux connus, commes Barabbas, Wheelfall, Stangala, Hangman's Chair, Eibon, The Bottle Doom lazy band, Mhönos, et dans l'ensemble, on manque de moyens pour créer des événements intéressants comme des festivals, de réels réseaux d'entraide pour trouver des concerts, et surtout des organisateurs de concerts ! C'est déjà une chance de compter parmi eux Blood Rites Association, ainsi que Stoned Gathering. Mais ce qui fait encore cruellement défaut, c'est le public, sur lequel il est difficile de compter, et comme tout vient de là... Certaines initiatives comme la Stoner west coast sont aussi à remarquer, on aimerait qu'elles soient fédératrices, mais bien souvent le public refuse de rentrer dans ce "corporatisme" et de compromettre sa liberté de n'appartenir à aucune chapelle.

P666 : Je vous donne maintenant l’opportunité de nous faire part d’un coup de c?ur et/ou d’un coup de gueule concernant le monde de la musique… Exprimez-vous !

Que l'opprobre soit sur ceux qui condamnent l'accès libre à la musique par le réseau, la musique n'appartient qu'aux coeurs généreux. Offrez sur l’autel de l’étoile du matin les faux semblants qui infestent la culture, ces mauvaises raisons d'aimer la musique.

P666 : Si vous n’aviez pas formé HUATA, que feriez-vous à l’heure actuelle selon vous ? C\'est l\'occasion d\'être fantasque !

On ferait du catch mexicain, on monterait une fabrique de Chouchenn. Nous aurions aussi tenté de reconstituer génétiquement des dinosaures pour les domestiquer en les nourrissant de hippies. On essayerait aussi de relancer la conquête spatiale en appelant à la technologie du Vril de nos ancêtres. Et avec tout ça on organiserait un festival qui accueillerait en spectacle Dieudonné.

P666 : Nous arrivons à la fin de l’interview… Merci d’avoir pris le temps d’y répondre ! Nous vous souhaitons bonne continuation pour la suite ! Un dernier mot pour nos lecteurs ?
Les dieux du mystère t'en seront reconnaissants.

   

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