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SKINSITIVE
CHRONIQUE SKINSITIVE - review
Contact groupe http://www.facebook.com/pages/Skinsitive/19557175829
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Mise en ligne le : 29 juillet 2012  | Intervieweur : Bakounine | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1) Bonjour, Virginia et merci de répondre à cet interview. Pour commencer, peux tu te présenter brièvement toi et le projet Skinsitive ? Est-ce ton seul projet musical ?


- Virginia, 26 ans, sexe féminin ( ? « à définir »), auteur-compositeur-interprète nombriliste. Pour Skinsitive, c'est un projet qui m'est venu il y a sept ans. J'écrivais pas mal dans mes « carnets adolescents », ils étaient plus un condensé de textes que de véritables journaux intimes. Et l'un d'eux s'intitulait « Skinsitive », tout est parti de là. L'écriture ne me suffisait plus, alors je me suis dit, pourquoi pas y ajouter du son, à ces mots/maux. Skinsitive n'est pas mon seul projet musical, j'en ai actuellement un second, post-rock/spoken word en français, non défini mais qui devrait voir le jour d'ici un an, pas plus. Ce sera une collaboration avec une personnes aux textes et à la voix.


2) Skinsitive sort son premier album \"Her(tz)oïn\". Alors cette sortie, un aboutissement ou le commencement de quelque chose ?


Les deux. Le processus a été très long, puisque « Her(tz)oÏn » a été mon album « apprentissage » comme je le dis souvent. J'ai eu ma formation musicale (en MAO) au même moment à l'école ATLA. Cette formation était indispensable pour que je puisse être totalement autonome vis à vis de ma musique. J'ai grandi avec ce disque et ce disque a grandi avec moi. Tout cela aura pris six ans en tout, de la première maquette toute pourrie enregistrée chez moi au studio Zoé H., où j'ai tout réengistré, sauf pas mal de samples que j'ai conservé. Je tenais à garder l'authenticité des premières démos, tout en faisant quelque chose de propre. L'objet finalisé, c'est maintenant que tout commence réellement...(au niveau de la promotion). Sur le plan artistique, ce premier disque est derrière moi maintenant, je suis déjà concentrée sur le second à venir.


3)Peux-tu nous en dire plus sur la manière dont tu composes. Est-ce que les idées te sont venues au fur et à mesure ou avais-tu déjà en tête ce à quoi tu voulais que l\'album ressemble, comment devait sonner chaque morceau au début du processus ?


Pour cet album en particulier, j'avais quasiment tout en tête. Pas les notes, mais l'énergie. Je savais quelles émotions j'avais envie de transmettre dans tel ou tel morceau. Je gribouillais même des schémas sur l'évolution de l' « humeur » du disque, je dessinais des montagnes russes. Tout ça avant même de composer une seule note. Je notais même des mots, des couleurs. Par exemple pour « Carol-Ïne » : « désert blanc »... Je ne crois pas que je serai capable de refaire un truc pareil, désormais. J'ai suivi un scénario. Maintenant, je suis plus spontanée dans mon processus de composition.


4) Peux-tu nous en dire un peu plus sur le processus d\'enregistrement ? Est-ce que ça restera de bons moments pour toi ?

Si on s'en tient à l'enregistrement de l'album avec Zoé, ça a été six bons mois de boulot à abattre. Bien que j'étais venue au studio avec pas mal de pistes MIDI (synthé, piano, batterie) et des samples utilisés déjà dans les premières démos, il y a eu un travail d'arrangements assez conséquent et les prises guitares et voix ont pris pas mal de temps. L'album dure plus d'une heure et on l'a bien senti passé. Bien évidemment, j'ai pris un putain de plaisir à le faire, surtout l'enregistrement des voix car c'était la dernière ligne droite. Il y avait certains morceaux que je n'avais pas chanté depuis plus de trois ans (car jamais joué en concerts) dont j'ai adoré reprendre, comme « Anxiorexia ».


5)L\'album semble assez conceptuel et derrière les histoires assez abstraites de poissons rouges et bleus, on sent qu\'il y a quelque chose de plus personnel derrière. Alors, que faut-il y voir ? Une métaphore de ta propre existence, du monde qui nous entoure, une conception de la vie ou des choses plus terre à terre?

C'est une très bonne question et tout ce que tu proposes rentre dans le concept. Ma vie, celle des autres. Certains sont le poisson rouge (l'agresseur qui gobe l'autre) et d'autres le bleu (je ne l'appellerai pas la victime, mais le survivant puisqu'il finit par gagner sur le poisson rouge). Je n'ai pas besoin d'expliquer ce que cela signifie à un niveau personnel ou universel, c'est assez clair. C'est aux gens de voir ce qu'ils veulent y voir. Sans vouloir être pompeuse, je citerai simplement Nietzsche « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort ».

6)Apparemment, l\'album devrait faire partie d\'une trilogie. Y-a-t-il un concept commun à ces trois albums que tu connais déjà de bout en bout ? Est-ce que ça raconte une véritable histoire mis bout à bout ?

Oui, on retrouvera l'histoire du poisson bleu dans les prochains disques. Le premier disque se passe dans un aquarium, le second dans la mer et s'intitulera « Some Bodies ». On s'ouvrira donc un peu plus aux autres, comme indiqué. Il parlera des relations humaines en général. Il faut comprendre que tout n'est pas qu'un délire autour de poissons. Ils ne sont là, comme tu l'avais deviné dans ta question précédente, que pour « illustrer » une idée du monde réel qui nous entoure. Pour le troisième, je ne connais pas encore le thème exact mais je sais comment ma trilogie se terminera. J'ajouterai rapidement que j'ai écrit un livre éponyme pour le premier album. Il fait 200 pages format A4 et il est au stade de correction depuis un an. J'aimerai l'éditer un jour mais ça prendra du temps, je n'ai pas la même confiance en écriture qu'en musique. Je ne ferai pas le même délire sur les prochains albums. Faut bien savoir s'arrêter à un moment !

7) Musicalement, on est vraiment à mi chemin entre le rock et le metal. Tu te considère plus proche de laquelle de ces scènes ? Quelles sont tes influences principales musicalement parlant ?

Je me considère plus proche du rock, j'ai beaucoup plus d'influences dans cette scène là qu'en metal. Le seul groupe bourrin que j'écoute régulièrement c'est OTEP. Sinon, mes influences principales sont NIN (j'ai du écouté l'album « the Downward Spiral » plus de mille fois en entier) Marilyn Manson (d' »Antechrist Superstar » à « Holywood »), Tool, A perfect Circle, Pj Harvey, Lydia Lunch, the Dresden Dolls, David Bowie et les compositeurs de films comme Joe Hisaishi et Angelo Badalamenti qui m'ont pas mal influencées dans certaines mélodies au piano.


8) Sur l\'album, tu es la seule musicienne. Tu as enregistré ce qui est rare dans un studio tenue par une femme, derrière les photos une femme également. Est-ce que c\'était important pour toi ou seulement un hasard ? Es-tu quelqu’un de féministe ?


Alors Zoé n'est pas une femme, vous pouvez vérifier auprès de lui !Je ne suis pas la seule musicienne sur l'album, j'ai un ami guitariste qui a fait quelques prises. Dans toutes mes formations de scène précédentes, je n'étais entourée que d'hommes (sauf la chanteuse lyrique). Lynn, la photographe, je connais son travail depuis quelques années et c'était la personne idéale pour bien comprendre le délire carnets adolescents qu'on trouve dans le livret du Digipack. Sa sensibilité artistique me parlait et cela n'avait pas d'importance qu'elle soit une femme, bien qu'il est vrai qu'il est plus facile de travailler avec une photographe qu'UN photographe... C'est une forme de mise à nue. Pas besoin de se foutre à poil devant un objectif pour l'être. Bref, c'est une intimité que je préfère partager avec unE photographe, c'est vrai. Si je suis une féministe? Par définition, non, mais je partage et défends des opinions féministes, oui.

9) Tu fais apparemment des concerts. Peut-on savoir comment tu joues en concert ? As-tu des musiciens de session, un line-up live ou alors utilises-tu uniquement des samples ?

J'ai eu plusieurs formations. En gros, il n'y a pas de line-up fixe. J'ai actuellement un bassiste et un batteur pour jouer en ce moment, ils étaient là pour notre release à la Manufacture. J'utilise des samples mais rarement pour remplacer un instrument...


10) Quel est ton avis sur la scène rock-metal actuelle en France ?

La quoi ? Jamais entendu parler... Non, plus sérieusement, si les radios daignaient nous proposer autre chose que de la variet et des reprises de variet,on en saurait plus, sur la scène rock-metal actuelle en France. Alors oui, on a des outils sur internet pour se faire « connaître », c'est ce qu'on nous dit, mais c'est des conneries, il suffit de voir les restrictions pour les pages artistes sur certains réseaux sociaux, inutile de donner un nom, tout le monde le sait. On nous fait croire qu'on a plus d'opportunités aujourd'hui, mais c'est faux. On est noyé dans une masse, grâce à des outils comme ProTools ou Cubase, n'importe qui peut faire un disque aujourd'hui. J'en suis la preuve ! Donc en France, comme partout ailleurs,la scène rock-metal,j'aimerai bien en entendre plus parler et que ça sorte de l'underground... Il y a des groupes qui méritent vraiment d'être plus reconnus. Je pense à Solstafir, un groupe de post-rock metal dont je suis fan. Y a t-il un groupe en France qui fait un son pareil ?!! Si oui, donnez moi un nom et j'achète leur disque.

11) Quels sont tes projets à venir (nouvel album, concerts, vidéos, etc) ?
Mon projet post rock cité plus haut, mon second album dont j'ai parlé... Faire un clip à la rentrée probablement avec Lynn Sk (ce sera son premier clip). Maintenant que je viens de sortir l'album, il faut maintenant en faire la promotion... J'ai l'intention de démarcher des salles, mais aussi des labels et des distributeurs, tourneurs... Beaucoup de projets, en perspective.

12) C\'est la fin de cette interview. Merci d\'y avoir répondu, je te laisse y poser les derniers mots.


Je crois en avoir assez dit, merci à toi.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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