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EVOHE
CHRONIQUE EVOHE - review
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Mise en ligne le : 07 septembre 2012  | Intervieweur : Bakounine | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1) Salut Evohe et merci de répondre à cette interview. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter : votre line-up actuel et votre histoire musicale ?

Dalgrïn : Hailz Bakouine, le line-up actuel est composé de Abssyd, Furthass et moi-même. Hljóðr nous a quitté il y a peu de temps pour des raisons personnelles, nous sommes donc actuellement à la recherche d’un nouveau batteur qui serais susceptible de partager notre univers. D’ailleurs, n’hésitez pas à nous contacter si notre musique vous intéresse que ce soit sur ce point ou pour tout simplement partager un dialogue avec nous. Pour ce qui est de l’historique du groupe complet, j’invite les lecteurs à se rendre sur notre myspace plutôt que de raconter une nouvelle fois toute l’histoire du groupe qui pourrait rendre la lecture de cette interview bien pesante.

2) Votre second album "Annwvyn" vient de sortir. Pour commencer, pouvez-vous nous décrire le processus de composition de ce dernier ? Cela a-t-il duré les six ans qui le sépare de son prédécesseur ou sur une période plus ramassée ?

Dalgrïn : La composition de l’album n’a pas duré les 6 ans bien évidemment, durant les 2 années suivant la sortie de « Tellus Mater » le groupe est entré en sommeil, et certains membres ont même quitté le groupe pour des raisons indépendantes d’Evohe. Seul Furthass et moi-même avons gardé Evohe en activité dans l’ombre en continuant de composer pour un album futur. Au fur et à mesure de l’avancement de celui-ci, nous savions que nous mettions les pieds dans quelque chose de différent de « Tellus Mater » au niveau de la complexité des morceaux et de la thématique. Ainsi des morceaux plus longs se sont imposés, racontant chacun une histoire bien définie, imposant une musicalité incorporant beaucoup de couches de guitares ; un peu à la manière d’un « Anthems to the Welkin at Dusk » d’Emperor. Ce chemin nous a plu et nous voulions relever le défi de sortir un album qui dure dans le temps, qui nécessite bien plus qu’une seule écoute pour comprendre tout ce qui se passe et posséder une certaine richesse musicale. Le retour d’Abssyd s’est fait naturellement lors de la phase d’enregistrement et celui-ci nous a apporté tout ce qu’il manquait pour finaliser ce disque. Evohe a toujours été une entité entourant ces 3 personnes que nous sommes.

3) Pouvez-vous nous parler un peu de son enregistrement ? Est-ce que vous avez apprécié ces moments ?

Dalgrïn : C’était une très bonne expérience ! Nous l’avons enregistré nous même au sein de notre petit studio, le processus a duré environ 2 ans en incluant le mixage au studio La Forge réalisé par Lergès Cédric et le mastering au West West Side studio réalisé par Jamal Ruhe. Le fait d’enregistrer soit même impose d’avoir une certaine rigueur que nous n’avons pas forcément eu tout au long des prises, tu prends plus de temps pour faire des choses mais du coup tu deviens plus critique et essaies pas mal de choses. Nous referons la même chose pour le prochain album mais nous ne passerons pas 2 ans à le produire.

4) Vous pratiquez un black metal aux accents épiques et pagan pas forcément si éloigné de la scène viking metal parfois. Quelles sont vos inspirations principales ? Vous sentez-vous proche d'une certaine scène française évoluant dans ce domaine (Belenos, Nydvind, Himimbjorg...) ?

Dalgrïn : Il n’y a aucune volonté de notre part à nous inscrire dans un registre particulier, l’aspect pagan est simplement dû à l’environnement dans lequel nous vivons. Cela reflète exactement notre façon de penser, si nous habitions en ville cela serait tout simplement différent. Nous ne nous inspirons d’aucun groupe et ne nous donnons aucune limite. Les groupes que tu me cites sont intéressants car ils sont certainement comme nous des fervents défenseurs d’un genre musical qui marche à contre courant des modes et c’est aussi ce qui nous anime.

5) Votre album porte le nom d'un royaume mystérieux de la mythologie gallo-romaine. Vous considérez-vous comme un groupe païen ? Quelle importance accordez-vous à cette imagerie et aux anciennes traditions et légendes au sein de votre art ?

Abbsyd: je ne sais pas si nous sommes un groupe païen, nous ne pouvons pas tous avoir la même vision des choses dans un groupe. Nous sommes des êtres avec nos pensées, mais effectivement, nous tendons, en tout cas pour ma part, vers une forme de paganisme ancré profondément. Ce n'est pas non plus une « imagerie » comme tu le dis, même si bien sûr les thèmes sont repris, mais plus une façon d'appréhender la vie et les choses d'une manière générale. C'est au final personnel. C'est aussi un subtil mélange de foi, de mysticisme et d'humilité face à l'existence et tout cela transpire dans nos albums et dans notre représentation telle que nous voulons qu'elle soit perçue. Les anciennes traditions et légendes, paradoxalement, ne m'intéressent pas vraiment. Il s'agit plus de la manière dont la vie peut être abordée à un instant de l'humanité et comment l'homme a, à travers des histoires issues de son imagination, tendu à rendre sa condition misérable plus acceptable.

6) Quelle vision avez-vous de l'imagerie qui entoure fréquemment le black metal (je pense au satanisme, à l'occultisme) ? Sont-ce des thématiques qui vous intéressent ?

Abbsyd : Oui, pour un peu que ce ne soit pas juste du folklore, ce qui doit bien représenter une grande majorité des groupes... Je ne suis pas personnellement « branché » par tout cela. Je m'intéresse plus de savoir pourquoi et comment l'image du diable a pu être utilisée dans notre culture judéo chrétienne afin de contrôler les populations en les effrayant. Ce que font finalement les parties politiques d'aujourd'hui pour justifier les guerres par exemple... Mais je sais qu'il y a aussi des choses plus profondes, en rapport à l'âme, à la vie, et au ressenti de l'esprit qu'il convient de prendre avec beaucoup de respect. De toutes les façons, la finalité n'est qu'une, et à son terme il n'y a pas de place pour une quelconque dualité.


7) Pensez-vous que le black metal puisse s'écouter comme une autre musique ? Quelles sont selon vous, les conditions idéales pour découvrir votre musique ?

Dalgrïn : Je pense que le black metal peut s’écouter comme tout autre musique, bien évidemment ce genre musical n’est pas simple d’accès, l’oreille doit être déjà formée à d’autres genres plus accessibles avant d’aborder ce thème. Pour découvrir notre musique, ainsi que celle de n’importe quel groupe, l’idéal est pour moi une écoute attentive au casque ou alors dans son salon, sans bruit gênant autour de moi. Je n’écoute que très rarement de musique sur support numérique, c’est à l’encontre de tout ce qu’un artiste veut pour l’une de ses productions ; l’écoute et le son sont dégradés sur ces supports. Rien ne remplace un bon vieux vinyl surtout !

8) Le design de l'album est plutôt réussi, je trouve avec notamment les effets sur les photos des membres. Apparemment, ceci aussi a été fait maison. Quelles étaient les idées directrices de cette création ? Etes-vous content du rendu final ?

Dalgrïn : L’artwok complet a été réalisé par notre batteur Hljóðr, qui est infographiste de formation. Lors de la composition de l’album celui-ci s’est inspiré des textes et de l’esprit émanant des différents morceaux. Nous ne lui avons donné aucune ligne de conduite car dès qu’il nous a proposé ses premières idées, toutes correspondaient à ce que le groupe voulait. Le résultat final est bien supérieur à ce que nous voulions au départ cependant le rendu du pressage cd est décevant car tout est ressortis bien trop sombre, ce qui a masqué la plupart des détails que nous voulions faire ressortir. Si un pressage vinyl vois le jour tout cela sera corrigé et sortira dans le contraste que nous désirions au départ.

9) Quelle est votre vision globale de la scène metal à l'heure actuelle (en France notamment) ?

Dalgrïn : On pourrait certainement en parler des heures si on aborde les différents styles de métal, la qualité des groupes, les associations, les professionnels, les ventes de disques, etc… Pour faire rapide, je pense que le métal se porte très bien en France, avec de très bons représentants musicaux mais pour ce qui est de la gestion musicale, mon avis est inverse dû aux labels qui se cassent la gueule, aux organisateurs de concerts qui se prennent pour des seigneurs, etc… Les temps sont plutôt dur en ce moment pour un groupe de métal et même des autres genres musicaux.
Les gens n’achètent plus de disques non plus, ils n’en ont rien à foutre de faire vivre ou plutôt survivre un artiste. On peut te reprocher de ne pas te mettre en avant ou de ne pas avoir la meilleure production mais sans le soutien des ventes de cd c’est impossible.
A l’heure d’aujourd’hui, il est difficile de ne penser qu’à sa musique et de se faire plaisir sans se heurter à des problèmes extérieurs de la vie d’un groupe. Peut être faudrait-il en parler plus précisément lors d’une autre occasion.

10) Quels sont vos projets à venir (album, concerts...) ?

Dalgrïn : Les bases du troisième album sont déjà posées, nous sommes à la recherche d’un nouveau batteur pour compléter la formation. J’espère que nous débuterons l’enregistrement du prochain album avant la fin de l’année et que nous retrouverons la scène début 2013.

11) Merci d'avoir répondu à cette interview. je vous laisse y poser les derniers mots.

Dalgrïn : Merci à vous de vous intéresser à nous, hails à tous les lecteurs de Pavillon 666 et à tous ceux qui feront l’effort d’écouter notre musique. Et bien sur continuez à acheter des disques et continuez à faire vivre votre scène!!!

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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