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CHRONIQUE PICTURED - review
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Mise en ligne le : 27 juin 2012  | Intervieweur : Barclau | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1. Faisons donc les présentations! Pictured est initialement un groupe d\'amis ou une réunion de musiciens autour d\'un projet? L\'un n\'excluant pas l\'autre bien sûr!

Niko: En fait Pictured est un groupe d'amis musiciens autour d'un projet (rires). Seb (guitare) et moi sommes frères, 4 ans nous séparent mais nous avons toujours joués de la musique ensemble, que ce soit dans les quelques groupes de cover des 80'/90' que nous avons monté étant ados, ou au sein du groupe Indrama (groupe de death mélodique de Lorient), avec notre père dans son groupe de cover des années 50'/Blues/country, ou encore avec le groupe de death stoner Talian. Tom (Batterie) est mon ami de toujours, nous avons fait évoluer Pictured ensemble et nous sommes les deux "survivors" du line up originel. Quant a Sylvain (Basse), c'est mon ami d'enfance. De ce fait il y a une grande complicité dans le groupe nous nous connaissons vraiment bien. Le facteur humain étant la base du bon fonctionnement d'un groupe, je pense que nous partons avec les bonnes armes en mains.

2. Pouvez-vous nous expliquer le nom du groupe?

Tom : Nous étions d’abord partis sur le nom « Picture », avec le souhait de trouver un mot qui évoque l’imagination et la perspective. « To picture » signifie en fait « imaginer », «se représenter quelque chose». Récemment, avant notre passage en studio, nous avons décidé de passer le verbe au participe passé, pour souligner cet aspect et aussi pour éviter la simplicité et les mauvaises traductions. Et pour l’anecdote, le groupe Hollandais Picture nous a contactés peu de temps après que nous ayons envoyé les cds au pressage pour nous dire que leur nom était sous copyright. On a eu chaud !

3. L\'artwork est particulièrement beau. A-t-il un sens défini ou souhaitiez-vous laisser une part d\'interprétation libre?

Niko: Je te remercie, j'ai réalisé les artworks dans l'esprit de faire quelque chose d'assez énigmatique sur le thème "les rives du temps". On peut voir ce concept de pas mal de manières différentes mais celle dont nous l'avons pensée, voudrait qu'on se retrouve (dans le cas des personnages sur les rochers) face à des peurs insurmontables, quelque chose qui vous engloutie qui vous est presque impossible d'affronter et sans aucun moyen de s'en échapper. Pour autant le Phare qui est sur la gauche représente un point de repère, peut être une lueur d'espoir même si il est loin et difficile d'accès. Il faudra certainement se mettre en danger si on veut pouvoir l'atteindre. Ce phare peut incarner la raison, un choix, ou pire encore, un élément qui n'aura aucun effet sur la situation dans laquelle on se trouve. C'est donc une métaphore sur les choix que nous devons faire tout au long de notre existence. Le doute, la confiance, l'analyse des options qui s'offrent à nous pour se sortir de la panade ou regarder sans rien faire, le mur qu'on va se prendre, arriver à toute allure. Ca soulève bien des questions et je pourrai développer beaucoup plus mais ça serait trop long.

4. Comment s\'est passé la composition de l\'album, sur quel laps de temps, et dans quelle ambiance?

Niko: La composition de l'album ne s'est pas faite en groupe, puisque le line up ne s'est complété que quelques mois avant notre entrée en studio. J'ai travaillé seul sur la composition en général et nous avons arrangé le tout en groupe. Nous avons eu peu de temps pour vraiment répéter et faire sonner les morceaux en groupe avant d'enregistrer, c'est d'ailleurs pour ça que certaines parties ont été complètement réarrangées en studio. Quelques soli et thèmes ont été improvisés directement à l'enregistrement aussi. Pour le chant, Tom et moi planchions encore sur les textes quelques minutes avant de poser les parties définitives. Le morceau "Black bile" à été très spontané sur la manière de poser le chant par exemple. Il y avait parfois pas mal de pression car nous avons dû enregistrer le tout en à peine un mois, mais on s'est vraiment marré.

5. Pour le son, vous saviez d\'avance le studio dans lequel vous vouliez enregistrer? Le résultat, impressionnant, correspond-il à vos attentes?

Niko: Oui en fait nous connaissions Benoit roux et le Drudenhaus depuis pas mal de temps de réputation, sans vraiment penser qu'un jour on aurait la possibilité de travailler avec lui ou du moins pas avant un bon moment. En 2008 Seb a participé à l'enregistrement de l'album "Scraps from the mire" le dernier en date de Talian. Du coup, il m'a mis en contact avec Benoit et nous avons commencé à travailler ensemble en 2010 pour L'ep "The Dwelling". Il était clair pour nous que nous allions enregistrer l'album avec lui. Nous sommes très content du résultat, le son met vraiment en avant la composition, le tout est clair et puissant sans être agressif, il y a de la chaleur par endroit même si l'ensemble sonne assez "froid". La batterie est organique, puisqu'il y a très peu de trigger et de recalage, ce qui laisse vivre et raisonner l'instrument et celui qui joue derrière (rire). Le son des guitares solo et thème est vraiment génial, je me suis éclaté à enregistrer ces parties, j'aime par contre un peu moins le son des grattes rythmique, le grain me convient un peu moins avec le recule mais ça ne me gêne en rien quand j'écoute l'album. Le son de basse est parfait selon moi, gros, présent et la voix complète bien les morceaux et donne de l'énergie à l'ensemble. Nous nous sommes tous beaucoup impliqués dans cet enregistrement et nous avons donné le maximum en peu de temps ; si nous en avions eu d'avantage, nous aurions peut-être été tenté de rajouter des arrangements, des guitares, etc. C'est un mal pour un bien car ça fait de the Strand of Time un album brut de décoffrage mais quand même assez alambiqué et complet.

6. Quelles sont vos sources d\'inspiration pour les textes, très intéressants d\'ailleurs? Avez-vous un thème de prédilection?

Tom : J’aime parler des angoisses, des doutes et des craintes du quotidien. Ce sont des thèmes terre-à-terre mais qui peuvent être facilement déclinés en fictions. Ils sont évidemment autobiographiques mais j’ai tenu à brouiller les pistes pour les rendre plus universels. Certains sont assez sérieux, d’autres beaucoup plus délirants, comme « Metal », qui est sans doute le texte de plus « cliché » que j’ai écrit jusqu’à maintenant ! De la même façon que nos morceaux trouvent leurs racines dans plusieurs styles, j’ai tenu à ce que les textes soient assez variés, à ce qu’ils expriment des humeurs différentes.

7. Si vos références en metal s\'entendent de suite, l\'univers des textes, et graphique, fait un peu penser à certains aspects du metal progressif. Hasard ou volonté?
Tom : Je vois ce que tu veux dire, mais nous sommes partis sur une base vierge, sans aucune intention particulière. Je ne connais d’ailleurs pas beaucoup de groupe de metal progressif. Ce que je sais par contre, c’est que les gens associent souvent progressif à « recherché ». Alors, c’est peut-être pour ça que tu as pensé à cette comparaison. Faut dire que les textes, dans le metal, c’est pas toujours de la grande littérature (rires). Cependant, je ne prétends pas non plus avoir écrit des chef-d’œuvres ! Ce qui est certain, c’est qu’on a eu pour l’artwork et les textes une démarche assez impressionniste qui dénote avec ce qu’on peut voir dans une musique de notre style.

8. En rapport avec la question précédente, vous semblez avoir une culture assez diverse du metal, et plusieurs angles d\'approches. Comment avez-vous sélectionné le vôtre, est-ce le fruit d\'un consensus?

Tom : Cette démarche est le fruit des longues discussions que moi et Niko avons eues depuis pas mal d’années maintenant, ce qui explique qu’il y ait une bonne cohésion entre l’artwork de Niko et mes paroles (je rappelle quand même que celles de « The Dwelling » et « The Howling Forest » sont de lui). Je suis d’ailleurs content que tu le soulignes !

9. Une question sous forme de \"droit de réponse\". Nous avons été plusieurs à parler d\'un manque, relatif, de personnalité propre, car votre musique (et ce avec brio) fait beaucoup référence au death mélodique scandinave des années 90. Est-ce le fruit d\'un développement naturel, ou d\'un parti pris mûrement réfléchi et d\'un travail en conséquence?
Niko: Il est clair que les groupes que l'on écoute nous influences quand on compose, pour ma part j'écoute beaucoup de style de Metal différents et le Death scandinave n'est pas celui que j'écoute le plus. Durant les six mois qui ont précédés l'enregistrement, je n'ai écouté presque que du Pictured(rire), puisque j'ai décliné les riffs, les thèmes, les soli dans tous les sens pour trouver LE truc. Ça m'a permis de beaucoup bosser ma technique et ma manière de tourner mes riffs etc. Je n'ai pas écouté grand-chose pendant tout ce temps, me servant de mes propres riffs pour alimenter ma créativité. Par exemple pour avoir lu qu'on sonnait comme Mors Principium Est à la limite de la copie, je peux t'assurer que je ne connaissais pas ce groupe avant d’en entendre parler dans les dernières chroniques de Strand of Time, comme quoi la perception d'une personnalité propre dépend aussi beaucoup de la direction culturelle de l'auditeur.

10. Beaucoup d\'encouragements pour ce premier album, que vous réservez-nous pour la suite? Du monde va attendre cette suite d\'ailleurs, ressentez-vous ça comme une pression, ou plutôt comme un moteur pour avancer?

Nous essayons de faire parler de nous sur le net, mais il reste encore à faire un bon paquet de concert pour vraiment faire connaître notre nom ! A un autre niveau, des groupes comme Gojira, qui voient leur nom tatoué sur un bon paquet de bouts de chair dans le monde du metal, doivent sentir cette pression beaucoup plus fortement. On en est qu’au début mais je constate après une vingtaine de chroniques que les gens nous encouragent et c’est plutôt agréable ; on peut alors peut-être plus parler d’énergie motrice que de pression. Dans tous les cas, on en veut et on a de plus en plus d’idées (plus de bpms et probablement plus de thrash également !) donc ne vous attendez pas à être déçus pour le prochain album !

   

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