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TESS
CHRONIQUE TESS - review
Contact groupe http://www.facebook.com/pages/Tess/44657590933
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Mise en ligne le : 23 avril 2012  | Intervieweur : Bakounine | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1) Salut Tess et merci de répondre à cette interview. Pour commencer, une petite présentation serait la bienvenue.

Itv Damien:
Tess existe depuis 2006. Nous jouons un Métal / Hardcore / Punk, influencé par énormément de choses. Nous avons déjà sorti un Ep (2006) un DVD-DATA (Saint-Charles, 2011), et trois albums (La Dame de cœur 2008, Les Autres 2010, et le petit dernier La Confrérie, sorti le 30 janvier 2012). Nous sommes originaires de Metz en Lorraine, où il fait soit trop froid, soit trop pluvieux, et quelques fois trop chaud ! Depuis octobre, deux nouveaux guitaristes ont intégré le groupe, en remplacement des deux anciens. Il s’agit de Vincent Giorgetti (ex X-Vision) et Vincent Gothuey ( My Only Scenery). Ce sont avant tout des amis à nous, donc leur intégration s’est très bien passée. Enfin, nous sommes actuellement en tournée avec Eths et Kells un peu partout en France, et on est très heureux que tout se passe aussi bien.

> 2) Votre nouvel album \"La Confrérie\" vient de sortir. Pouvez-vous nous en dire plus sur le processus de composition et d\'enregistrement de cet opus ?

Pour « La Confrérie », on peut dire que nous avons pris un virage musical et humain. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avions sorti un DVD après notre 2e album, pour tourner la page des 6 premières années d’une fabuleuse aventure. Dès le départ, dès les balbutiements de la composition, on savait que l’on voulait faire quelque chose de beaucoup plus brutal, taillé pour la scène. On a énormément travaillé durant un an, et nous avions intégré Teddy en tant que deuxième guitariste. La composition n’a pas été sans difficulté mais avec du recul, on s’en est pas mal sorti même si beaucoup de choses ont changé en studio. Nous avons aussi changé de producteur puisque c’est Charles « Kallaghan » Massabo qui a enregistré ce disque. Nous adorions son travail sur l’album d’Hewitt et nous voulions vraiment travailler avec lui pour avoir ce son si organique, si puissant. Nous voulions aussi apprendre une nouvelle façon de travailler, d’enregistrer. Pour toutes ces raisons, nous sommes partis dans le sud de l’Angleterre, près du Brighton, au Ford Lane Studio enregistrer ce qui allait devenir « La Confrérie ». Nous étions coupés de tout, et nous avons vraiment travaillé dur avec Charles pour aboutir à ce résultat, il nous a poussé dans nos derniers retranchements. Mais en même temps, il nous a beaucoup appris et l’expérience fut vraiment enrichissante.

> 3) Comment décrirez-vous l\'évolution entre cet album et ses prédécesseurs ?

Comme je te le disais, il y a une évolution sur le fond et sur la forme. Sur la forme, la musique est radicalement plus brutale, et flirte beaucoup avec le metal/punk. C’est ce que nous avons fait de plus extrême pour l’instant, bien que nous sommes toujours en évolution. Sur la forme, la production reflète un son beaucoup plus lourd, organique, crade, puissant. Quant aux paroles, Tibo a exploré de nouveaux horizons en écrivant des choses davantage terre à terre, plus ancrés dans le réel, moins imagés peut-être, mais plus proches de nos idéaux. Finalement, « La Confrérie » est l’album qui nous ressemble le plus. Nous avons été sincères.

> 4) Musicalement vous jouez un hardcore metal chanté en français. Quels sont vos principales inspirations? Quels styles musicaux écoutez-vous d\'ordinaire ?

Nous sommes inspirés principalement par ce qui se passe autour de nous. Il suffit d’ouvrir les yeux pour comprendre certaines choses. Ensuite, tout n’est que restitution. On régurgite tout ce que l’on voit, et tout ce qui ressort de notre interprétation du monde actuel. Dans ce sens, les gens sont une source inépuisable d’inspiration, et en ces temps de crise, c’est du pain béni. En ce qui concerne la musique, je dois t’avouer que nos goûts musicaux sont très éclectiques selon les membres du groupe. Mais je peux te citer le metal old-school type Metallica, Pantera, Sepultura, Refused, le punk/Hardcore type Stray from the path, The Chariot, Gallows, Terror, le hip-hop ricain, le hip-hop français type NTM, I AM, le klub des Loosers, la folk anglo-saxonnes et américaine comme Mumford and Sons, The Avett Brothers, mais aussi en vrac Sigur Ròs, Maylene and the sons of disaster, Pink Floyd, The Doors, Slipknot, AqME, La Dispute, Jack Johnson, The naked and famous… C’est très très large…

> 5) J\'ai souvent vu l’appellation screamo vous concernant Quelle est votre position par rapport à cette appellation ?

On pense juste que c’est un style qui pouvait nous correspondre à un moment donné, il y a quelques années. Mais qu’aujourd’hui, nous n’avons plus rien à voir avec ce style musical. En même temps en France, dès lors que tu ajoutes une once de mélodies sur des hurlements, tu fais du screamo ! Et comme les étiquettes sont vraiment indécollables, et envahissantes… Voilà pourquoi tu continues à voir cette appellation.

> 6) Quels sont les thèmes principaux abordés par les paroles ? Est-ce important pour vous de chanter en français ?

Chanter en Français est indissociable de Tess. C’est l’option que nous avons choisi à nos débuts et c’est un peu notre marque de fabrique aujourd’hui. Tess en anglais, ce n’est plus du Tess ! Pour Tibo, c’est très important de faire passer des idées, et le Français est pour lui la meilleure façon de s’exprimer. Il a aussi une forte culture de la littérature française, ça joue aussi. Nous pensons aussi qu’il est parfois mal venu de se cacher derrière la langue anglaise pour faire passer une soupe musicale indigeste. Enfin, il est vraiment dommage que beaucoup de groupes choisissent désormais de chanter en anglais, parce qu’il existe une scène métal Française, et qu’il faut la faire perdurer. Je pense à toute cette vague qui a commencé dès 1996-97 avec Lofofora, Mass Hysteria, la team Nowhere, Eths, Dagoba, The Arrs… Et que le fait de chanter en anglais provoque non seulement l’amaigrissement de sette scène, mais aussi le refoulement d’une identité et d’une culture Française du métal. Et il y a tellement de groupes qui chantent en anglais qu’il est difficile aujourd’hui de les différencier… Pour revenir aux thèmes abordés, il s’agit en fait d’une observation sur nos sociétés actuelles, et tous les excès qu’elle engendre : profit, fanatisme religieux, sécurité, surconsommation… Le but, c’est de fédérer une confrérie tout au long de ce disque, et de prouver qu’une multiplication des voix à l’unisson vaut toujours mieux qu’une addition éparse et désorganisée pour lutter contre ces fléaux. C’est se soulever contre tout ce système, ensemble.

> 7) Vous considérez-vous comme un groupe engagé ? Est-ce que le message que vous faites passer a une importance pour vous ?

Un groupe engagé , définitivement non. Mais on est un groupe qui avons des choses à dire, ça oui. Si nos propos peuvent éveiller des consciences, alors tant mieux. Mais on ne s’érige pas en leaders d’opinion. Nous avons nos convictions personnelles, mais le groupe est apolitique. En revanche, la musique permet de nous exprimer sur certains thèmes qui nous sont chers, et c’est un canal d’amplification très intéressant. A partir du moment où l’on a l’opportunité de dire des choses, et de le partager, alors autant le faire. Nous n’essayons de convaincre personne mais encore une fois, si le public adhère à nos idées, c’est encore mieux ! En tout cas, on s’aperçoit en concert que beaucoup d’entre eux partagent nos valeurs de la fête ! C’est aussi un message que l’on diffuse, et ça me permet de rebondir sur la seconde partie de ta question. Oui le message a une importance, puisque si ça n’était pas le cas, on chanterait en anglais… Non je plaisante ! Le message a une importance parce qu’il reflète les valeurs et l’identité du groupe. Il le crédibilise peut-être aussi. Maintenant, nous avons une grosse part de second degré, notamment dans des titres comme « La nuit de Jack » ou « Sex.Sex.Sex », où il ne faut pas prendre tels quels tous nos propos. La musique, c’est avant tout la fête…

> 8) Quelles sont vos impressions sur la scène rock-metal en général et en France en particulier ?

Comme je te l’expliquais plus haut, on trouve ça assez dommage que la scène française est actuellement moribonde. Mais ce qui est très paradoxal, c’est qu’il y a énormément de groupes très talentueux, qui font de la musique peut-être meilleure que celle d’il y a 10 ou 15 ans. Le souci, c’est qu’il y a une telle facilité d’accès à la musique, via internet, que le public ne se déplace plus en concert. Il n’est plus curieux, il ne se déplace plus pour voir les groupes qu’il ne connait pas, et rechigne parfois à sortir 10€, ou beaucoup moins souvent, pour se faire plaisir. C’est un souci franco-français d’ailleurs. Et le problème, c’est que les lieux de diffusion sont moins enclins à faire jouer des groupes de métal. Que ce soient les salles de concert, jusqu’aux petits bars (qui, soit dit en passant, subissent de plus en plus les foudres d’un voisinage devenu intolérant). Conséquence : les groupes splittent précocement, découragés. Et dans le même temps, paradoxalement, c’est peut être plus difficile de sortir vraiment du lot aujourd’hui qu’il y a dix ans. Si tu ajoutes à ça le fait que les médias se désintéressent totalement du métal, que les magasins rechignent à placer en rayon du métal, tu obtiens la recette d’une scène Française dans un état maladif. Il y a bien sûr encore des valeurs sûres, mais même pour eux les temps sont durs. Mais bon, on positive, l’histoire nous a montré que tout n’est que recommencement. Le métal en France n’est pas mort, les salles sont encore bien remplies… Il suffit d’un déclic et d’une prise de conscience collective.

> 9) Quels ont été vos meilleurs et pires souvenirs dans votre histoire en tant que groupe ?

Les pires souvenirs sont sans doute les séparations avec les anciens membres du groupe. C’est un déchirement profond et toujours traumatisant, très triste. Heureusement, ce sont des potes et ils sont toujours là ! Yann, notre ancien guitariste est d’ailleurs notre technicien lumière maintenant. Les meilleurs souvenirs sont sur la route. Je retiendrais une date avec Mass Hysteria et Aqme, mais surtout l’actuelle tournée avec Eths. Chaque soir, c’est un plaisir intense sur scène et en dehors. Cette tournée nous a permis de rencontrer des types formidables, très humbles, et qui partagent les mêmes valeurs que nous. Assurément, une rencontre des plus marquantes que nous ayons vécu…

> 10) Quels sont vos projets à venir (tournée, albums, etc...) ?

Nous sommes actuellement en tournée avec Eths et Kells, jusqu’à la fin du mois de Mai. La tournée devrait reprendre, si tout va bien, en septembre, pour quelques dates au moins avec eux de nouveau. Le mieux est encore de suivre notre actualité via notre site internet www.tess-music.com , ou notre page Facebook. Et si tout va bien, nous nous pencherons sur un 4e album une fois l’épisode de La Confrérie terminée…

 11) Merci d\'avoir répondu à cette interview. Je vous laisse y poser les derniers mots

Merci au public de nous suivre, et merci à toi pour tes questions pertinentes. Et puisque j’ai la place pour les derniers mots, je dirais que nous ne sommes que des Pépins finalement. Gare aux Scorpides, mais heureusement que les Vulcains veillent au grain… En attendant les Cigans….

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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