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Mise en ligne le : 02 juin 2012 | Intervieweur :
Chart
| Traducteur : AVALON |
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01. salut, pouvez vous vous présenter brievement? JONA: Retour au mois de décembre 2010 où je passais un mois à New York. Lors d'un jour presque comme les autres, j'ai acheté une nouvelle guitare et l'inspiration m'est tombée sur le coin de la gueule. Dans la même journée j'ai écris les trois titres de notre premier EP (un split avec le duo KUNZ). Vu qu'avec Luc et Louis nous avions vaguement évoqué l'hypothèse de remonter un projet, je leur ai envoyé les pistes de guitares...Ils ont accrochés et du coup j'ai booké le studio Artefact de notre pote Steve Notari pour mon retour des US. Avec 2 heures de répète et mise en place -sans Louis- nous étions prêt à aller boire du rhum et fumer des pétards au studio. Puis ce qui était sensé être un groupe gag rempli de D-Beat avec des riffs pas originaux s'est transformé en un groupe avec 3 titres plûtot solides et qui sonnaient bien. On était les premiers surpris d'ailleurs. Puis les choses se sont enchainés, notre ami Frank Hueso qui s'est entre-autres occupé des albums d'Hacride nous a contactés et désirait mixer ces morceaux. Ensuite on a confirmé notre premier show qui s'est avéré être la première partie de The Dillinger Escape Plan. Un mois avant le concert on avait que les dix minutes du premier EP à jouer. Luc et moi avons passé l'été a répéter six heures par jour et une semaine avant le concert on avait trente minutes de musique supplémentaire (Stadia Rods). Comme on est frénétique on s'est dit:!!" Pourquoi pas enregistrer tout ça live chez Steve en quelques heures, le faire mixer, masteriser par notre pote Julien Fehlmann en quatre heures et fabriqué nous même cent cinquante exemplaires de ce disque le jour avant le concert? » Voilà la base de l'histoire de Coilguns. 02. comment s'est déroulé l'enregistrement ? JONA: Quelques titres comme "Parkensine" ou "Wintess the Kern Arc" ont été écris quelque part en tournée. J'ai parfois ce riff dans la tête pendant des semaines, puis je le joue tous les jours au soundcheck et dés qu'on a un day off ou 2h où je peux brancher ma mbox et enregistrer, j'en fais un morceau. Ensuite je le passe à Luc et on se voit au local pour mettre ça en place. Ensuite, comme expliquer plus haut, ça a été de la mise en place et de la répète intensive tout l'été 2011. Les nouveaux titres que nous avons déjà composés l'ont été de la même manière mais un peu plus dans l'urgence puisque nous avions que 2 jours entre 2 tournées pour mettre en place tout ça. Pour le prochain disque nous voudrions également pouvoir composer pendant la session d'enregistrement. 03. quel est le processus d'enregistrement. JONA: Très simple, on a mis 4 box de guitares, 2 de basses et autant d'ampli dans une pièce avec la batterie. Comme on a pas de bassiste, j'utilise un pedal board custom que j'ai fabriqué avec 21 différentes pédales, ce qui me permet de contrôler tous les amplis séparément et par conséquent de sonner comme 3 personnes. Il nous a fallu 5h pour avoir une prise satisfaisante de chaque titre. Pas de click, d'overdubs ou d'editing, juste Luc et moi qui faisons comme tous les jours: on joue de la musique. Louis a enregistré ses voix dans son salon tout seul mais dorénavant on voudrait enregistrer les 3 en même temps. On pense même à avoir des guests sur le prochain disque mais ils devront se plier à nor règles qui seront : pas de click, d'overdubs ou d'editing. 04. peut tu nous en dire plus sur les textes? LOUIS: Stadia Rods commence par ces quelques lignes : [ pure exquisite failure - home-made disgust remains of yourself - facing the universe hypothetical crime - impossible fracture the will to vanish - come back where you were ] C'est une introduction au thème général du disque. La plupart des textes s'inspirent d'effets et instruments optiques et sont écrits comme face à un miroir, un portrait de Dorian Gray. Les riffs de Jona sonnent pour moi comme des lendemains de noce, amers et prétentieux - des donneurs de leçon. Stadia Rods décortique donc des situations foireuses dans lesquelles tes propres agissements n'ont fait qu'empirer le tout. Des histoires dans lesquelles tu t'es déguisé pour éviter de montrer ton vrai visage. D'où la cover du disque; voilà exactement à quoi tu ressembles au fond si tu te regardes vraiment. Stadia Rods, ou les piquets de stade, te place au centre d'une arène, prêt à en découdre. (Un "Stadia Rod" est également un instrument de mesure qu'utilisent les géomètres, c'est une façon d'interroger jusqu'à quelles distances nos coilguns tireront avec ce disque et de nous souhaiter bonne chance) Parkensine est dédiée à l'inventeur d'un premier prototype de plastique qui n'a jamais vraiment fonctionné. Où comment s'acharner à mettre au point sa propre ruine. Zoetropist est une malédiction simple envers un être toupie, comparé à un zoetrope, dont les visages se multiplient jusqu'à le faire disparaître. In the Limelights résume l'aveuglement dont tu es victime sous les projecteurs, lorsque tu ne discernes que les silhouettes de tes observateurs. Witness The Kern Arc est un phénomène optique d'une extrême rareté, visible à proximité des pôles. Il faut parfois voyager loin dans les extrêmes affectifs d'une personne pour apercevoir un peu de lumière. The Shuftan Process, un ancien procédé holographique, décrit la projection d'un fantasme personnel sur autrui et les conséquences d'un pareil décalage, d'où l'articulation en deux volets; excitation puis angoisse. Le disque se ferme en un épilogue glauque; [now / close our eyes / and disappear] Car bien sûr on finit toujours par fermer les yeux et se rendormir. Parkensine fait le contraire: [ You want this ? / Then play it again / Do the same mistakes / Don't expect to change] Ce disque est conçu comme une expérience cathartique que l'on vous invite à vous rejouer de temps en temps. 30 min d'auto-questionnements sans réponses. 05. quelles sont les plus importantes sources d'inspiration? En ce qui concerne mes influences pour Coilguns je citerais Converge, Breach, Botch, Meshuggah, The Dillinger Escape Plan et At the Drive-in. Ce n'est pas nécessairement que des influences musicales mais aussi pour la façon dont ils ont géré leur "carrière", leur démarche artistique, le choix de faire une musique presque inaudible et de l'avoir porté si loin, le processus d'enregistrement, la direction du son des albums et / ou la philosophie générale du groupe. Pour développer un peu sur Breach et DEP: Breach : Breach est un groupe que je n'ai découvert que trop tard et bien que je connaisse surtout l'album Kollapse, c'est un groupe dont je me sens proche. Probablement parce que Luc et Louis connaissent leur discographie par coeur et qu'autant les voix que les intentions dans la façon de jouer de Luc sont clairement inspirés par Breach. Exemple typique pour moi du groupe qui est une grosse influence mais pas parce qu'on pompe leurs riffs mais parce qu'on suit le même genre de logique qu'eux. J'ajouterais que Breach c'est aussi relativement SATAN, c'est quand même un peu la fête du riff des ténèbres. DEP: Dillinger est simplement LE groupe qui a changé ma vie. Ben Weinman en particulier. Il est la raison pour laquelle je bouge comme je bouge, la raison pour laquelle je porte ma guitare comme je la porte et ce qui m'a également touché c'est le fait qu'un groupe jouant une musique aussi inaudible se produise devant des gens...sans mentionner l'énergie qui s'en dégage...Ce jour là, j'ai compris que tu pouvais faire ce à quoi tu aspires, sans te soucier de l'avis des gens mais que pour ça il fallait fournir un travail titanesque. Savoir jouer de son instrument, comment se comporter sur scène, ne pas vouloir sonner comme qui que ce soit lorsque tu écris de la musique...Puis je me suis interessé au personnage (Ben) et j'ai beaucoup appris sur comment gérer ton groupe en DIY afin de comprendre comment plus ou moins survivre quand tu n'es pas Metallica. 06. quels sont les projets pour cette année? Là on vient de terminer notre seconde tournée européenne qui nous a permis de faire une vingtaine de show jusqu'en Angleterre en passant par l'Allemagne, l'Autriche, La France, L'italie, La Belgique...On va faire 1 show avec The Ocean et également participé à ce superbe festival qu'est l'Asymmetry fest à Wroclaw en Pologne où là on se produira aux côtés de Red Fang, Céleste, Killing Joke ou encore Broken Note. Fin Mai on va également faire deux dates en Australie, à Sydney et à Perth. Autrement on va faire pas mal de weekend shows, notamment en France et en Suisse et commencer à travailler sur un album. On a également un gros projet lié au processus d'enregisrement de ce dernier mais c'est encore un secret. 07. merci si vous avez un dernier mot : Merci pour votre intérêt et votre soutien. Peut-être rappeller à vos lecteurs que parfois, dépenser 5 euros pour aller découvrir un petit groupe qu'on ne connait pas peut s'avérer être une bonne surprise et un bon show. Les gens ont peur de découvrir aujourd'hui et c'est bien dommage. |
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