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INBORN! |
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Mise en ligne le : 03 avril 2012 | Intervieweur :
Bakounine
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1) Salut INBORN! et merci de répondre à cette interview. Pour commencer, pouvez-vous vous présenter : votre line-up actuel et votre histoire musicale ? INBORN! est une identité collective à part entière qui existe sous cette forme depuis 2010. Cette configuration se compose de ma personne (Château, chanteur du groupe), d’un guitariste (Ct. Heart Attack), bassiste (M. Vitton), pianiste (Miroir), batteur (Plexus) et d'un musicien gérant les bidouillages électroniques et le traitement des voix (Atlas). Lors de la création du groupe, nous avions l'intuition d'un son violent et dansable, en témoigne notre premier EP intitulé En Vogue. Suite à notre collaboration avec Ross Robinson nous avons constaté que notre musique mène une vie à part entière, les nouveaux morceaux sont plus organiques avec une coloration minimal techno indéniable. 2) Pour votre premier album \"Persona\", vous avez eu la chance (comme le groupe français \"My own Private Alaska\") de pouvoir enregistrer avec Ross Robinson à Los Angeles. Comment se sont passés les premiers contacts et comment s\'est déroulé le processus d\'enregistrement ? Tout a commencé par une demande d'ajout sur myspace. A l'époque il s'agissait d'une plateforme importante dans la construction de nouveaux groupes et nous avons procédé à cette demande de façon mécanique sans vraiment y réfléchir. Lors de notre passage à Berlin à l'occasion d'une tournée en Allemagne, nous avons reçu un mail de Ross disant qu'il appréciait énormément notre son. A partir de là tout s'est rapidement mis en place. Nous avons déménagé vers Bruxelles où nous partagions un appartement ensemble. Hanté par le l’idée d’enregistrer en Californie, nous avons passé nos jours à composer l'album tout en cherchant des moyens pour financer l'album. Arrivés en Californie, nous avons discuté les possibilités de notre son avant de répéter les morceaux en boucle durant des heures sous le regard attentif de Ross dans une petite pièce sombre. Au fur et à mesure de ces séances, chaque musicien a plongé dans le for intérieur des morceaux, expérience aussi troublante que déconcertante. Avant tout, l'enregistrement à Venice Beach nous a révélé notre propre personnalité, ce qui n'a pas été facile pour aucun de nous. Il est difficile de passer le cap Ross Robinson, et chez certains membres du groupe, la prise de conscience fut douloureuse. 3) Au niveau de la composition, pouvez-vous décrire le processus que vous utilisez ? Quelles furent les lignes directrices que vous avez suivis ? Tout part de l'idée initiale qui apparaît sous forme de vision la plupart du temps. La musique n'est finalement que le tissu avec lequel nous couvrons cette première intuition. Au moment de partir, l’image que j’avais en tête, c’était une grande plage avec des éclairages artificiels, un truc inondé par une source de lumière venue d’ailleurs. J’ai dit à Ross qu’on voulait un son qui sonne comme s’il venait d’un autre monde, d’une autre pièce. La référence que je lui ai donné, c’est la dernière séquence du Space Odyssey de Kubrick, devant le monolithe. Avec Ross nous avons commencé à développer un vocabulaire commun, cela a été très intuitif. 4) Votre musique est une sorte d\'hybride entre rock, punk, screamo, electro, hardcore, etc... Quels sont vos inspirations principales, les groupes que vous écoutez particulièrement ? Bizarrement, nos influences principales viennent de médiums non-musicaux: films issus de la Nouvelle vague, architecture dystopique du 19e siècle à l'image de l'oeuvre d'Etienne-Louis Boullée, romans de William Burroughs, Proust, Georges Battaille, Jonathan Franzen entre autres. Sur le plan musical, nous avons toujours apprécié des artistes qui ont fait bouger les choses, des gens comme Gainsbourg, Mozart, Caribou, Battles, Gui Boratto, Death from Above 1979 ou encore The Mars Volta. 5) Comment qualifieriez-vous votre musique en quelques mots ? Je qualifierai notre son de future punk. Un peu comme une chasse automobile à travers une architecture de glaces, où des être nus d'adonnent à des rituels profanes… par écrans interposés. 6) Comment-percevez vous cet album avec un peu de recul ? Changeriez-vous des choses si vous en aviez l\'occasion ? En tant qu'artiste, il est impossible de ne pas souhaiter changer tel ou tel détail, ce qui permet de ne pas se répéter et de garder un regard critique sur sa propre création. Finalement, le plus important reste la valeur émotionnelle d'un disque. Il est le témoin muet de l'époque à laquelle remonte sa genèse. Je pense qu'il est important de faire la part de choses et considérer le travail accompli comme un signe révélateur de l'évolution à venir. 7) Attardons-nous un peu sur l\'artwork assez original. Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse de celui-ci ? Nous avons le rare privilège de travailler avec une architecte/artiste douée depuis quelques années avec laquelle nous développons tous nos visuels. Cette fois-ci, il nous était important de développer un motif iconoclaste et mystérieux, symbole de l'histoire de cet album. Dorothy Hale est l’être dépourvu de visage, le spectre par excellence. Tout au long de l’écriture de l’album, j’entrevoyais une silhouette avançant à tâtons sur une plage illuminé par des éclairages artificiels. Il s’agit de la force invisible qui nous anime et qui nous dicte nos pensées, nos actions, nos passions les plus obscures. L’image de toute une génération en mal de repères. C’est précisément cette vacuité que nous avons tenté à faire ressortir à travers la pochette de l’album. 8) Ce n\'est pas tous les jours qu\'on a l\'occasion d\'interviewer un groupe luxembourgeois. A vrai dire, à part Rome et Le Grand Guignol dans des styles bien différents, je ne connais aucun groupe de par chez vous. Comment est la scène rock et metal dans votre pays ? Y-a-t-il des concerts, des labels, une vraie scène ? Quels groupes nous conseilleriez-vous d\'écouter ? Le Luxembourg est une sort de triangle de Bermudes à l'intersection de l'Allemagne, la France et la Belgique. Tout en offrant des conditions matérielles pour le moins satisfaisantes ainsi qu'un échange culturel en actualisation permanente, il s'agit d'un pays dépourvu de structures réelles en termes artistiques. Il n'y a pas d'industrie musicale à proprement parler. Afin de travailler avec des partenaires issus de la branche (éditeurs, labels, agences booking), les groupes doivent démarcher l'étranger, ce qui demande beaucoup de persévérance et d'engagement personnel. En même temps, la scène musicale se trouve en pleine effervescence avec des salles de concerts très actives et une abondance d’artistes de qualités tels que Hal Flavin, Mutiny on the Bounty, Sun Glitters ou encore Natas Loves You faisant préuve de l'éclectisme de la scène locale. 9) Comment-voyez-vous la scène rock et metal à l\'heure actuelle ? Déclin ou renouveau ? A vrai dire, nous avons du mal à nous identifier avec ces genres qui se trouvent actuellement en voie de disparition. S'il existe encore un publique cible qui adhère à cette esthétique limitée, le renouveau de l'histoire musicale se passe ailleurs. Nous avons aussi pu constater ces dernières années que l’industrie s’effondre et donne lieu à de nouvelles structures. Cette mutation qui n’a rien de récent finira par diriger l’attention du public vers l’artiste et le message que celui-ci tente de véhiculer. Indépendamment du caractère éphémère des formats par lesquels la musique est véhiculée et transmise, les gens seront toujours à la recherche de sonorités qui les feront vibrer, de Mozart à Justice les icônes ne feront que changer d’esthétique. Plus que jamais, il est important de développer un son unique ainsi qu'une identité cohérente. Je dirai donc renouveau à l'image de Melody Nelson, oeuvre phare d'une génération incomprise, électrique et passionnelle. 10) Quels sont vos projets à venir avec Inborn (concerts, albums, ...)? Nous nous apprêtons actuellement à sortir notre album sur un label indie branché localisé à Berlin qui travaille en partenariat avec Universal, notamment en ce qui concerne la distribution de notre disque en Autriche, la Suisse et l'Allemagne. Nous venons également d'être signé par l'une des agences booking les plus en vue en Allemagne avec laquelle nous sommes en train de planifier une tournée européenne prévue d'ici la rentrée. Sinon, nous jouerons quelques festivals tels que le Primavera Sound Festival à Barcelone, le Food for your Senses au Luxembourg et autres dates inofficielles encore. Nous travaillons également avec des partenaires en France et comptons aborder le territoire français dans un avenir proche. Du reste nous sommes en train de composer un nouvel album dont la majorité devrait être arrangé en Angleterre, la façon dont il sera publié est plutôt novatrice mais il est encore trop tôt pour en révéler plus. 11) Merci d\'avoir répondu à cette interview. Je vous laisse y mettre les derniers mots. Nous vous remercions pour votre temps. Visitez nos différents sites internet qui vous permettront de plonger dans l'univers INBORN! |
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