interview pour http://www.metalsickness.com recueillis par Mr Zède
Interview réalisée par mail le 28/07/2007
En seulement 2 ans, le webzine Pavillon 666 s'est taillée une belle réputation dans le milieu des webzines à tendance metal. Fort de ce succès, le webmaster Avalon et sa horde ont développé et varié leurs activités pour que vive la culture metal dans nos chère France, et ça marche plutôt. Entretien avec le chef de bande Avalon, en toute sincérité et sans langue de bois...
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MS >> Salut ! Je commence donc par la question la plus originale : est ce que tu peux présenter le webzine Pavillon 666 en quelques mots (date de création, lieux…) ?
Salut ! C’est parti pour les présentations du webzine, je vais tenter d’être original et de balancer un peu, histoire de faire bouger les choses !? J’ai crée PAVILLON 666 au début des années 2005, après des expériences passées malheureuses dans le secteur et qui m’a donné la rage pour avancer de plus belle et de bouger « à ma façon », à savoir être passionné par la musique, être honnête, intègre et ouvert. Je suis de Marseille mais à vrai dire j’aurais pu être de Paris cela n’a pas d’importance puisque le web rapproche parfois les gens : en effet certains pensent à tord que toute la team vient de Marseille, or chacun vient des quatre coins de France, c’est l’effet internet.
MS >> Comment est venue l'idée de monter ce webzine ?
Monter ce webzine a été le fruit d’une longue réflexion, car il faut avoir en tête que de créer un site comme cela, implique derrière une très grosse organisation et un travail monumental. On ne monte pas un webzine « pour le fun » ou pour réclamer des promos, puis lorsque l’on voit que « c’est du travail », on abandonne. Ce n’est pas la politique de la maison, ici chaque membre est passionné et s’implique dans ce qu’il fait.
Au départ comme je te l’ai dis plus haut, je venais d’un autre site et cela c’est mal passé (ça arrive !), et vu que le metal et la musique en général coule dans mes veines depuis tout petit, je ne voulais pas rester inactif, et plutôt me battre pour faire bouger les choses en France, faire avancer la scène, les groupes.
MS >> Quel était ton but au début ? Partager ta passion de la musique ? Faire connaître des petits groupes incompris pour le marché d'alors ?
C’est surtout pour la scène que j’ai crée le zine, pas par narcissisme ou arrivisme quelconque. Etre actif pour la « bonne cause » ! Le but est pratiquement atteint puisque de nombreux groupes autoproduits se font connaitre par notre biais. Nous essayons de les encourager quand on estime qu’ils ont un bon potentiel, et je dois dire que ces dernières années le niveau est monté d’un cran. Peut-être est-ce le fait que tout le monde peut avoir accès à un home studio, ou tout simplement de vouloir rivaliser avec les groupes internationaux, toujours est-il que c’est toujours un plaisir de suivre cette scène en pleine évolution. Nous travaillons par passion et par plaisir, nous refusons d’être blasés, bien au contraire.
MS >> Est-ce que tu étais actif dans le domaine de la musique avant de monter Pavillon 666 ?
J’essayais d’aider quelques groupes locaux, ou de chroniquer un peu avant de monter PAVILLON, et avec le webzine on se donne les moyens pour faire bouger tout cela. A vrai dire depuis que je suis né au début des années 70, j’écoutais déjà du rock métallisé tel que Deep purple, etc… Je suis né avec cela dans les veines et cela n’est pas prêt de s’arrêter ! Je sais que certains jeunes débutent sur le tard, parfois pour faire « comme les copains », ils débutent avec Vader, Cannibal, et puis quand ils en ont bien marre, passent à autre chose avec de la pop ou de la techno. Pour moi aimer le metal rock, c’est aussi un état d’esprit, pas une mode passagère.
MS >> Pourquoi ce choix de nom "Pavillon 666" ?
En fait, avant de créer le webzine, j’ai écouté beaucoup de styles différents, c’est passé de périodes black, death, heavy speed, goth / electrodark et punk. Vu que j’étais fan des Bérurier noir et de leur titre « pavillon 36 », j’ai fait un mix’…Pavillon tel une résidence underground, et le 36 c’est transformé en le chiffre de la bête. En gros, l’antre de la bête métallique, ouverte pour tous.
Mais nous ne sommes pas - faut-il encore le rappeler -, des « satanistes » en raison du chiffre 666 !!! Nous ne faisons ni politique, ni religion, que de la MUSIQUE !
MS >> Combien y a-t-il de personnes collaborent avec toi pour ce webzine ? As-tu une idée du nombre de chroniques, interviews, reports etc. qui figurent sur Pavillon 666 ? Les albums chroniqués semblent être plutôt relever du métal extrême plutôt que du glam des 80's. Il y a une ligne directrice précise dans le choix de vos chroniques ?
Au départ, je recherchais du personnel et c’était assez laborieux car peu de monde y croyait et personne n’était motivé. C’est au fil du temps que j’ai réussi à créer une équipe plus stable et sérieuse. Nous sommes actuellement 14 (quasiment tous jouent dans un groupe et sont donc musiciens), avec des chroniqueurs, des intervieweurs, des critiques de concerts, etc. Chacun essaie de s’impliquer à sa manière, en plus de sa vie personnelle (travail ou études). Pas évident de tout concilier mais avec un peu d’efforts et de motivation, c’est une affaire qui roule maintenant. (Il faut dire aussi que je suis très organisé et carré - rires)
Nous allons approcher les 2000 chroniques. Précisons que nous n’avons quasiment chroniqué pour l’instant que les sorties « récentes », à savoir tout ce que les labels nous envoient, au fur et à mesure. Nous n’avons pas le temps pour l’instant de chroniquer les « vieux » albums des années 70 ou 80’s.
Pour la ligne directrice, nous essayons d’être impartial face au groupe et à sa réputation. Nous essayons de chroniquer avec uniquement les éléments de l’album concerné. Le tout en restant objectif, de ne pas casser un groupe « pour le fun », mais toujours en argumentant et expliquer le pourquoi du comment. Bien sur, certains groupes français nous envoient leur album, et quand leur cd n’est pas à la hauteur et que la critique est dure, on reçoit des flots d’insultes. Au début je prenais cela à cœur, mais j’ai bien vite compris que nous avions à faire là à des sombres imbéciles qui, de toutes façons, font et feront toujours la meilleure musique au monde, donc inutile de perdre du temps avec eux. De toute façon les imbéciles comme cela finissent sur notre black list.
Je tiens à préciser un point important sur les styles que nous chroniquons. On est bien souvent catalogué « extrême », or cela est totalement faux. Certes nous chroniquons des groupes brutaux et extrêmes, mais nous chroniquons tout autant des groupes plus rock ou plus calmes… Ce n’est d’ailleurs pas parce que nous chroniquons également un groupe aux idées extrémistes que nous le sommes, il faudrait que les metalleux fassent la part des choses ! Nous sommes simplement ouverts, acceptons tous les groupes, quelque soient leurs styles, leurs opinions, etc. Nous ne faisons que chroniquer, mettre en avant un groupe avec du talent ou pas, rien de plus. Et pour ma part, j’aime tout autant des groupes comme Fornication que Twisted Sister, il y a du bon et du moins bon de partout…
MS >> Dans la même optique, certains groupes chroniqués sont plus connus que les autres. Tu as une manière particulière de faire des chroniques ou sont-ils tous travaillés de la même façon ?
Nous ne faisons pas de distinctions lors des chroniques. Que se soit un groupe français ou étranger, nous jugeons l’album en tant que tel, nous ne regardons pas sa réputation, ni les chroniques des sites concurrents. Ainsi, nous acceptons des groupes hyper connus des labels, et des groupes autoproduits inconnus, c’est se mélange et ce brassage culturel que nous aimons. Pourquoi ne chroniquer que des groupes connus ? Certains jeunes groupes ont un potentiel énorme et c’est aussi pour cela que nous les chroniquons, pour leur laisser un espace d’expression. Tout le monde est bienvenu.
MS >> Le fait que Pavillon 666 soit l'un des webzines métal francophones les plus lus ou du moins assez "populaire", n'amène pas les labels à te faire les yeux doux ?
Alors là, cela me fait rire, car au tout début c’est limite si on nous crachait pas dessus, et vu que l’on marche de mieux en mieux, d’un coup, je reçois des tas de mails sympathiques de labels , de groupes ou d’organisateurs de spectacles qui ont la mémoire courte… On va dire que le succès entraine bien du monde dans son sillage, mais c’est de bonne guerre dirons-nous ! Par rapport à la « popularité », c’est peut-être vrai, grâce au travail de toute la team, mais cela ne nous fait pas bander plus que cela. On continue notre route tranquillement, sans triomphalisme et en toute sérénité, car le plus gros reste à faire… et il y a un sacré travail encore à faire pour la scène metal rock !
MS >> La diversité musicale semble être le point central de Pavillon 666 et l'une des clés du succès du site. C'est une chose à laquelle tu tiens beaucoup ?
Oh que oui ! C’est surement, après le travail et l’intégrité, la chose la plus importante sur le site. Nous aimons tous la diversité musicale, c’est ce qui nous motive et nous fait avancer. Nous pouvons ainsi découvrir bien des talents et des styles novateurs. Ainsi nous pouvons passer du black au stoner, du heavy à l’electrodark. Bien sur, chaque chroniqueur a ses petits penchants, mais nous sommes assez nombreux pour que chacun y trouve son compte. Le gros problème ne vient pas de nous, mais de la scène trop peu ouverte musicalement. Lorsque nous demandons à des labels electro/goth de devenir partenaire et d’avoir leurs productions, ils nous répondent que nous sommes un webzine metal et c’est donc non. C’est difficile de s’ouvrir et de progresser avec de tels comportements… Pareil pour les groupes dans leur façon de composer (et là qui n’a rien à voir avec nous !) : beaucoup trop de groupes sont cantonnés à un style déjà entendu des milliers de fois. Reproduire ce qu’a fait Pantera ne sert à rien, si ce n’est de rendre fier les membres du groupe. Mais les metalleux iront plutôt puiser dans l’original que la copie.
Il faudrait donc que les groupes soient plus inspirés et originaux. Marier le grind à de l’electro, du folk à du stoner, que sais-je encore, ou sont les vrais compositeurs inspirés ??? Nous aimons les groupes novateurs, c’est un fait.
MS >> Vous avez aussi d'autres activités comme le management et l'organisation de concerts au sein de Pavillon 666 ? Ces activités sont-elles complémentaires ou pas au management, selon toi ?
Alors, nous formons en réalité un bloc associatif entre PAVILLON 666 et METAL COMMAND. Nous nous chargeons de la partie media, avec chroniques, interviews, news, live reports, etc. et Metal Command eux se chargent de manager des groupes, faire de la vente de produits « autoproduction » et d’organiser des concerts dans le sud. Nous travaillons en parfaite complémentarité, pour la bonne cause. Je tiens à dire également que nous sortons sur Pavillon666 des compilations de groupes autoproduits (toutes nationalités) trois fois par an, histoire de faire ressortir du lot des bons groupes où qu’ils soient. Donc le tout réuni forme un ensemble très complet que nous mettons au service des groupes.
MS >> Comment tu appréhendes l'évolution du zine à court et long terme ?
Pour le webzine, je continuerai le bout de chemin sans trop avoir les dents longues, petit à petit, étapes par étapes. Pour l’instant le but est de nous faire reconnaitre encore plus, nous pourrons ainsi faire connaitre plus de bons groupes. Nous recherchons du personnel pour des secteurs bien particuliers, ca sera l’objectif principal à venir.
Puis dans un avenir lointain, de monter une section promotion/management/production, nous verrons comment cela évolue. Si nous réussissons à avoir plus de personnel, nous prendrons encore plus d’essor, tout est lié.
MS >> Qu'est ce qui différencie Pavillon 666 des autres zines d'après toi ?
Pour être tout à fait franc (j’ai un peu honte), je ne vais pas ou quasiment pas sur les sites concurrents. Non pas que je dénigre les autres, mais je n’ai pas envie d’être influencé, que se soit sur les chroniques ou sur la façon d’agencer le site. Par contres certains autres membres aiment glaner des infos à droite à gauche, et je trouve ça cool. Donc ce qui nous différencie… c’est dur car tout le monde essaie de faire du mieux possible, avec les mêmes rubriques que nous…. Peut-être que le fait d’être ouverts, d’avoir une ambiance design sombre ou de rester intègres et bosseurs, je ne sais pas… je réfléchirai à tout cela !
MS >> Quels sont ses points forts mais aussi ses points faibles…?
Je suppose que nous avons un peu des deux mon capitaine. J’essaie d’avoir du recul pour juger mais ce n’est pas évident. Pour pavillon 666, les bons échos que j’ai eu concernent les chroniques, l’ouverture d’esprit, le design et les compilations. Les mauvais cotés surement pas assez de live reports, de biographies ou d’interviews, mais nous essayons de réparer cela.
Je retiendrais surtout le travail en fait comme point fort, qui je l’espère paiera.
MS >> Quel est selon toi l'évènement charnière ou l'événement clé dans l'histoire de Pavillon 666 ?
Pas d’événement clé, si ce n’est peut-être cette année 2007 où nous avons acquis une bonne réputation et des audiences qui ont explosées. Le fait d’avoir enfin une équipe stable, oui… 2007 est la meilleure année. Mais ce n’est que le début !
MS >> Quels sont tes coups de cœur de 2007 ?
Il y en a tellement ! Musicalement, je dirais des groupes plus progressifs dans l’approche, tels que The vision bleak, Katatonia, Ocean of sadness, du dark comme Ataraxia ou Red harvest, mais aussi du rock’n roll comme Skew skin et heavy comme Olympos mons. Pour les groupes français, mes coups de cœurs sont tous ceux qui ont participés aux compilations, car chacun dans un style différent est intéressant. Dernièrement j’ai beaucoup apprécié Fornication et Eclectika.
Coup de cœur également à certaines associations qui organisent des concerts et qui se battent pour que des groupes viennent jouer, parfois dans des salles peu remplies, dommage. Bravo à eux.
MS >> Et tes coups de gueule ?
Beaucoup également. Deux choses me viennent en tête : le Hellfest. J’en ai plus qu’assez de voir toujours des gens qui râlent et qui ne sont jamais content. Je sais que c’est le sport national mais à force de râler et de critiquer on va finir par ne plus rien avoir en France, et les pays étrangers non seulement rigolent mais se frottent les mains. Je n’ai pas eu la chance de monter au Hellfest et je ne connais aucun des organisateurs, mais il y a eu une véritable « fatwa » contre l’organisation juste après le festival. J’ai trouvé cela trop facile. Bien entendu qu’il y avait des points à revoir, que tout n’a pas été 100% parfait. Le problème est que même si vous faite un truc 100% parfait, il y a toujours des gens qui seront mécontents. C’est vraiment bien qu’il y ait un fest’ comme cela en France, même avec ses nombreux défauts. Conclusion : au lieu de passer ses journées à râler, impliquez vous, soyez actifs, vous verrez que ce n’est pas si facile.
Deuxième coup de gueule ou plutôt ce que j’appellerai une déception. Je suis actif depuis un bon moment maintenant mais je ne vois toujours pas cette « solidarité metallique » que j’ai toujours recherchée. Cela peut paraitre utopique pour certains…. mais dans les années 80, le milieu metal était bien plus concerné et solidaire qu’actuellement où tout le monde se tire dans les pattes au lieu de s’entraider. Conclusion : la jalousie est un mauvais défaut qui gangrène le milieu.
MS >> Depuis peu, certains labels ont décidé de ne plus envoyer des disques aux webzines afin de chronique mais plutôt de fournir des liens vers des webradios pour des soucis d'économie et de piratage. Quelle est votre position par rapport à ça sur Pavillon 666 ? Il me semble que tu avais appelé plusieurs webzines à boycotter ces labels. Quel en a été le résultat ?
Le piratage était LE prétexte pour tout simplement faire des économies sur les envois promos, rien de plus. Car le piratage sera toujours là, quoi que l’on fasse. Et justement, sur pavillon 666 nous refusons cette solution trop « facile ». En gros, le label ou le groupe te contacte avec une phrase, du style : « si tu veux nous chroniquer, télécharge ici, salut. ». Vous ne trouvez pas cela trop facile ? Nous ne voulons pas de ce modèle là. Nous aimons les supports visuels, avec pochette et artwork, un bon son (et pas un mp3 encodé à l’arrache) bref, un minimum d’effort de la part d’un groupe. Car si le groupe ne s’implique pas plus que cela, nous non plus, et nous ne voulons pas de cette situation stupide. Autant travailler dans de bonnes conditions, d’autant plus que notre travail à leur faire de la publicité par l’intermédiaire de chroniques, interviews, etc. est bénévole et le chroniqueur qui bosse sur un album mérite un minimum de respect et de reconnaissance pour son travail.
Je n’aime pas le foutage de gueule et c’est pourquoi nous refusons de chroniquer via radio et mp3. Du coup ils n’ont ni chronique, ni interview.
Les labels avaient commencé à imposer leur modèle mp3, certains comme nous ont refusé, et d’autres ont malheureusement acceptés. Si tout le monde faisait bloc contre ce système cela obligerait les labels à revoir leur position…Mais bon, solidarité, utopie…quand tu nous tiens…
MS >> Est-ce que le fait d'être un "gros" webzine peut te permettre de t'opposer à ça ?
Nous avons une multitude de labels qui nous font confiance, donc nous n’allons plus quémander des groupes ou labels qui ne jouent pas le jeu du « donnant-donnant ». Tant pis pour leurs groupes qui seront du coup moins exposés, c’est un choix de leur part, il ne faudra pas s’en plaindre plus tard. Nous avons un très bon rapport avec la plus part des labels cependant, ils voient que nous sommes des bosseurs, rapides et à jour, et cela nous permet de dire parfois non. Et le fait d’avoir un nombre de visite qui a triplé en 1 an fait que nous pouvons désormais donner un avis, même si il n’est pas retenu…
Si ils veulent continuer à faire des économies, pourquoi faire de la publicité pour leurs groupes, on peut aller loin dans le non-sens, la vocation d’un label…c’est incompréhensible.
Et que l’on ne me parle pas de solution « anti-piratage » en prétextant que les labels se cassent la gueule à cause de cela. Si ils se cassent la gueule, c’est que pour certains, il y a une mauvaise gestion et orientation. Car bon nombre d’entre eux font des marges considérables.
MS >> Selon toi, quel est le moyen le plus efficace pour promouvoir les groupes ?
Les médias et les concerts. Les médias comme les radios et les webzines (la presse papier aussi mais disparait petit à petit), et les concerts, pourvu que les metalleux se bougent pour découvrir certains groupes parfois méconnus mais talentueux.
Il y a aussi une autre forme de promotion, c’est l’implication des metalleux dans la scène et à faire bouger celle-ci. Et c’est ce qui fait défaut en ce moment. Chacun est confortablement installé derrière son pc avec ses charentaises, en attendant que tout se passe. Mais si chacun fait cela, rien ne se bougera ! Il faut donc que tous les fans de metal & rock se mobilisent, et prennent une part ACTIVE dans le milieu, sous quelque forme que se soit (chroniques, live reports, organisation de concerts, etc etc).
MS >> On dit partout que l'industrie du disque est en danger. Quelle est ta version des faits ?
Faux. Et cela me fait bien rire car ils jouent sur la naïveté et la crédulité des gens. L’industrie du disque avait déjà tiré la sonnette d’alarme avec les k7 et le copiage de k7. Puis le cd et la copie de cd. Maintenant le téléchargement… A chaque sortie d’un nouveau support, on a droit à la même rengaine alarmiste. C’est affligeant, d’autant plus que ces mêmes labels sont toujours là. Prenez Sony, EMI, etc etc… vous les avez vus régresser d’année en année ? C’est plutôt le contraire. Et les labels metal, même chose. Certains se plantent, c’est sur, mais pas à cause du piratage, comme je le disais plus haut. Mauvaise gestion, manque de sérieux, ça oui. Demandez à Season Of Mist s’ils ont des soucis et s’ils vont mettre la clé sous la porte… Avec une gestion correcte et une bonne promo, pas de soucis.
Ce qui n’excuse pas pour autant le piratage que je condamne. Même si on ne peut rien faire techniquement contre cela, on peut agir sur les mentalités. Dire par exemple aux jeunes qui téléchargent à bloc que rien n’est plus beau qu’un bel artwork avec digipack ou dvd, des paroles sur le livret, que le son est meilleur sur cd, etc etc etc. Surtout pour soutenir les groupes autoproduits qui rament pour exister et pour vendre leur CD, là il faut absolument les aider pour qu’ils puissent aller de l’avant et progresser.
MS >> Quels sont tes projets à venir pour Pavillon 666 ?
Carpe diem. La vie est un long fleuve tranquille… nous n’avons pas de projets à très long terme, nous sommes dans le court terme : sortie de tee shirts + badges, sortie de la prochaine compilation en septembre, et un gros travail pour être encore plus exposés.
MS >> Quelque chose à rajouter ?
Il faut absolument que le milieu underground soit plus ouvert et plus soudé. Tout le monde est d’accord avec cela, personne ne le fait, ou trop peu. Quant aux labels, sortez du copinage, et envoyez vos promos aux medias les plus sérieux, vous verrez une sacré différence dans les retours !
MS >> Un message pour les lecteurs de Metal Sickness ?
J’essaierai de venir plus régulièrement sur votre site qui a l’air très cool, dès que j’ai un moment de libre…D’ici à la rentrée nous essaierons également de faire des interviews de webzines - dont Metal Sickness - pour faire connaitre votre site à nos lecteurs.
Quoi qu’il en soit, soyez ouverts et impliqués, nous avons tous besoin de vous…
A bientôt et un grand merci à vous pour cette interview ! |