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MATHILDA |
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Mise en ligne le : 17 février 2012 | Intervieweur :
g-rom
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1- Salut les MATHILDA, pouvez-vous nous compter la genèse du groupe ? Jonathan (chant) : MATHILDA existe depuis un petit moment déjà. Mais le projet a réellement pris forme début 2009 quand Max (guitare) et moi, avons été rejoins par Julian – le frère de Max - à la basse et Julien à la batterie. On a commencé à jouer tous ensemble avec un autre guitariste, le temps de faire quelques dates avant que ce dernier ne s'en aille du jour au lendemain. Entre-temps nous avons avancé la préparation de notre EP que nous avons enregistré fin 2010 et sorti en mai 2011. C'est à ce moment que Julian a lâché la basse pour passer à la guitare, son instrument de toujours. Après moult péripéties, de nombreuses recherches et de nombreuses auditions, c'est Wlad, un ami de Julian, qui nous a finalement rejoint en tant que bassiste en fin d'année 2011. 2- Etes-vous tous originaire de Paris ? Vivez-vous tous à Paris ? Jonathan : Bien que certains d'entre nous n'y soient pas nées, nous sommes tous les cinq actuellement sur Paris, même si Max bosse en semaine sur Lille. Oui, MATHILDA est un vrai groupe parisien. 3- Pourquoi MATHILDA comme patronyme ? Jonathan : Il y a bien une petite histoire derrière ce nom, mais bizarrement, on préfère la garder pour nous. Ça nous fait toujours sourire quand on vient nous voir et qu'on nous demande pourquoi nous avons choisi un prénom de femme. Une chose est sûre, MATHILDA n'a strictement rien à voir avec la "Mathilda" (Nathalie Portman) du "Léon" de Luc Besson, et encore moins avec la "Matilda" de Roald Dahl. MATHILDA est tout simplement un prénom féminin qui sonne à nos oreilles pour diverses raisons, qui évoque la délicatesse que l'on cherche à distiller dans notre musique dite "énervée". MATHILDA est une entité mais personne en particulier pour autant. 4- Votre EP est sorti de manière très professionnelle, comment avez-vous pu obtenir un tel résultat ? Jonathan : Quoi qu'on fasse autour et dans le groupe, on veut toujours faire au mieux. On a tendance à être très perfectionnistes dans MATHILDA… Sortir un premier EP est d'une importance capitale. Il va présenter et installer un groupe, sa musique, son image… Bref, il est impensable de sortir un premier effort sans qu'il soit nickel, et tout ce qui va autour avec. On a donc bien réfléchi et étudié quelle était la meilleure marche à suivre pour sortir ce disque, aussi bien dans le son qu'on balance que dans l'image qu'on reflète. Nous avons la chance de compter dans le groupe des directeurs artistiques, qui sont aussi graphistes touche-à-tout ou encore des gens issus de la communication. Du coup, en mettant tous nos compétences en symbiose, on a réussi à gérer au mieux la sortie de ce disque 100% auto-produit et auto-financé. Nous sommes toujours extrêmement fiers car il a représenté énormément de boulot et d'investissement. Aussi bien dans le fond que dans la forme. Et les retours sont plus que satisfaisants. 5- Que représente la pochette du EP pour le moins très énigmatique ? Jonathan : On nous en parle beaucoup depuis la sortie du disque, preuve que nous avons fait le bon choix dans la direction artistique. Nous sommes tous très portés sur le noir et blanc. Ça nous parle tous assez pour que nous nous soyons orientés très vite la-dessus. Le concept de cette pochette a été de transfigurer au mieux visuellement ce que chaque son et chaque mot de Mathilda évoque. Quelque chose de fort, tout en contraste, entre masse et espace, reflet de l'élégance et du massif. Partir d'un nom de femme, pour en faire une représentation à la fois fois figurative (ces corps humains) et abstraite. Ce visuel étant souvent le premier contact que les gens ont avec MATHILDA, il se devait de marquer les esprits et d’intriguer. 6- La production est tout simplement énorme, comment avez-vous fait pour arriver à un tel son avec les petits moyens d'un jeune groupe français ? Jonathan : Pour la petite histoire, on ne savait pas trop vers qui se tourner pour faire ce disque. Or, Julien vient de Laval (Mayenne), une ville qui possède une scène musicale incroyable, très active et qui regorge de talents. Julien est d'ailleurs l'ancien batteur de Sling 69 (et désormais actuel Birds In Row). Parmi eux, les As We Draw qu'on aime énormément. Amaury Sauvé en est le batteur et un ami d'enfance de Julien. Bref, de fil en aiguille, on s'est retrouvé dans son studio, COREPROD, pendant une semaine pour enregistrer et peaufiner à fond nos quatre titres. On est arrivé avec notre matériel qu'on a combiné sur place avec le sien, et celui de plusieurs autres groupes du coin qui nous ont généreusement filé un coup de main. Avec les pré-prod' faites maison qu'on avait sous le coude, on a forgé tous ensemble le son qui nous convenait le mieux. Le travail d’Amaury a été décisif pour sortir ce son lourd, abrasif, et clair à la fois. Au final, une grosse production qui crache et qui a vraiment répondu à nos attentes. Là encore, nous sommes très contents des retombées. 7- On sent une certaine influence de AQME, surtout dans l'alternance du chant, est ce que ce groupe est une source d'inspiration ? Jonathan : Il est vrai qu’au sein de MATHILDA nous sommes plusieurs à avoir vraiment accroché à leurs premiers disques. À titre personnel, je n'ai jamais lâché mes oreilles de ce qu'ils font et bien qu'ils aient changé de direction musicale, AQME reste un groupe qui m'aura fait vibrer à une époque et que j'écoute toujours avec plaisir. D’une manière générale, l’influence existe toujours car tout ce qu’on écoute nous marque d’une façon ou d’une autre, et elle impacte forcément ce que l’on fait. C’est donc plutôt le public qui peut retrouver des références dans notre musique, et pas vraiment nous qui avons la tête dedans. Et notamment pas le recul nécessaire pour toujours s’en rendre compte. 8- Dans votre bio, il est écrit que vous avez quatre univers différents, quels sont-ils au juste ? Jonathan : En fait, c’est même cinq univers depuis l'arrivée de Wlad à la basse ! À dire vrai, lorsqu'on parle d'univers dans notre biographie, il faut surtout entendre par là qu'on vient tous d'horizons bien différents. Aussi bien en terme de musique, qu'en terme de personnalité et d’expérience. Oui on s'aime, on se connait pour la plupart depuis très longtemps, mais c'est la richesse de nos différences - et donc de nos univers - qui nous permet de faire fonctionner le cœur même de MATHILDA. On avance ensemble avec nos points communs tout autant qu'avec nos différences. 9- Avec un EP d'une telle qualité, forcément, nous avons l'eau à la bouche, avez-vous un album en préparation ? Jonathan : Un album est évidemment en ligne de mire. Impossible de donner une date de sortie, ni même d'entrée en studio mais nous avons beaucoup d'idées et d'ambition le concernant. Mais pour le moment, et suite à l'arrivée récente de Wlad à la basse (un poste resté vacant et qui nous a fait tant défaut pendant presque un an), le temps est désormais aux concerts et nous bossons à fond notre set live pour pouvoir tourner un maximum en cette année 2012. Evidemment, on n’oublie pas de composer, c'est vital, et on avance doucement mais sûrement. Je dirais que depuis notre EP, on a accouché de quasiment cinq nouveaux morceaux que l'on jouera sur scène dès les prochains shows. Je précise au passage que nous sommes d'ailleurs retournés en studio en fin d'année 2011 pour enregistrer notre premier single qui figurera sur notre premier album. On garde encore le titre du morceau secret, mais on peut d'or et déjà dire que ça sonne très gros. Le titre a encore été enregistré et mixé par Amaury Sauvé (As We Draw, Birds In Row, Comity…) et est parti en mastering au Sterling Sound Studio à New York, dans les mains du très grand et reconnu Ted Jensen (Korn, Deftones, Metallica, Sigur Ros, Muse…). On a hâte de le faire découvrir ! 10- Comment se déroule le processus de composition ? Jonathan : Julian possède un mini-home studio chez lui. En véritable fanatique de musique, il y passe beaucoup de temps et compose énormément. Généralement, tout part de lui et de sa chambre. Une fois qu'il pense tenir un truc, on est très vite à l'écoute du morceau et si on le sent tous, je me greffe très vite à lui pour continuer d'avancer sur la structure, l'accompagner de lignes de chant et donner une trame plus générale au morceau. Une fois qu'on a bien avancé, on le joue en répète tous ensemble et une fois qu'une base est bien amorcée, on commence à la peaufiner à cinq, à apporter de nouvelles idées et enrichir la base "home-studio". Pour l'instant c'est le schéma que l'on suit et qui fonctionne le mieux. Mais rien ne nous empêche de lancer un début de morceau en répète, et de le bosser ensuite à la maison. C'est déjà arrivé. 11- Les titres de "Mathilda" sont-ils tous récents ? Jonathan : ICI NULLE PART qui conclut notre EP est l'un des premiers morceaux que l'on a composé il y a bien deux ans de ça. Mais il est toujours là. L'ESSENCE MÊME et …ET LE DIABLE PASSE ont été quasiment composés avant d'entrer en studio. Le temps passant, tous les titres ont plus ou moins subis un léger lifting. Mais il est évident qu'en ce moment même, notre son continue d'évoluer et on se sent déjà un peu moins à l'aise avec nos morceaux qui datent le plus. 12- Quelles sont vos sources d'inspirations concernant les textes ? Jonathan : Tout. Tout ce qui me touche. En tant que chanteur, les paroles sont tout aussi importantes à mes yeux que la musique qui va les porter. J’écris beaucoup et souvent, avec ou sans musique derrière. Écrire est devenu une drogue. Mes sentiments, mes ressentis, mes expériences, mes doutes, mes peines… tout y passe. C'est très égocentrique d'un certain point de vue. On a pu voir avec les différents retours de l'EP que les textes sont souvent qualifiés de sombres et mystérieux. Et c'est le cas. Je passe du temps sur mes textes et je dois chercher inconsciemment à ne pas trop vouloir me faire comprendre. Chaque mot, chaque syllabe doit m'évoquer quelque chose et il est impossible pour moi de chanter des mots qui ne m'hérissent pas le poil ou qui ne me touchent pas directement et personnellement. Alors oui les textes de MATHILDA sont ambiguës et quelques peu secrets, mais ils permettent vraiment d'y entrevoir ce que chacun veut y entrevoir. J'ai la chance d'être dans un groupe ou chaque membre me fait confiance là-dessus et me laisse carte blanche. Et je peux vraiment leur dire merci. 13- Qu'est ce que vous écoutez actuellement ? Jonathan : On écoute tous des choses très diverses et même si l'on est foncièrement tous encrés dans une culture rock, on a chacun notre propre palette. Julien est un aficionados d'électro et de grosses basses. Il écoute aussi tout autant du Hip-Hop US ou français que Julian. Ce dernier quand à lui écoute tout ce qui peut se terminer par -core. Max est plutôt orienté Death et Metal progressif, alors que Wlad tourne pas mal dans le Metalcore US. Actuellement de mon coté, c'est très Post-rock et Classique, donc très instrumental. 14- Quel groupe fait l'unanimité au sein de MATHILDA ? Jonathan : Si on devait en sélectionner un qu'on a tous en commun, je pense que ce ce serait Deftones. 15- En tant que jeune groupe, quel regard portez-vous sur l'importance d'internet dans la musique ? Jonathan : Au risque d'avoir le même discours que des milliers d'autres groupes - indépendants comme nous ou non - Internet est vraiment le bien. C'est LE média actuel par excellence et nous sommes les premiers à être très contents de débarquer dans cette période faste qui nous permet de diffuser au mieux notre musique et nos informations. Tout serait plus galère sans le Net et je comprends de plus en plus les groupes qui balancent leur musique gratuitement sur le Net. Il n'y a pas mieux aujourd'hui pour se faire connaitre. 16- Hormis MATHILDA, avez-vous d'autres projets ? Jonathan : Julian a pas mal de projets musicaux en cours. Il est guitariste-compositeur dans le groupe de hardcore Alastra, et joue aussi actuellement dans le groupe de post-hardcore Odds And Candor, encore en tant que guitariste. On monte aussi tous les deux quelques petits trucs acoustiques pour un éventuel futur projet… Pour les autres membres, on consacre le reste de notre énergie à nos métiers et à des projets, artistiques ou non, en dehors de la musique. 17- Avez-vous des concerts de prévu ? Jonathan : Nous jouons le dimanche 26 Février prochain au Klub (75001 - Paris) en ouverture de Totorro. Beaucoup de choses semblent avancer et se profiler pour l'avenir mais on peut d'or et déjà dire qu'on espère que d'autres dates suivront très, très vite ! 18- Un dernier petit mot pour tous nos lecteurs ? Jonathan : Merci à tous les lecteurs de Pavillon 666. Merci à toux ceux qui prendront le temps de nous lire, d'écouter notre disque, ou ne serait-ce qu'une bribe d'un morceau. Qu'on aime ou qu'on n’aime pas, c'est comme ça qu'on sortira un peu plus de l'ombre et qu'on pourra peut-être un de ces quatre vivre de notre musique. Merci à vous. Et un grand merci aux webzines comme le vôtre qui font perdurer la passion et entretiennent le bruit autour de petits groupes comme nous le sommes actuellement. Merci à vous de nous avoir accordé de votre temps, et encore félicitations pour votre EP, vivement un album entier!! |
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