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EPICA
CHRONIQUE EPICA - review
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Mise en ligne le : 23 février 2012  | Intervieweur : La.Faux | Traducteur : La.Faux

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
P666 > Salut Isaac, comment vas-tu?

Fatigué, parce que j’ai du prendre l’avion à 5h30 du matin pour venir à Paris (sourire).

P666 > “Requiem for the Indifferent” sort dans quelques semaines. Comment as-tu pris part à son écriture?

J’ai écrit “Monopoly o, Truth”, qui est le titre d’ouverture, et “Deter the Tyrant”. Voilà pour les chansons principalement composées par moi, mais j’ai aussi participé à la plupart des chansons de Mark, parce qu’il commence souvent par les arrangements orchestraux avant de se pencher sur les guitars, ce qu’il me laisse souvent faire. Donc parfois je modifie des choses par ci par là.
Les chansons que j’ai citées sont celles qui sont le plus orientées “guitare”, les plus trash. Mais parfois, si Mark me demande de faire un solo sur l’une de ses chansons, je m’en occupe.

P666 > Parfaite transition pour ma prochaine question: comment décides-tu où et comment faire un solo, justement? C’est quelque chose de nouveau depuis ton arrivée dans le groupe, et c’est une question que je me pose d’ailleurs en général.

Eh bien..hum..dans certains groupes, tu as le phénomène « oh, on a un lead guitariste, il doit faire un solo dans toutes les chansons». Nous travaillons différemment : je ne m’occupe des soli qu’une fois les chansons entièrement composées, parce ce c’est seulement à ce moment-là qu’on peut se dire « ici ça peut se tenter, voyons voir » et dans ce cas j’essaye. Donc ce n’est pas obligatoire pour nous, ni pour moi d’ailleurs, parce que j’ai toujours été bombardé « lead guitariste » dans tous mes groupes, alors que je ne me suis jamais donné ce genre d’étiquette. Quand les gens viennent me voir en me disant « waouuuuu les soli sont dingues », je leur répond un truc du genre « ouais » (rires). Si je fais quelque chose, je veux le faire vraiment bien, donc si on me demande de faire un solo, je vais le bosser à fond jusqu’à ce que ce soit parfait.
Ca, c’est pour « où faire un solo ». Concernant le solo en lui-même, pour moi c’est la mélodie qui est primordiale : c’est vraiment une petite chanson au sein de la chanson, avec un début, un milieu et une fin, pas une improvisation hasardeuse style « blablabla » (il imite un solo fou sans queue ni tête).

P666 > Oui parce que chez certains groupes, il y a parfois cette sensation de remplissage, voire de démonstration pure de la part des soli, sans que cela apporte vraiment quelque chose en plus.

Oui, exactement, et c’est que j’essaie toujours de… ne pas faire (rires). Alors bien sûr parfois on peut se dire « ici, faudrait que ça aille hyper vite », et dans ce cas je le fais, mais c’est toujours dans la perspective –peut-être- d’accentuer le morceau ou d’accentuer un sentiment que je veux retranscrire. Je consacre vraiment beaucoup de temps et d’énergie à tous mes soli pour qu’ils soient parfaits. Surtout sur cet album, je n’ai pas non plus voulu me limiter à certains genres. Je n’essaie jamais de reproduire la même recette sans arrêt –même si j’ai bien sûr un certain style. Sur « Monopoly on Truth », c’est un solo très blues, alors que sur « Internal Warfare» par exemple, c’est un solo chromatique complètement barré, parce que la chanson l’est aussi. C’est une chanson très agressive.

P666 > A ce propos, j’ai l’impression que contrairement à la tendance générale des groupes au style proche d’Epica qui font dans le plus « mainstream » au fil du temps, Epica s’est au contraire fait plus heavy et plus agressif avec l’ajout d’Arien puis toi au line-up, ce que l’on ressent particulièrement bien sur « Design Your Universe ».

Oui, c’est vrai. S’ils deviennent de moins en moins heavy, ça nous laisse plus de place dans notre coin donc on peut devenir de plus en plus bourrin, et gagner en popularité (rires), donc c’est bon pour nous d’une certaine façon. Mais ce qu’il faut aussi voir, c’est que Mark par exemple peut maintenant composer des chansons comme ça : il peut écrire des titres où il veut une batterie très rapide, des gros riffs…il est moins limité que par le passé. Donc c’est un processus assez naturel pour nous, et ça rend ce nouvel album très dynamique je pense, parce qu’on peut y trouver des moments très bourrins, comme dans « Internal Warfare » ou « Monopoly on Truth ».

P666 > Ce qui est assez surprenant à l’écoute de « Requiem for the Indifferent », c’est qu’on a cette impression d’un album en deux parties avec la chanson éponyme au milieu. Cette partie plus bourrin et déconstruite dont tu parles se ressent vraiment dans la seconde moitié, alors que la première moitié est plus soft…

Oui, je vois ce que tu veux dire, avec « Delirium » au milieu, qui est une ballade…
P666 > En parlant justement du titre de l’album, il y avait eu des hésitations sur le précédent entre « Design Your Universe » et « Kingdom of Heaven ». Est-ce qu’il y a eu le même type de débat sur « Requiem for the Indifferent » ? (avec « Serenade of Self-Destruction, ndlr)
Nous avons bien sûr discuté à ce propos, parce que d’habitude le titre de nos albums est la dernière piste, et se compose de trois mots, toujours trois mots, alors que cette fois-ci il y en a quatre. On a donc d’abord pensé à « Requiem of the Indifferent », mais ça ne rendait pas bien le sens de notre message…et « Serenade of Self-Destruction » était peut-être un peu trop sombre. Au final, « Requiem for the Indifferent » est la proposition qui avait le plus de sens. Nous avions pensé à un mélange de tous ces mots (rires), mais nous avons choisi la meilleure option.

P666 > Comment vois-tu le concept derrière cet album ? Il y a eu une communication sur Internet de la part du groupe, expliquant qu’il était temps d’arrêter d’être aveugles sur ce qui se passe dans le monde etc, mais comment le conçois-tu personnellement ?

Eh bien…le monde tel que je le vois ne me semble plus équilibré. La raison derrière cela, c’est que d’un côté on a des gens indifférents. « Ce qui se passe en Irak ne me concerne pas », ou « Le fait que des gens soient emprisonnés tous les jours en Chine, ça ne me concerne pas », ce genre de choses. Et d’un autre côté, on a par exemple des hommes politiques qui ne sentent plus concernés non plus. Ils ne se préoccupent pas des gens, ils se préoccupent uniquement de se faire élire, de gagner plus d’argent, de satisfaire des objectifs religieux…bref, seulement ce qui les intéresse. Tout est une question d’équilibre : les pauvres s’appauvrissent, les riches s’enrichissent, et au milieu tu as des gens blasés qui pensent qu’il n’y a rien à faire. On retrouve la même chose dans la nature avec les tsunamis, les inondations en Australie, les ouragans…
Nous sommes très câblés « high tech » maintenant, avec les iPhones, les appareils photos, les voitures, les avions.

Tout ça est très bien, mais ça devrait être mieux équilibré. C’est le sens derrière la pochette de l’album : tu vois cette fille coincée au milieu des machines, essayant d’atteindre la nature, il y a une clef dans l’arbre…en outre quand tu le regardes, les couleurs rappellent un peu le yin et le yang, qui parlent aussi d’équilibre. Donc toutes nos paroles tournent autour de ça, et le groupe aussi. Tous les aspects de la vie devraient être équilibrés et ce n’est pas facile, ça va ça vient sans cesse, et l’immobilisme est ennuyeux bien sûr. Donc comme je l’ai dit, dans notre musique, c’est la même chose, on a cherché un équilibre entre voix claire et growls, entre ballades et titres violents…si l’on a une bonne vision d’ensemble, alors c’est cool, il n’y a pas de souci à se faire (rires).

P666 > Parlons un peu de ta présence dans Epica : ça fait maintenant 3 ans que tu as rejoins le groupe, soit presque 2 albums, beaucoup de concerts…comment comparerais-tu cette expérience par rapport à celle dans God Dethrone ? (ancien groupe d’Isaac mais aussi d’Arien, batteur d’Epica, ndlr). Forcément des différences de style et de fanbase ?
Oui, les fans sont très différents. Je me souviens encore de God Dethroned comme de ces moments où l’on jouait pour un public saoul (rires), cheveux noirs, bides à bière, tous des mecs. Alors que maintenant, [avec Epica], tu peux avoir une fille avec sa mère et la mère de sa mère, et tous les maris, les petits amis, connectés (rires), tout le monde vient aux concerts d’Epica. C’est très différent bien sûr, et nous jouons pour des publics plus nombreux…mais je suis toujours en contact avec God Dethroned : ils jouent en ce moment à la croisière 70 000 Tons of Metal, et j’ai récemment parlé à Henry, le chanteur-guitariste. Donc de temps en temps je suis en contact avec eux, même si ce n’est pas hebdomadaire.

P666 > C’est marrant de voir qu’Arien et toi venez tous les deux de cette formation de métal extrême et avez rejoint un groupe de métal symphonique comme Epica. Comment se gère ce genre de transition ?

Quand j’écris des chansons, que ce soit pour Epica ou God Dethroned, c’est la même chose : je prends ma guitare et je vois ce qui me vient. La seule différence –bien qu’elle soit de taille- c’est que God Dethroned est un groupe de quatre personnes, sans voix claire donc pas de souci là-dessus (rires), sans orchestre donc on oublie…donc c’est plus simple, c’est juste du métal, BAM, direct. Donc les chansons sont plus courtes, c’est une perspective différente. Alors qu’avec Epica, j’ai beau aimer les trucs très techniques, c’est impossible d’enchaîner 10 minutes d’affilée à chaque fois, donc je dois songer au fait que Simone devrait commencer à chanter à ce moment-là, puis les chœurs, qu’ensuite il devrait y avoir un solo (il fait mine de réfléchir à la composition d’une chanson en direct, ndlr), et ensuite je peux revenir au riff initial. Donc je ne procède pas de la même façon, mais c’ est toujours moi avec ma guitare. Par exemple, sur « Monopoly on Truth », je n’étais pas sûr que les autres aimeraient parce que peut-être qu’elle était trop technique, et finalement elle est en ouverture, donc bon…

Et c’est la même chose pour Arien tu sais : il avait aussi l’habitude jouer hyper fort et hyper vite, « plus c’est fort mieux c’est, plus c’est rapide mieux c’est », même s’il ne disait jamais ça bien sûr (rires), et maintenant ça ne le dérange pas de jouer parfois moins vite ou moins violemment. A l’écoute du nouvel album, on peut entendre de sacrées percussions, du bien lourd.

P666 > Ca s’entend d’ailleurs dès « The Divine Conspiracy » (album à partir duquel Arien a rejoint Epica, ndlr) ; il s’intègre bien à l’ensemble et en même temps, c’est flagrant à l’oreille qu’il vient d’une sphère différente, plus extrême en effet.

Exactement. Quand je jouais avec lui [chez God Dethroned], je me souviens que Coen (claviériste d’Epica, ndlr) m’a demandé si je connaissais un bon batteur parce qu’ils n’en avaient plus, et je lui ai dit “ce mec” (rire).
P666 > Tu es arrivé après trois albums sortis d’Epica. Quelles sont tes chansons préférées de cette période ?
Pour être honnête, je n’avais jamais écouté « Consign to Oblivion » avant de devenir guitariste d’Epica. En 2003, je suppose que tu sais que j’ai joué un show avec Epica à Limoges (France), donc je connaissais déjà tout le premier album –suffisamment pour le jouer sur scène-, et je l’apprécie beaucoup. Les groupes à voix féminine, ça n’a jamais été mon truc, que ce soit métal ou pas, et bien que ça sonne très cliché de dire ça…mais Epica a été la seule exception, à cause des growls, et le son me paraît toujours très intense, très au cœur des choses.

P666 > Quid de la scène ? Quelles chansons des setlists es-tu content de voir subsister malgré les années, et quelles chansons enlèverais-tu si tu pouvais ? (il y a des chansons indéboulonnables dans les setlists d’Epica, ndlr)

J’aime la scène, beaucoup plus que l’enregistrement en studio. Je suis un musicien, et pour être honnête ce que j’aime c’est jouer en live, donc j’aime à peu près tout jouer, du blues ou n’importe quoi d’autre (rires). Avec Epica, ce qui m’importe le plus c’est de faire ce que je fais à un moment le mieux possible.
Ceci dit, il y a bien sûr des chansons que j’aime vraiment jouer, des choses techniques comme dans « Martyr of the Free Word » (merci de ne jamais l’enlever des setlists svp, ndlr) ou j’imagine « Monopoly on Truth », vraiment intense, et « The Obsessive Devotion ». « Consign to Oblivion » (la chanson éponyme), surtout la partie au milieu, « Fools of Damnation » aussi, très cool à jouer…mais aussi « Chasing the Dragon », qui a un son plus intimiste –pour les guitares, ce n’est pas compliqué à jouer-, et apporte pas mal d’émotion. On ne la joue pas souvent, mais j’adore toujours la jouer…et il faut bien faire des choix, hein (rires).

Et aussi…voyons voir…le solo de « Kingdom of Heaven ». C’est vraiment un super moment pour moi, parce que j’adore vraiment beaucoup ce solo. La chanson en elle-même est cool à jouer, mais à chaque fois que CE moment arrive, c’est très chouette à faire.

P666 > Quid d’un DVD live d’Epica ? Des rumeurs ont circulé après le MFVF 2009 (où ils ont joué un show special de 2 heures avec pyrotechnie), mais rien n’est sorti finalement. Y a-t-il quelque chose de prévu pour la tournée « Requiem for the Indifferent » ?

Le truc c’est que le promoteur là-bas nous a dit que tout serait enregistré sur DVD ; qu’en fait, tous les groupes qui joueraient seraient enregistrés. Donc les gens ont compris ça comme « Oh, Epica va faire un DVD », alors qu’il n’a jamais été question d’un DVD officiel là-bas. Je pense que ce n’est pas quelque chose à faire en festival : les gens ont écouté des groupes toute la journée, donc arrivé le moment où l’on joue, ils sont assez crevés.
Mais il y a toujours des projets de DVD. En fait, on a même un enregistrement entier d’un concert, mais notre ancienne maison de disque a fait faillite, donc il y a des litiges au sujet des droits sur le concert, et ça ne peut pas être diffusé pour le moment.

Dans tous les cas, on enregistrera probablement un DVD l’an prochain. On en a discuté, mais rien n’est confirmé, et nous ne savons pas quand ça pourrait être commercialisé. Comme dans toute chose, nous voulons qu’il soit très bon. Evidemment, si nous en faisons un, on voudrait un vrai orchestre et chœurs. Donc ça représente beaucoup de travail, beaucoup de temps et beaucoup d’argent ; il faut être sûrs qu’on veut faire ça. D’abord on a l’album qui sort bientôt, donc beaucoup de choses à venir…mais c’est toujours dans nos esprits, et dès qu’on aura le temps, on s’occupera de ça.

P666 > Est-ce qu’Epica a prévu d’être présent pour le 10ème anniversaire du MFVF ? (Metal Female Voice Festival en Belgique, où Epica a joué quasiment tous les ans depuis sa création)

Pas que je sache…

P666 > Avez-vous prévu quelque chose de spécial pour les 10 ans du groupe cette année ?

C’est le 15 décembre, date du premier concert d’Epica, donc il y aura quelque chose, mais nous n’avons encore rien défini précisément. Je crois que ça tombe un samedi. Nous ferons probablement un gros concert, le DVD pourrait être tourné à cette occasion d’ailleurs. Il y a plein de choses que l’on pourrait faire, mais comme nous sommes en pleine promotion du nouvel album, c’est encore incertain. On verra ce qui se passe après la sortie de l’album.

P666 > Dernière question…tu parles français, bien que peu de personnes soient au courant. As-tu un message, en français, pour vos fans ?

En français ? (moue inquiète). « Aïe aïe aïe » (rires). « C’est trop difficile. Un message. Alors…j’ai hâte de voir tout le monde quand on fait une tournée ici en France, et j’espère aussi que tout le monde aimerait ? (aimera), aimera le nouveau album. On a travaillé beaucoup, donc normalement je pense pas qu’il y aura vraiment de grandes surprises. »
Ca ira ?

P666 > Oui, parfait. Merci beaucoup!

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock
P666 > Hello Isaac, how are you?

Tired, because I woke up at 5:30 to get my plane to Paris!

P666 > So Requiem for the Indifferent is due in a couple of weeks. How did you take part in the composition process?

I wrote “Monopoly of Truth”, which is the opening track, and I wrote “Deter the Tyrant”. So those are the songs mainly written by me, but I also participated in most of Mark’s songs, because he always starts with orchestration and then lets emphasis on the guitars, and he often lets me do that. So then sometimes I change stuff here and there.
These songs that I mentioned before are the more guitar-oriented songs, more trashy. But then sometimes, on Mark’s song, if he asks for a solo then I do it.

P666 > You’re actually jumping to my next question (oh-oh says Isaac) : I wonder how you decide where to put a solo in a song. It has definitely been new in Epica since Design Your Universe, and I’ve always wondered how guitarists build up a solo?


Well…hum…in some bands, that’s like “oh we have a lead player in the band, you need to play a solo in every song”. We work differently; I only do the solos once the songs are really written all the way through. Because that’s when you can say “oh here maybe it’s possible, we could do it” and then I just try it. So it’s not compulsory for us and not for me either, because everyone bombed me in every band I’ve been playing as a lead player, whereas I never really considered myself as a lead player. When people are like “wooh the solos are amazing” I’m like “yeah” (laughs). If I do something I want to do it good, so if someone asks me to play a solo, I will try to work on it until it sounds really perfect.
So that’s about where a solo can go.
But about the solo itself, for me melody is really important: it’s basically a little song within a song. So it should have a beginning, a middle and an ending, not just randomly playing ‘blah blah blah’ (he imitates a crazy solo without purpose).


P666 > Yes because there are some bands where solos look like technical displays, showing off rather than having some meaning in the song.


Yes, exactly, and that’s something I always try to…not do (laughs). And of course sometimes you’re like “oh here I need something really fast” or whatever, and then of course I do it, but that’s only to –maybe- accentuate the melody I want or the kind of feeling I want. I put lots of time and energy on my solos to make them really perfect. Especially for this album, I also don’t want to limit myself to certain genres. I never try to do the same trick over and over again – of course you have a certain style. Like on “Monopoly on Truth”, it’s a very bluesy solo, on “Internal Warfare” it’s a crazy chromatic solo because the whole song is very hectic. It’s a very aggressive song.


P666 > The feeling I get since you’ve joined the band is that you actually brought this kind of aggressiveness, in “Martyr of the Free Word” for instance. Epica seems to have become more edgy, more brutal with Arien and you, when this kind of band often becomes more “easy listening” with the years.


Yes, it’s true. If they goIf they go softer and softer then we get more space in our zone so we can go harder and harder, and get more popular (laughs), so it’s good for us in a way. But the thing is also that for instance Mark can now write songs like that; he can write songs where he intends these really fast drumming, guitars pounding… So he’s less limited than in the past. So it’s pretty natural for us too, and it makes this new albums very dynamic I think, because some parts are really hard, like “Internal Warfare” or “Monopoly on Truth”.

P666 > I have to say that I was surprised when I listened to “Requiem for the Indifferent” because I felt it could really be seen as two different parts, before and after the actual song “Requiem for the Indifferent”. The hectic part you’re talking about can really be felt in the second part, whereas the first part is softer in a way…

Yes, I see what you mean, and you have “Delirium” which is a ballad…

P666 > Speaking of the title of the album, I know that there have been hesitations for “Design Your Universe” between this title and “Kingdom of Heaven”. Did you have the same kind of debate for “Requiem for the Indifferent”? (with “Serenade of Self-Destruction”, ndlr)

We of course had some discussion, we talked about that because indeed, usually, the album title is the last song, and there are three words, always three, whereas this time it has four. So first we thought of “Requiem of Indifferent”, but then it didn’t really carry the meaning we wanted to say…then “Serenade of Self-Destruction” was maybe too dark. Basically, the meaning was better with “Requiem for the indifferent”, it’s a better thing to say. And we have thought of a mixture of all these words (laughs), but this was the best option.

P666 > About this title, how would you like the concept behind the whole album to be understood by people? There was some online announcement, stating that it was time to stop turning a blind eye to what’s happening in the world anymore etc, but how do you personally interpret it?

Well…the thing is that, the world as I see it is not balanced anymore. The reason for that is that at one side, there are people who are indifferent. “What happens in Iraq, I don’t care”, or in China where people go to jail for nothing, stuff like that, “Oh, I don’t care”. So that’s one side, and the other side is also that for instance politicians don’t care anymore. They don’t care about people, they just do their job to get elected, to get more money, for religious goals…whatever they want. It’s all about the balance, you know; the poor get poorer and the rich get richer, you have people in the middle who get jaded and think you cannot do anything about it. The same goes with nature: you have tsunamis, you have floods in Australia, you have hurricanes…
We are very mechanical-driven now with iPhones, cameras, cars, and airplanes. That’s all fine, but there should be a balance. That’s the meaning of our artwork: you see the girl in the middle of machinery, she’s reaching out to nature, there’s a key in the tree…Also if you look at it, the colours are a bit like yin and yang, which is also about balance. So basically that’s all the lyrics are about, also within the band. Every aspect of life should be balanced and it’s not easy, it always goes back and forth, and not moving anymore is sort of boring of course. So like I said, in the music, it’s just the same, you have to get a balance between clean vocals and grunts, between ballads and really heavy stuff…if you get a good overview then you know, everything is cool, don’t worry (laughs).

P666 > Now if we talk about you and Epica, you’ve been in the band for three years now: nearly two albums, a lot of tour dates…how would you compare it to your experience with God Dethroned (Isaac former band with bandmate Arien, now drummer of Epica, ndlr) for instance? Obviously different style and fanbase…

Yeah, the fans are really different. I still remember playing with God Dethroned as mostly men playing for drunk people (laughs), black hair, beer bellies, all males. And now [with Epica], it’s like you can have the daughter with her mom, and her mom, and all the husbands, and boyfriends connected (laughs), everyone’s at Epica show. That’s totally different of course, and we play for bigger crowds… But I still have contact with them: God Dethroned is now on 70 000 Tons of Metal cruise, and I also recently talked to Henry, the singer and guitar player. So sometimes I’m in touch with them, although not every week of course.

P666 > It’s funny to see that Arien and you are both coming from this extreme metal band, and joined a symphonic metal band like Epica. How do you go from one band to the next?

When I write songs, if it’s for Epica or if it’s for God Dethroned, I sit with my guitar and see what I come up with. The only difference –although it’s a big difference- is that with God Dethroned, you only have four members, you don’t have clean vocals so you don’t have to worry about that (laughs), you don’t have orchestration so forget about it…so it’s more simple, it’s just metal, BAM, straight to the point. So the songs are a little shorter, it’s a different perspective. And then with Epica, I really like technical stuff but I can’t do that 10 minutes after each other in a row, so I have to think about the fact that Simone should start singing there, then the choir, then there should be a solo… (he pretends to be musing, like in a composition process of a real song, ndlr) then you know you can come back to that riff. So it’s just a different way but it’s still me with that guitar. Like for instance, on “Monopoly of Truth”, I wasn’t sure they were going to like it because maybe it was too technical, but it’s the opening track of the album, so...
And it’s the same for Arien you know: he also used to play all these blast beats and “the harder the better, the faster the better”, although he never said that of course (laughs), and now he doesn’t mind to take it slower or softer sometimes. If you listen to the new album, you’re also going to hear blasts, really hard stuff.

P666 > Yes, you can actually feel that already on “The Divine Conspiracy”; he blends well in the band and at the same time it’s obvious to the ear that he’s coming from a different background, a more extreme one indeed.

Exactly, I was playing with him, and I remember that when Coen (Epica’s keyboardist, ndlr) asked me if I knew a good drummer because they didn’t have one anymore, I said “this guy” (laughs).

P666 > Since you arrived after the first three albums, I was wondering what are your favourite old songs? (songs which were composed before your arrival).

To tell you the truth, I never heard “Consign to Oblivion”(the album) before I joined Epica. And back in 2003, I guess you already know that I played a show with them in Limoges (France), so I already knew the whole first album -I mean enough to play it live-, and I really like that album. I was totally not into female fronted bands, metal or not, although it may be a cliché… but Epica was the only exception, because of the grunts, and it still seems to me like pretty intense and really at the heart of something.

P666 > What about stage then? Which songs of the setlist are you glad for having stuck around there throughout the years, and which ones would you remove if you could? (there are some ever-present songs on Epica’s setlists)

I like being on stage, much more than being in a studio recording. I am a musician, to be honest what I like is to perform, and this means I enjoy playing basically any song, blues or whatever (laughs). With Epica, what matters to me is to do what I do at that moment as good as possible.
That being said, there are of course songs which I really like to play, like technical stuff in “Martyr of the Free Word” (please never remove this one please, ndlr) or I guess “Monopoly on Truth”, really intense, then “The Obsessive Devotion”. “Consign to Oblivion” (the song), especially the middle part, “Fools of Damnation” is also really cool to play…but also “Chasing the Dragon”, which sounds more intimate -for guitars it’s not difficult-, but it has a lot of emotion. We don’t play it that often, but I always like to play it…and we have to choose, right (laughs).
And also, let’s see…the solo in “Kingdom of Heaven”. For me it’s really a nice moment, because I like that solo so much. The song in itself is already really cool to play, but every time THAT comes it’s definitely cool to do.

P666 > What about a live DVD of Epica? There were some rumours after MFVF 2009 (where they played a special 2 hours show with pyro, ndlr) but then nothing happened. Are there any plans for the “Requiem for the Indifferent” tour?

The thing is that the promoter there said that everything would be on DVD; actually, every band which played there would be. Then people understood it as “Oh, Epica is going to record a DVD”, whereas it was not meant to be our official DVD. I think you shouldn’t do that on a festival; people have been listening to bands the whole day, so by the time we play they’re pretty tired.
But there are still plans to make a DVD. Actually, there is a recording of an entire show, but the previous record company went bankrupt and there are some legal issues over the rights of the show, so it cannot be released.
Anyway, we will probably record a DVD next year. We’re brainstorming about it, it’s not confirmed, and we don’t know when it should be released or anything. Like with everything, we want it to be really good. Obviously, if we do that, we would like to have a real orchestra and choir. So it’s a lot of work, and time, and money; you have to be really sure if you do that. First we have this album out to release, so there’s a lot of stuff coming up…but it is in our minds still, and whenever we have time, we will do that.
P666 > Are you planning to attend MFVF 10th anniversary? (Metal Female Voice Festival in Belgium, where Epica has attended practically every edition so far)

Not that I know of…

P666 > What about Epica’s 10th anniversary is in the end of this year? Anything special planned?

It’s on December 15th, first time Epica played a show, so there’s going to be something, but we haven’t figured it out yet. I think it is a Saturday. We will probably have a big show, the DVD might be shot that day actually. There are a lot of things we could possibly do, but since we’re in the middle of this big promotion for the new album, it’s still uncertain. We’ll see what happens after the release.

P666 > Last but not least…you speak French, although not so many people know that. Do you have a message, in French, for your fans?

In French? (worried face) “Aie aie aie” (laughs). “C’est trop difficile. Un message. Alors…j’ai hâte de voir tout le monde quand on fait une tournée ici en France, et j’espère aussi que tout le monde aimerait ? (aimera), aimera le nouveau album. On a travaillé beaucoup, donc normalement je pense pas qu’il y aura vraiment de grandes surprises. »
It should be fine ?

P666 > Yes, fantastic. Thank you very much !



 




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