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NOBELIUM
CHRONIQUE NOBELIUM - review
Contact groupe http://nobelium84.skyrock.com
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Mise en ligne le : 19 janvier 2012  | Intervieweur : Riding-Hood | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Bonjour NOBELIUM, Nous sommes encore peu à connaître votre formation, pouvez-vous nous en faire une présentation et présenter en même temps chacun des membres du groupe?

Adrien D. : Nous sommes un groupe de Heavy Rock Progressif et progressiste né sur les cendres du groupe de Heavy Metal « Frost ». Après avoir changé de batteur et de claviériste, Nobelium est né en juin 2009 et a directement enregistré son premier EP « Tales From Nobelium » contenant des morceaux neufs. Le groupe a beaucoup tourné en PACA et deux ans plus tard, après l’enregistrement de « Empty Spaces Of Discord », le line up a de nouveau changé pour accueillir derrière les fûts, les percussions, les samples et comme chœur Sébastien Choquet, professeur de percussion du conservatoire d’Avignon. Le nouveau claviériste a été remercié également et c’est un ami, Charles Pinatel qui a bien voulut servir de claviériste de session sur le disque. Les autres membres sont des amis d’enfances tous étudiants en cycle professionnel de musiques actuelles au conservatoire d’Avignon. Mes confrères sont donc Adrien Guingal à la guitare et aux chœurs, Nicolas Espinas à la guitare et Benjamin Fabre à la basse et à la trompette. La moyenne d’âge du groupe est de 20 ans.
Benjamin : Quelqu’un aurait une bière ?
Nicolas : Et il y aussi Adrien Djouadou au chant et à la guitare.
Adrien G. : Notez que nous cherchons actuellement un claviériste donc si ça intéresse quelqu’un…

Il s’agit là de votre premier album. Quels sont les principales idées et thèmes d’« Empty Spaces of Discord »?

Nicolas : Il s’agit d’un album qui démontre réellement le style du groupe. C’est-à-dire une musique écrite, référencée, assez technique et appelant des éléments stylistiques et ethniques variés venant d’un contexte totalement différent du rock.
Adrien D. : En termes de textes, j’ai aimé raconter des histoires sans moralités ni leçons, seulement des contes empreints de romantisme ou d’idées philosophiques existentialistes. Il y a aussi un côté ésotérique, le titre évoque des paradigmes magiques et philosophiques. Pour moi le style, l’évocation émotionnelle et la poésie sont primordiaux.
Benjamin : Moi je voudrais bien ma bière…
Adrien G. : Nous voulions apporter quelque chose de nouveau dans le paysage musical Français et dans le rock/métal en général.



La pochette de l’album parle beaucoup, on se sentirait presque dans le même environnement rencontré sur « Overture » et « Time Room ». Peut-on y voir le seul fruit de mon imagination ou est-ce bien le vôtre que l’on voit reflété en image?

Nicolas : Nous avons travaillé avec une graphiste du nom de Maureen Casulli pour amener nos idées esthétiques le plus loin possible. Nous aimons les artistes surréalistes tels que Dali ou Bosch. Notre musique est théâtrale et imagée et nous voulions que ces images atteignent l’imaginaire profond de l’auditeur. A la vue de la formulation de votre question, j’en déduis que c’est réussi !
Adrien D. : C’est une pochette chargée de symboles qui se veut être aussi une sorte de chaos libre d’interprétation. Donc ce sont nos esprits et le vôtre qui s’y reflètent ! En tout cas c’est la volonté.

Avez-vous eu des doutes, des difficultés liées à sa création et à son enregistrement?

Adrien G. : Nous avons énormément travaillé en terme d’écriture pour cette album et nous avons affiné les compositions sur de longues périodes qui ont été pleines de remises en question afin d’avoir le meilleur résultat possible.
Benjamin : Mon ampli vintage a explosé au début de l’enregistrement de l’album. Il y avait de la bière alors ça allait mais ce n’était pas facile. Il y a eu beaucoup de problèmes de matos, notamment à cause de l’âge. Le Revox à bande nous a posé beaucoup de problèmes.
Nicolas : Il y avait aussi la difficulté de l’enregistrement live. Cela laisse le côté humain mais il fallait une grande concentration pour que tous les six soyons contents de nos prises. Car oui nous avons enregistré à six en même temps ! Il y a aussi eu le souci de line up avec le claviériste que nous avons remercié. Charles l’a remplacé au pied levé ! Nous n’avons rien quantifié du tout d’ailleurs.
Adrien D. : Puis la production a été très difficile. Nous avons tous fait nous-même en investissant une maison avec notre matériel. Le mixage s’est fait sur une année complète, nous allions à nos études la journée et nous bossions la nuit. On n’en voyait pas le bout. Beaucoup de doutes se sont installés mais nous avions foi en notre musique donc nous avons continué jusqu’à la fin. Tout est autoproduit.

L’album explore plusieurs styles musicaux, mais ce n’est souvent que le temps d’une petite ballade. Il compte aussi des intervenants, pouvez-vous nous en parler ?

Benjamin : Oui nous aimons « surprendre » nos auditeurs en apportant des choses auxquelles ils ne s’attendent pas. Cela permet de toujours soutenir l’attention et de nous exprimer réellement dans tout ce que nous aimons.
Nicolas : En effet nous avons invité beaucoup de gens pour leur compétence et parce que nous avions pleins d’idées. Par exemple pour coller à l’esthétique extrême de War Eyes, Aurélien Gavioli de After The Bridge est venu nous épauler au chant guttural. Marc, Véronique et Jean Luc sont venus faire des parties tango au violon sur From Dusk Till Dawn et Florian des cors sur Rose Wood. Nous voulions absolument de vrais instruments pour ces interventions afin que le son et le jeu soient authentiques. Sébastien fait aussi les percus sur l’album, notamment sur At The Gates Of Dusk avec sa longue intro acoustique.

Quel titre de l’album aurait le plus votre estime et pourquoi?

Benjamin : Time Room pour son efficacité, son côté tube et l’attitude outrageusement Rock’n’roll qu’il apporte ! C’est un titre puissant à mon sens.
Nicolas : From Dusk Till Dawn parce qu’il est important dans l’histoire du groupe. C’est le premier morceau qui porte la marque de fabrique Nobelium. Puis les violons, c’est jouissif à chaque fois !
Adrien G. : The Time Has Come pour son élaboration, sa structure alambiqué, son solo de trompette et son côté épique ! C’est une grosse pièce de 10 minutes ou chacun a le temps de s’exprimer et c’est très plaisant.
Adrien D. : Rose Wood pour ce qu’il m’évoque et sa profondeur dans la musique sans user de la technique. Je trouve qu’il y a vraiment quelque chose dans ce morceau.

Considérez-vous qu’il y aurait des changements éventuels à apporter ?

Nicolas : La production n’est pas professionnelle et nous en avons conscience mais quelque part ça montre notre volonté de ne pas coller au son métal d’aujourd’hui. Le son aurait pu être plus propre c’est clair.
Adrien G. : Je suis assez d’accord, mais nous n’avons pas non plus de gros moyens.
Adrien D. : Personnellement je ne changerais rien car, même si c’est loin d’être parfait, il s’agit aussi d’une photo réaliste du groupe tel qu’il était à ce moment-là. Ça ne sert à rien de vouloir changer ce qui est fait, puis c’est aussi une porte ouverte vers notre avenir.
Benjamin : Boire une bièèèèreuh, c’est bien moins bien que d’en boire deuuuux… Euh sinon je rejoins l’idée de la production.

Par ailleurs quelle suite donneriez-vous, allez-vous continuer dans une musique similaire à celle que nous retrouvons sur cet album?

Nicolas : Tout à fait ! Nous allons continuer dans cette optique mais en allant encore plus loin ! Un groupe qui n’évolue pas, tout comme ses membres, est un groupe qui meurt.
Adrien D. : Nous voulons coller encore plus aux esthétiques que nous abordons et aussi rendre l’écriture plus fluide. Nous voulons chercher de nouvelles couleurs.
Adrien G. : Nous ne nous posons pas de limites, nous verrons bien ce que nos envies nous dicteront.

J’ai vu qu’il y avait eu depuis un changement de batteur, quelles en sont les raisons ?

Adrien D. : Il y a des gens qui ont des objectifs et d’autres non.
Nicolas : Il n’y avait plus la motivation ni l’envie de travailler. Je pense qu’il n’était pas prêt à se plonger corps et âme dans le projet. Il voulait s’amuser.
Benjamin : Et il ne venait jamais boire une bière avec nous ! Non sérieusement, les liens humains c’est très important dans un groupe et il n’y avait pas de connexion, pas d’alchimie. Avec Sébastien nous avons trouvé cette alchimie. C’est notre batteur mais c’est aussi notre ami.

Comment se déroulent vos concerts pour le moment? Une ville visitée qui vous a plu plus qu’une autre?

Adrien D. : Vraiment bien ! Nous sommes toujours très bien accueillis et les gens sont toujours attentifs à ce que l’on fait. Nous avons souvent des retours assez positifs et ce même en terrain inconnu. Nous donnons toujours tout ce qu’on a à offrir. J’ai apprécié Manosque, petite ville sympa et groupes super cools (mention spéciale à nos potes d’Azyd Azylum !).
Nicolas : On a beaucoup aimé Cannes car la MJC Picaud nous a bien accueillis et le son était très bon ! Le public était à fond ce qui nous rend toujours très heureux.
Adrien G. : Cannes aussi. Vraiment super concert là-bas !
Benjamin : La petite ville de l’Isle sur Sorgues est chouette. Notamment pour le festival Lilenzik organisé par l’assos Musical’Isle qui se bouge vraiment ! On y a joué plusieurs fois et c’était très bien à chaque fois !

Plus confidentiel. Quel est votre avis sur l’évolution actuelle de la musique, et sur la politique culturelle en France?

Adrien G. : Pour moi la musique métal va vers une régression. Il n’y a plus la créativité des années 70. Tout le monde fait plus ou moins la même chose, avec le même son et les mêmes idées. Evidemment certains groupes se démarquent mais en général on assiste vraiment à une crise intellectuelle et musicale je trouve. Il y a des genres comme l’électro qui continuent cependant d’évoluer. Et c’est tant mieux ! La roue va tourner je pense, et cette crise va offrir de nouveaux groupes qui vont déchirer.
Nicolas : Evidemment qu’il y a toujours des bons groupes mais il n’y a plus de groupes de légende qui ont vraiment révolutionné la musique. Et les groupes exceptionnels ont déjà un certain âge. Tout a été trop fait. On essaye d’aller vers l’évolution le plus possible mais c’est très dur de ne pas faire du déjà-vu. Si on y arrive ? Ça je ne sais pas.
Benjamin (posant une bière vide) : Tout l’argent qu’il reste pour la culture est donné aux musiques savantes Européennes ! Il y a clairement une discrimination des musiques rock et métal en France. Je déplore l’attitude des politiques qui est scandaleuse envers une culture respectable et respectée par des gens qui le sont tout autant et qui comporte des éléments intelligents et profonds ! On ne peut compter que sur nous-même et l’aide de nos confrères musiciens ! Le fric et la mondanité c’est tout ce qui importe maintenant. Je ne veux pas non plus cracher dans la soupe car d’un autre côté nous bénéficions de l’enseignement de notre discipline dans de bonnes conditions. Il y a seulement plus de bas que de hauts.
Adrien D. : Je rejoins pas mal Benjamin sur ces points-là. En tout cas nous tenons tous à remercier Pavillon 666 pour votre geste et votre attention !

Je tiens à vous remercier et à vous souhaiter bonne continuation.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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