Interviews ALBUMS

pavillon 666 webzine metal rock Voir les Interviews


CORKAGE
CHRONIQUE CORKAGE - review
Contact groupe http://www.myspace.com/corkageband
Audio / Video
Mise en ligne le : 05 août 2011  | Intervieweur : Chart | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
A: Amine (vocaux)
B: Benoît (basse)
F: Fabien (guitare)
O: Olivier (guitare)
L: Laurent (batterie)



01. Salut et merci de répondre à nos questions. CORKAGE a connu une longue période de silence entre 1997 et 2006. Comment est-ce que les choses se passent depuis ?

F: Très bien ! Le fait que Benoît et Amine aient intégrés le groupe à peu de temps d'intervalle nous a permis d'arriver plus vite à un équilibre : à deux, ils étaient plus forts et peut-être moins sur la réserve face au noyau d'origine formé par Olivier, Laurent et moi-même.
La structure est stable, et après un redémarrage durant lequel nous avons dû (re)trouver nos marques, on ne s'en sort pas si mal. Bien sûr, j'aimerais que l'on puisse être plus actifs, mais vu notre profil assez particulier (âge, disparité géographique, obligations professionnelles et personnelles), on s'en sort plutôt bien.
Nous essayons de trouver des solutions à chaque situation qui complique la vie de Corkage, que ce soit pour communiquer, ou pour composer.

O: Il est vrai que la période 1997 – 2006 a été une véritable période végétative. Le groupe n’était plus constitué que de 3 membres : du coup, même si l’on continuait à composer, il était impossible de faire des concerts ce qui était frustrant.
CORKAGE est véritablement redevenu une entité à part entière avec l'arrivée de Ben et Amine. Outre le fait que le courant passe bien musicalement entre les différents membres, CORKAGE est aussi une bande de bons potes, ce qui est au moins aussi important. Depuis 2006, le groupe a retrouvé une activité intéressante en termes de compositions, enregistrements et concerts. Maintenant, nous restons lucide : nous avons chacun nos contraintes, entre vie active et vie familiale, l’éloignement physique des membres n’arrangeant pas les choses, et nous ne pouvons pas répéter aussi souvent que nous le souhaitons. Mais bon, on prend de nouveau bien notre pied avec le groupe, et ça reste le plus important, non ?

B:Tout pareil, les choses se passent bien ! On a trouvé un bon rythme de travail et nos engagements personnels nous poussent à être productifs et à avancer rapidement. En général, les gratteux (Fab et Olive) arrivent en répète avec des ébauches de riffs, on les travaille tous les trois, et quand on a une version plus construite, on la soumet à Laurent qui compose ses parties et apporte un avis extérieur, avec sa "patte" de batteur. En général, ça donne des trucs bien cools, et une autre dimension au morceau. Après, on finalise le morceau tous ensemble pour l'envoyer à Amine (chant) qui est sur Paris, pour ajouter les textes et ses lignes de chant. On travaille ensuite tous ensemble en répète les calages etc...

L: Du coup, le point positif (et oui il y en a quand même un ;-)) c'est que ça nous a indirectement prouvé qu'on avait en nous la force de tenir comme çà (à 3 et sans aucun concert sans avoir splitté.).


02. Comment s’est passé ce nouvel enregistrement ? Êtes-vous satisfaits par le résultat ?

O: Le nouvel enregistrement n’a pas été si simple, pour la bonne raison que les morceaux composant « The Sequel » sont plus techniques que ceux de « Death To the Deserving ». On avait prévu plus de temps que pour Death To The Deserving, l’idée étant vraiment d’aboutir à un E.P. et non plus une démo, mais cela ne s’est pas fait sans douleur, et les journées d’enregistrement ont été looooongues.
Maintenant, nous sommes quand même très fiers du résultat. Ce dernier reste certes perfectible, mais il est plus que correct pour le temps passé dessus. Le travail de Vince à l’enregistrement / mixage et de Brett au mastering est vraiment top (merci les gars). On espère avoir pondu un truc un minimum original. Maintenant, il reste à promouvoir la chose comme elle le mérite sur scène à partir de septembre.

F: Oui, on pensait s'être mieux préparé, mais nous avons néanmoins dû faire face à quelques petits soucis : les lampes de préampli' toutes neuves qui lâchent juste au début des prises, une guitare que j'ai voulu faire régler juste avant, en urgence, l'erreur ! Je me suis retrouvé avec des problèmes d'intonation, enfin, j'ai été malade la veille de mes prises. Bref, peut mieux faire :-) ! Malgré tout, vu le budget temps dont nous disposions et les aléas techniques, on s'en est pas trop mal tirés et je suis aussi assez satisfait.

B: Dès le départ, on avait envie de retravailler avec Vince Petitjean, qui avait enregistré "Death To The Deserving", sorti en 2009. Il avait vraiment fait un bon boulot dessus, et vu qu'on avait envie pour cette fois d'explorer d'autres choses avec lui, de plus travailler la production (ce qu'on n'avait pas eu le temps de faire la première fois), on s'est dit que repartir avec la même équipe pouvait nous faire dégager du temps pour tester d'autres trucs, comme le doublage voire plus des voix et l'ajout de la guitare folk.

A: Pas mieux. Compte tenu que nous n'avons eu que trois weekend pour faire l'ensemble des prises, je pense qu'on a fait au mieux, et je suis plutôt satisfait. C'est sûr qu'avec deux fois plus de temps, nous aurions donné quelque chose de techniquement plus maîtrisé. Mais on doit composer avec nos moyens, et c'est le prix à payer pour l'autoproduction, qui pour moi est quelque essentiel dans le sens où nous sommes totalement libres.


03. Quels sont les qualités et les défauts qui vous semblent évidents si on compare l’enregistrement de 2008 et celui-ci ?

O: Le nouvel enregistrement est très nettement un cran bien au-dessus du précédent. Ce qui marque le plus je pense, c’est la différence de son. Nous étions très satisfaits du résultat précédent et du (déjà) très bon boulot de Vince, mais cela restait de l’ordre de la démo. Ce coup-ci, nous sommes passés par la case « mastering » et il n’y a pas photo, ça claque bien plus.
Le deuxième très gros avantage du nouvel enregistrement reste les arrangements : les pistes de guitare acoustique, le piano à la fin de « Phinéas » (merci à Claire), l’ajout de pas mal d’overdubs, et la superposition des pistes voix rendent le tout beaucoup plus abouti que ce qui avait été fait sur DTTD. Enfin, les samples qui lient le tout (merci à Nazal) apportent une originalité à l’E.P. Bref, que des qualités évidentes, et aucun défaut par rapport à l’enregistrement précédent. Il s’agit à nos oreilles d’un E.P. (30 minutes quand même) et non plus d’une démo.

B: Oui, disons que cette fois-ci, on a fait les choses bien (^^) : c'est à dire qu'on a fait pas mal de post-production, overdubs et ajouts de pistes, et surtout, on a fait masteriser la galette par Brett Caldas-Lima, au Tower Studio. On s'est rendus compte que c'était VRAIMENT un plus par rapport à DTTD. La profondeur apportée par le mastering est exceptionnelle, on a halluciné quand on a reçu les premiers essais par Brett! On ne s'attendait pas à sonner comme ça, sérieux! De plus, 3 ans ont passé depuis DTTD, je pense que ça se ressent dans "The Sequel", on a mûri, appris à travailler tous ensemble et dans la même dynamique. On a des structures de morceaux plus "construites" aussi, plus simples; on n'en est pas encore au niveau "couplet-refrain, couplet-refrain, pont, solo, couplet-refrain", mais on s'en rapproche de plus en plus. De plus au niveau de la compo, on a appris à se dire les choses sans ressentiment, en acceptant que les autres n'accrochent pas sur le riff qu'on veut placer à tel endroit de tel morceau, etc... En fait on est plus "adultes" musicalement parlant.

A: Il y a une nette évolution entre les deux enregistrements. DTTD a un côté beaucoup plus brut, il n'y a eu aucun travail de pré-production, nous avons juste enregistré les morceaux tels quels, sans même travailler au clic. Pour TS, nous avons travaillé les morceaux en amont, ce qui fait qu'à mon sens les morceaux sont plus aboutis. Nous avons également pris le temps de mettre en évidence un fil directeur solide permettant de donner du sens à l'enchaînement des morceaux. Enfin, forts de notre expérience précédente avec Vincent Petitjean, on s'est aussi un peu plus lâchés côté prod.

L: Il est vrai que c'est la première fois que je faisais des prises studio au clic, je me suis pas mal entrainé chez moi (l'avantage d'avoir une deuxième batterie et une pièce destinée pour ;-)) je pensais vraiment galérer avec çà et puis... Comme la philosophie des arts martiaux, il faut apprendre à faire de cette nouvelle façon de travailler un ami et non un ennemi afin de le "maitriser"... Le résultat pour ma part me satisfait pleinement, surtout avec le peu de temps qu'on a eu chacun d'entre nous pour respecter les délais...

F: En termes de défaut, je pense à nouveau à la justesse d'un instrument, en particulier.


04. En termes de style, CORKAGE semble suivre sa propre voie. Comment définiriez-vous votre style ?

F: Je te suspecte de vouloir t'aider pour ta chronique, là, ah, ah :-) ! Pour être plus précis que "Métal", on essaye de trouver une association de styles qui permettent, si ce n'est de se faire une idée précise, du moins de susciter suffisamment de curiosité tout en correspondant à des éléments de notre musique. Pour ma part, je dirais "Death Grunge", ou "Stoner Death" : pour super-schématiser, tu as le balancement du poignet des grattes pour le côté Grunge / Stoner / Rock et les vocaux ainsi que la batterie qui se rapprocheraient plus du Death... même si question grattes, on tricote un peu plus sur The Sequel que sur DTTD.

O: La question qui tue, arrrrggggh ? Bon, clairement c’est une question que l’on se pose souvent, et on n’a pas trouvé de réponse miracle. On sait que les personnes qui ont l’occasion d’écouter Corkage n’arrivent pas à définir notre style. Mais au final, nous n’y arrivons pas non plus ! Corkage fait du métal, voir même de façon plus large du rock, et mélange tout un tas d’influences qui rendent si compliqué de rentrer le groupe dans un carcan. Alors, on va dire que Corkage fait du métal, finalement ça n’est pas si mal comme définition.

B: C'est un maelström anarchico-mélodique de plein d'influences persos, on essaye d'accepter toutes les influences qu'on veut bien nous prêter, et au final on trouve ça intéressant de ne pas se focaliser sur un style, mais plutôt sur des compos et un propos.

L: On fait du Corkage en fait Wink

A: Wah comment tu te la pètes !


05. Quelles sont vos influences majeures ?

F: Pas sûr que celles-ci impactent notre jeu, et il y a beaucoup trop de trucs que nous aimons, mais personnellement, j'adore S.U.P, Entombed, Sepultura, The Mighty Mighty BossTones, Nils Petter Molvaer, Ministry, les Dead Kennedys, Calexico... vachement homogène, comme tu peux le constater :-). Enfin, je ne peux pas parler d'influence dans la mesure où je ne suis pas assez bon guitariste pour m'en enorgueillir, mais Alex SKOLNICK, guitariste de Testament a eu un gros impact sur moi. J'ai toujours trouvé ce groupe sous-estimé : Pour du Thrash, les accords et rythmiques utilisés sont, de mon point de vue, plus variés et intéressants et il en va de même pour les soli : Alex ne ressort pas sempiternellement les mêmes plans pentas placés différemment, il est bien plus mélodique et diversifié que certains guitaristes bien plus célèbres de cette période (en même temps, si j'étais aussi bon que ceux-ci, ça m'irait très bien :-)).

O: Bon là je donne ma réponse à moi : mon groupe fétiche reste King’s X. Après, comme influences majeures je dirais Anathema, Faith No More. Et plus généralement des artistes que j’adule, même si ça ne se ressent pas forcément dans notre musique : Nick Cave, Death, Tom Waits, Slayer, Dead Can Dance, Sepultura, Jack & The Ripper, Napalm Death, les Beatles, les Wampas et moult autres trucs pas cités ici.

B: Personnellement, j'adore les trucs avec de fortes influences 70's style Monster Magnet, Spiritual Beggars, Grand Magus, Graveyard, The Parlor Mob... Je ne sais pas si ça se ressent dans mon jeu, en tous cas j'essaye Wink.

A: Thomas Alan Waits, Bek David Campbell, Petrus Thomas Ratajczyk, Björk Guðmundsdóttir, Mike Patton, Dhafer ben Youssef ben Tahar Maarref, Scott Michael Kelly, Bengt Mikael Stanne, James Herbert Keenan.

L: Ma chère maman m'ayant collé les oreilles au HP de la chaine dès mon plus jeune âge avec les Beatles (que j'adore), j'ai commencé le hard rock en 1980 (comment çà, certains lecteurs n'étaient pas nés ???), donc c'est dire qu'il y en a eu des décibels dans mes (vieilles) oreilles ;-)
Je reste tout de même assez nostalgique bien que depuis quelques piges, je suis porté à fond sur le Technical Death et Death métal et "vibre" toujours à l'écoute d'Anthrax, de Maiden, Sépultura, AC/DC, Faith no more, Metallica etc... Maintenant c'est plus Napalm death, Deicide, Obscura, Amon Amarth qui tourne dans la voiture...


06. De quoi parlent vos textes ?

L: Aucune idée, je ne comprends pas Amine... Même à la normale ;-)

A: Concernant les paroles de "The Sequel", je vous invite à lire les textes que nous avons publiés sur notre site (corkage-thesequel.net), qui développent de façon détaillée les thèmes abordés. Pour faire court, il s'agit de la suite des états psychologiques qui nous amènent à un état de nihilisme créateur, à la Bukowski en quelque sorte, dans le sens ou si rien n'est réel, tout est possible. Je pars de l'aliénation, entendue comme être étranger à soi-même, dépossédé de sa réalité propre (Phineas), pour établir un état psychologique propice à l'endoctrinement par la culture de masse (SMD). Vient ensuite la désillusion due à la prise de conscience de cet état et le rejet qui l'accompagne (Mope), suivis par la rationalisation au sens pathologique, psychiatrique, qui nous permet d'accepter des situations que nous n'avons pas choisies (Solid Rain). Et enfin, Sequelae, le dernier morceau, se pose comme une vanité finale, une danse macabre, mais à laquelle j'essaye de donner un sens positif. La vie est un grand théâtre, mais nous pouvons y choisir notre rôle. D'une façon plus générale, et sortis du contexte particulier de "The Sequel", je pars des mélodies composées en groupe et met en paroles les sentiments qu'elles m'inspirent. Cela peut aller de choses de la vie très banales comme le sentiment de perte ou d'abandon, à des états plus complexes, parfois indicibles, dont l'expression passe par un langage imagé peut-être un peu obscur mais qui laisse une grande latitude à l'interprétation de l'auditeur.


07. Quels sont vos projets pour la rentrée 2011 ?

F: Dans les projets, il y aura peut-être un vernissage pour fêter/promouvoir la sortie de "The Sequel", suite à quoi nous allons essayer de caler deux dates sur Lyon. Une qui se voudrait assez ouverte, avec un groupe de Punk/Garage que l'on connait de longue date ainsi qu'un autre groupe dans un style toujours énervé mais à l'esprit plus "fusion", et une seconde avec un groupe de Romans : Soul Tripper. Ensuite, nous souhaiterions multiplier les dates en essayant de trouver sur les départements voisins : 38, 07, 26, 73, 74. Enfin, pour le second trimestre 2012, intégrer des affiches de festivals régionaux nous brancherait bien.

O:Je rajouterais que nous escomptons quelques passages radios ainsi que des retours dans les Webzines. En parallèle, on ne s’endort pas sur nos lauriers, puisque nous avons déjà composé quelques nouveaux trucs qu’on a hâte de jouer live une fois qu’ils seront finalisés.

A: Un bébé, un chat, une voiture, et un écran plasma.


08. Un coup de gueule ? Un coup de cœur ? Un message à faire passer ?
A: L'humour est plus fort que la mort.

F: Amine... tu es trop fan de Kamel OUALI, attention .
Coup de gueule ? Ben ça devient vraiment compliqué de jouer de la musique amplifiée dans les petites structures sur Lyon ce qui est franchement regrettable.
Coups de coeur : XI Reasons to See de Destinity, The Great Mass de Septic Flesh (oceans of Grey est vraiment terrible), New World Shadows de Omnium Gatherum, Onyx d'Ava Inferi, Leveler d'August Burns Red et... Anna Calvi, rien à voir avec le métal, mais j'ai craqué :-) !

O:Idem : Un grand coup de gueule contre la fermeture / disparition d’endroits où jouer / répéter / aller voir des concerts sur Lyon. Ce n’était déjà pas la panacée il y a quelques années, mais là, Lyon devient vraiment une ville morte. Et ça n’est pas forcément vrai que pour Lyon hélas…
Derniers coups de coeur: Let England Shake de PJ Harvey, The Great Mass de Septic Flesh, VII de Shining, Frozen Moments Between Life and Death de Loudblast...

L: Ouep les apôtres ont bien résumé le coup de gueule... Pour le côté coup de coeur, In hell with God de Deicide, The great mass de Septic Flesh, Black blood flux de Allfader, de très bon millésimes 2011 !!! Ah oui The Sequel de Corkage, c'est prometteur je pense ;-)


09. Merci d’avoir répondu à nos questions, je vous laisse le mot de la fin :

O: Viendez voir Corkage en concert, un petit groupe de jeunes (plus si jeunes) qui n’en veulent !

L: Le plus souvent c'est Arrrrggghhh !!! (Comme le château comprendra qui peut) ;-)

F: Merci à Pavillon666 et Chart pour cette interview... quelqu'un veut du paracétamol ?

A: Juste un doigt.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




Aller en haut