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CANDY FLESH |
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Mise en ligne le : 26 août 2011 | Intervieweur :
AVALON
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Salut Candy Flesh, pouvez vous présenter votre line up actuel, d'ou venez vous ? Clara (chant) : Nous sommes un groupe originaire de la région parisienne. Il y a Stéphane à la guitare, Goul à la basse, Laurent à la batterie, et moi derrière le micro. Sur le disque je joue également de la guitare acoustique et Stef s’occupe aussi des parties d’orgue. Quelles sont vos diverses influences, qu'écoutez vous comme styles ? Clara : On écoute tous plein de trucs différents mais les influences qui nous réunissent sont essentiellement le rock’n’roll 70’s (Black Sabbath, Led Zepp, Mc5, Stooges, Patti Smith…) et le courant grunge des 90’s (Soundgarden, Alice In Chains, Pearl Jam, Nirvana), avec aussi, pour ma part un côté riot grrl (Hole, Bikini Kill, Babes In Toyland, Queen Adreena, Pj Harvey….). On est fan aussi de son stoner (Down, Kyuss, Queens of The Stone Age…) Pouvez vous nous présenter votre nouvel et premier album"Psychotic tales" ? Clara : On avait déjà sorti 2 Ep depuis les débuts du groupe, mais nous n’avions pas l’impression que le son et surtout la production reflétaient vraiment l’univers du groupe, et l’énergie que l’on essaie de véhiculer sur scène….Nous cherchions donc à trouver un ingé son qui comprenne véritablement ce que l’on voulait faire et qui serait capable de capter un peu tout ça. Comme on est fan des prods de Steve Albini (Pj Harvey, Nirvana, Pixies…), qui ont ce son brut et authentique que l’on adore, on s’est naturellement tourné vers le studio Black Box, où Albini a enregistré pas mal de disques. C’est un studio vintage, où il n’y a que du vieux matos. On a enregistré en analogique, sur bandes, comme dans les années 70, afin de garder toute la chaleur du son. C’est Peter Deimel qui s’est occupé de la prod. Il a notamment bossé avec The Kills, les Last Shadow Puppets, Nina Nastasia…Bref c’est une sacrée pointure et quelqu’un de très enrichissant. Il a tout à fait saisit ce que l’on voulait faire (un album de rock’n’roll à l’ancienne, avec un son brut de décoffrage). On a donc enregistré en live, tous les 4 ensembles, pour pouvoir garder cette énergie commune. C’était une expérience assez incroyable à vrai dire, car ce studio possède une véritable « âme ». On s’y sent instantanément comme chez soi. On était en immersion totale, en pleine campagne, au milieu de nulle part. C’est assez fou. Au niveau du concept pure, on voulait faire un disque à l’ancienne, donc on a travaillé le design dans ce sens également. Stef (guitariste du groupe), qui fait du graphisme, a crée un collage à partir d’une idée qu’on a eu ensemble. On est parti sur le délire de pin-up un peu psychotiques (des images issues d’un magazine de charme US des années 60) car cela collait bien avec l’esthétique du son de cet album (vintage donc) et aux textes un peu féministes. Comment s'est déroulé l'enregistrement ? Etes vous entièrement satisfaits du résultat ? Clara : On est donc resté 15 jours au Black Box. Une semaine de prises (en live donc), et une semaine de mix pour Peter qui travaillait tout seul dans sa bulle. Il ne voulait pas être dérangé pendant l’élaboration de son mix, donc il nous faisait écouter chaque soir le résultat de son travail du jour. C’était très excitant. Il avait toujours de bonnes idées pour arranger certains morceaux, mettre quelques effets par ci par là, booster telle ou telle partie. Bref, il a l’expérience et a tenté de créer un son qui collait avec notre personnalité, et non de plaquer une prod standard (comme c’est le cas de beaucoup d’ingé son…). A ce niveau là, Peter est un véritable artiste, qui sait s’adapter aux groupes avec lesquels il travaille. Il n’a pas de « trucs » ou d’idées toutes faites qu’il recolle sur chaque groupe. Il crée à chaque fois un univers, un son propre à chaque morceau, afin d’en faire ressortir toute la force. Par exemple sur « Baby Doll », qui est un morceau en hommage au film d’Elia Kazan, je voulais qu’on mette un sample du film au début, et ensuite Peter a travaillé le son en fonction de cet état d’esprit. Il a fait un truc très 60’s, avec beaucoup de reverb’ dans la voix, et tout un travail sur le son des guitares. Au final on est vraiment très content du résultat. Le mastering de JP Chalbos à la Source Mastering, a boosté un peu tout ça et le final est comme on l’attendait. C’est peut être la première fois en 5 ans que l’on est pleinement satisfait d’un produit fini de Candy Flesh. Que ce soit dans le son, ou dans le design. On est allé jusqu’au bout de notre concept. Et je pense qu’on a eu raison. De quoi parlent vos textes, avez vous un message à communiquer à travers eux ? Clara:.Mes textes parlent de choses souvent assez personnelles, difficile à synthétiser en deux mots. J’aborde le sujet du féminisme ou plus largement de la féminité, à travers la sexualité, la violence, la complexité de certaines relations. Je parle aussi du rapport à l’image, de schizophrénie, de paranoïa, d’addiction, de folie. Ce sont des choses auquel j’ai été confronté dans ma vie et dans mon entourage. Dans l’album il y a aussi des morceaux « hommage », dans lequel je fais références à des œuvres qui m’ont marqué et qui sont importantes à mes yeux. Il y a « Baby Doll », dont j’ai parlé plus haut, ou « Alice », qui parle du cauchemar de l’héroïne de Lewis Carroll. Il y a aussi « Jessica » qui est un morceau hommage à Jessicka Fodera, la chanteuse de Jack Off Jill. Dans ce titre, je parle du mouvement riot grrl à travers une vision « hallucinée » de ce que représente pour moi cette chanteuse. Ça m’a permis d’aborder le thème de l’adolescence, de la sexualité trouble qui s’en dégage pour certaines filles. C’est comme une prise de pouvoir. Mes textes ne sont pas foncièrement revendicateurs ou « engagés » car ils sont vraiment très personnels et sont en rapport avec mes obsessions, mes expériences et ma vie, mais j’essaie toujours de leur donner un double sens, pour que les gens puissent y puiser ce qu’ils veulent. Je ne parle pas forcément de moi, mais plus d’un ressenti face aux choses, ou d’une vision, quelque chose de pas forcément réaliste qui va peut être pousser à réfléchir sur tel ou tel sujet. Je ne vais jamais écrire un plaidoyer féministe à proprement parlé. J’en serais incapable. Par contre je vais aborder le sujet de manière détournée, comme dans « Jessica « … Avez vous d'autres projets à venir (albums, concerts ...) ? Clara : pour l’instant on se concentre sur la promotion de l’album que l’on souhaite diffuser largement. Il sera en écoute gratuite sur le net à cette adresse à partir du 5 septembre : http://www.candyflesh.fr Et aussi disponible en cd digipack collector, pour la modique somme de 8 euros ! (fdp inlcus). Pour les concerts, ça se profile à l’horizon pour novembre. Pour l’instant on fait une petite pause car je vais avoir un petit bébé très bientôt (d’ailleurs pour l’anecdote, j’étais enceinte de 5 mois au moment de l’enregistrement de l’album, ce qui a rendu cette expérience encore plus incroyable !!!). Mais on va reprendre les dates dès novembre. Quels groupes actuels vous intéressent en ce moment? Clara : Si on doit parler des groupes « connus », je dirais Down, Queens Of The Stone Age, les projets de Josh Homme et Brody Dalle, Les Kills, Jack White, Band Of Skulls aussi, qu’on a découvert en live l’année dernière, on a pris une sacrée claque… Mais au niveau « mainstream » les productions actuelles sont tout de même assez maigres je trouve, au niveau du rock. C’est pas forcément l’extase. Si on trouve un ou deux nouveaux albums par an à se mettre sous la dent, c’est déjà pas mal. C’est vraiment dommage. On a l’impression que les labels ne misent plus sur les groupes de rock. Tout est édulcoré. Mièvre et sans intérêt… Paradoxalement, la scène « underground » alternative, est en plein développement. Il y a plein de petits groupes vraiment cool qui émergent et font avec les moyens du bord. Je tiens un blog consacré à la culture rock au féminin (http://www.rebelgirldiary.fr) dans lequel je chronique des disques ou des concerts, bref, je découvre régulièrement sur Paris et ailleurs, pas mal de petits groupes intéressants. Avec Candy Flesh aussi sur scène, on a eu l’occasion de croiser la route de groupes qui comme nous, se débrouillent comme ils peuvent. Franchement, ils valent le détour : Mad River, Bloodthirsty Hippies, Native Nothing, Sheeduz, Parlor Snakes, Far Plain, Rockett Queens, Jesus Is My Girlfriend, Twin Arrows, Locomotive Sound Corporation…Allez écouter leur titres et les voir en live !!!! Soutenez la scène underground française !!! Si vous deviez mettre quelques mots (faites court ) devant chaque proposition : * la scène francaise : Clara :En pleine effervescence ! mais pas assez soutenue, médiatisée et surtout pas assez organisée !!! * les labels : Clara : En France, ils ne signent presque plus de rock, comme ça c’est réglé ! * le téléchargement : Clara : Cool (libre accès à la musique et à la culture) et pas cool en même temps (le Mp3, c’est quand même pas le top au niveau du son..). * un souvenir de (bon) concert :Clara : le festival Zick@Metz qui nous a programmé sur un coup de cœur. L’accueil était très chaleureux et l’état d’esprit du festival vraiment sympa, ouvert et très éclectique! Ils nous ont fait confiance alors qu’à l’époque, au tout début du groupe, on avait sorti qu’un Ep. * un rêve utopique : Clara :Organiser un festival sur une super scène avec que des groupes qu’on aime (un genre de Lollapallooza…) * un carton rouge :Clara : Les salles parisiennes qui s’en mettent plein les poches avec les groupes amateurs et leur proposent des conditions de jeu déplorables… si vous avez un coup de gueule ou un coup de coeur, la parole est à vous : Un coup de gueule contre les conditions d’organisation de concerts à Paris et banlieue où les salles sont de plus en plus nombreuses à louer directement leurs services (en gros si tu payes, tu joues), ne se fatigant plus à soutenir la scène underground en proposant une vraie programmation de qualité. Parallèlement à cela, les salles du réseau RIF, qui reçoivent des subventions de l’Etat, pour aider les groupes en développement, ne programment au final que des groupes « mainstream », pour assurer les entrées (et donc le fric). Dans ces conditions il paraît vraiment difficile, surtout si l’on n’est pas aidé par certains types de « relations » (booker avec un carnet d’adresse conséquent), de trouver de vraies dates intéressantes. Les groupes, pourtant régulièrement très bon, qui fleurissent sur la scène parisienne et ailleurs, en sont donc souvent réduits à jouer dans des conditions misérables (pas de scène, sono pourri, absence de lumière, pas de catering, encore moins de rémunération…). Bref, il y a de quoi se décourager ! Le secret serait de s’organiser tous ensemble afin de rassembler nos efforts, nos publics, et nos connaissances. Mais, ce n’est pas toujours évident non plus, car la concurrence est souvent présente entre les groupes…Avis aux amateurs si vous voulez vous joindre à nous pour faire bouger les choses ! |
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