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VADER
CHRONIQUE VADER - review
Contact groupe http://www.myspace.com/vader
Audio / Video
Mise en ligne le : 01 août 2011  | Intervieweur : Chart | Traducteur : CHART

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
interview par téléphone le 29.06.2011

01. Cela fait près de 30 ans que VADER existe. Comment est la pression lorsqu’un nouvel album est sur le point de sortir ?

Peter (Piotr Wiwczarek) - Guitares et vocaux : Je ne pense pas. Tu sais, enregistrer des albums fait partie de ma vie. Je suis un musicien professionnel, ça fait partie de mon travail. Personnellement, je préfère monter sur scène et jouer du metal en live mais ce n’est pas possible d’exister en tant que groupe sans enregistrer d’albums. Il s’agit donc d’un procédé naturel que de penser au prochain album.


02. Quelles sont pour toi les différences majeures entre l’album précédent « Necropolis » et ce nouvel album « Welcome To The Morbid Reich » ?

Ouch… C’est difficile de répondre car d’habitude je me focalise uniquement sur ce que j’apporte à ma musique et sur les influences que j’essaie d’y mettre. Sur cet album, il y a de nouvelles personnes responsables de la musique donc forcément, il sonne différemment du précédent. C’est vraiment dur car il est difficile d’avoir une propre opinion sur ce que je fais. C’est album ne fonctionne pas autours d’un concept rapide ou lent. Les morceaux varient dans leurs tempos. Il y a une bonne variété de morceaux dans lesquels on peut retrouver l’essence même de VADER en plus d’un petit quelque chose de plus. Il y a une dimension un peu plus atmosphérique dans cet album que dans « Necropolis ». « Necropolis » était plus lourd, plus sombre. Si je devais comparer « Welcome To The Morbid Reich » à un autre album, je le comparerais au premier et à « Revelations ».


03. Pourquoi est-ce que vous avez choisi le titre « Welcome To The Morbid Reich » ? Est-ce qu’il y a un lien entre cet album et la première démo du groupe « The Morbid Reich » ?

Non, il s’agit juste d’un lien dans le nom. « The Morbid Reich » était notre seconde démo en 1990. Je sais que ce titre peut faire penser qu’il y a une connexion mais il s’agit plutôt d’une atmosphère comparable. « Morbid Reich » est un lieu où l’on peut y mettre ses rêves, ses pensées, ses déceptions, ses forces, tout un tas de choses… Il y a quelques années, j’ai découvert cet endroit et je l’ai appelé comme ceci. Avec les années, cet endroit est devenu plus grand, plus profond. J’ai pensé que c’était le bon moment pour retourner à cette atmosphère, à ces thèmes… Comme je l’ai dit, il s’agit seulement d’une connexion liée aux noms des albums. Il y a tellement de différences au niveau du son. Nous étions aussi très jeunes. Les techniques ont réellement évolué depuis.


04. VADER compte désormais de nouveaux membres dans ses rangs. Est-ce que tu peux nous les présenter ?

Cette année, nous avons un nouveau bassiste Tomasz "Hal" Halicki. Il est plus jeune que nous. Il a fait partie de plusieurs projets avant de nous rejoindre, ABUSED MAJESTY, DEAD INFECTION. DEAD INFECTION est un très vieux groupe de death polonais. Je pensais déjà travailler avec lui avant que Reyash ne rejoigne le groupe. Finalement, nous avons quelques difficultés avec Reyash et nous avons du nous séparer. J’ai tout de suite appelé Hal pour travailler ensemble. Son premier concert avec nous a été plutôt stressant car il s’agissait d’ouvrir pour MEGADETH et SLAYER en Pologne. Nous n’avions que 30 minutes de set mais pour lui, c’était vraiment stressant. Il y avait énormément de monde. Nous n’avions même pas fait un soundcheck ensemble ! (rires) Nous étions encore en studio lorsque nous avons été invités à ouvrir pour cette date. Mais il l’a fait. Sa première tournée a été celle que nous venons juste de terminer. Nous avons eu 16 dates avec des concerts et des festivals. Il est maintenant parfaitement intégré et les progrès sont maintenant devant nous.

Mais il va encore y avoir du changement. Paul, notre batteur a enregistré l’album, participé aux concerts. Il va encore faire quelques concerts avec nous. Malheureusement, il est un peu jeune et c’est difficile pour lui de rester longtemps dans un groupe. Lorsque nous partons longtemps en tournée, il a du mal à supporter le manque de sa famille, de sa petite copine. Il a du quitter ses études à cause du groupe car il était trop occupé. Il a pris la décision assez difficile de quitter le groupe si VADER ne faisait pas moins de concerts. Mais nous ne pouvons pas faire moins de concerts. Il est prêt à nous aider mais il ne peut simplement pas rester. Il a donc eu l’idée de nous faire rencontrer James STEWART. C’est un jeune batteur venu de Londres. Je l’ai vu jouer lors d’une tournée. Il m’a littéralement bluffé lorsqu’il m’a envoyé des vidéos où il jouait sur des morceaux que je lui avais demandé de me préparer. Il est très professionnel dans son attitude et sa démarche. Il vient tout juste de terminer ses études et rejoindra le groupe en Aout et assurera la promotion de l’album. Vous aurez donc la possibilité de le voir jouer avec VADER.


05. Comment s’est passé l’enregistrement ?

Cela s’est plutôt bien passé. Je ne sais pas si tous les groupes travaillent comme nous mais nous avons commencé par les batteries. Nous avons passé un mois en studio. Nous avons divisé notre temps en quatre parties. Nous avons commencé par les batteries pendant environ deux semaines et nous avons fait un break de deux semaines pour préparer la suite de l’enregistrement plus facilement. Après cette nouvelle étape, nous avons finalisé les parties vocales, les solos et tous ces détails. Ensuite les producteurs, les frères Wieslawski de l’HERTZ STUDIOS nous ont demandé de faire une pause de trois semaines pour laisser les oreilles se reposer. C’est très bien d’avoir du temps pour oublier pendant un moment ce que tu as fait et de revenir avec des oreilles fraîches. Nous nous sommes ensuite attaqués au mixage. Je suis très content du résultat car il y a quelque chose de naturel dans cette production. Nous avons essayé au maximum de nous éloigner du son digital. Ce n’est pas pour avoir l’air d’être fier d’avoir obtenu un résultat qui a l’air de sonner naturel. Si le son digital permettait d’obtenir un son de meilleure qualité, nous l’utiliserions. Nous avons même utilisé du vieux matériel d’enregistrement sur bande pour obtenir un résultat final qui est l’air le plus naturel possible. La batterie en particulier sonne vraiment naturel, puissante et très lourde. Lorsque j’ai reçu les premiers échantillons venant du studio et que je les ai écoutés chez moi, j’ai vraiment été scotché par le son.


06. En fait, en préparant ces questions, je me suis dit que j’allais te demander pourquoi vous n’aviez pas gardé le son de batterie que vous aviez sur « Litany » mais finalement, je me suis dit que non, ce n’était pas la peine car le son de la batterie sur cet album était vraiment très bien comme ça.

« Litany » est un album un peu spécial. Au début, je pensais que la grosse caisse était trop forte et les vocaux trop en retrait. Mais avec le temps, il y a beaucoup de fans et de groupes qui ont réellement apprécié cette façon d’enregistrer. Cette façon particulière de sonner ne pouvait pas être reproduite car je n’aime pas copier un album. Cependant, la batterie est la colonne vertébrale du son VADER et devait être là encore la partie la plus importante du son de VADER pour ce nouvel album. Et elle l’est.


07. Quels sont les sujets que tu abordes dans les paroles de cet album ?

C’est encore une fois quelque chose de différent par rapport au précédent album. Il n’y a pas eu cette fois de collaboration comme par le passé pour les paroles de cet album. Cette fois je peux pratiquement dire que c’est à 100% mon album. Il y a encore 2 morceaux écrits par Harry. Je ne les ai pas utilisées cette fois telle quelle mais plus comme une source d’inspiration. J’apparais comme un co auteur sur ces deux morceaux. J’ai changé les paroles, je les ai retravaillées pour en faire quelque chose de beaucoup plus rythmique. Le rythme des morceaux sur cet album est probablement la priorité. J’ai prêté une attention particulière au fait que les paroles ne soient pas seulement un thème ou de simples paroles. J’ai fait en sorte qu’elles puissent être rythmiques. Vraiment, le rythme sur cet album est très important. En fait, tu entends le rythme des morceaux et tu entends les paroles. Si tu peux comprendre les paroles, tu comprends le sens du texte, interprété.


08. C’est quelque chose que l’on entendre sur « Decapitated Saints » ?

Je ne citerais pas « Decapitated Saints » comme exemple à vrai dire. Ce morceau était à la base destiné pour figurer parmi les bonus track. C’est en fait un vieux morceau qui vient de notre première démo. Je voulais en fait l’utiliser comme bonus track pour la nouvelle génération. C’est un morceau qui a été oublié et nous voulions nous remettre à le jouer live. Mais suite à l’enregistrement, il sonnait tellement frais et se plaçait tellement bien avec les autres titres que nous avons décidé de la garder comme un titre à part entière. Les parties vocales sont vraiment très rapides. Ce morceau peut être comparé avec les morceaux de l’album car même s’il a été composé en 1988, il garde la même fraîcheur que les nouveaux morceaux. Nous avons un peu retravaillé les paroles car nous étions vraiment jeunes à l’époque et très en colère. C’est l’une des toutes premières chansons que j’ai écrit en anglais. A l’époque, je ne savais même pas parler anglais ! J’ai utilisé un dictionnaire pour faire la traduction et construire un rythme. Mais tu vois, même à l’époque, même je ne parlais pas bien anglais, le rythme était vraiment très important pour moi. J’ai choisi l’anglais et sûrement d’autres groupes à travers différents pays à travers le monde on fait la même chose à cause de ce rythme un peu spécial de cette langue.


09. VADER va partir en tournée avec GORGOROTH. Vous avez joué plusieurs fois avec des groupes de black metal. Est-ce que vous vous sentez proches de ce style ?

En premier, tu devrais commencer par m’expliquer ce que tu entends par style. VENOM était un groupe de black metal par ce qu’il voulait dire. Ils ont trouvé l’appellation. CLETIC FROST, SLAYER aussi étaient black metal. VADER était qualifié à ses débuts de « Black Thrash ». Tu mentionnes GORGOROTH mais peut-être que tu penses aussi à MARDUK. La nouvelle génération a tendance à sonner comme ça mais pour moi, le black metal est plutôt un état d’esprit. J’aurais tendance à qualifier VADER de death metal plutôt que de black metal car pour moi, cela se rapproche plus du son. Mais si quelqu’un qualifierait VADER de black metal, ce ne serait pas non plus une erreur car nous sommes très proches de cette scène. Dans un morceau comme celui que tu as cité « Decapitated Saints », nous utilisons des vocaux très aigus, typique du black metal avec des groupes comme MAYHEM, GORGOROTH, BURZUM etc… Mais pour moi, le black metal est autre chose que quelque chose qui a commencé au milieu des années 90. Cela a plutôt commencé au milieu des années 80 et peut-être même avant. Le black metal représente une part très sombre. C’est la partie sombre de nous même.

Nous aimons de toute façon jouer avec des groupes de metal variés. Il n’y a pas vraiment de style. Soit c’est du metal, soit ça n’en est pas. Nous aimons jouer avec des groupes différents car nous pouvons aussi rencontrer des publics différents, des fans différents. Je pense de toute façon que même si les fans aiment des groupes différents, ils sont tout de même assez proches. Et à chaque fois que nous avons l’opportunité de jouer avec des groupes différents nous le faisons car nous pouvons ainsi mixer des publics différents.


10. A la fin du mois d’août, vous allez jouer pour la seconde fois en Israël, comment est-ce que vous vous sentez ?

Je suis très excité d’aller jouer là-bas. La première, j’étais un peu tendu car nous n’avions jamais joué là-bas. Nous ne savions pas qu’ils organisaient des concerts metal là-bas. Personne ne s’attendait vraiment à ce qu’il y ait autant de monde de monde au concert. Je me sentais un peu mal à l’aise car lorsque nous sommes montés sur scène, nous avions du personnel de sécurité avec nous. (rire) Nous leur avons dit que nous n’avions pas besoin d’eux, que nous pouvions y aller par nous même. Le concert s’est vraiment bien passé et je suis sûr que ce sera la même chose en août.


11. Depuis que vous avez commencé à jouer, la scène metal et le metal extrême ont connu énormément de changements, surtout en terme de communication avec l’avènement d’internet. Quelle est ta vision sur cette évolution ?

Les choses semblent meilleures avec l’évolution de la communication mais c’est une apparence. C’est une chose dont je parle assez souvent avec mes amis. Comme tu l’as dit, le groupe a commencé dans les années 80. Il n’y avait pas de presse, pas de téléphones portables, pas d’internet. Pour n’importe quelle chose dont tu avais envie, tu devais travailler dur. Pour n’importe quelle démo, tu devais vraiment te donner les moyens pour parvenir à l’avoir. Aujourd’hui, avec une connexion internet, tu peux avoir ce que tu veux chez toi. Tu as un groupe ? Tu commences ton groupe un jour et le lendemain tu peux construire ton site internet, tu fais connaitre celui-ci à travers le monde en une minute. Tu peux enregistrer chez toi en obtenant une très bonne qualité, puis copier un grand nombre de CDs, faire une cover et les vendre. Cela semble être fantastique et être une grande opportunité pour progresser. Mais comme j’en parlais précédemment, le metal se fait sur la rencontre des gens, le feeling, les émotions entre nous, face à face. Aujourd’hui, il y a des millions de personnes qui disent de la merde sur internet. Et tout ça semble avoir des conséquences merdiques sur les gens. Quand tu vas dans un festival, tu te rends compte que les gens peuvent tout avoir mais ne semblent plus aussi heureux que la génération dont je me souviens. Les gens ont l’air vraiment blasés. Je me souviens par exemple qu’à une époque il n’y avait aucune chance d’entendre du SLAYER en Pologne. Il y avait un club à Varsovie où il y avait un club où il passait la vidéo C’est une vidéo de 30 ou 40 minutes avec SLAYER, VENOM, EXODUS. Il doit y avoir 4 morceaux de chaque groupe. On voyageait en train depuis ma ville qui doit être à 4 heures de Varsovie avec une cinquantaine d’amis juste pour voir cette cassette. On y allait comme si SLAYER allait jouer en live ! Tout le monde s’amusait vraiment. On criait, on faisait des mosh… Maintenant, lorsque SLAYER vient jouer et que j’en parle à mes amis, ils me disent « Ah c’est un peu loin, je n’ai pas vraiment le temps… Je vais peut-être attendre, peut-être qu’ils viendront jouer dans ma ville. » Tu vois ce que je veux dire. C’est quelque chose qui manque maintenant. Tout est devenu un peu trop routinier, facile et tu n’as pas besoin de te battre pour ce que tu as.


12. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais je n’ai pas l’impression qu’il n’y ait vraiment de bonnes nouvelles choses en plus ces dernières années…

Je pense que les gens se focalisent plus sur le succès que sur la qualité. Tout le monde semble être prêt à gagner du succès mais personne ne semble s’impliquer comme je le fais dans la musique (rires)


13. Ok, cette interview arrive à son terme, je te laisse le mot de la fin :

Avant tout, merci pour le Hellfest, c’était vraiment un bon concert. C’était la troisième fois que nous jouions là-bas et c’était vraiment bien. J’avais un peu peur au début car nous jouions en même temps que DOWN sur la grande scène. Mais nous avons fait un concert devant beaucoup de monde, peut-être même plus que ce que la tente pouvait contenir. J’ai été vraiment agréablement surpris… Merci bien !

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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