Salut Dewey et merci de répondre à cette interview.
1) Une tradition non écrite, veut que pour leur première interview sur Pavillon 666, les groupes présentent un peu leur line-up actuel et leur parcours jusque là, donc qui êtes-vous ?


Salut pavillon 666,
Dewey se compose de : Édouard, guitariste (guitariste dans F.O.F.A.P.S ) / Tony , guitariste / Sébastien ,bassiste (guitariste dans Shedding ,chanteur dans F.O.F.A.P.S.) / Guillaume , batteur / Benjamin , chanteur (bassiste dans Shedding).

La base du groupe, Edouard, Tony et Guillaume ont déjà joué ensemble dans plusieurs formations à tendances death/black/grind (Infest, engrind’ed…) vers la fin des années 90.

En 2006, 10 ans plus tard, ils décident de remettre ça avec Bastien le chanteur de l’époque. Sébastien rejoint la formation très vite à la basse. Malheureusement, Bastien ne pouvant plus assurer le chant, il est remplacé par Benjamin fin 2009.

Nous sommes avant tout une bande d'amis ayant une énorme passion commune : la musique … enfin surtout le METAL et toutes ses déclinaisons. Après plusieurs expériences musicales communes cette formation à vue le jour dans le but de se faire plaisir sans contrainte de styles.


2) Votre premier album éponyme vient de sortir, pouvez-nous en dire un peu plus sur le processus de composition et d’enregistrement de cet opus ?


Pour la composition, les guitaristes (Edouard et Tony) arrivent avec des riffs voir des morceaux quasi-complets et les arrangements se font avec le groupe. Le batteur et le bassiste (Guillaume et Sébastien) composent eux aussi certains riffs que les guitaristes prennent un malin plaisir à torturer.
Le chant se fait en parallèle pour les grandes lignes, il ne devient définitif qu’une fois les compositions terminées.

En ce qui concerne l'enregistrement, tout à été fait en D.I.Y (do It Yourself) par le chanteur (benjamin) en prise semi-live (3 jours musique + 2 jours chant).
Pour le matos, on a fait avec ce qu’on avait sous la main principalement, nous remercions particulièrement CDM Custom-Labs pour le prêt des ses amplis à lampes fait main et du matériel analogique pour le studio.
Le tout dans une ferme au calme avec une bonne ambiance.


3) Avec le recul, vous estimez-vous pleinement satisfaits du résultat ?


Nous sommes plus que « pleinement satisfaits », le projet initial était de faire une Démo et au final, comme chacun s’est investi à fond, lorsque l'on a écouté le tout il était évident que ce n'était pas une Démo mais un Album .C'est un peu l'esprit Dewey : vivre et laisser vivre ! …

Donc, compte tenu du temps et des conditions d’enregistrement, nous sommes très satisfaits du résultat.

Ceci dit, nous savons que ce n’est pas parfait, on peut toujours faire mieux et nous voulons aller de l’avant. Nous avons déjà pas mal tiré de leçons de l’enregistrement.
Grâce à cette première expérience, nous avons vu nos limites et donc ce qu’il faut que nous travaillons encore, individuellement et ensemble.


4) Votre musique contient un bon paquet d\'influences diverses et variés : du death brutal, voir du grind, des trucs post-core voir même hardcore, une dimension un peu progressive, du stoner, et parfois même du black (Certains passages me font penser à un groupe comme Oranssi Pazuzu). Alors, quelles sont selon-vous vos influences majoritaires, dans ce foutoir ?

C’est très bien résumé ! Dewey c’est effectivement un mélange de tout ça sans non plus juste collé les riffs et les styles les uns derrière les autres. Nous travaillons beaucoup là dessus pour que ça devienne notre touche personnelle.

Pour les influences majoritaires, il y en a tellement que nous ne pourrons pas toutes les citer mais en vrac, ça donne ça : Morbid Angel, Neurosis, Agathocles, Emperor, Isis, Cannibal Corpse, Cult of Luna, Carcass, Converge, Amenra…


5) Cet album est écrit intégralement en français. Ce choix de chanter dans votre langue maternelle est-il important pour vous ?


Pour parler correctement de certains sujets et exprimer nos ressentiments et sentiments, il est pour nous logique d'utiliser une langue que l'on maîtrise.

Nous ne sommes pas fermé à l’anglais, mais nous avons plus de cœur à gueuler un mot qui à un impact en français que dans une langue étrangère. Çà fait parti de notre identité.



6) Malgré que je maitrise le français à peu prés correctement, j\'avoue ne pas avoir saisi les paroles dans leur grosse majorité. Pouvez-vous expliquer brièvement les concepts sur lesquels reposent les diverses chansons ? Voulez-vous faire passer un message à travers ces chansons ?


Benjamin : je vais répondre à cette question vu que les autres sont partis boire une bière et m’ont lancé un : « A toi de jouer ».

Il n’y a pas forcément de messages à faire passer, chacun peut s’y retrouver et/ou prendre ce qui l’intéresse.
En fait, souvent, le texte d’une chanson part d’un seul mot. Cela va donner ensuite toute la trame et donc le sujet à exploiter. Je fais lire à mes collègues, ils me donnent leur avis et nous modifions s’il y a besoin.

Les concepts sont au final assez classiques (pollution, religions, conditions et relations de l’homme, matérialisme etc…), je les dis avec mes mots comme par exemple « terre & racines » qui parle de la planète que l’on pollue où j’ai considéré la terre comme un humain au niveau anatomique et que l’on dissèque.
Il y a aussi des textes plus simples comme « La peur du manque » qui parle de l’emprise que produit le matérialisme sur l’homme.


Vous pouvez retrouver l’intégralité des textes sur : http://dewey.bandcamp.com/



7) Vous faites partie de ce que j\'appelle personnellement la \"scène metal extrème moderne\". En effet, on a pu voir récemment émerger un certain nombre de groupes et projets mélangeant les styles violents (Black, Death, Core, grind, doom...). Avez-vous le sentiment que le metal évolue vers une chute des barrières entre les styles ?


Oui et non, d’un côté il y a de l’évolution dans le metal, c’est inévitable. C’est vrai qu’il y a beaucoup de groupes émergent qui mélangent les styles ou d’autres plus anciens qui exploitent de nouveaux horizons et c’est très bien.

D’un autre côté, il y a aussi toujours des groupes et pionniers de certains style et qui y reste et c’est tant mieux. Çà nous ferait un peu mal d’écouter le dernier napalm Death et d’y entendre de l’Emo….par exemple !


8) Comment fait-on pour lancer un groupe quand on vient de la riante bourgade d\'Orléans, y-a-t-il une scène metal là-bas (à part Impureza) ?


Bien sûr qu’il y a une scène metal sur Orléans. Certains groupes ont déjà plusieurs années derrière eux et tous ces groupes ne sont pas prêts d’arrêter !! Comme Shedding et Nesseria (Hardcore), Akphaezya (prog metal), Necrofist (grind death) ou dans le punk-rock Burning Heads et Gravity Slaves, et bien sûr Impureza et son Brutal Death Flamenco.

Il y a aussi beaucoup de nouvelles formations très prometteuses comme Wild Dawn (Metal rock) qui tourne déjà pas mal, mai aussi, karas, Polaire, Mismeasure of Man….

Nous avons également beaucoup de personnes et d’assos qui soutiennent le metal Orléanais et organisent des concerts (les chiens d’Orléans, p’tit luc, polysonik, PP&M…).

Le gros souci que nous avons sur Orléans ce sont les lieux. Ce qui est vraiment problématique pour les échanges. Beaucoup de Café/concert ont soit fermés où ce sont vu contraint d’arrêter sous peine d’amende…Il ne nous reste donc plus grand-chose à part 2-3 petits endroits et l’Astrolabe qui organise quelques scènes metal dans l’année.

Mais nous faisons de la résistance et cela ne nous retire pas l’envie de jouer, bien au contraire !!


9) Que pensez-vous de la scène metal en général, et française en particulier ?


Nous sommes un peu mitigés sur la scène metal en général. D’une part, il y a les concerts et festivals qui affichent complets avec des moyens techniques de plus en plus gros, des productions d’albums plus pointues et plus propres, ce qui peut nous faire penser que la scène metal se porte bien.
Et d’un autre point de vue il y a beaucoup de groupes qui se reforment, ce qui bien sûr n’est pas un mal, ça fait vraiment plaisir de voir des groupes que l’on a loupé étant plus jeunes. Mais est-ce que cela ne veux pas dire qu’il y a aussi un essoufflement ?


En ce qui concerne la scène métal française, elle est riche en créativité et commence à mieux s’exporter grâce à certains groupes mais elle mériterait plus d’appuis. Il y a des groupes avec un très gros potentiel, avec de très bonnes compositions et une bonne maîtrise d’exécution sur scène.
Malheureusement en France les moyens déployés sont un peu juste pour le metal et la musique en général, et nos grosses productions ne s’intéresse que très peu au metal Français. On va préférer nous ressortir pour la 30ème fois un best of de « clauclau » plutôt que de miser sur un groupe metal à exporter. Trop de risques…


10) Si on vous disait, vous avez le droit de jouer en première partie de qui vous voulez. Qui choisiriez-vous ?

Très difficile de choisir avec tout ce que nous aimons, mais Isis ou Cult of Luna à l’unanimité ce serait le top !


11) Quels sont vos projets pour l\'avenir (trouver un label, lives, apéros...) ?

Pour l’apéro c’est sûr on n’est pas les derniers.

Plus sérieusement et pour être franc, on se fait un peu dépasser par les évènements en fait, on voulait juste sortir une petite démo tranquille pour nous et nos potes à la base…puis c’est devenu un album, puis on nous a encouragé à continuer, à nous promouvoir, à y aller à fond, puis Impureza nous ont proposé d’ouvrir pour eux…et au final tout à pris une autre dimension.

Donc comme on fait tout nous-mêmes, qu’on en apprend sur le tas et qu’il y a aussi nos boulots, il y a un petit décalage…
Nous sommes entrain d’organiser des concerts à travers la France pour la rentrée septembre/octobre et nous commençons à penser qu’il va nous falloir une personne pour s’occuper de ça, donc avis aux candidatures !
On a également un plan pour jouer en Finlande mais là encore, tout reste à faire.

En attendant nous continuons à composer et à triper pour le prochain album où nous chercherons sûrement un label.

Organisateurs de concerts et labels pour nous contacter c’est ici : deweymetal@gmail.com


12) Question stupide : Votre groupe porte un nom assez particulier. L\'un de ses membres fondateurs a-t-il travaillé dans une bibliothèque ?

Ha ha ha ha ha !!! Non rien à voir avec le philosophe John Dewey si c’est de ça que tu parles…
Pas la peine de chercher si loin et si compliqué, on a trouvé ça sur une série télé et le personnage nous plaisait bien. Ouai, t’as vu ?ça casse tout ! ha ha ha !
On vous laisse trouver de quelle série c’est tiré, nous ne dirons que : « pou pi pou pi pou pi pi poum ».


13) Merci d’avoir répondu à cette interview. Pour toute déclaration/dissertation/avis/remarque/aveu/coup de gueule/cirage de pompes/autre, je vous laisse y poser les derniers mots.

Nous ne sommes pas très doué pour les mots de fins, alors merci à pavillon 666, restez underground, supportez le D.I.Y et rendez vous en concert pour que ça décounch’ !!!