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LYR DROWNING |
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Mise en ligne le : 05 juillet 2011 | Intervieweur :
Matai
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1. Salut Lyr Drowning, merci du temps que vous consacrerez pour cette interview, comment allez vous? Emmanuel : Salut à toi ! Bah écoute, ça va très bien. A l'heure où nous t'écrivons, on rentre de la release party de notre nouvel album et ça s'est très bien passé. C'était vraiment agréable de trinquer avec nos proches et de leur faire découvrir les nouveaux morceaux. Personnellement je ressens un grand soulagement, car même si l'album était déjà bouclé depuis plusieurs mois, j'avais du mal à réaliser qu'on avait fini par en voir le bout. Le fait de voir des gens écouter ton disque, en discuter, et secouer leur crinière, ça rend tout ça très concret, très réel. Enfin, tout ça pour dire qu'on pète la forme. 2. Il y a trois ans sortait \"Blind from Birth\", comment le voyez vous avec le recul? En êtes vous toujours satisfait? Goulven : Oui, ils nous arrive parfois de réécouter les morceaux avec plaisir. Quand on pense au temps qu’on a passé dessus... Avec ces trois années de recul je pense pouvoir dire qu’on en est toujours très satisfaits, vu les moyens avec lesquels on l'a réalisé, nous somme toujours très fiers de cet album d’autant plus qu’on avait tout fait à deux, Manu et moi. Il a reçu un très bon accueil autant par la presse que sur scène, donc de quoi récompenser tous nos efforts. 3. Avant de parler de votre dernier album, \"Beyond the Borders\", pouvez vous vous présenter en quelques lignes? Emmanuel : Lyr Drowning est un groupe de death progressif (enfin, c'est l'étiquette la plus judicieuse qui puisse nous être attribuée, je pense) né en 2002 à l'initiative de Goulven et moi-même. On a sorti un MCD "Orchestral March" en 2005 et un premier album, "Blind from Birth", en 2008. Musicalement, disons que c'est un metal catchy et épique qui brasse un panel d'influences assez large et essaye d'explorer beaucoup de nouveaux horizons. 4. Cette année sort donc votre deuxième album studio \"Beyond the Borders\", pouvez vous nous le présenter? Goulven : Cet un album plus personnel que le précédant, certains diront plus progressif. Nous voulions faire un album long pour intégrer des morceaux plus variés, d’où les treize plages qu’il contient (plus une petite surprise cachée !). Disons qu’on a vraiment essayé d’explorer d’autres styles de composition et d’arrangements, tout en continuant à faire une musique chargée d’émotions, sincère, épique et entrainante, c’est la patte de Lyr Drowning. 5. Pourquoi ce titre, \"Beyond the Borders\"? Goulven : Parce que mon souhait particulier après Blind From Birth était de briser les clivages entre les styles musicaux. J’ai l’impression qu’en France particulièrement, on aime bien mettre des étiquettes sur tous ce qu’on écoute et particulièrement dans le metal, ce qui a vite tendance à ne plus rien vouloir dire. J’aborde ce sujet dans le morceau « Without Any Form ». Quand j’entends des gens nous qualifier de « black death heavy prog doom tout ce que tu veux » ça me fait plus marrer qu’autre chose et j’ai envie de dire « tout ça n’est que de la musique bordel ! », musique qui selon moi est comme un fluide, sans forme définie. Il faut croire que c’est rassurant de mettre des termes très alambiqués sur tout ce qu’on écoute. Le titre « Beyond The Borders » vient donc de ce désir d’aller au delà d’un style quelconque mais de prendre tout ce qu’il y a de bon à prendre dans tout ce qu’on peut découvrir musicalement, culturellement et je t’assure qu’à partir de ce moment là, le champ de création est très vaste vu qu’on est passionnés de musique et pas seulement de metal. 6. Pouvez vous nous parler de la pochette, qui est aussi claire que l\'opus précédent? Virginie : Sur cette pochette nous avons un squelette de bateau échoué qui symbolise la fin d'un voyage et un équipage qui débarque sur une nouvelle terre à la conquête de contrées insolites... Est-ce plus clair ? Non, en fait, je n'ai pas spécialement voulu mettre de sens caché à cette image, je trouve que ça correspond bien à l'ambiance de l'album, je nous voyais juste marcher, conquérants, sur une plage. Je trouve que cet album représente musicalement qui nous sommes en tant que groupe, un mélange harmonieux de personnalités différentes, et j'ai eu envie de nous représenter sur l'artwork pour cette raison. Cela donne une présence fantomatique, comme une empreinte, qui me plaît. 7. Le changement de line up a-t-il affecté le groupe d\'une quelconque façon? Emmanuel : En fait, entre "Blind from Birth" et le nouvel album, seul le second guitariste a changé. Virginie est arrivée à la basse à la sortie du premier album pour remplacer Seb, qui partait aux Etats-Unis, donc quand nous nous sommes attaqués à "Beyond the Borders" quatre membres sur les cinq du groupe bossaient déjà ensemble depuis un bout de temps. Disons que ces changements qu'on a connu depuis nos débuts sont les aléas de la vie d'un groupe, et c'est surtout sur le plan humain qu'on s'en retrouve affectés. Ca mine toujours un peu le moral quand on se sépare de quelqu'un, et on a le sentiment de devoir tout reprendre à zéro pour répéter les morceaux et préparer les concerts. Je touche du bois pour que les "Five Seadogs" restent comme ils sont aujourd'hui, surtout que chacun a su se rendre utile à sa manière pour que l'on fasse avancer ce projet tous ensemble. 8. Comment qualifierez vous votre musique? Vous semblez piocher dans tous les genres, aussi bien dans le heavy que le metal atmo, le prog et le death. En réalité c\'est très hétéroclite. Goulven : On écoute des choses très variées alors forcément ça se ressent dans notre manière de composer. Ce qui compte par dessus tout c’est de ressentir les choses et d’être totalement imprégné par ce que tu fais, sans se dire que ça va ressembler à ci ou ça. Si demain j’ai envie de faire un morceau avec des percus afro, je le fais. Je suis persuadé que c’est en mélangeant des styles musicaux, des cultures qu’on obtient les choses les plus intéressantes. Je ne prétends pas que notre musique soit la plus originale, mais il me tient beaucoup à cœur de chercher à composer une musique qui ne ressemble qu’à nous. 9. Vous avez cherché un label pendant un moment, l\'avez vous finalement trouvé? Emmanuel : Oui, nous avons signé avec Great Dane Records, un label lillois qui bosse avec Season of Mist pour la distribution. On redoutait beaucoup cette période de recherches de labels, et finalement ça s'est bien passé. Pour l'instant nous sommes très satisfaits de cette collaboration, ils nous ont apporté une aide précieuse ! 10. Comment s\'est passé la session d\'enregistrement? Emmanuel : On a enregistré dans mon studio, le White Wasteland, et ça s'est étiré sur plus d'un an. Notre principal souci a été qu'en grands optimistes que nous sommes, on a attaqué les premières prises alors que beaucoup de morceaux n'étaient pas finalisés au niveau des arrangements, et surtout des textes : il n'y en avait alors qu'un ou deux de prêts. L'enregistrements des instruments a été relativement rapide et sans accrocs majeurs, mais au moment d'attaquer le chant, on a pris un rythme très lent, en attendant que les textes avancent, des fois sans rien enregistrer pendant plusieurs semaines. Ca a été le premier point noir. Et le deuxième, c'est que j'ai commencé à m'occuper du mixage des instruments "pour tuer le temps", et que j'ai fait ça beaucoup trop tôt et beaucoup trop longtemps. Une fois tous les textes enfin mis en boîte je n'avais plus aucun recul sur le son de l'album, j'avais fait des dizaines et des dizaines de versions différentes et je n'avais plus aucune idée de ce qui était bon ou mauvais. On a l'avantage d'avoir un studio pour être autonomes, mais on a pu constater que ça pouvait aussi se retourner contre nous dans certains cas. Enfin, on a fini par y arriver ! Ce qui est sûr, c'est qu'on ne m'y reprendra plus. Tant que les morceaux et textes du prochain album ne seront pas finalisés à 100%, on ne commencera rien. Bon après, ces détails ne retirent rien au fait que ça a été une expérience humaine vraiment très sympa. Ca nous a permis de passer beaucoup de temps ensemble et on a ressenti un vrai engouement entre nous, une envie de construire quelque chose qui nous ressemble. Finalement, c'est ce côté là que je préfère retenir. 11. En ce qui concerne l\'écriture des paroles, est-ce collectif ou est-ce quelqu\'un en particulier qui s\'en occupe? Goulven : J’écris les textes, déjà parce que je les chante et que je trouve que l’interprétation est plus sincère, à partir du moment où tu choisis de te mettre à nu dans un texte, quand ça vient de celui qui l’a écrit. Aussi parce que j’attache une importance toute particumière à la mise en place du texte par rapport à la musique, la versification et les rimes (ce qui, étant braillé dans la plupart des cas, ne se ressent pas forcement à sa juste valeur, n’est ce pas !) Tous ces textes sont inspirés d’expériences très personnelles que j’ai voulu retranscrire avec sincérité, à une ou deux exceptions près. Il y a cependant plusieurs sujets qui peuvent toucher tout un chacun. 12. Etes vous finalement satisfaits du résultat? Goulven : Oui, même s’il est difficile d’être objectif après tout ce temps passé dessus. On sait ce qui peut être encore mieux pour le suivant et quelque part c’est encore plus motivant. Je sais que le prochain album sera encore mieux, on veut vraiment faire quelque chose de spécial… Je pars à la recherche du Saint Groove à travers les mers ! Emmanuel : Pour la musique oui. Pour le son j'ai encore quelques points qui me font tiquer. Certains de mes choix n'ont peut-être pas été les plus judicieux et je manquais trop de recul pour m'en rendre compte. Mais bon, j'ai fini par l'accepter. Maintenant que j'ai l'album entre les mains, je ne me pose plus la question, je le prends comme un objet fini, avec quelques défauts mais surtout des qualités. A être trop perfectionniste on est tellement omnubilés par ce qui peut être amélioré qu'on oublie d'apprécier quand le travail est bien fait. Et c'est mon sentiment au final sur cet album, celui d'avoir travaillé d'arrache-pied et d'avoir donné le meilleur de nous-mêmes. Par contre il faudra encore se dépasser pour le prochain ! 13. Si vous deviez le comparer avec \"Blind from Birth\", que pouvez vous nous dire? Goulven : C’est un album plus personnel dans lequel on ressent moins directement nos influences premières comme on pouvait le ressentir sur Blind From Birth. On y a passé plus de temps vu le nombre de morceaux, il est plus varié et dévoile des nouvelles facettes de la musique de Lyr Drowning. 14. Avez vous une chanson préférée? Emmanuel : J'ai un petit faible pour "A Giant Wave Falls". Pour moi le titre le plus épique de l'album ! Goulven : Je dirais « Beyond The Borders » et « To Faraway Coasts » sur laquelle notre compère Seth Siro Anton de Septicflesh nous a fait l’honneur de poser sa voix délicate… Mais j’aime toutes les autres forcement, c’est un peu nos bébés. Virginie : En voilà une question difficile... Elles ont toutes des qualités très différentes. J'avoue avoir un gros faible pour "To Faraway Coasts", j'aime son énergie. Mais sinon, j'ai envie de citer "57°24' North - 6°11' West" et "Once it's Gone" car j'ai eu beaucoup de plaisir à les enregistrer, et parce que la basse est un peu plus présente, je vais pas le cacher. Sinon pour faire la fille qui ne suit pas les consignes et qui ne répond pas aux questions, je vais mettre en avant "Devouring this World" car ce morceau est un ovni, j'adore les sons de grattes au début qui me font penser à mes vieux jeux Nes, et la compo qui est un travail de fourmi. 15. Avez vous des projets: des concerts, etc...? Emmanuel : On a déjà refait quelques dates pour préparer la sortie de l'album, mais toutes sur Paris, excepté le Chaulnes Metal Fest (avec Septicflesh, Misanthrope, Svart Crown...). Du coup, l'objectif pour les mois qui viennent est de préparer des concerts hors de la capitale, avec notamment quelques dates dans le nord de la France, d'autres en Suisse, et une mini-tournée en terres bretonnes pour la fin de l'année. 16. Que pensez vous de la scène metal française? Emmanuel : Il y a énormément de bons groupes de metal en France, et certainement plus que les métalleux français ne se plaisent à le dire. Gojira, Klone, Benighted, Hacride, Svart Crown, Hord, Henker, Zubrowska, Como Muertos, Kronos, Eibon, Pin Up Went Down, Impureza, Asmodée, God Damn, Om Mani, Xtrunk, Outcast, Minus Human, 7th Nemesis... La liste est longue ! C'est triste parce que la plupart de ces groupes restent relativement obscurs, alors que dans un autre pays ils auraient peut-être pu faire carrière. Je leur souhaite à tous d'aller le plus loin possible en tous cas. 17. Et du téléchargement mp3? Pensez vous que cela pourrait \"nuire\" à votre musique, votre groupe, et les autres? Emmanuel : Disons que c'est surtout une question de conscience et d'attitude. Si le téléchargement peut faire découvrir des groupes à des gens, qui achètent les albums par la suite, ça me va très bien. D'ailleurs j'ai vu que notre album commençait déjà à circuler sur le net. Tant mieux, au moins ça tourne ! L'attitude que je condamne est plutôt celle du gros neuneu qui se goinfre de gigas de musique téléchargée sans prendre le temps d'en écouter un quart, en général le premier à ne pas se déplacer en concert, à cracher sur le format CD, et à l'ouvrir sur les forums en se désolant du niveau du metal français. 18. Merci beaucoup pour l\'interview, si vous avez quelque chose à rajouter, une façon de convaincre le lecteur, quoique ce soit, la parole est à vous! Goulven : Merci beaucoup a vous, n’hésitez pas à aller écouter les morceaux sur notre myspace, faites vous votre propre avis, et au plaisir de festoyer en concert avec vous (la musique live est toujours plus intense !) …5 seadogs stroll on the Ghost Vessel, pirate style !!! |
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