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DIRGE
CHRONIQUE DIRGE - review
Contact groupe http://www.dirge.fr/
Audio / Video
Mise en ligne le : 27 mai 2011  | Intervieweur : Matai | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Salut Dirge et merci du temps que vous consacrerez pour l’interview, j’espère que vous allez tous bien, tout d’abord, pouvez vous présenter votre groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas ?

Alain B. : Dirge a été créé en 1994 par Marc T. dans la mouvance noise et industrielle de l'époque. Le groupe a pas mal évolué par la suite, aussi bien du point de vue de son line-up que de sa progression musicale. Depuis 2001 la formation est stable.

Marc T. : Aujourd'hui, Stéphane L. et moi sommes aux guitares et au chant, Alain B. à la batterie, Christian M. à la basse, Christophe "Zomb" D. aux machines et Thierry P. aux videos lors de nos concerts. Voilà pour la forme

AB. : Quant au fond, je dirais pour faire bref que nous évoluons dans un registre où les tempos assez lents et les ambiances hypnotiques conjugués à des guitares massives créent un univers sonore relativement suffocant ! Mais bon, dit comme ça c'est un peu lapidaire...

Vous venez de sortir votre nouvel album, « Elysian Magnetic Fields », pouvez-vous nous en parler ?

AB. : Nous avons d'abord étalé les répétitions et les maquettes dans notre propre studio durant une bonne partie de l'année 2009, puis en décembre nous avons commencé l’enregistrement à proprement parler. Comme à notre habitude, on a beaucoup travaillé sur le son, sans doute plus que sur les autres albums du fait de ce temps "illimité" dont nous avons pu bénéficier dans notre studio. Ca a été un gros boulot, en particulier pour Marc qui a cumulé l’enregistrement, le mix et le mastering.

Stéphane L. : Aujourd'hui, je t'avouerais que nous sommes un peu vidés. Cet album a nécessité beaucoup d'efforts "techniques" en même temps qu'il nous a pompé pas mal d'influx nerveux et de concentration. Le plus compliqué est de réussir à se tenir à la retranscription la plus fidèle possible des morceaux tels que nous les imaginions et tels que nous voulions qu'ils soient. Et cette volonté empêche d'une certaine manière la sérénité d'envahir la création, ce qui est plutôt une bonne chose, tant notre musique a besoin d'une certaine tension, d'un certain chaos pour mieux s'exprimer. C'est tout ce tumulte que nous voulions recoucher sur le disque en oubliant les murs confortables du studio pour mieux pénétrer dans le son et les atmosphères. Et je suis heureux que nous ayons réussi à maintenir cette pression sur nous-mêmes. Sans quoi le résultat aurait certainement été trop lisse et polissé, loin de ce que nous désirions à la base. Mais ces efforts, ajoutés à toutes les contraintes matérielles comme la production, la répétition des prises etc sont assez éprouvants.


De quoi parlent les paroles ?

SL. : Les thématiques autour desquelles nous tournons changent selon les périodes, les albums et surtout selon l'inspiration. Pour "Elysian Magnetic Fields", j'avais envie d'écrire sur le Sommeil et toutes ses variations, sans pour autant tomber dans l'énumération "clinique" ni dans la symbolique facile. Je pense que ces textes sont un peu moins sybilins que par le passé, plus faciles à appréhender que ceux de "Wings Of Lead Over Dormant Seas" par exemple, qui tenaient plus de visions et d'hallucinations.

Votre musique est sans doute moins indus qu’avant mais plus personnelle, charnelle et astrale, qu’en pensez vous ?

MT. : C'est le cas. Je pense qu'avec le temps et l’expérience, notre musique a gagné en maturite et en densité. C'est un changement qui s'est fait en douceur au fil des années et des albums.

SL. : Selon moi, nos deux précédents albums étaient tout aussi "personnels", "charnels" et "astrals". Mais le fait qu'"Elysian Magnetic Fields" soit peut-être plus mélodique et moins monolithique doit certainement renforcer cette impression. Ceci dit, si tu y prêtes bien attention, les composantes industrielles que l'on retrouve dans les samples notamment n'ont pas vraiment quitté notre musique.

Elle est aussi plus émotive et se veut plus proche, d’une certaine façon du post hardcore ?

MT. : Je ne pense pas. Je ne connais pas grand-chose en "post-hardcore", donc je ne saurais dire si on s'en approche ou pas. Nous composons suivant le feeling du moment, c'est ce qui explique les variations d'ambiance selon les morceaux. Nous ne basculons pas dans un style ou dans un autre, on fait notre musique, point.

SL. : Nous ne nous retrouvons pas du tout derrière cette étiquette "post hardcore". C'est un terme qui nous a rattrapés bien malgré nous lorsqu'une génération de sous-Cult Of Luna/Isis a éclos au milieu des années 2000, à une époque où tout ce qui était down-tempo avec des guitares puissantes et des passages plus ou moins progressifs s'est d'un seul coup vu asséner le label "post-hardcore". Mais bon, je sais aussi que c'est comme ça que se "créent" les styles ; on fabrique un tiroir dans lequel on range d'abord les bons groupes ou ceux qui sont le plus en vue, tiroir que les suiveurs viennent allègrement remplir par la suite. Mais si je suis le sens de ta question, qui est légitime, je te répondrai oui. En partie.

Les rythmes sont d’ailleurs plus lents et relèvent d’autant plus cet aspect torturé, déchiré…

MT. : Moi je trouve qu'il y a des morceaux plutôt "rapides" comme "Sandstorm" ou "Falling"...

SL. : Disons que pour nous qui avions depuis quelques années l'habitude de composer de longues pièces aux tempos ralentis, certains rythmes sur cet album nous paraissent relativement soutenus même si le côté rampant prédomine largement encore. Mais tu sais, lorsque l'on compose, on ne se met pas dans la situation de créer quelque chose d'absolument lent et lourd, on ne recherche pas le côté heavy à tout prix. Si l'inspiration nous guide vers des cadences plus nerveuses ou a contrario vers quelque chose de plus monolithique, nous la suivons sans nous demander si cela sera en adéquation avec "l'orthodoxie Dirge". Après, il arrive qu'on modifie ou qu'on abandonne un titre tout simplement parce qu'il n'est pas assez bon mais en aucun cas l'idée de "forme globale" n'intervient dans ces choix.

Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?

MT. : Nous avons tout fait à la maison dans mon studio. Du coup nous avons eu évidemment plus de temps et moins de pression pour l'enregistrement et le mixage.

Êtes-vous satisfaits du résultat ?

MT. : Personnellement j'en suis très content. Bien sûr il y a toujours quelques imperfections ça et là, mais de tous nos albums, c'est certainement celui qui a la production dont nous sommes le plus satisfaits.

AB. : De plus avons enfin pu sortir l’album en vinyle, ce qui est une première pour nous.

Quelles sont vos influences ?

AB. : Elles sont nombreuses et variées, parfois assez éclectiques, mais c’est cela également qui fait, je pense la richesse du groupe.

MT. : Nous écoutons de la musique depuis tellement longtemps qu'il devient difficile aujourd'hui de savoir ce qui nous a influencés ou pas. Mais les références de base restent pour moi Pink Floyd, Black Sabbath... J'ai écouté pas mal de metal dans les années 80, 90, en particulier ce qui sortait de chez Earache. En ce moment j'aime bien The Blood Of Heroes ou Bohren Und Der Club Of Gore...

SL. : Pour ma part j'aime toujours mes vieux groupes cold wave / gothic rock comme les Cure, Fields Of The Nephilim, Dead Can Dance, Joy Division, Siouxsie, les premiers Cranes et des trucs moins cataloguables comme Current 93 ou Einstürzende Neubauten. J'aime aussi toujours certains groupes de metal extrême (Napalm Death, Slayer) et des milliards d'autres trucs rock, électroniques, indutriels etc. Et Killing Joke, les Young Gods, Ministry, Skinny Puppy etc. Après, je ne sais pas à quel degrés l'impact de certains de ces groupes a pu influer sur la musique de Dirge. Surtout si ce sont des influences inconscientes.

Si vous pouviez décrire votre musique en un mot, lequel serait-il et pourquoi ?

MT. : : Sincère... Voir dans le dictionnaire...

Merci pour l’interview, maintenant si vous avez quelque chose à rajouter, la parole est à vous…

MT. : Merci à toi.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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