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Mise en ligne le : 04 août 2005 | Intervieweur :
SINISTRE.13
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* Tout d’abord, est ce que tu peux te présenter ? Je suis Reno. J’officie au niveau du chant dans KRUGER, groupe qui existe depuis environ quatre ans maintenant. On a fait un premier album en 2002, sorti en France en 2003. On a changé quelques trucs au niveau du line up et on a rebôsssé sur un nouvel album qui est sorti fin 2004. Depuis, on commence à tourner à gauche, à droite et on commence à venir souvent en France. * Est ce que vous êtes content de votre maison de disque, vous soutient-elle assez pour vous ? La maison de disque, c’est la mienne, donc oui. (rire) J’ai monté le label, Ronald Reagan Records, au nom très évocateur à l’époque du premier album en 2002. On était un nouveau groupe et on n’avait pas envie de commencer à envoyer des démos à gauche , à droite, et faire ce genre de plans. Quand c’est ton premier album, tu signes jamais sur un bon label. Sinon ça se saurais. C’est des plans que tu fais quand tu as dix huit ans mais quand tu en as trente , comme moi, tu sais que ça n’arrive plus. On a monté notre label pour sortir le disque. On a eu de bons échos mais c’était assez confidentiel. On a sorti le disque en Suisse, on a bossé avec Overcome Distributions, qui sont des gens que je connais depuis pas mal de temps, parce qu’on bosse avec eux pour la Suisse. Je bosse aussi en Suisse dans le milieu de disque. Entre temps sur le label, j’ai sorti un vieux Nostromo, un vieux Knut, des trucs qui sont des rééditions. Et un truc qui s’appelle Houston Swing Engine, qui va sortir en France cette année ainsi que le deuxième album de KRUGER. Le label c’est un peu l’excuse pour sortir du KRUGER et pour que , quitte à ne pas etre content de son label, autant ne s’en prendre qu’à soi même. Evidemment si on trouve un label un peu plus costaud, on va foncer et aller plus loin. Mais quitte à etre sur un petit label qui à de petits moyens et qui avance pas à pas en Suisse comme à l’étranger, autant le faire soi même. Tu sais ce qui se passe, tu ne te fais pas carotter du pognon, si rien ne se passe. * Quelles sont vos principales influences ? On a tous un background assez différent. On est cinq dans le groupe. Deux guitares, une basse, une batterie et moi au chant. Raph, notre batteur c’est le metalleux du groupe, c’est Dissection, Obituary, Immolation. Il a un passé très death metal mais il est également très ouvert. Après on a chacun notre truc. Mais les trucs qui font l’unanimité dans le groupe c’est Entombed, qui est pour nous un groupe phare. On adore tous, le côté rock’n roll et au niveau du son, et un modèle pour nous, au niveau de la prod, c’est massif, gras, couillu, costaud. Après c’est moins métal mais on aime toute la scène post hardcore, noise, metalcore comme Neurosis, Breech, qui est un groupe suédois très méconnu qui a fait quatre albums et qui a disparu il y a deux ans, Isis. Ce sont des groupes dont on se sent proches. C’est un peu le grand écart entre les deux. On a un petit coté très metalleux old school, avec quelques morceaux très rock’n roll et qui envoient, et pas mal de morceaux progressifs, même si je n’aime pas trop ce mot, mais basé sur des développements, qui durent 9/10 mins, où on essaye de construire des trucs avec une progression dans l’intensité. Au niveau du son, je pense qu’on est assez métal et au niveau de l’approche et des morceaux, je pense qu’on louche pas mal vers cette scène inspirée par Neurosis et toute cette suite. * De quoi parle votre dernier album ? y a t-il une ligne directrice ? Non, pas du tout. C’est moi qui fait les textes donc je peux en parler. Même si on fait une musique très torturée, très noire, un peu dépressive par moment, etc.., je trouve un peu soûlant tous ces groupes qui se croient obligés du coup de faire des plaintes interminables, c’est de la caricature mais aussi un peu du marketing. Je pense que dans Kruger, la musique parle d’elle même. On fait des morceaux dont j’espère qu’ils sont intenses et expressifs. Je pense que la musique dit tout sur ce qu’on a envie d’apporter et les paroles sont plus du fun. Ce sont des boutades, des conneries. Les morceaux parlent de Joseph Staline, de l’industrie agro alimentaire, du moteur à explosion. Ce sont des thèmes complètement débiles. Je trouve assez cool ce coté un peu absurde, qui n’a rien à voir avec la musique, qui décale un petit peu par rapport à pleins de ces groupes qui copient un peu les modèles au niveau des concepts. Les textes sont assez futiles, c’est un peu cynique, un peu drôle et idiot. * Qui a réalisé la pochette de votre dernier album. C’est un pote à nous qui est graphiste . La première, nous l’avions faite nous mêmes. Il y avait une Cadillac sur la pochette . C’était plus rock’n roll car l’album était aussi beaucoup plus rock. Pour le dernier, c’est un copain qui a une petite boite de graphisme à qui on a refilé le boulot. On lui a suggéré une tête de mort, s’ il trouvait un truc cool. Car la pochette est vachement importante quand tu sors un disque. Il faut qu’elle attire un peu le bon client, que le mec se reconnaisse un peu et en même temps on ne voulait pas quelque chose de trop caricatural. C’est plus graphique, on voulait faire un bel objet. Comme pour la musique et les paroles, on a essayé de faire le mix des deux, à savoir un truc qui parle aux gens qui pourraient aimer notre musique et quelque chose de beau qui part dans d’autre sens. * Qu’est ce que tu penses de la scène française actuelle ? La scène suisse et la scène française sont très différentes. En France, il y a beaucoup de trucs dégueulasses et beaucoup de trucs très biens, souvent occultés par ces trucs dégueulasses. En France, il y a vraiment un marché pour la musique extrême, même si c’est un petit marché. Si tu fais un truc qui plait aux gars de 17 ans, tu arrives à te faire du pognon et à tourner, à faire quelque part une carrière. En Suisse, c’est impossible. La Suisse c’est 10% de la population française, il y a trois langues donc trois cultures différentes, quasiment pas de médias. Donc si tu veux faire quelque chose, tu dois absolument te casser. Du coup il y a moins de ces groupes un peu « opportunistes » comme il y a en France mais plus de culture underground. En France, il y a pleins de groupes super respectables qu’on adore, en vrac, Gojira avec qui on a joué quelquefois, Sleepers qui fait un peu du Unsane, génial, Eths qui sont des potes, nous avons joué trois fois avec eux et ils font du bon boulot. Dans le death et le black , il y a pas mal de groupes qui sont bien mais c’est moins ma tasse de thé donc j’en parle un peu moins. Dirge , un groupe de PARIS qui fait du doom , un très bon groupe. Dans le hardcore, il y a pas mal de choses. C’est très actif en France. Cette scène, on la connaît bien car OVERCOME Records bosse beaucoup la dedans. Il y a pléthore de bons groupes. Autant en France, vous n’avez peut être que le bon côté des groupes suisses puisque vous avez les groupes qui s’exportent et qui ont de la bouteille. Dans l’autre sens, nous on se tape pas mal de vos groupes dégueulasses et donc les groupes vraiment biens sont en général peu connus en Suisse. Comme dans tous les grands pays, en France il y a ce coté gros label, grosse distribution, qui permet d’imposer des groupes qui sont très clichés, très caricaturaux, très radios. * Je te laisse le mot de la fin Merci et à la prochaine Merci à Audrey pour son travail de retranscription ….. |
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