Bonjour, The Sativa League, et merci de nous accorder cette interview.
Pouvez-vous rapidement vous présenter pour nos lecteurs ?

W. Widow : The Sativa league (TSL) est un groupe de métal formé en 2008. On se connait depuis un moment par le biais de nos précédentes formations, et ce projet a été créé tout d’abord pour le plaisir de jouer ensemble, d’échanger sur nos expériences…entre potes de longue date! De nos activités musicales antérieures, n’en est resté que le meilleur, et on fait le maximum pour faire partager notre univers.
J. Herer : Disons que l'esprit de TSL existait depuis un moment, parce que nous avions l'habitude de jammer ensemble très régulièrement (excepté pour O. Bud, que nous avons rencontré plus tard). Lorsque nous avons commencé à nous forger un répertoire personnel, nous avions envie de doter notre formation d'un univers qui lui est propre, dans le but de donner une existence publique à The Sativa League.


Vous pratiquez un metal plutôt complexe : on distingue en effet à l'écoute de votre album des styles divers. Comment qualifiez-vous la musique que vous pratiquez ?

W. Widow : On n’a pas cherché dès le départ à se caler dans un style bien précis, on a laissé les influences de chacun s'intégrer. Bien sûr, on a tous été bercé dans le métal en général, mais chaque zicos à son jardin secret d’inspiration qui puise dans des styles variées. J’aime bien voir les chroniqueurs nous attribuer un style, chez vous à pavillon666 c’est « métal moderne »…j’aime bien !
J. Herer : Nous sommes tous d'accord pour dire que TSL fait du métal, ce qui est déjà un bon départ! Après nous sommes attachés au principe qui est de ne pas sacraliser la musique, et le métal y compris, et donc ne pas s'enfermer dans la rigueur des codes...



Quels sont les groupes qui vous influencent ? Qu'écoutez-vous comme style de musique ?

W. Widow : Dans mon lecteur de voiture tu trouveras : Tool, Threat Signal, Ludovico Einaudi, Excision & Datsik, Betzefer, A Perfect Circle, Hacride, Nofx…voilà un panel trié sur le volet!
J. Herer : Pour ma part, je suis un grand consommateur de musique... Dans le métal, les noms qui me viennent sont Lamb Of God, Mastodon, Tool, Machine Head, Gojira, Trepalium, All Shall Perish... mais j'écoute aussi du Hip-Hop, du Rock, du Dubstep, du Breakcore, du Jazz, du Punk, du Blues, du Reggae...


Pouvez-vous nous présenter votre album (concept/prod) ?

J.Herer : Pour le concept, War-Time Medication regroupe les premiers morceaux composés par The Sativa League. Les mêmes morceaux avec lesquels le groupe s'est forgé en live à ses débuts. Ces morceaux ont été composé avec l'envie d'offrir une musique énergique dotée de mélodies efficaces et aux ambiances contrastées, taillée avant tout pour le live. En ce qui concerne le thème des textes de ces morceaux, ils traitent des rapports que l'individu entretient avec son environnement et avec ses propres faiblesses. Dès lors que nous avons décidé d'enregistrer les morceaux, nous avons trouvé le nom "War-Time Medication" pour l'album ; TSL a toujours vécu à 150% sa vie de groupe, et c'est souvent celle-ci qui nous a aidé (ou du moins contribué) à tenir le cap et surmonter des moments forts de nos vies respectives, mais aussi, le thème des textes de l'album pouvant inviter le lecteur (celui qui voudra chercher) à réfléchir à sa situation personnel, à une époque où les choses se radicalisent de plus en plus vite, la "Médication en temps de guerre" nous semble donc pertinente et proche de l'état d'esprit dans lequel s'est créé cet album...


Comment s'est déroulé l'enregistrement de cet album ? Êtes-vous satisfaits du résultat ?

W.widow : L’enregistrement s’est fait en plusieurs étapes. La première a été d’enregistrer une maquette "Do It Yourself" intitulée « First Statement » qui nous a permis d’avoir un premier recul sur notre travail de composition effectué depuis la création du groupe. L’envie d'enregistrer un album s’est ensuite fait sentir, et nous avons entamé une loooongue période de pré-production afin de mettre en place tous les arrangements, de peaufiner nos techniques et de travailler les passages plus ardus. Et finalement, nous avons choisis le Red Studio, à Douai (59), pour l’enregistrement de « War-Time Medication ». Nous sommes pleinement satisfaits du son de notre album. Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes pour avoir des prises de qualités, et Olivier ANICAUX (ingénieur du son du studio) a vraiment fait du bon boulot sur le mixage et le mastering.


Quels sont vos projets futurs ?

J.Herer : TSL prépare déjà un second album, le temps de défendre "War-Time Medication" sur scène encore un certain temps. Nous ne nous donnons pas d'échéances, pour donner aux nouveaux morceaux toutes les chances d'être à l'image de ce que TSL aimerait proposer à l'avenir. Avant la sortie de ce prochain album, nous espérons déjà trouver des partenaires de qualité (label, bookers, distributeurs) pour nous aider à mener notre projet encore plus loin. Actuellement, nous étudions aussi la venue d'un éventuel membre supplémentaire au V-Jing (mixage de vidéos en live)... Bref, nous avons donc pour projet d'approfondir notre travail artistique de studio et de live, et trouver des partenaires avec lesquels il sera possible d'accroitre les activités de "la ligue"... Sinon, je place également une info au sujet d'un projet qui n'est plus futur : TSL a mis en ligne une vidéo live de 40mn qui sera prochainement en téléchargement libre, allez mater ça sur youtube (tapez: The Sativa League War Live Medication) et notre page facebook!



Que pensez-vous de la scène metal, aussi bien française qu'étrangère ?

J.Herer : Sans trop m'avancer pour tout le monde, je dirais qu'on n'a rien à dire de nouveau sur les artistes qui composent la scène métal française et étrangère... L'explosion des technologies permet à la plus grande partie des musiciens (ou groupes) d'enregistrer ses démos chez soi, réaliser son booking et sa promo sur le net. Du coup, la profusion des groupes de métal amateurs suppose une appropriation culturelle du style, si c'est en cela qu'on évalue la santé de "la scène métal", alors elle se porte très bien! D'un point de vue qualitatif, je pense que cette explosion des technologies a participé pour beaucoup de musiciens (amateurs et professionnels) à approfondir leur travail de composition, ce qui est un bon point, et ce qui permet à cette scène de se stimuler d'elle-même. En ce qui concerne les groupes professionnels, au-delà de toutes considérations stylistiques, nous pouvons partir du principe que leurs musiques sont de plus en plus plébiscités, leurs présences dans les programmations sont indispensables, et leurs plans de communications ont évolué depuis plusieurs années, c'est donc une preuve que la "scène métal" se porte plutôt bien et qu'elle propose une vraie démarche culturelle soutenue par la population et adaptée à son environnement... Néanmoins, si tu me demandes ce que je pense de la façon dont est mise en valeur la scène métal en France, je me permettrais juste de te dire que cette "scène métal", riche en groupes, n'est malheureusement pas assez représentative, puisque les groupes programmés dans des conditions convenables sont souvent les mêmes, sûrement pour un soucis d'efficacité et de rentabilité, ce qui dessert tout l'intérêt que cette scène pourrait avoir culturellement parlant, mais aussi par faute d'ouverture d'esprit des institutions publiques qui rechignent à allouer des subventions correctes pour ce type d'évènement, ce qui pousse les différents acteurs de cette scène à rationaliser leurs choix.

Si vous deviez mettre quelques mots devant chaque proposition :

* la scène française : (W.widow) Talentueuse…mais muselée! - (J. Herer) Passionnée...mais conditionnée!

* les labels : (W.widow) Plein de bonnes volontés - (J.Herer) Prometteurs...

* le téléchargement : (W.widow) Pour découvrir - (J.Herer) Pour stocker dans un coin et oublier!

* un souvenir de ( bon ) concert : (W.widow) Les parties de marrades avec les potes ! - (J. Herer) Un frigo bourré de bières liquidé par le groupe en un temps record...

* un rêve utopique : (W.widow) Voir nos efforts récompensés ! - (J. Herer) Une économie mondiale basée sur les ressources planétaires, et non sur de la spéculation (C'est possible!)

* un carton rouge : (W.widow) La patronne du Macadam café (Compiègne) - (J. Herer) Pas mieux que W.widow!




Coup de gueule, coup de coeur, mot de la fin, la parole est vous :

Nous remercions tous les amis et membres du Tsl-crew pour les bons moments, toutes les structures qui nous soutiennent, et particulièrement Pavillon 666 et toi même pour nous avoir donné l'opportunité de nous exprimer!