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ABRAHAM |
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Mise en ligne le : 08 février 2011 | Intervieweur :
Black.Roger
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01) Salut ABRAHAM, une petite présentation du groupe serait la bienvenue. Jacques: On est un groupe assez jeune. On a fait notre première répète le 27 août 2007; ça nous a pris quatre mois pour réunir le line-up actuel. Nous sommes: Renzo à la voix, Mat pour l'une des guitares, Val pour la basse, Dave à la batterie et à la voix, et Jacques (moi-même) pour l'autre guitare. On se connaît depuis des années, et on avait déjà joué ensemble dans plusieurs autres groupes plus ou moins inconnus. Je joue aussi dans Kruger. Polygamie. On fait du post hardcore: on prend très au sérieux la philatélie, les enveloppes, les boîtes au lettres. 02) Tout d’abord, pourquoi avez-vous choisi ce nom ABRAHAM ? Jacques: Mais voyons, c'est à cause de la barbe ! On pourrait penser que le nom fait référence au père de tous les monothéismes (et ce serait une réponse très à propos si on cherchait à passer pour un groupe post-quoi-que-ce-soit), mais la vérité est bien plus fruste: la barbe. On a évolué quelques temps sous l'appellation Le Baron Vampire, mais on s'est rendus compte que c'était quand même plus facile de se laisser pousser la barbe que les incisives. Renzo: Ma barbe! Dave: sa barbe. Mat : Abraham, c’est avant tout une barbe. Val : Le patriarche d’acier 03) Comment et où a été enregistré « An Eye On The Universe » et dans quelles conditions ? Jacques: C'est une longue histoire. On l'a enregistré entre août et octobre 2009, dans notre local de répétition, avec Raphaël Bovey (de Kruger — c'est une histoire de famille). On voulait vraiment sonner le plus garage possible, et on a pris le parti de laisser le plus de choses possible au hasard. C'était une décision à la fois esthétique et économique: on n'avait pas le pognon pour avoir un vrai studio avec un ingé son sur tout l'enregistrement, alors on a choisi d'accentuer au maximum l'aspect punk, garage, de notre petite affaire. Comme on ne se considère pas vraiment comme un groupe metal, ça collait plutôt bien à notre approche. Seulement voilà: enregistrer un album dans un local à moitié insalubre, ça laisse des marques. La semaine avant de débuter les prises de batterie, il y a eu de fortes pluies: cinq centimètres de flotte, séances d'écopage intense, heures supp' pour cleaner le lieu et tout réinstaller. Deux semaines plus tard, nouvelles intempéries et négligence du propriétaire qui s'est amusé à vider une bâche pleine de flotte contre une fenêtre: cinq centimètres de flotte pendant les prises de guitare, deux jours à tout sécher, et une bonne ambiance de bayou, bien humide... Je passe les nombreux autres highlights de l'enregistrement. C'était pas facile. À Noël 2009, dix centimètres d'eau dans ce foutu local. On a décidé de se faire un cadeau, et on a déménagé. L'assurance du proprio nous a sponsorisé du matos tout neuf, mais ça a pris des mois... Pour le prochain album, on fera gaffe, on limitera les inconnues (sauf si elles ont une poitrine opulente). Mat : Le pire c’est que pour couronner le tout, j’ai été victime d’une infâme sciatique qui m’a cloué au sol la semaine où je devais faire mes prises de gratte. J’étais un infirme complet au moment de l’enregistrement, on devait littéralement m’amener jusqu’à ma chaise et me déposer ma gratte en main car je pouvais à peine bouger. Le tout dans une bonne ambiance bien humide avec une légère odeur de moisi qui s’insinue vicieusement dans tes narines, délicieux… 04) Etes-vous pleinement satisfaits de cet enregistrement après coup ? Dave: Oui, il sonne bien, mais j'aurais bien rectifié 2-3 détails. Mais ça doit être normal... Val : Kovaks a vraiment fait un énorme boulot sur le son de cet album et je pense qu’on peut vraiment être satisfaits du résultat en vertu des conditions. Jacques: Oui, ça sonne lourd et crade. Renzo: Et dur. Mat : Au moins on a pas perdu ce fameux aspect crados et garage qu’on voulait absolument, tout en ayant un son lourdingue et efficace, donc c’est plutôt satisfaisant ouais… Jacques : Et on a appris de nos erreurs. 05) Quels sont vos projets après la sortie de ce premier album ? Jacques: Les classiques ! Tourner un maximum, finir d'écrire le second opus, et l'enregistrer. On a la chance d'avoir un label international dès le premier album, ce qui nous permet d'avoir un peu plus d'exposition que si on était restés sur le label suisse qui nous a aidé, à hauteur de ses petits moyens, à promouvoir notre disque sous le nom Le Baron Vampire. Renzo: Faire voir le plus possible nos barbes sur scène. Mat : En 2011 on va se mettre la pression, on va faire monter le barbomètre !! 06) Comment définissez-vous votre musique, et qui vous a le plus influencé au départ de l’aventure ? Renzo: Je pense que Freddy Mercury est le fondateur spirituel d'Abraham. Dave: Surtout pour son jeu de batterie imparable ! Jacques: Renzo et Dave sont de véritables serpents à sornettes. Les textes d'Abraham sont avant tout des histoires, des contes déglingues et poisseux. On a d'abord composé la musique, dans l'optique de faire quelque chose qui nous plaisait, si possible en y mettant toutes nos influences les moins recommandables. 07) Quels sont les groupes ou formations qui vous interpellent actuellement ? Renzo: Queen et Sting, j'ai adoré le split que ces deux jeunes artistes ont enregistré dernièrment . Oui, " Virgin Police" est vraiment la réussite du moment. Mat : Gaza, Wolves in Throne Room, The Secret, Lil Wayne, Burzum, Xhastur, Fat Joe… Val: Euh.. ben je sais pas… Rorcal… euh… Mae… 08) Aimez-vous la scène, quels rapport entretenez-vous avec le public ? Renzo: La scène, c'est la guerre. Jacques: C'est là où on peut enfin en découdre ! En Suisse, c'est rare que les spectateurs soient vraiment très expressifs. Alors on leur saute dessus, ça les met mal à l'aise, et c'est toujours assez drôle à voir. Mais du coup, après le concert, ils achètent notre merch. Le public français est généralement plus réceptif, mais je me souviens d'un concert à Paris où tous les groupes jouaient tournés face à leurs batteurs, comme en répète. On a trouvé ça mou du cul: on venait de se taper sept heures de route pour un cachet de 100 euros qui ne couvrait même pas les péages, alors on leur a sauté dessus pendant notre show, et ça a marché. Dave: Notre rapport au public est tout à fait monomaniaque : il peut y avoir 5, 10 ou 15 personnes et on se dit: "bon pour ceux-ci il faut tout donner, c'est des durs, ceux qui viennent voir un groupe qu'ils ne connaissent pas du tout, alors ils vont en avoir pour leur fric, pour que leur soirée soit pas complètement pourrie", alors on donne tout, on occupe la place que les absents laissent dans la salle. Et quand il y a 200, 300 ou plus, ben, on fait la même chose, parce que voir tous ces gens, ça donne envie d'en découdre et de pas en laisser un seul indifférent. C'est une guerre monomaniaque. Val : C’est un vrai combat. En one on one, mano a mano, moi contre le public. Mat : Je pense qu’un bon truc pour faire un bon live c’est de se dire « putain on va vraiment leur mettre une bonne claque à tous ces connards. » 09) Pensez-vous avoir trouvé une voie originale dans la mouvance post-hardcore et comment voyez-vous l’avenir du groupe ? Jacques: Difficile d'être vraiment original dans un registre où tout le monde tente justement d'être original. On cherche avant tout à apporter notre petit grain de sel, de faire les choses à notre façon. C'est difficile de survivre en Suisse pour un groupe comme le notre: le pays est petit, on a vite fait le tour des salles (bon ok, il nous en reste encore quelques-unes à visiter); il faut s'exporter. C'est donc notre but principal avec ce premier album: tourner un maximum, tourner en Europe. Semer la déglingue. Renzo: En avant la déglingue. Dave: je suis pas sûr qu'on en soit déjà à théoriser sur le groupe. L'avenir, c'est écrire des chansons, se marrer, tourner. 10) Merci de vos réponses, je vous laisse terminer à votre guise cette petite interview. Mat : Step up, defend the family ! Val: Non rien à ajouter, et bon nouvel-an chinois ! |
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