01) Alors BAD TRIPES, venons en aux faits, qui êtes-vous, d’où venez-vous, pourquoi avoir sorti déjà un premier album ?

Hikiko Mori (chant et textes) : Salutations démoniaque Pavillon. Ici infirmière en chef Hikiko Mori, fondatrice, parolière et hurleuse de BAD TRIPES, groupe de métal sanguinaire et joyeux originaire de Marseille.

Seth (guitare lead et compos) : Pourquoi un premier album avant même une démo ? Parce que la musique c'est comme le sexe... pas de préliminaires, direct dans le cul ! (rires) Plus sérieusement, l'équipe des BAD TRIPES était juste une troupe de collègues sans ambition de carrière musicale, on voulait enregistrer un bon album pour nous. Au final les choses ont bien changé !


02) « Phase Terminale », c’est un bon « trip » qui annonce une carrière peu commune dans votre style de musique, mais au fait, quel style, dites-nous en plus.

Hikiko Mori : Ah, grande question : nous-mêmes nous ne savons pas nommer notre style, c'est un tel foutoir de sonorités diverses qui vont de l'électro guillerette au western en passant par le jazz sautillant ! Nous ne nous posons même pas la question : nous avançons dans notre délire sans chercher à sonner comme quelque chose de précis.
Seth : Disons que, lors de l'écriture de l'album nous avons choisi de ne pas nous enfermer dans un moule, nous sommes tous fan de métal donc notre musique s'est construite sur cette base, mais tout ce qui fait l'univers « Bad Tripes » se trouve dans ces sonorités inattendues et styles « ovnis ».
Hikiko Mori : Nos références vont des films gore à la musique de cabaret d'après-guerre, l'électro, l'indus, les chansons à boire tragique, Ennio Morricone... et Slayer.

03) Qui ou quoi, au départ, vous a plongé dans le bain (de sang) de ce métal alternatif et corrosif ?

Hikiko Mori : Taenia (basse) et moi sommes à l'origine du la Triperie. L'idée remonte à la fin de notre adolescence : nous voulions faire un groupe de rock-métal qui se démarquerait, très différent du métalcore et genres assimilés qui poussaient comme des champignons sur Marseille. Nous avions des influences métal certes, mais plutôt orientées indus ou même plus gothique/alternatif pour ma part. On voulait faire quelque chose entre NIN et Les Tétines Noires, un truc rock'n'roll et barré, marrant et sombre. L'arrivée de Seth (guitare lead et compositions) en 2007, avec ses idées foisonnantes et farfelues, a donné un énorme coup d'accélérateur à notre projet.
Seth : Merci Hikiko ! Rien de spécial à ajouter à ce sujet..
Hikiko Mori : Je vous en prie cher collègue. Quel modeste...

04) Où puisez-vous l’inspiration de vos textes, dans les journaux comme Alice Cooper ou dans votre vie de tous les jours ?

Hikiko Mori : Ma vie est ma principale source d'inspiration, bien que j'y mêle volontiers des éléments inspirés de faits divers sordides ou de phénomènes de société pour donner à mes textes un côté moins intime, plus « anecdotique » au sens narratif du terme. J'écris essentiellement après un événement perturbateur, un truc qui me trouble, m'amuse ou me blesse. Souvent je commence un texte en étant centrée sur mon délire perso, mais au fil de l'écriture, il m'arrive de me trouver trop geignarde, trop émo (rires) et d'élargir mon idée à un thème plus universel. Aborder des sujets peu joyeux de manière ironique, avec foison de détails gore et humour salace, permet de prendre un peu de distance et de se sentir un peu plus pimpant pour les affronter.

05) Après cette « Phase Terminale » quels sont vos projets, racontez-nous un peu.

Hikiko Mori (chant et textes) : La conquête de l'univers, tout simplement !
Seth : Pour le moment nous attendons avec impatience la sortie de l'album le 13 septembre 2010, et la réaction du public face à notre musique.. On est en train de plancher sur le tournage de clips vidéo de plusieurs chansons de « Phase Terminale ». On se prépare également à promouvoir le cd sur scène, nous avons eu une très bonne expérience du sujet en Europe avec SIX FEET UNDER, on va essentiellement cibler les pays où notre album est distribué (France, Belgique, Suisse et Angleterre) nous espérons que le public sera réceptif et si tout se passe bien...pour info.... le 2ème album de Bad Tripes est déjà écrit !

06) Quels sont vos groupes ou vos musique de chevet actuellement ?

Hikiko Mori : Depuis quelques mois je me passionne pour la musique médiévale barrée de 23 Trublion 23, Gaë Bolg, le dernier Stille Volk « Nueit de Sabbat »… Pas très métal tout ça (rires)... Sinon je suis accro à « Stubb a dub » de Mr. Bungle, la reprise « They're coming to take me away » de Lard, « Violent Revolution » de Kreator... et « Revenge of the zombies » de Six Feet Under pour la nostalgie de notre tournée à leurs côtés !
Seth : Je viens d'acheter le guitar hero « metallica » sur console de jeux, donc leur discographie tourne en boucle en ce moment (rires). Sinon ma dernière grosse claque musicale, BLAZING WAR MACHINE un mix entre Dimmu Borgir et Deathstars, à écouter absolument c'est monstrueux ! D'ailleurs j'ai réalisé l'artwork de leur album au passage...

07) Comment concevez-vous la scène ? Comme un terrain de jeu musical ou comme une pièce de théâtre ?

Hikiko Mori : Une comédie musicale pleine de bruit, de sueur et de fureur ! Pour ma part, je vois davantage mon rôle de parolière braillarde d'un point de vue théâtral : je cherche à donner vie, voix et corps à mes textes et raisonne donc plus en terme d'interprétation que de musique. Puis bon, je fais plus conteuse trash que rossignol à la voix d'or... (sourire)
Seth : Il doit se passer quelque chose de transcendant, de visuellement fort pour que les gens s'en rappelle. Les textes d'Hikiko sont très parlants et crus, ils sont sans détour, ca serait dommage de ne pas les faire vivre sur scène, c'est mon avis...

08) Que signifie pour vous le mot « punk » ?

Hikiko Mori : Un esprit Do It Yourself, le fait d'évoluer et de faire vivre un projet avec le maximum d'indépendance sans se compromettre, au mépris de la bienséance.

09) Vous sentez-vous à l’aise dans notre société actuelle ?

Hikiko Mori (chant et textes) : Mitigée... Je n'ai pas de problème dans ma vie courante et pour le moment, les institutions m'ont relativement foutu la paix... Mais j'ai vraiment du mal avec bon nombre de comportements, de modes et de valeurs absurdes actuellement très courants : l'arrivisme, la bassesse, l'avidité, le machisme primaire hélas tenace, et auquel s'ajoute la pétasserie de nanas faussement libérées,... Je n'ai pas de discours sur la société en général, je déplore plutôt les attitudes et les lâchetés individuelles. La connerie crasse me dépasse ! Bref, les gens c'est atroce, ça devrait être interdit... (rires)
Seth : La société ? C'est une question que je ne me suis jamais posée ! (rires) Du moment qu'on vient pas me faire chier tout va bien. La société telle qu'elle est ne me gêne pas, de toute facon on va pas la changer... quoique...
Hikiko Mori : Mais si, on va tout faire péter ! (sourire)

10) Fin de l’interrogatoire, je vous laisse le micro, vous avez donc la parole pour faire passer des messages ou autre.


Hikiko Mori (chant et textes) : Déjà la fin ? Mais nous ne vous avons même pas fait tous les examens nécessaires... Allons, vous allez bien rester pour une petite coloscopie, je cherche mes gants en latex... Prenez un petit Jägermeister en attendant.
Seth : A bientôt en concerts ! Achetez l'album.
Hikiko Mori : Ouais, faites-nous gagner de la thune ! Hop hop hop !