Interviews ALBUMS

pavillon 666 webzine metal rock Voir les Interviews


STOLEARM
CHRONIQUE STOLEARM - review
Contact groupe http://www.myspace.com/stolearm
Audio / Video
Mise en ligne le : 27 mai 2010  | Intervieweur : Chart | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
01. Salut et merci d'avoir accepté de répondre à cette interview. En guise d'introduction, est-ce que vous pourriez nous présenter STOLEARM ?

01 Hello ! Alors Stolearm, c'est un projet musical où je compose et m'occupe des sons seul, ce qui n'exclut pas quelques éparses collaborations.
On va dire que c'est du rock synthétique aux sonorités industrielles, avec des références à beaucoup d'autres vagues de genres: Synthpop, Post punk, New wave et Cold wave mais aussi Shoegaze, Electro expérimentale, Metal, musique minimaliste et surtout l'Ambient, qui occupe entièrement une seconde division du projet. Une des principales motivations est d'enrober un noyau sonore bruitiste, expérimental, rudimentaire, cru et violent sous des allures de chansons pop. C'est une manière de faire rentrer - comme l'ironise Depeche Mode - cette « Music for the masses » dans la tête des gens à coup de burin, de déstabiliser l'auditeur.
En live, on est à géométrie variable, et j'utilise un sampler couplé à d'autres synths ou guitares, jouées le plus souvent par Juhass. Les chansons sont souvent réadaptées suivant le matos disponible et les envies de changement face au public.

02. Quels sont ou ont été les groupes qui vous marqués et vous ont donnés envie de monter votre propre projet musical ?

02 Là, tu as posé la question qu'il fallait pas (HAHAHAA), c'est pour moi une vraie torture de citer des influences sans en oublier. Il y a toujours une chose qui inspire, dans chaque musique qui est digérée. J'ai beaucoup grandi avec des cassettes de trucs bizarres, comme les compils du label Ralph Records, des mines à merveilles, dont j'ai surtout retenu les Residents, Tuxedomoon et, par dessus tout, Yello. J'avais dans les cinq ou six ans et ces groupes me terrifiaient vraiment, tout en provoquant une fascination. Le LP « You gotta say yes » de Yello m'a marqué au fer rouge, je pense que c'est vraiment la base de toutes mes influences, avec leur premiers albums. Leur travail reste dans l'ombre malgré sa richesse et son excellence, et ça le rend encore plus délectable. Il y a aussi eu la « musique difficile » de Laurie Anderson, et Cabaret Voltaire, Art of Noise. J'ai ensuite fait un blocage sur NIN, juste après une periode Bowie, « Downward Spiral »m'avait fait un monstre choc, aussi hybride que les Residents, avec un coté malsain, granuleux et organique exacerbé par l'énergie qui arrivait à transparaître de ce tissu électronique, efficace et intense. Ca m'a aussi prouvé que on pouvait faire sa musique tout seul, en donnant l'impression qu'on ne l'était pas, avec juste un ordinateur et d'autre gadgets sonores. Les prods de Ross Robinson m'ont également remuées, le premier Slipknot et Korn, la classe texturée des Neubauten, My bloody valentine, Tim Hecker, Nitzer Ebb, les compos effrayantes et destructurées de Skinny Puppy, « Chaosphere » de Messhuggah, Steve Reich, Front Line Assembly, Depeche Mode, New Order et Joy, etc. Un autre groupe qui m'a scotché depuis gamin, et qui exerce de plus en plus une fascination, c'est The Cure, c'est une musique qui me touche vraiment, propulsée par une voix sincère, j'en apprécie autant les borborygmes electro pop mièvres que les étreintes cold. Sur le plan Ambient je suis extra fan de The Orb periode 90's qui excelle dans le genre, avec un humour bien dosé et des compos qui me mettent en transe, j'écoute presque tous les jours. Il y a aussi les excursions calmes des Young Gods que je trouve magnifiques, et évidemment j'ai toujours été dingue de l'aura de leur musique organique et électrique. Massive Attack est aussi un des groupes qui m'a vraiment le plus mis sur le cul en concert et que je peux pas oublier. J'oublie au moins une centaines de groupes qui m'ont vraiment plu, que ce soit sur quelques chansons ou disques seulement, mais ceux ci m'ont tous transmis le besoin de faire quelque chose, ça c'est sûr.


03. Comment se sont passées les phases d'écriture et d'enregistrement pour cet album ?


03 En fait, l'idée d'album en elle même n'existait pas lors de la création des chansons. Je fais tout sur le moment sans y penser, et c'est un vrai bordel de tout classer et réunir dans des projets d'albums. J'ai réuni les chansons sous « An index of failures » car il y avait une sorte de cohérence difficile à expliquer, mais leur date de création se situe entre 2007 et 2008 (à part « Undone »). Les songs sont toutes nées lors de moment très spéciaux, liées à des évènements inhérents et enregistrées à l'arrache à la maison, voire à des lieux différents, avec le premier micro disponible sous la main. La musique était souvent réalisée avant la pose de voix ou de paroles, sauf pour « Eagles and Keys », « Marbles and Pearls », et « Go on unbekannt » où tout est venu d'un coup, presque en une journée à chaque fois.

04. Êtes vous pleinement satisfaits par le résultat ?


04 On est jamais entièrement satisfait du résultat, il est toujours possible de faire mieux, et ces possibilités sont juste agaçantes. Pour en finir avec la précédente question, la plupart des voix on été faites dans des conditions plus ou moins rudimentaires, souvent des premières prises avec beaucoup d'improvisation à partir d'un texte. Refaire ces prises plus « proprement », ça aurait juste été se plier à des normes et trahir l'ambiance et la spontanéité des chansons. Le mixage à lui aussi été un vrai casse burnes: trop dense, trop de sons... comment je pourrais déclarer avoir trouvé LE mix idéal, parmi la cinquantaine d'instruments et de samples qui se chevauchent ? Parfois certaines anciennes versions sonnent mieux en les réécoutant, et là c'est déprimant, on sait jamais quel point de vue adopter... Il y a un moment où il faut fermer les yeux et passer les ingrédients à la casserole, ça permet de se fixer une limite, sans quoi je reviendrais sans arrêt sur les chansons. On finit par accepter les titres avec les petits défauts qui peuvent aussi devenir marrants, donner un sens en plus… ou pas !


05. Quels sont les thèmes que vous aimez traiter dans les paroles ?

04 L'inconscient et les rêves, le sexe, la nostalgie, la peur, les méfaits des normes / conventions / clichés, et la perception et ses différentes interprétations des sons / images / couleurs / lieux, comme une description contemplative d'un phénomène ou évènement souvent banal. Certaines fois, les paroles sont écrites automatiquement sans réfléchir, et j'y trouve un sens un an ou deux après ! En général je ressens souvent une légère gène vis à vis de ce que j'écris, et je peux m'empêcher de la contrer avec des éléments au énième degré, des néologismes ou des mots piqués dans d'autre langues, il faut d'abord que ça sonne ! Les thèmes de l'album sont concentrés autour de relations. « Marbles» est une fausse chanson de crooner carnivore et désordonné. « Treasure » est une grosse blague, avec des images qui me sont venues en tête sans savoir pourquoi, une dangereuse course au trésor de barbares sous un soleil de plomb, tout ça pour un chronomètre et un train dans la face. Les paroles de « Galpropta » décrivent un rève sexuel et sanglant mis en rapport à des déboires relationnels, « Eagles and Keys » est un cut-up nostalgique par rapport à une ville...

06. Avez vous eu des retours sur cet album et quelles ont été les réactions ?

05 Oui, pas mal de retours et deux ou trois chroniques en tout très positives, certains y ont trouvé des références que je n'aurais pas soupçonnées : Sisters of mercy, Killing Joke, Gridlock, Cyberaktif, Clan of Xymox, Morthem Vlade Art, Das Ich ... Quelqu'un à même fait un parallèle entre le titre « Undone » et « The last day on earth » de Manson, ça m'a bien fait rire, car il y a du vrai et je n'y aurais jamais pensé. Après la moitié des gens ont aimé l'album vers sa fin, la partie la plus sombre. J'ai aussi eu pas mal de comparaisons à NIN qui m'ont parfois un peu … c'est à la fois un compliment et un râle. J'essaie de plus en plus de me détacher de cette influence un peu « facile » qui était beaucoup plus présente sur le premier album « The Cave ». Je trouve que « An Index of failures » s'en éloigne presque définitivement, et se rapproche d'une New wave très rythmique dont les traits incohérents se durcissent, dont la peau s'arrache avec l'usure, au fil de l'album. A ce sujet je voulais remercier infiniment tout ceux qui en ont parlé et certaines autres personne précises à Lyon qui ont été d'une aide précieuse et démesurée.

07. Quels sont projets à court et moyen termes ?

06 Faire plus de concerts en testant le maximum de formules et de line up, avec maintenant des projections, presser un disque et fixer définitivement la cinquantaine d'autres titres des périodes plus anciennes et les morceaux Ambient. Continuer d'utiliser les supports tels que les cassettes audio et les vinyles (dont j'ai déjà fait un tirage à l'unité, plus une dizaine de cassettes) toutes ces matières possèdent une dynamique et un grain génial, beaucoup plus chaleureux que le numérique. Pour la suite, j'aimerais continuer à collaborer et échanger avec plein de gens, certaines choses sont déjà tramées et je vous invite à rester au courant via le facebook ou le myspace. Je vais aussi faire une version physique de « An index of failures » rallongée avec 5 ou 6 titres en plus qui devaient y figurer, mais que je n'ai pas voulu inclure pour le rendre plus digeste dans son contexte.

08. Vous avez décidé de mettre l'album en téléchargement gratuit sur internet. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ? Quel est votre rapport avec ce médium ?

07 Le téléchargement gratuit est la motivation même de la sortie de l'album, décision prise seulement 1 mois ou 2 avant sa parution. C'est une sorte de carte de visite, avec des chansons qui tapent un peu dans toutes les sonorités, un moyen de se faire connaître en criant sur les toits : « Salut, on est untel, voici notre album, servez vous et faites passer » de manière à ce que ce soit propageable facilement. J'adore l'idée de distribuer quelque chose de gratuit et d'assez complet pour que l'auditeur ne reste pas trop sur sa faim, mais suffisamment pour qu'il aie envie de plus, d'acheter les disques, etc. Vendre du MP3 me semble être une sorte de crime, payer pour du vent, et de la qualité moyenne. Comment peut on vendre du 192kbps ? c'est vraiment prendre les gens pour des cons. Après il y en a plein qui écoutent sur les enceintes souvent pas terribles de leur ordinateur, mais tant que ça reste sur stocké quelque part, c'est bon signe, ils peuvent y revenir plus tard, le MP3 c'est pas fait pour écouter sur le champ, ça se digère.

09. Merci d'avoir répondu à cette interview, bonne chance pour l'album et le reste, je vous laisse le mot de la fin :

08 Merci infiniment pour votre chronique et cette interview, et à votre patience pour ceux qui ont eu le courage de tout lire. Pour le mot de la fin, soutenez les petits projets qui émergent et leur musique, ouvrez vous aux choses que vous pensiez ne jamais écouter, ne prenez pas tout au sérieux et donnez le maximum de sincérité et de retours, mêmes négatifs. Tout le monde y gagne quelque chose !

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




Aller en haut