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Mise en ligne le : 10 juin 2010 | Intervieweur :
MazaK
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Pavillon666: Salut les tronckh, première question redondante mais indispensable: pouvez-vous nous faire une petite présentation du groupe et un résumé de votre parcours? Il y a un jour, un siècle, une éternité, TRoNcKH est né de la copulation frénétique de 4 musiciens inadaptés aux standards de la musique et insatisfaits par les productions musicales destinées au grand-public. Après une rencontre furtive sur scène à la kermesse de leur lycée (durant laquelle quelques-uns de leurs profs y ont d’ailleurs perdu leur collier de barbe et autre tailleur « la camif »), ils se mirent rapidement à vouloir mélanger leurs moult influences improbables, leurs idées tordues ainsi que leurs fluides corporels pour créer leur propre discipline musicale : le trépident, inattendu et incontrôlable Déglingo-Core… Et TRoNcKH c’est Denis qui chante, crie, hurle, beugle, déclame, danse, twiste, smurfe, Foune à la guitare, rien que la guitare, uniquement la guitare, y’a que ça qui compte, le reste c’est juste pour accompagner la guitare, NicKHô à la guitare mais une plus grande et grave qu’il secoue épileptiquement en même temps que ses grosses excroissances capillaires pour impressionner les jeunes hommes dans la fosse (c’est d’ailleurs pour ça qu’il fait du Metal vu que dedans y’a plein de beaux jeunes hommes gays), et Ju au xylophone quadriphonique sri-lankais (le nom fait bien exotique mais au final ça sonne vachement comme une batterie) et aux chœurs. Pavillon666: « freak and hell » votre nouvel album, regorge d'influences diverses, vous semblez avoir des goûts plutôt variés... comment se passe la composition des titres? C’est très simple : Foune joue sans cesse et avec obstination (même aux chiottes, c’est dire...) des symphonies antiques de Luth araméen et des fugues en ré-mineur de Bach en tapping à la guitare. A partir de là, possédé par l’incroyable mélodie ultra-technique et rapide qui jaillit sous ses 12 doigts enflammés, il lui vient de divines idées de compositions qui rappellent Accept, Manowar et même parfois Helloween, enfin bref, que des groupes à moustaches. Ju qui passe par là décide que ça sonne trop comme Scorpions ou bien comme Saxon. Et comme lui il déteste quand ça sent le moule-bite en vinyle et la poussière vu qu’il a du goût (enfin surtout en musique), il rajoute des passages où ça tape, ça crashe, ça rimshote, ça tatapoume, et puis aussi des mesures composées (sinon c’est trop simple). Surtout, à la fin du morceau, il faut que ça pète environ grave, que tes joues tremblent, et que le papier-peint se décolle. II écrit aussi à ce moment-là des textes où il recycle les 2 blagues qu’il faisait lorsqu’il était en CM2, mais il change subtilement l’ordre des mots et puis il en rajoute aussi d’autres au pif un peu partout. Ca veut plus rien dire mais il s’en fout, il est très con d’où son surnom : Ducon. NicKHô arrive. Il crie : « Foune t’es un ringaaaard !!» . Et là il joue des trucs graves très puissants et groovy sa mère derrière les solos de guitare pour combler les trous. Il dit aussi : "Putain tu vas manger ! » et souvent juste après il slappe très fort sa corde de si mineur avec son front tout en collant des coups de pompe dans les tibias de Foune (qui n’apprécie guère mais qui sourit quand même bêtement vu que c’est un pleutre, veule, chafouin). Avec sa console numérique qui switche la earth-loop en line-check du vocoder dans la DI-Box BRX 12000, NicKHô tente alors d’enregistrer pour qu’on écoute chez nous comme si c’était un disque. Mais en fait, c’est qu’une répète, et ça c’est carrément dingue. Denis arrive……………………….. ……………..il arrive………………… ………..veuillez patienter il sera là dans quelques instants…………….. Et après 12 à 36 mois de réflexion, il se résout à chanter les textes de Ju, mais souvent ça ne marche pas vu que ses lèvres se coincent dans les bouts de pizza et de kebab qui parsèment sa moustache touffue….Il y rajoute alors les rares mots longs qu’il arrive à dire comme « génuflexion », « apoplexies de la société concourante », « coronarien » ou autres termes compliqués en plus de 3 syllabes (cherche dans le dico si tu ne les comprends pas, ça veut dire des trucs j’te jure). Ensuite, il rajoute « wwwwhhhhhhyyyyyyyy », « whhhyyyyyyhyhyhyhy », « whhhhhyyyyy » vu qu’il sait pas comment on dit « pourquoi » en allemand. Voilà le morceau est terminé, fastoche. On n’oublie pas de remplir la feuille de droits sacem pour pas qu’on nous vole nos idées (enfin pas celles de Foune vu qu’elles ont déjà été écrites par Iron Maiden ou Van Halen entre 1973 et 1983) et ensuite on essaie d’apprendre à jouer le morceau. Là, ça va être vraiment beaucoup trop long à raconter. On te racontera au prochain album. Pavillon666: sur certains textes on note une ressemblance avec Stupeflip: coïncidence ou hommage volontaire? Tu aurais dit qu’on ressemblait à PRIMUS, INFECTIOUS GROOVES, PSYKUP ou DEATH BEHIND DARKNESS OF THE DYING NIGHT OF HATE IN HELL, d’accord mais alors là non, c’est une pure coïncidence. On a peut-être dans nos textes quelques allitérations en commun du genre « trotétintruktutratoututriktriptetétrakékitroutrentitotik ». Pavillon666: Vous avez effectué pas mal de dates avec des groupes tels Gojira, Pro pain, Lofo, Freak Kitchen... vous avez quelques anecdotes? On a appris à dire « santé bonheur, du bien dans ta sœur » et « mes couilles sur ton nez, t’auras l’air d’un dindon » aux mecs de PRO PAIN. Et faut imaginer comment ça peut être difficile à dire pour un Etazunien. Grande fierté quand ils l’ont ressorti en hurlant en plein concert. Suite au retard de la tête d’affiche dans un joli festival, l’ordre de passage a changé et on a joué à la place d’EXPLICIT SAMOURAÏ avec des membres du SAÏAN SUPA CREW. Mais le public n’avait pas été mis au courant….Il y a une paire de mecs circonspects dans le public qui trouvaient ça vraiment bizarre EXPLICIT SAMOURAÏ. Et surtout que Leeroy Kesiah le chanteur, bah il avait beaucoup changé quand même, en particulier vocalement. On a quand même signé des autographes… On en a des douzaines comme ça, mais on a aussi une mémoire de ragondin transgénique qui s’est trop pris la berge. Flute. Pavillon666: justement, comment se déroule un concert des TRoNcKH? Alors là, c’est le show total. Incroyable. Enorme. C’est Johnny au stade de France, c’est Kiss au Madison Square Garden, c’est Nana Mouskouri au Budokan de Tokyo. Les gens pleurent, se prosternent à nos pieds de Foune, les filles jettent leurs culottes alors qu’elles sont encore dedans, Denis perd son micro sur scène, Foune tape des poses, NicKHô tape Foune, Ju se fend la poire… Pour être plus précis, dans le fond se trouve Ju, caché derrière ses tambours. Avec ses lunettes Chips et son casque antibruit de la DDE, il ne capte absolument rien, walou, keutchi, peau de zob. Il se contente donc de jouer à burne. Entre les morceaux, il distille ses subtils et irremplaçables calembours que lui envient Jean Roucas et Guy Montagné. A droite, Nicko le « Prédator Watchméloman Jimmy Cliffien Babylone » que toute la gent féminine rêve de conquérir un jour (dommage il est carrément gay). En hommage à son oncle Pierre Bachelet, il se démène tous les soirs en secouant ses cheveux très épais comme en l’an 2001 en traversant le salon où le ciel c’était l’horizon. Surtout quand on joue chez lui au fin fond d’un sordide coron Béthunois dans sa caravane pliante. A gauche, Foune Van Vaughan Lee Roth, moulé dans son superbe T-Shirt Kiss et brandissant son immortelle Washburn, est l’héritier des plus grands guitaristes du hard rock des années 80 mais en imberbe. Quand il est accordé, pas trop saoul ni en train de lâcher sa guitare pour se la raconter « pied-sur-le-retour-mains-en-l’air-regard-perdu-dans-l’infini-lointain-comme-si-que-t’avais-le-spleen-paske-ton-caniche-il-est-mort », il sonne presque comme sur les morceaux de l’album. Enfin des fois. Au centre, Denis Fucking Couvelorde, le Freddy Mercury du Pas de Calais, le Michael Jackson Boulonnais, le Reno Lillois danse, saute et breakdance tout en ne loupant quasiment pas les paroles des chansons qu’il éructe très vite et très fort. Un concert de TRoNcKH, c’est super quoi. Pavillon666: Votre digipack est de toute beauté.qui est à l'origine de la conception? On a eu la reposante chance de tomber sur un graphiste perché, créatif, bourré de talents et d’idées (David « Poulet » Delcloque) qui nous a carrément proposé le concept « mets ta tronche dans la sauce, tu vas voir, ça pique mais c’est cool ». Au début, on a ri et on s’est bien foutu de sa gueule, mais quand il nous a expliqué le principe des sauces que chacun apporte et qui se mélangent pour donner une chatoyante mixture qui ravira les papilles de tout gourmet avide d’expériences inconnues, on y a vu toute l’histoire de notre musique et on a été assez débile pour lui refiler le projet. Ca nous a coûté l’épiderme facial, 2 cataractes, et 12 grammes de cholestérol… Mais malgré le douloureux et écœurant souvenir de cette séance photos qui ferait passer les tortures de l’inquisition pour une partie de mini-golf, on est ravi du résultat. Excuse-nous 5 minutes on doit aller vomir. Pavillon666: Concernant votre nouvel album, les retombées sont plutôt positives? On est assez surpris d’ailleurs. Vu le côté torturé et atypique de notre son et vu qu’on n’a pas la prétention de croire qu’on fait dans le bankébeul’, on s’attendait à avoir un paquet de critiques assassines, mais à part quelques-unes où on sent que les chroniqueurs n’ont pas su apprécier la tonitruance de nos titres, on en a eu un max de bonnes, jolies, chaloupées, dithyrambiques, accompagnées d’échos flatteurs et de retours positifs. Ca fait plaisir faut reconnaître, même si on garde du recul en continuant à pratiquer l’autodérision et la non-prise de tête. En même temps, on se serait fait déchirer dans tous les sens, ça ne nous aurait pas empêché de poursuivre notre TRoNcKHisation de le mÔÔÔnde !!! En tout cas, actuellement on est en phase « recherche de date en France et Navarre/ d’un tourneur/d’une distrib/d’un développe-sex performant », alors à bon entendeur… Pavillon666: Hormis la musique, quels sont vos passions respectives? Ca dépend, on a chacun notre petit jardin secret où on joue du violon d’Ingres…. Le heavy allemand de mai 1982 à septembre 1983, le parapente torché à la Suze sur les terrils, le football en salle devant la télé option Curly, monter les scènes pour que Johnny ou Mylène Farmer ils puissent chanter au milieu des étincelles, marcher dans les rues en jogging rouge juste pour parler aux gens et être payé à la fin du mois, faire des puissances 4 et des puzzle avec des enfants pour 8000 euros par jour, écouter du hardcore chaotique qui défouraille à mort pour tuer les caniches du quartier gratos… Chacun sait s’occuper quand on a la chance de ne pas répéter…. Pavillon666: Merci à vous! On vous laisse conclure dans la joie et la bonne humeur! Mes couilles sur ton nez, t’auras l’air d’un dindon. Et que la Déglingue soit avec vous !!! |
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