1. salut Era nova, pouvez vous présenter votre line up, ainsi que votre style musical ?

Chris (guitares) : Salut à tous. Era Nova est un groupe de heavy mélodique à multiples facettes, on va dire. Le line up actuel est en place depuis l’été 2005 à l’exception de Greg Dutein « Gru » qui est venu compléter le groupe à la gratte. Il y a Andréas Martin (Andréas & Nicolas) au chant, Pierre Chauty (Midwinter) aux claviers, Benjamin Cointereau (Comalane) à la basse, Emmanuel Colombier à la batterie (Ultra Vomit) et enfin Greg et moi aux grattes. Le groupe a vu le jour à la fin de l’été 2002. Nous avons participé au festival Emergenza en 2004 avec la finale régionale à l’Olympic à Nantes. Nous avons enregistré notre seule et unique demo « Sin Eater » en 2005. Notre 1er album « Children of Alcyone » vient juste de sortir chez Pervade Productions le 12 avril dernier. Les 1ères chroniques sont pour le moment très positives et j’espère que ça va continuer, même si nous n’en sommes qu’aux prémices.

2. pouvez vous nous présenter votre nouvel album (concept / style / production) ?

Chris (guitares) : Le concept, c’est qu’il y a une composition d’ensemble qui suit le fil conducteur d’une histoire : sur une planète inconnue, à une époque indéterminée, une héroïne venue on ne sait d’où prend la tête de l’armée de libération d’un peuple, et affronte en combat singulier le chef de l’armée ennemie. Voilà le sujet. C’est une nouvelle co-écrite par Michelle Martin (la mère d’Andréas), Andréas et moi. Je laisse Andréas développer sa partie. Je m’occupe en ce qui me concerne surtout de la musique dans toute sa partie instrumentale.

Andréas (chant) : Les lignes de chant et les paroles sont comme des illustrations de cette histoire qu’on a écrite. Par exemple, les noms propres cités dans les textes sont ceux des lieux, des personnages, des objets magiques, car on est dans un récit héroïque où il y a aussi du merveilleux : Physis est une planète imaginaire, satellite de l’étoile (bien réelle) Alcyone. Thorn, roi d’Era Nova, Fania et Nhylhyarus, alliés contre lui, sont les principaux protagonistes de l’histoire. Les Epios et les Orus sont deux peuples d’abord ennemis, puis alliés. Le Sin Eater est une potion magique qui décuple les forces et le courage des guerriers,et « Sin Eater is back » est la formule prononcée par le Magicien pour assurer l’efficacité de sa potion. Le Phyrius est une pierre miraculeuse, et le Gralium un glaive forgé dans un métal aux propriétés surnaturelles. Donc, voilà, il y a des éléments-clés de l’histoire auxquels les textes des chansons font référence.

Pierre (claviers) : pour ce qui est du style, pour faire simple on va dire que c’est du heavy mélodique. C’est assez varié, on a des rythmiques heavy/thrash, des structures parfois prog, un peu d’ambient par ci par là… Il y a à la fois des compositions assez vieilles, qui datent du début du groupe en 2002, et d’autres plus récentes. Ca a été un travail de longue haleine !

3. l’enregistrement a-t-il été à la hauteur de vos espérances, qu'en avez vous retiré ?

Chris (guitares) : Oui, et ce résultat est en grande partie dû au travail de Neb Xort (Anorexia Nervosa) du Drudenhaus Studio qui nous a beaucoup aidé. Il a toujours eu des remarques constructives et pertinentes. Je le remercie encore du temps qu’il a pu passer sur notre album. On apprend beaucoup en studio au contact de gens comme lui.

Andréas (chant) : Oui on a tous énormément progressé pendant cette période et Neb Xort a su tirer le meilleur de chacun de nous en donnant de précieux conseils que ce soit sur les guitares ou sur le chant. Je me rappelle un jour où ma voix était si fatiguée que je répondais aux gens en sifflant. Et Neb Xort a insisté pour que j’essaie quelques prises et j’ai finalement réussi à enregistrer un morceau (Celestial Valley) dans la journée !
Pierre (claviers) : On peut même dire que le résultat est au-delà de nos espérances. Quand j’ai écouté le mix final pour la première fois, j’ai vraiment pris une claque. Auparavant, on avait bossé que sur la démo et sur des pré-productions, donc forcément ça change tout. C’est à ce moment là qu’on s’est dit qu’on avait fait le meilleur choix possible en allant au Drudenhaus.

4. quels sont vos projets à courts termes ? (concerts, etc ...)

Chris (guitares) : Pour les concerts, on doit d’abord répéter ce qui n’est pas le plus simple vu que beaucoup de membre du groupe ont des projets existants. Tout sera indiqué en temps et en heure. Mais on espère bien sûr faire quelques scènes. Disons que cela dépendra des propositions que l’on nous fera sachant qu’on ne roule pas sur l’or.

Andréas (chant) : Parle pour toi ! Je suis extrêmement riche personnellement…Sans blaguer, on aimerait bien pouvoir faire pas mal de concerts. C’est la raison pour laquelle nous répétons à nouveau, chose qui n’était plus arrivée depuis un moment.

Pierre (claviers) : Ca dépendra surtout des opportunités, en fait… C’est le lot de tous les groupes amateurs, on ne peut pas se permettre grand-chose au niveau financier. Pour ma part, je suis encore étudiant alors c’est difficile. S’il faut aller à perpèt pour un cachet de misère qui ne couvre pas tous nos frais, c’est compliqué. Cela dit, on est quand même prêt à faire certains efforts, et on étudiera toute proposition intéressante à partir du moment où on se sentira prêt à attaquer la scène !

5. quel regard portez vous sur la scène métal (France / étranger) ?

Chris (guitares) : Le metal n’est pas très porteur en France. Et tu as toujours des gens pour le dénigrer. On l’a vu par le biais de certains politiques concernant le Hellfest, il n’y a pas si longtemps. Il y a de très bons groupes comme Gojira ou Adagio par exemple. Mais dans d’autres pays comme l’Allemagne, la Suède, la Finlande, la Norvège, les Etats Unis… C’est un style bien plus démocratisé avec des passages sur de grandes radios beaucoup plus fréquents. En France, on a… comment dire… un manche à balai dans le c** sur tout ce qui touche au metal avec beaucoup voire énormément de préjugés, ce qui est très très fatiguant. Heureusement que des gens se donnent du mal. C’est une vraie fierté d’avoir un festival comme le Hellfest en France avec un nombre croissant de nouveaux festivaliers chaque année.

Andréas (chant) : Je suis pas très calé en nouveautés metal. J’aime bien rester sur ce que je connais déjà et j’invite tous les lecteurs de Pavillon 666 à ne pas faire comme moi et à écouter Children Of Alcyone !

Pierre (claviers) : Pour ma part, je me suis pas mal détaché de la scène metal depuis quelques années… Les groupes que j’écoute toujours doivent se compter sur les doigts de la main, des valeurs sûres comme Machine Head, Nevermore, Kamelot, Textures… La plupart des groupes que j’adorais auparavant, des trucs comme Nightwish ou Children of Bodom, m’emmerdent aujourd’hui. La plupart des groupes scandinaves de « métal mélodique » qui ont émergé à la fin des années 90 m’ont déçu. Du coup, je me suis dirigé vers d’autres styles de musique ou vers des groupes plus rentre-dedans comme ceux que j’ai cité plus haut. En ce qui concerne la France, je pense qu’on a fait pas mal de progrès en à peine 5-6 ans, surtout au niveau des productions. Certaines n’ont plus grand-chose à envier aux groupes étrangers. Là où ça fait toujours défaut, c’est au niveau de l’exposition médiatique, mais ça c’est pas demain la veille que ça bougera, à part peut être quand un gros label étranger voudra bien signer un groupe français… Gojira a réussi à percer à l’étranger, pourquoi pas d’autres ? Le souci, encore une fois, c’est que du fait de la précarité des groupes français, dont la plupart sont amateurs, les labels étrangers sont extrêmement frileux. Ca se comprend, d’ailleurs.


6. si vous deviez mettre quelques mots (faites court) devant chaque proposition :


les labels :

• Chris (guitares) : Indispensable pour la promotion et la distribution
• Andréas (chant) : Oui.
• Pierre (claviers) : Si j’avais plein de thunes, je m’en passerais bien. A mon avis, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Des groupes comme Pearl Jam font aujourd’hui absolument tout ce qu’ils veulent. Aucune contrainte, et c’est vraiment admirable. Manque de pot, j’ai pas plein de thunes. A son échelle, notre label Pervade grossit petit à petit et fait du bon boulot.

le téléchargement :

• Chris (guitares) : Je dirais « oui », mais à bon escient. Cela permet aux groupes de se faire connaître. Après tout dépend de savoir si c’est du téléchargement gratuit ou payant. Moi, je suis old-school là-dessus. Si un groupe me plait, j’achète son disque parce que c’est la façon la plus saine et la plus sincère de respecter son travail. Je suis très attaché au support en lui-même.
• Andréas (chant) : Je ne sais pas télécharger. Mais j’ai une copine qui sait le faire.
• Pierre (claviers) : Pour moi, une chose est sûre : ce n’est pas un danger pour l’industrie du disque.

un concert :

• Chris (guitares) : L’édition 2009 du Hellfest reste un très bon souvenir.
• Andréas (chant) : Rage Against The Machine à Rock en Seine le 20 août 2008. C’était irréel, c’est comme si j’assistais à un concert de Nirvana ou de Georges Brassens.
• Pierre (claviers) : Pearl Jam à Bercy en 2006. Même dans une salle de 12000 personnes, on avait l’impression d’être juste à côté d’eux. Magique.

un rêve utopique :

• Chris (guitares) : Le FC Nantes en Ligue 1 avec le jeu à la nantaise.
• Andréas (chant) : Marquer le but décisif en finale de Coupe du Monde. J’y crois encore.
• Pierre (claviers) : Recevoir un Oscar. Ca doit être bandant.

un carton rouge :

• Chris (guitares) : Le staff du FC Nantes.
• Andréas (chant) : Aux filles qui jouent au foot. Car (je cite une chanson culte !) toutes-les-filles-qui-jouent-au-foot- sont- moches.
• Pierre (claviers) : Aux « journalistes » qui ne savent pas prononcer les noms des joueurs. Insupportable.

7. si vous avez un coup de gueule ou un coup de cœur, la parole est à vous :

Andréas (chant) : Mon coup de gueule sera pour mon poste télévision qui me demande sans arrêt de passer au numérique sous peine de ne plus diffuser mes programmes favoris à partir du 15 mai. Grande flemme de faire les démarches…Et sinon coup de cœur pour le coup de gueule de Pierre Chauty que je ne connais pas encore…

Pierre (claviers) : Un coup de gueule pour compléter ce que je disais plus haut sur le piratage. Les grosses majors se plaignent mais elles ont tort. Si des albums se vendent moins, et ça reste à prouver, c’est aussi et surtout parce que l’offre a complètement explosé depuis vingt ans. Avant, les groupes qui vendaient des millions d’albums, ça se comptait sur les doigts de la main. Aujourd’hui, y’en a une tripotée et toutes les semaines de nouveaux artistes percent et ce, en grande partie grâce au téléchargement. Pareil pour les labels, il y en a beaucoup plus à l’heure actuelle ! Le gâteau a été partagé, c’est pas plus mal pour la diversité. Pour moi, la solution passe par des initiatives comme le site Deezer et aussi par la sensibilisation des jeunes, mais surtout pas par des tentatives désespérées du législateur, lequel sera de toute façon toujours dépassé par la technique.
Sinon, un coup de cœur pour ma Maman.

8. merci d’avoir répondu à ces questions, je vous laisse le mot de la fin…

Chris (guitares) : Merci beaucoup à toi et toute l’équipe de pavillon666 de nous avoir consacré un peu de temps pour la sortie de notre 1er album. J’invite tous les amateurs de heavy, mais bien sûr aussi de métal en général à venir jeter une oreille sur « Children of Alcyone » sur nos pages Myspace et Facebook. Notre 1er album est disponible depuis le 12 avril dernier chez Pervade Productions. A bientôt tout le monde et merci encore !

Andréas (chant) : Au revoir à tous !

Pierre (claviers) : Merci et n’hésitez pas à aller jeter une oreille sur Deezer !