Pavillon666: Salut à vous! Pouvez-vous nous faire la petite présentation de rigueur et nous donner un résumé de vos divers méfaits?

Nasal : Salut ! DjEuled'Vak s'est formé il y a 7 ans. A la base, 3 membres d'un groupe de hardcore humaniste chiant, un membre d'un groupe de ska-punk obscure chiant et un vieux chiant sorti de sa cave moisie. Au début, on n'avait pas de style propre, on voulait mélanger le "mitol" avec plein d'autres musiques (punk, rock'n'roll, samba, musique bretonne ...) et ça a donné le 1er album "Reste à ta Place". Par la suite, un membre a changé (on ne sait plus lequel) et on a intégré une trompette à la sauce, notre style s'est affirmé sur "Rock'n'Roll Turbo" un mélange plus subtil et reconnaissable qu'on a baptisé "fitnesscore", simplement parceque ça s'apparente à du "hardcore dansant"... Pour le 3éme "Boulevard Pol Pot", notre style s'est confirmé, désormais, on a une vrai idée de ce qu'on veut faire. Pour résumé : une musique puissante, fraîche et entêtante parsemé d'humour gras !
 

Pavillon666: Vous avez eu la possibilité d'enregistrer au Walnut Groove, chez Axl Wursthorn. Content du résultat? Bonne expérience?

La Raclure : Nous sommes très contents du disque, il représente la symbiose parfaite de tous les éléments cosmiques nécessaires à la consécration d'un art musical en perpétuelle mutation. Il était donc urgent de faire ressortir les émotions les plus cohérentes. J'ai encore en mémoire les coups de fouet d'Axel sur mon crâne.

Conrad Puel : Une expérience absolument inoubliable ! Rendez-vous compte : le Walnut Groove Studio est un endroit magique : les murs sont couverts d’or, les fauteuils sont en cuir de caviar, Axel Wursthorn porte en permanence une couronne sertie de mille et un diamants et un sceptre en marbre et les micros sont en cristal.

Pavillon666: Niveau textes, vous semblez être complètement barrés et pratiquez un humour totalement décalé. Qui écrit les textes et pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce « délire »?
 
La Raclure : Barré ?? Oui peut-être sur une phrase ou deux.
Mais pour l'humour et le délire je ne suis pas d'accord avec toi. Mes paroles traitent de mes expériences, de mes opinions et je t'assure que c'est loin d'être "fun" tous les jours.
J'écris tous les textes et c'est MOI qui apporte le concept général de l'album. J'ai simplement laissé Chaussure  faire le clown et écrire un poème sur les putes.
 
Conrad Puel : Quitte à m’attirer les foudres de mon leader charismatique et tyrannique, je tiens malgré tout à préciser que les paroles sur l’époustouflant solo de batterie à la fin de « Djeuled’vak vous emmerde » sont de moi : « C’est la grosse pute qui pue la merde – Au fond d’sa chatte y’a du goudron – Et moi mon cul il sent l’mouflon ». Poétiquement, je me situe dans la droite lignée de Charles Baudelaire et Jérôme Prieur.

Pavillon666: Comment se déroule un concert avec les « gueules de vaches »?
 
La Raclure : Je supporte de moins en moins les gens, le public m'énerve. A ton avis pourquoi je gueule dans un  micro ? A cause de mon mal être ? Mon cul oui !! Quand je vois la sale tronche du public qui me regarde avec des yeux d'autruches, je me pose des questions sur l'Homo Sapiens en tant que mammifère indépendant.
Je préfère jouer devant des nénuphars, c'est plus sain.

Conrad Puel : Déroulement classique d’une prestation spectaculaire de Djeuled’vak :          1° Bruit, 2° Bagarre, 3° Descente de police, 4° Cocaïne, 5° Partouze, 6° Dodo. 

Pavillon666: L'utilisation de la trompette donne à l'ensemble un esprit « fanfare ». Est-ce un partie pris où un simple hasard?
 
La Raclure : C'est le partie pris du hasard.

Conrad Puel : C’est parti du hasard et on l’a pris

Pavillon666: La scène Picarde est plutôt active! Parlez-nous un peu de vos « collègues »
 
La Raclure : J'aimerai mieux parler de Jean-Pierre Treiber car la scène picarde ne m'intéresse pas.

Nasal : Sans nous, la scène picarde serait morte !! Et saches que nous sommes le meilleur groupe amiènois tous style confondu (c'est mon papy qui m'l'a dit).
 
Conrad Puel : En fait, demander à Djeuled’vak de parler des autres groupes de la scène picarde, c’est comme demander à un Palestinien de parler des Israéliens et inversement.

Pavillon666: Avez-vous déjà quelques retombées suite à l'édition de ce nouvel album?

La Raclure : Les critiques sont très variées d'un webzine à un autre, pour certains nous sommes des dieux et pour d'autres des grosses langoustes radioactives.
 
Conrad Puel : Oui, notre actualité est brûlante! le webzine Pavillon 666 est même en train de nous interviewer!

Pavillon666: Pro ou anti-Pol Pot?
 
La Raclure : Je ne sais pas trop... Au départ on voulait Mussolini ou Ceauşescu mais Pol-Pot ça claque plus, c'est logique. Tu entends ce nom et tout de suite tu sens que ça va puer sévère dans tes oreilles, tu vois un peu le truc ?
Evidemment on aurait pris Hitler si on était des skinheads mais comme l'Asie a un côté plus mystique et charnel, on s'est dit "restons cohérents".

Nasal : "Impasse Hitler" ou "Rond Point Staline" aurait pu marcher mais ça aurait sonné trop commercial, on aime le risque !
 
Conrad Puel : Tiens, c’est sympa ça comme question… En fait tu nous demandes si on est « Pour ou contre une infecte pourriture responsable de la mort de plus d’un million d’innocents ? »… difficile à dire…

Pavillon666: Des projets de tournée?
 
Nasal : hahahaha !!!
 
Conrad Puel : Ce n’est pas à nous d’aller vers le public, c’est à lui de venir nous voir.

Pavillon666: Merci à vous! On vous laisse conclure dans la joie et la bonne humeur!

 La Raclure : Merci à Pavillon 666 de permettre à Djeuled'Vak de s'exprimer avec des mots, des phrases, des verbes, des points et des virgules. Je voudrais aussi dire que Boulevard Pol Pot est bien meilleur que le dernier Burzum.

Conrad Puel : Nous allons tous mourir.