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FAITHLESS MESSIAH
CHRONIQUE FAITHLESS MESSIAH - review
Contact groupe http://www.myspace.com/faithlessmessiah
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Mise en ligne le : 07 mars 2010  | Intervieweur : Aris3agaiN | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
01) Bonjour les Faithless Messiah ! Pouvez-vous nous parler de la formation & du parcours du groupe ?

Stan : Le groupe s’est formé en 2007, quand on m’a proposé de faire un concert au New Morning. Donc j’ai été voir David et Rachel, avec qui nous avons formé le groupe. On a joué ensemble entre 2007 et l’été 2008. Ensuite, Rachel est partie aux Etats-Unis pour ses études et du coup, notre bassiste s’est désintéressé du métal et David n’était pas motivé pour retrouver d’autres musiciens. Donc en gros, je me suis retrouvé tout seul à faire de la musique pendant deux ans, je n’avais pas envie de laisser tomber, ni de me forcer à trouver des musiciens avec qui ça ne le ferait pas forcément. Au bout de deux ans, j’ai fini le CD tout seul et entre temps, j’ai trouvé des gens avec qui ça collait bien, comme Lucas, que je connais depuis le collège et Julien que j’ai rencontré par le biais de Lucas, et enfin David qui est revenu pendant l’enregistrement du CD. Ca a donné le nouveau line-up. Donc maintenant, on a Lucas à la batterie, Julien à la basse, David à la guitare et moi-même à la guitare et au chant.

02) C’est donc à la base un projet limite personnel avec des musiciens de session ?

Je n’ai pas vraiment envie de le penser comme ça, mais pour le moment, c’est un peu ça, parce que c’est moi qui aie bossé dessus tout seul. C’est vrai que c’est dur de se dire qu’il faut partager le projet à quatre, mais pour le moment, c’est en effet un peu mon projet.
Lucas : Pour l’instant, on est un peu des interprètes des chansons qu’il a écrites, mais par la suite, ça va évoluer. L’écriture sera plus commune, la manière de penser de projet sera davantage celle d’un groupe. Personnellement, ça ne me dérange pas de rejoindre un projet qui est déjà pleinement formé, je sais que je pourrais m’intégrer facilement et je pense que les autres aussi.
Stan : Je trouve qu’au niveau inspiration, ça colle très bien entre nous, ça devrait aller plutôt bien. Il y a une bonne cohésion de groupe, surtout à la dernière répétition.

03) Quelques débuts de composition pour le moment ?

Lucas : Pour l’instant, on s’entraîne à bien jouer tous les morceaux de l’album. De mon côté, j’ai quelques idées, mais on essaie de garder ça à l’état embryonnaire pour pouvoir apporter chacun notre sauce pour le prochain. On attend d’être à l’aise avec notre « base », qu’est « Ghosts ».

04) A propos de « Ghosts » justement, comment s’est passé l’enregistrement ?

Stan : Juste avant que le groupe ne se sépare en 2008, on venait de terminer un EP trois titres. Pendant deux ans, je n’ai quasiment rien fait à ce niveau là, au bout de deux ans, j’ai fait quelques petits tests. J’avais fini de composer toutes les chansons, je me suis motivé, j’ai acheté une meilleure guitare et je me suis mis à poser les guitares rythmiques chez moi, tout seul. Les parties de batterie ensuite, un peu exagérées, sur un simulateur. Entre temps, j’avais rejoint un autre groupe avec Julien à la basse, et vu que ça a bien collé entre nous, je lui ai proposé de venir travailler sur les pistes de basse de l’album. Il avait l’air bien motivé dés le début. J’ai aussi demandé à David s’il pouvait venir poser les solos sur les chansons qu’on avait composées à l’époque de la première formation. Lucas a rejoint le projet après l’enregistrement.

05) Maintenant que le line-up est stable, peut-on s’attendre à des concerts ?

Lucas : Peut-être en mai apparemment…
Stan : Peut-être oui, mais ce n’est pas encore sûr. Et si on en fait cette année, ce sera des petits trucs pour se faire la main sur scène. A mon avis, pour des concerts importants, ce ne sera pas avant 2011, car on va devoir s’expatrier pendant quelques mois pour nos études et donc mettre tout ça entre parenthèse.
Lucas : Donc fin 2010, début 2011. On essaie de faire écouter le CD au plus de monde possible pour le moment.
Stan : Voilà, préparer le terrain et faire parler de nous.
Lucas : Après, c’est difficile de faire parler d’un CD sans avoir le support de la scène. La scène, c’est essentiel, mais on ne peut pas faire autrement pour le moment. On a déjà la chance d’avoir un CD, beaucoup de groupes font des concerts sans en avoir, nous c’est un peu l’inverse.
Stan : Je suis quand même bien content d’avoir fait la démarche de l’enregistrement. Sans le CD, je serais resté tout seul.

06) Surtout un CD avec une bonne production !

Franchement, pour les moyens que j’ai mis dedans, je suis plutôt satisfait. A part pour quelques petits détails qui me font parfois un peu grincer des dents quand je les écoute maintenant, en particulier la batterie…
Lucas : Ca se sent que ça n’a pas été composé par un batteur. Et même s’il y a des passages très bons, je trouve que les passages les plus efficaces à la batterie sont là où il y en a le moins, c’est là où c’est le plus direct, le plus simple. Au début, j’ai écouté les pistes avec batterie, comme elles sont sur le CD. Après, quand j’ai appris les chansons, j’ai demandé à avoir les pistes sans batterie, et c’est là que j’ai vraiment apprécié au final. Peut-être qu’il faudrait les refaire un jour.
Stan : Il faudrait voir si on a le temps et si ça en vaut la peine.

07) Et au niveau de vos influences ?

A vrai dire, quand j’ai commencé à composer les morceaux, il n’y avait que quelques albums qui m’ont vraiment influencé. En particulier, c’était « Reinkaos » de Dissection, « Death Unlimited » de Norther et aussi un groupe américain, qui n’a pas d’albums, qui s’appelle Ascension. Leurs morceaux ont vraiment une ambiance, ils transportent quelque part, sans être trop théâtrale. C’est sombre, mais pas non plus trop, et je voulais vraiment faire quelque chose dans ce style, et ça se sent sur le CD je pense. Entre temps, d’autres influences se sont rajoutées. C’est pour ça qu’au niveau des guitares notamment, j’ai essayé d’avoir un son un peu plus massif que dans ces groupes. On peut sûrement entendre une influence Machine Head / Gojira à ce niveau. A part celles-ci, des choses un peu plus expérimentales, comme Meshuggah, Mastodon, Neurosis aussi, et toute musique qui me transporte au delà de quelques notes, que ce soit du métal ou pas. Mais désormais, avec ce line-up, tout le monde apporte une influence supplémentaire, alors que j’étais seul pour la composition du CD.
Lucas : Personnellement, je ne suis pas très death métal. On touche à des branches différentes, je suis davantage dans des groupes old school, à la Metallica, Pantera. Avec aussi Gojira, c’est tellement puissant et avec une telle richesse de compositions… Ils ont complètement changé ma façon de composer. Le trio de tête, ça serait Metallica – Machine Head – Pantera. Et maintenant, Gojira, Trivium, tout ce qui hérite un peu des grands groupes de l’époque, tout en renouvelant.

08) Pour en revenir à l’album en soi, le groupe a un message fort, pouvez-vous nous en parler ?

Stan : Bien sûr. Déjà, au niveau du nom du groupe, Faithless Messiah, ce n’est pas qu’un nom, il y a un tout un concept. L’idée est venue de discussions que j’avais avec une amie croyante il y a quelques années. Chaque messie a fait émerger une nouvelle civilisation, avec un nouveau but vers le divin, et aujourd’hui, on est dans une civilisation laïque qui marche dans le brouillard. On ne sait plus vraiment ce que l’on fait, on accorde plus d’importance à l’avancée technologique et industrielle qu’au bien-être individuel. L’idée qui sortait des conversations est que l’on aurait besoin de quelqu’un pour jouer le rôle du messie pour une nouvelle civilisation, où l’on pourrait prendre du recul, tout remettre en question et partir sur des bases où le bien-être individuel serait le but. Ca, c’est l’idée de base. Ensuite, je n’arrive pas toujours à bien exprimer mes idées dans mes textes, ça part sur des paroles parfois un peu schématiques, mais j’essaie au maximum d’exprimer tout cela, autant que possible.

09) Pourquoi des paroles en anglais plutôt qu’en français pour exprimer cela ?

Déjà, j’arrive mieux à m’exprimer sur ces idées-là en anglais, je suis bilingue, ça aide, mais j’ai plus de mal à l’exprimer en français. J’écoute toujours des groupes qui chantent en anglais, j’ai un peu de mal avec la langue française chantée. Certains, comme Bertrand Cantat, arrivent à faire des bons textes en français, mais c’est rare et ça demande beaucoup plus de talent. En général, la musique vient avant les textes, mais ils ont clairement une importance. Si je n’écrivais pas des textes avec un message, je ne sais pas si je mettrais autant d’efforts sur l’ambiance des morceaux.

10) Donc vous vous considérez comme un groupe engagé ?

Oui, quand même.
Lucas : Ce n’est pas tant engagé… Quelqu’un d’engagé, c’est quelqu’un qui essaie activement de faire changer les choses. Ce n’est pas une révolution, juste une prise de conscience, donc engagé, peut-être pas. Après, c’est sûr qu’il y a un message.

11) Au niveau des textes toujours, qui considérez-vous comme influences ? Probablement pas Dissection en tout cas…

Stan : A vrai dire, quand le groupe s’est formé et que j’ai commencé à écrire des compos, le groupe s’appelait Leviathan et n’avait aucun engagement particulier. J’écrivais un peu n’importe quoi, on n’avait pas vraiment d’idées sur quoi partir. C’est en découvrant Ascension, dont j’ai déjà parlé, que je me suis dit que des sujets m’intéressent et qu’autant écrire à propos de ça. Ca a quelque chose derrière au moins. C’est parti de là, mais l’idée d’avoir des textes engagés est venue de groupes comme eux ou Gojira. L’inspiration vient surtout de mes cours de philo de lycée, que je n’ai pas particulièrement appréciés, mais ça m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses.

12) Avez-vous un avis sur la scène française actuelle, à part Gojira qui est apparemment une grande influence ?

La scène française se fait très peu remarquer à l’étranger, et justement Gojira est le premier à avoir réussi à s’expatrier, Dagoba aussi un peu.
Lucas : On remarque que les deux chantent en anglais… Ca a l’avantage de se faire entendre à l’étranger, par des gens qui parlent quasiment tous anglais. Après, sur la scène française en général, personnellement, j’en écoute peu. Elle est très tournée vers le hardcore de ce que j’ai pu entendre, mais je n’en connais peut-être pas assez. Des groupes comme L’Esprit du Clan, qui chantent en français, je n’en connais que quelques morceaux, mais ça me paraît très bien fait. Mes influences n’y sont pas, j’ai donc du mal à aller vers cet aspect du métal.

13) Donc vous ne vous sentez pas vraiment à votre place sur la scène française ?

J’ai toujours pensé qu’en France, c’est un univers musical très difficile, car principalement porté sur la variété et beaucoup de choses de ce genre là. Pour moi, l’avenir du métal français ne se fera pas en France, même si c’est triste à dire. C’est en s’exportant que les groupes pourront avoir un public, c’est très difficile de se faire entendre avec le peu de réseaux de maisons de disques dans notre milieu. Ca va être très dur d’essayer de se porter sur une grande scène.
Stan : Je pense que les groupes comme Gojira et Dagoba ont en quelque sorte ouvert la voie, les maisons de disque se tournent davantage vers les groupes français.

14) Prochain projet, les concerts ?

Oui !
Stan : On va essayer de promouvoir le groupe au maximum. Enfin, ça risque de beaucoup évoluer d’ici à ce que l’on fasse des concerts, puisque le CD sera sorti depuis quasiment un an. On aura des nouvelles compos, des nouvelles manières de voir le groupe. Déjà, le but est de faire un véritable groupe, plutôt qu’un projet personnel.

15) Question sur un sujet un peu d’actualité, que pensez-vous du téléchargement libre ? Seriez-vous prêts à mettre « Ghosts » en ligne ?

J’ai toujours trouvé que l’œuvre d’un musicien, c’est le CD, c’est tout ce qui va avec, que l’artwork compte. Je télécharge très peu, j’essaie d’acheter les albums, parce que j’ai envie de voir le travail sur la pochette, ça donne l’ambiance du CD, c’est la première impression qu’on en a. Je suis en train de voir pour mettre des chansons en téléchargement, mais ça m’embête un peu, car je suis fier de l’artwork, j’ai envie qu’il ressorte et qu’il soit reconnu.
Lucas : Il faut aussi préciser que c’est lui qui a mis tout seul de l’argent dans le projet, qui a investi pour faire imprimer le CD, c’est un peu logique qu’il puisse vouloir un petit retour.
Stan : Vu que l’on n’a pas des masses de moyens, « Ghosts » a été fait avec le strict minimum, donc plus on arrivera à mettre de côté sur la vente des albums et plus on aura de moyens pour mieux produire les prochains CDs.
Lucas : Par rapport au téléchargement, je ne suis absolument pas contre. Mais je télécharge peu. La dernière, c’était « Bulldozer » de Machine Head, car mon CD est rayé. Sinon c’est vraiment rare, mais je comprends que l’on puisse ne pas acheter tous acheter les albums. Après, pour l’idée de mettre les albums en téléchargement libre, je pense que ce n’est pas à la portée de tout le monde de pouvoir le faire, on n’est ni Nine Inch Nails, ni Radiohead. Certains le font sur la scène française de nos jours pour se promouvoir. Peut-être que nous mettrons quelques titres, nous verrons.

16) Puisque l’artwork et que l’objet CD est important pour vous, pouvez-vous nous l’expliquer le concept de la pochette?

Stan : A la base, j’avais essayé d’expliquer le concept à quelqu’un, car je ne pensais pas être capable de le réaliser. Pendant que je lui expliquais, j’ai eu l’idée du dessin, et le lendemain, j’avais quasiment terminé. Le dessin représente des gens sans personnalité, sans visage, c’est un peu ce que je vois sur notre civilisation aujourd’hui. Ca m’embête de dire « ouais, notre génération, c’est de la merde, que des stéréotypes », mais quand on marche dans la rue, on a un peu l’impression de voir les mêmes personnes partout. Au dessus, il ya le Faithless Messiah, il n’a pas non plus de personnalité, ni de visage. Il est enchaîné, ça symbolise un peu le fait que les idées révolutionnaires sont dénigrées, c’est le stéréotype de l’adolescent rebelle. Toutes les photos de la pochette ont été photoshopé par une amie, qui s’appelle Yasmina Boulos. Elles ont été prises dans un parc, avec des rails abandonnés, où la nature reprend le dessus, et c’est un peu une idée que j’aime. Une civilisation de fantômes, dont, tôt ou tard, on finira par disparaître, la nature finira par reprendre le dessus, j’ai essayé de transmettre tout ça.

17) Merci d’avoir répondu à nos questions ! On vous laisse le mot de la fin pour terminer l’interview !

Tous les deux : Ragout !
Stan : Je n’ai jamais su quoi dire à cette question, quand je lis des interviews, je me demande toujours ce que je dirais si on me la posait…
Lucas : Plus sérieusement, je pense que Faithless Messiah va beaucoup évoluer, ça devrait être intéressant de voir cette évolution. C’est à prendre comme un tout, pour bien comprendre le groupe, il faut écouter les paroles, entrer dans l’univers. Je pense que c’est plein de promesses, c’est ce que je souhaite aux gens, de découvrir ce que l’on a à offrir.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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