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KRUGER
CHRONIQUE KRUGER - review
Contact groupe http://www.kruger.ch
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Mise en ligne le : 15 février 2010  | Intervieweur : S.Y.L. | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1/ Salut Kruger ! Enchanté de vous retrouver après « Rdemption through looseness » qui n'avait pas laissé notre rédaction indifférente...avant toute chose pouvez vous vous présenter un peu plus pour nos lecteurs ne vous connaissant pas encore? D'où venez vous? Votre line up est il resté le même depuis 2007?

Raph : Le groupe est originaire de Lausanne en Suisse romande est s'est formé en 2001. Le but était de faire de la musique lourde dans la lignée de nos influences principales, à savoir Breach et Neurosis. On a sorti un premier album l'année suivante avec Makro de Samael à la basse qui a ensuite laissé sa place à Blaise. Ce dernier a beaucoup développé le rôle de son instrument au sein du groupe. Le disque suivant, « CattleTruck » a été mixé en Suède par Fredrik Nordström et nous a permis de faire des dates avec Dillinger Escape Plan, Isis et pas mal d'autres formations renommée ainsi que de participer à l'édition 2005 du FuryFest. On a ensuite signé chez Listenable Records et sorti « Redemption » en 2007 qui a été bien reçu par la presse. Cet album nous a permis de faire connaître le groupe a un public sensiblement plus large et de faire quelques gros festivals comme le Hellfest, le Roadburn, le Brutal Assault ou encore Dour et une tournée avec Unsane.

2/ Attaquons de suite le vif du sujet avec votre actualité et votre dernier album « For death, glory and the end of the world ». Frontale? Torturée? Plutôt que d'abuser de qualificatif, je vous laisse la parole : comment pouvez vous décrire votre musique avec vos propres mots? Quel est la « marque typique du son Kruger »?

Raph : Un pote à moi a une fois qualifié notre musique de « metal composite » et c'est une définition qui me convient assez. On compose des titres rythmiquement assez variés où il est rare que chaque instrument joue à l'unisson mais on s'applique à rendre l'ensemble aussi cohérent que possible. Et même si on donne assez peu dans la formule couplet/refrain, nos titres gardent un certain fil conducteur. On est souvent comparé à des groupes comme Neurosis, Mastodon, Cult Of Luna ou même Gojira et Kataonia et ça ne nous dérange pas plus que ça vu qu'on aime plutôt bien ces formations. Les comparaisons sont une telle obsession dans la scène metal, c'est assez marrant et ça nous a valu des étiquettes aussi variées que : Postcore, Sludge, Death, Stoner... On vous laisse continuer la liste si ça vous branche ;-)

3/ « For death, glory and the end of the world » est à la fois un disque puissant et captivant, qui prend au corps; quelles sont les éléments influençant votre musique? Quels sont les sujets abordés dans vos textes?

Raph : On nous dit souvent que nos titres dégagent quelque chose d'assez oppressant et sombre alors qu'on est des gens plutôt relaxs. La musique est sans doute une espèce d'exutoire pour nous et prend une forme assez agressive au final. On est très attiré par la puissance, la lourdeur et les développements harmoniques un peu grinçants ou mélancoliques. Les textes de Renaud ressemblent à des petites histoires au contenu vaguement politique, historique ou social camouflées sous trois tonnes d'humour un peu débile et de deuxième degré. C'est parfois un sujet de confusion chez les gens qui chroniquent nos albums et ça nous fait beaucoup rire... Pour résumé, on joue une musique relativement sombre et sérieuse sans se prendre au sérieux pour autant.

4/ A l'image du visuel de votre pochette, le titre « Centre » vient couper l'album en deux. Pouvez vous nous en dire plus sur le choix de ce titre plus planant au milieu d'un ensemble au demeurant très dense?

Raph : Le titre « Centre » est un clin d'oeil appuyé à un titre de l'album « It's me God » de Breach qui est la plus grosse influence de Kruger et accessoirement le meilleur groupe de « post-hardcore » de la galaxie (à notre humble avis). C'est en quelque sorte le prologue du morceau « Our Cemetery Is Full Of Strangers » et il en reprend les thèmes principaux sous une forme très atmosphérique. C'était le moyen idéal de placer une respiration paisible à mi-parcours pour permettre à l'auditeur de se reposer les oreilles un court instant...

5/ 3 ans entre deux album, est ce la date idéale pour la création et la maturation d'un disque? Le processus de composition est il permanent chez vous ? Ou vous accordez vous des « break » pour laisser reposer vos idées?

Raph : Trois ans ça peut paraître long mais vu qu'on a tous des boulots à côté, des copines et des repas de familles de temps à autres (sans parler des concerts), on a de la peine à faire plus vite ;-) L'écriture d'un album est souvent fastidieuse et interminable car on est très lent et personne ne compose quoi que ce soit en dehors du local, ce qui ne facilite pas le processus. De plus on se prend parfois vite la tête sur des petits détails avant d'avoir une vague structure de chanson et on se perd souvent en route. On a fait un peu plus gaffe à ne pas partir dans tous les sens pour « For Death.. .» ce qui explique peut-être sa plus grande cohérence, bien que certains nous reproche maintenant d'avoir perdu en diversité. Bref, on ne peut jamais contenter tout le monde et on s'en fiche pas mal de toute façon. C'est déjà suffisamment difficile d'être content de soi...
6/ Est ce toujours aussi difficile de jouer du metal en Suisse? Quelle est le regard porté sur le metal aujourd'hui dans votre pays?
Raph : Je ne sais pas si il est plus difficile de jouer du metal en Suisse qu'ailleurs et avec des groupes aussi importants et influents que Celtic Frost, Coroner ou Samael, on peut dire que la Suisse a sa place dans l'histoire de cette musique. Je crois que le metal s'est beaucoup démocratisé depuis la fin des années 90 un peu partout dans le monde et est globalement mieux considéré par les médias et c'est sans doute aussi valable en Suisse. Il est par contre assez marrant de constater que ce sont souvent les formations les plus barrées ou violentes qui réussissent à sortir des frontières du pays (Nostromo, Knut, Impure Wilhelmina...)

7/ Un bon disque, bien produit, avec un bel artwork, c'est agréable...est ce un facteur toujours aussi important à vos yeux dans cet ère troublée de musique « virtuelle »?

Des groupes ne produisant que des albums téléchargeables, des labels ne distribuant que des versions promotionnelles en mp3, est ce la solution de facilité? Le réseau de production et de distribution de la musique a t il baissé les bras trop vite face au téléchargement?
Aujourd'hui les plus jeunes né à l'ère d'internet semblent souvent considérer la musique comme un bien de consommation, gratuit de surcroît et semblent moins sensible à la qualité qu'à la quantité. J'ai personnellement toujours apprécié d'attendre patiemment les albums de mes groupes préférés et de me ruer dessus à leur sortie en m’immergeant dedans le nez plongé dans la pochette tout en disséquant le moindre détail. On est assez sensible à la notion de « bel objet » en ce qui concerne aux disques, ce qui explique le soin porté à l'édition limitée de « For Death…» et à l'artwork en général. Un disque, pour nous, ce n'est pas juste une compilation de morceaux jetables après emploi mais un tout, dont le soin porté à la production et à la pochette sont des composantes essentielles.
Aujourd'hui le monde du disque subit le plus gros séisme de son histoire et je crois que la fin prochaine des supports physique est inéluctable. Ca ne nous empêche pour l’instant pas de continuer à « soigner l’emballage » même si Listenable a fait un peu la grimace quand ils ont reçu la maquette de la version digipack ;-)

8/ Reste encore la scène, où vos prestations n'ont jamais d'ailleurs laissé indifférent! Le live, pour un artiste, a t il pris une ampleur encore plus importante de nos jours? Est là l'ultime moyen pour promouvoir efficacement sa musique?

Raph : Le live c’est toujours une grosse décharge d'adrénaline et souvent beaucoup de plaisir. On est de loin pas les meilleurs musiciens du monde mais on essaie de compenser par l'intensité et la présence de chacun dans le feu de l'action. Des fois ça passe et parfois ça casse mais on tente toujours de garder la pureté de l'intention et de l'énergie quand on monte sur une scène. C’est bien beau d’avoir des millions d’amis sur sa page myspace mais encore faut-il ne pas trop les décevoir quand tu te retrouves devant eux pour défendre ta musique… On se réjouit de refaire des concerts même si on devra se dérouiller après presque quinze sans fouler les planches…

9/ Quels sont vos projets? Pourra t on vous revoir bientôt sur les planches des scènes françaises?

Raph : On va faire quelques dates en France prochainement (voire sur le site) mais vu que Margo a deux petit jumeaux sur les bras depuis décembre et que Renaud attend un gamin pour mars/avril, on va devoir attendre la fin de la tempête de couches-culottes avant de pouvoir jouer plus régulièrement.

10/ Merci d'avoir répondu à nos questions et bonne chance à vous et à « For death, glory and the end of the words » qui ne manquera pas d'être certainement bien accueilli !

Raph : Merci à vous !

   

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