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KRASHTEST
CHRONIQUE KRASHTEST - review
Contact groupe http://www.myspace.com/krashtestisgay
Audio / Video
Mise en ligne le : 11 février 2010  | Intervieweur : sebz | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
Bonjour Krashtest. Pouvez-vous tout d’abord-nous présenter le groupe ?

Arthur : Krashtest est un petit groupe de métal formé il y a 7 ans dans les Yvelines (78). Il se compose de cinq membres : Sney (batterie), Uve (guitare), M'rej (basse), Keuni (guitare) et moi-même (chant/saxophone). Après des débuts assez chaotiques et quelques massacres auditifs portant le nom de « démo », on s'est orienté vers un mix musical original, mélangeant des styles tels que le jazz, le stoner, le doom etc. En confrontant nos différents horizons musicaux, nous avons produit un album, « Neverending boxes ».

Le nom de « Krashtest » a-t-il pour vous une signification particulière ?

Arthur : Personnellement, ça me fait penser à des frites et un joint, accompagné d'une bonne Munsterbrau ou d'une Faxe. Ou pour être plus direct, ce nom n'a pas de signification particulière mais est associé à une des parties de ma vie que je préfère.
Yves : pas mieux.

Avec « Neverending boxes », vous sortez votre première galette. Pourquoi avoir opté d’emblée pour un album complet plutôt que pour un Ep par exemple ?

Arthur Ca fait longtemps que nous composons nos propres chansons, et nous en avions donc un certain stock. Il a fallu en revisiter certaines suite aux évolutions récentes du groupe, mais la matière première était déjà là. Avec un ingénieur du son dans le groupe - M'rej a un bout de papier pour le prouver - donc un type capable de produire un résultat de qualité à partir des chansons que nous avions (ce qu'il a largement prouvé), tout était réuni pour faire un album complet. A la base, cet album a surtout été enregistré pour nous même, avec le doux rêve de le presser. Au final, l'enregistrement d'un album ou d'un EP demande le même investissement matériel, et nous avions le temps de tout enregistrer correctement et de peaufiner le résultat. Dans ces conditions pourquoi se priver ?

M’rej : Nous avions déjà commis plusieurs démos relativement honteuses, et l’idée d’en faire une de plus ne nous enchantait pas particulièrement. Après « Bastards 2005 », nous nous sommes dits : la prochaine fois que l’on enregistre, ça sera l’album avec le gros son, la pochette, une continuité etc. Pourtant, au moment d’enregistrer « Neverending Boxes », nos moyens financiers étaient comparables au budget pathétique de nos anciennes démos : pas plus de 500€ de matériel au total pour tout enregistrer. Il a donc fallu nous servir de nos cerveaux défaillants pour faire le reste, comme par exemple un pied de micro à base de lampe IKEA ou un catalogue des 3 suisses pour appuyer sur un faux contact. Au final, cet album low-cost représente assez bien l’esprit du groupe, autant dans la musique que dans la réalisation.

Vous semblez particulièrement apprécier le mélange des genres, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos influences ?

Yves : Krashtest concentre une quantité astronomique d’influences qui s’entrecroisent (ou non) dans des registres aussi variés que le stoner, le post-métal et le post-rock, l’électro, le hip-hop, le jazz, le blues, la musique orientalisante etc. Après, certains groupes font tout de même l’unanimité au sein de Krashtest à l’instar de Korn (à ses débuts), Pantera ou Meshuggah. C’est clair que c’est difficile à gérer au sein d’une formation dans le sens où on peut vite passer du coq à l’âne (comme une partouze à la ferme) mais c’est aussi ce qui fait notre force.

M’rej : Nous avons été avant tout influencés par les programmateurs du festival Emergenza, capables de placer dans la même soirée au Gibus un groupe de grindcore avec 7 groupes de reggae. On s’est clairement dit : il faut faire ça sur le CD !
Plus sérieusement, chacun a inlassablement essayé de tirer le groupe vers ses influences. Nos références musicales étant assez différentes (même si, comme l’a dit Yves nous avons quelques classiques en commun), on s’est dit que le fait de coller les idées de chacun les unes après les autres ou les unes par dessus les autres serait un bon moyen de mettre tout le monde d’accord. Cela s’entend effectivement sur l’album : pas mal de nos chansons ressemblent à un vaste patchwork audio, voire à un discman qui saute.

Pensez-vous, à l’avenir incorporer d’autres instruments à votre musique, comme vous l’avez déjà fait ici, avec le saxophone ou encore les percussions ?

Yves : Cet album est la consécration de notre projet. Il est le reflet de plusieurs années de répétitions, de différentes époques de nos vies, de différentes influences et de notre évolution. Pour le moment, Krashtest est mis en suspens car nous n’avons pas les moyens logistiques de répéter à nouveau tous ensemble. Mais il n’est pas impossible que d’autres projets naissent de cette expérience, surtout avec les nouveaux moyens auquel nous avons accès – M’rej gère désormais le studio l’Alambic à Versailles.

Comment procédez-vous pour l’écriture des textes? L’humour semble avoir chez vous une place prépondérante. Me trompe-je ?

Arthur : Les textes ont été écrits par différentes personnes (« Rotating corpse » par notre premier chanteur, Krustof, « Broadcast scourge », « Bastards » et « Answer to a demographic breakdown » par M'rej et Yves, et les autres par moi-même). L'humour avait une place prépondérante dans nos premiers textes. Cependant ceux que j'ai écrit par la suite sont beaucoup moins drôles, et abordent des sujets que je trouve centraux. Pour ce qui est du procédé d'écriture, j'ai jusqu'à maintenant créé les paroles après la composition des chansons, mettant ainsi la priorité sur la structure rythmique des textes (en m'inspirant des lignes instrumentales) et adaptant mes idées initiales pour obtenir un rendu le plus fluide possible. L'humour a quelque peu disparu des compositions depuis mon arrivée, ce qui n'est d'ailleurs pas nécessairement un avantage. Nous pensons en effet que la musique doit rester un plaisir et ne pas se limiter à une activité sérieuse, comme c'est bien trop souvent le cas.

Yves : On a tous en commun dans Krashtest de ne pas vouloir paraître méchant parce qu’on fait du métal. On n’avait pas envie de se créer une image pour les besoins du groupe – en posant les bras croisés et en faisant la tronche par exemple. C’est paradoxal : les passages torturés et les ambiances malsaines ont été composés dans la joie et la bonne humeur!

M’rej : Arthur a oublié de préciser que sur « Rotating Corpse », une partie de la chanson a été écrite en pointant des mots au hasard sur une feuille les yeux fermés, ce qui est conceptuellement intéressant mais rythmiquement difficile à placer.

De quelle manière appréhendez-vous la scène ? Quel sont vos rapports avec le public en somme ?

Arthur : Nous sommes toujours très heureux de jouer en public ! Comme on est un groupe très peu (voir pas du tout) connu, le public est majoritairement composé de potes, ce qui facilite grandement les relations groupe/public. Cependant, comme je l'ai déjà mentionné, nous nous efforçons de fuir les aspects trop sérieux de la musique, et nos concerts sont donc ponctués de nombreuses blagues (reprises, histoires drôles ridicules, thème de concert ...) qui permettent un contact facile avec le public. Celui-ci semble en général apprécier malgré les nuisances sonores qui lui sont imposées.


Quels sont les projets du groupe pour l’avenir ?

Arthur : Krashtest souffre d'un grave handicap : presque tous ses membres sont en études supérieures, et voyagent beaucoup (je suis par exemple en Californie en ce moment). En outre, M'rej a monté son propre studio d'enregistrement, qui capitalise la majeure partie de son temps. Tout cela ne laisse que peu de place à Krashtest, et l'avenir est donc assez ... inexistant. Cependant, à la fin de la période d'études, il est très possible qu'un nouveau groupe émerge, pas forcément sous le nom de Krashtest. Certains des membres sont également impliqués dans d'autres projets musicaux.

M’rej : Notre impossibilité spatio-temporelle de se retrouver pour composer et nos influences musicales de plus en plus divergentes ont eu raison de Krashtest en tant que tel. Nous n’avons pas pour autant fini de faire de la musique ensemble, mais en attendant on a quelques projets chacun de notre côté. En ce qui me concerne, je fais de la cyber-destruction sous le nom du Duke S2S dans des formations mythiques comme Saucisse de Soufflette et Prostator, et je compose également de la musique « mainstream » pour la télévision, les films, les jeux videos etc. J’ai aussi et surtout mon travail au studio qui me prend énormément de temps mais qui me permet par exemple de mettre des idées que j’ai pu avoir dans Krashtest au service d’autres groupes.

Un petit mot pour conclure peut-être…

Arthur : C'est frustrant que les études ne soient pas compatibles, mais au final Krashtest aura été un projet très enrichissant et surtout énormément de bons moments ! Pour finir, écoutez notre album et faites le tourner à autant de gens que vous le voulez/pouvez, il est gratuit ! Merci de nous avoir interviewés et merci à toi lecteur d'avoir lu cette interview et d'écouter notre musique !

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




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