Salut à vous AZZIARD, pouvez vous présenter aux lecteurs de pavillon svp ? D’où venez-vous ? Depuis quand la formation existe-t-elle ?

Bonjour. Azziard est un projet yvelinois fondé en 2001 par Sagoth avec d'autres membres aujourd'hui portés disparus et qui évoluait à l’époque dans un style black/death mélodique. Zyule a rejoint le groupe quelques mois plus tard et la première démo "Heaven Burn By Hatred", qui contient deux morceaux, a été enregistrée. C’est avec l’arrivée de Khynsk et de Madryal en 2003 que l'orientation musicale du groupe s’est faite vers un style plus extrême. Après la seconde démo "Eternal Remains" en 2005 et un remaniement conséquent de line-up, nous avons abandonné tout clavier pour nous recentrer vers des atmosphères guerrières. Le résultat a séduit Arkyon qui à remplacé Madryal aux fûts et Derleth (Arkham) qui est venu compléter la formation. Après une longue gestation des compositions, nous sommes rentrés au Studio Halphas en 2008 afin d’enregistrer l’album.

Votre premier album est basé sur la première guerre mondiale, comment vous est venu ce concept ? Pensez-vous le réexploiter par la suite ?

La première Guerre Mondiale est univers fascinant, presque hors du temps. Des millions d’hommes dopés au patriotisme se sont rués dans un affrontement théoriquement facile pour finir englués dans la fange des tranchées sous une pluie d’obus. Les mémoires de Genevoix, Barbusse, Jünger ou bien d’autres ouvrent une porte sur une réalité complètement inhumaine, où les combattants ont été poussés à bout physiquement et mentalement sans jamais avoir été préparés à ce qu’ils accomplissaient. Leur réalité, déjà inimaginable pour leurs contemporains à l’arrière, était pour nous un cadre idéal pour mettre en perspective l’individu et sa place dans un univers où chaque lendemain est incertain et où le soldat doit obéir à des manœuvres purement théoriques destinées à grapiller un bout de terrain. Puissamment évocatrice, la première Guerre Mondiale est un décor qui nous permet conceptuellement de confronter l’individu à la place que la société veut lui donner. Et à cette époque, pour les fantassins qui montaient aux premières lignes, la place ne valait pas grand-chose. Il est étonnant de constater à quel point ces hommes ont accompli leur devoir, portant des valeurs qui ont presque disparu aujourd’hui. Les thèmes que nous défendons ne sont pas obligatoirement liés à la première Guerre Mondiale, donc il est tout à fait possible que nous changions de manière de les présenter à l’avenir.

« 1916 » a été masterisé au Finnvox Studio en Finlande, êtes vous satisfaits du résultat ?

Le mastering est une des briques finales du travail de production. Les phases d’enregistrement et de mixage au studio Halphas ont également été primordiales, avec l’aide très précieuse de Charly Salkazanov. Il s’agit d’un premier album, donc nous avons évidemment de nombreuses idées pour mettre plus en valeur nos compositions à l’avenir. Néanmoins, nous sommes très satisfaits du résultat final. Nous avons choisi le Finnvox, car les masterings que propose le studio correspondent au traitement du son que nous voulions pour notre mixage. Et le résultat est à la hauteur de nos espérances, Mika Jussila a fait un excellent travail, comme à son habitude.

Quels sont les retours du public et de la presse à propos de « 1916 » ?

Les retours du public sont bons pour l’instant. Les retours presse commencent seulement à arriver puisque nous commençons seulement le travail de promotion, ayant préféré nous focaliser sur notre participation au Black Metal is Rising V début mai. Mais les chroniques qui sont déjà parues sont plutôt bonnes, ce qui est encourageant après un travail de deux ans entre la composition et l’enregistrement des titres. Avant de commencer "1916", nous avions choisi de ne pas exploiter les morceaux que nous avions composés après "Eternal Remains". A ce moment, le style vers lequel nous nous étions orientés naturellement de part le jeu de notre ancien batteur et nos objectifs de l’époque, et les changements intervenus dans le line-up nous ont fait remettre sur l’établi tout notre travail, ce qui explique le délai entre la démo et l’album. Après un investissement important en temps et en énergie, nous sommes donc très contents que le résultat plaise à une partie du public.

Quels sont vos projets pour 2009 ? Avez-vous commencé à travailler sur un nouvel album ou du moins sur des nouvelles compositions ? A quoi peut-on s’attendre ?

Outre la promotion de l’album, nos projets immédiats sont de présenter notre musique en concerts, même si la conjoncture n’est pas la plus favorable à ce niveau. Ecouter un album dans son salon est une facette de la musique metal, mais cela n’est pas comparable à l’énergie déployée pendant un bon concert. Nous allons donc essayer de jouer partout où nous en aurons la possibilité, sans nous limiter géographiquement. Nous avons d’ores et déjà commencé à travailler sur la suite de "1916". Il est encore trop tôt pour aborder le sujet, mais il y a aura des évolutions à tous les niveaux.

Vous êtes signés chez Obscur'Noise Prod, comment avez-vous trouvé ce label ? En êtes vous satisfaits ?

Nous sommes la première sortie d’Obscurnoise, qui était à la base organisateur de concert et un collectif offrant des services aux groupes (webdesign et graphisme par Utopian design, photos pros par Aimeji , enregistrement par le studio Halphas…). Nous avons des membres d’Azziard qui font partie d’Obscurnoise et c’est Obscurnoise qui s’occupaient déjà de notre booking et de notre graphisme. L’évolution de l’association vers des activités de label a donc été naturelle au moment de la finalisation de "1916". Cela nous permet de garder notre indépendance artistique et de travailler sereinement sur le deuxième album. L’expérience accumulée pourra également servir à d’autres, l’avenir le dira.

Merci pour cette interview, si vous avez quelque chose à rajouter….

Merci à toi pour l’interview. En espérant vous voir nombreux lors de nos prochaines dates, afin de combattre à nos côtés dans la tranchée.