Interviews ALBUMS

pavillon 666 webzine metal rock Voir les Interviews


BLACKRAIN
CHRONIQUE BLACKRAIN - review
Contact groupe http://www.myspace.com/blackfuckinrain
Audio / Video
Mise en ligne le : 03 septembre 2008  | Intervieweur : PK | Traducteur :

INTERVIEW francaise - pavillon 666 - webzine metal rock
1. Salut! Après un 1er album pas toujours bien accueilli, vous revenez avec une véritable bombe. Quel recul avez-vous maintenant vis-à-vis du 1er opus et « License to thrill » va-t-il selon vous remettre les pendules à l’heure?

Salut! C’est principalement la presse française qui n’a pas bien accueilli notre premier album. Et d’une certaine façon, beaucoup de critiques étaient justifiées. Nous n’avions qu’une certitude à l’époque, nous voulions être un groupe et partir sur les routes. Mais nous nous sommes vite rendu compte que la musique que nous jouions n’était pas en accord avec ce que nous étions. Beaucoup de chansons sonnaient très speed allemand alors que cette musique ne correspondait pas à ce que nous écoutions dans les soirées. C’est juste que c’était ce que tout le monde faisait autour de nous. Nous, on dansait sur Mötley, les Guns ou W.A.S.P. On écoutait beaucoup de vieux rock de Elvis aux Beach Boys. Par conséquent cet album était un peu skizo même s’il n’a pas si mal marché au final.
C’est après un mois passé à jouer tous les jours au Japon qu’on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse quelque chose de plus efficace, de mieux construit et surtout de plus proche de ce qu’on est. On a donc essayé de faire des chansons qui nous rendent aussi fous en soirée que celles qu’on adorait passer. Dire que ce nouvel album va marcher, personne ne peut le savoir. Certainement mieux que le précédent car nous tournons beaucoup maintenant. Ça va aussi beaucoup dépendre de la promotion. Mais aujourd’hui notre musique est en accord avec notre attitude sur scène et avec notre vie. Pour nous, c’est notre premier album en fait.

2. Vous semblez être très bien accueillis à l’étranger, et notamment au Japon. Quel effet ça vous fait quand à côté de ça votre pays d’origine vous « boude »?

En fait, çà ne nous fait rien du tout à part de se dire que décidemment une grosse masse de français est conne et s’ingénue à creuser sa tombe. Dans beaucoup de pays, la musique c’est une vraie mafia. En Suède par exemple, les petits groupes passent très vite à la radio et même à la télé. Tout le monde fait bloc. Chez nous on se tire dans les pattes. Il faut attendre d’avoir une réputation incroyable pour faire la couverture d’un mag. Si tu essaies de faire quelque chose, on te descend immédiatement avant même de pouvoir exister. On te soupçonne de copier, de te la jouer. Finalement le rap en France a lui bien compris comment s’y prendre.
Mais, malgré cette merde, il y a des gens bien aussi. Quand j’avais 12 ans, je lisais Metallian. Ce mag a eu les couilles de proposer des couvertures de groupes très peu connus au risque de ne rien vendre quand Hard n’ Heavy se moquaient bêtement des groupes de black metal. En fait, ces magasines ont été obligé de suivre la vague largement initiée en France par Metallian et çà me faisait marrer de voir des hors-séries de Hard Rock sur Emperor alors qu’un an avant ils crachaient dessus. Metallian, ça n’a rien à voir avec la musique qu’on fait mais c’est un exemple de gens qui ont eu la flamme comme on l’a nous.


3. Dans le clip de « Rock your city » on vous voit à un moment débouler dans une salle de répète et piquer les instruments des musiciens avant de les exploser. Des amis à vous?

Tu me demandes de casser le mystère. Est-ce que ce qu’on voit dans ce clip est vrai ou pas ? Une partie l’est, une partie est mise en scène pour faire apparaître des potes. Mais en effet, le passage dans la salle de répète, ce sont des amis avec qui on a l’habitude de tout casser en ville. Il s’agit des Black Flowers. Ils vont sortir leur premier album bientôt. Leur musique est totalement différente de la nôtre. C’est du rock très électrique. Mais nous partageons le même esprit de gitans : soirées au top, tournées jusqu’à la mort, rock’n’roll du matin au soir et même au-delà.

4. Plus sérieusement, ce clip est un véritable revival des années 80, vous avez du vraiment vous amuser sur le tournage… Pouvez vous nous en dire plus sur sa conception et nous dire qui en est le réalisateur?

Le réalisateur c’est moi. Presque tout ce qui vient de Blackrain est fait par nous. Ça nous coûte moins cher et nous faisons ce que nous voulons. On délègue quand on ne se sent pas encore capables d’assurer techniquement comme pour le mixage mais même dans ce cas on est super regardant sur le résultat. Je ne sais pas si c’est si années 80 ce clip. Parce que justement notre réalité n’est pas la réalité de ces années. Tu n’y vois pas de grosses scènes avec des milliers de lights parce que nous ne jouons pas sur ces scènes comme pouvaient le faire les groupes des années 80. Ca arrivera peut-être si on a du fric un jour mais je crois que nous serons morts avant. Si ça arrive, on aura certainement pleins d’idées pour dépenser notre argent dans un clip qui t’en mettra plein la vue et qui dira : « on est bourré de pognon ». On s’en privera pas. Mais pour l’instant, et pour longtemps je crois, notre vie c’est celle de tout le monde, pas d’argent mais du rock, ce qui fait la différence. Le concept du clip, tu sais, c’est très banal mais c’est très actuel : une caméra embarquée qui nous suit. Parfois on se passait la caméra, parfois une copine nous filmait. Y’a des tonnes de réalisateurs qui font ça aujourd’hui et avec plus de talent, parce que c’est leur boulot à eux. En tout cas, c’est un premier essaie qui nous donne envie d’en refaire.

5. Que pensez vous du mouvement Glam à l’heure actuelle? A-t-on selon vous une chance de voir ce mouvement ressurgir un jour?

Le côté étrange de notre époque est que tout ressurgit mais tout se mélange aussi. Qu’est-ce qu’on dira des années 2000 si on en dit quelque chose ? Les années 2000 c’est Internet, l’accès à tout, donc le mélange de tout. Tu peux par exemple voir des tonnes de kids qui écoutent du rockabily qu’ils découvrent sur Youtube en même temps que des groupes plus actuels qui font un rockabily plus étrange en y incorporant des éléments punk ou psychédéliques. Et ils mettent tout sur le même pied d’égalité. D’ailleurs on est comme çà nous aussi même si on a entre 20 et 25 ans dans le groupe. Dans la scène glam (on a plutôt tendance à dire sleaze aujourd’hui), c’est la même chose. On sent que ça ressemble aux vieux groupes des années 80 mais y’a moins de paillettes car moins de tunes aussi et y’a un côté moins innocent. Kurt Cobain est passé par là. Et puis musicalement parfois, çà tire vers le punk, parfois ça vire à la pop. Ce qu’on peut dire c’est qu’il y a une communauté de gens qui se reconnaissent dans un ensemble de vieux groupes comme Mötley, les Guns, Kiss, groupes qui reviennent à la scène, mais ces gens adorent aussi de nouveaux groupes comme Hardcore Superstar, Crashdiet, Vains of Jenna, Backyards Babies qui eux font des cartons internationaux même si en France ils restent souvent mal connus. On peut dire que ce qui lie un peu ces gens qui se disent sleaze c’est la manière de s’habiller. Mais même là c’est ambigu. Chacun s’habille un peu comme il veut. Les éléments de base c’est le maquillage et la laque, mais bon çà s’arrête là. Et puis, à nos concerts, il n’y a quand même pas que des gens comme çà. On trouve de tout. Du vieux fan de Kiss de 40 ans à la fille de 16 ans emo en passant par le metalleux classique. Je ne sais pas si c’est une résurgence en fait ou si c’est pas tout simplement la seule manière de vivre que de continuer à jouer du rock qui a été inventé il y a 20, 30 ou 40 ans et de le faire à sa manière. Le rock c’est quand même de rejouer toujours le même riff mais d’y mettre ta propre énergie, ta propre électricité. En même temps, je ne suis même pas sûr que notre époque soit encore capable de créer quelque chose. Les punks disaient « No Future » mais maintenant le futur, il est là.

6. La production sur « License to thrill » est énorme, peut on en savoir davantage sur l’enregistrement… Où cela s’est-il déroulé et avec qui?

L’enregistrement à proprement parler, nous l’avons fait nous-même dans notre garage. Tout ça avec un vieux PC qui a 5 ans et quelques micros assez basiques. On a juste pris le temps de bien le faire et donc ça a été long. On adorait le travail que Chris Laney avait fait sur l’album de Crashdiet. Il a aussi travaillé avec des groupes comme Europe ou Candlemass. Mais c’est vraiment la production de l’album « Rest In Sleaze » de Crashdiet qu’on adorait avec cette batterie très lourde, ces chœurs particuliers, etc. On lui a demandé s’il voulait bien mixer notre album. Il a écouté 2 titres, il a adoré et il l’a fait. Ça nous a coûté très cher. Surtout qu’on lui demandait de refaire des trucs comme à notre habitude. Mais personne d’autre que lui n’aurait pu faire sonner comme çà des prises faites avec un matos aussi pourri.

7. Merci pour l’interview et pour cette pure galette de Glam… Si vous avez quelque chose à rajouter pour terminer, faites-vous plaisir!

Merci à toi. J’invite tous ceux qui ne nous connaissent pas à venir sur notre myspace http://www.myspace.com/blackfuckinrain et à se déplacer pour nous voir en concert. Mais par pitié, une fois le concert fini, ne partez pas en pensant que tout est fini. Attendez qu’on se remettent deux secondes et venez faire la fête avec nous parce que pour çà on est les meilleurs.

   

original INTERVIEW - pavillon 666 - webzine metal rock



 




Aller en haut